Major-Prépa te propose quatre œuvres issues du transmédia anglophone, rassemblées autour des thèmes civilisationnels, culturels et lexicaux suivants :
- la gestion de la mondialisation à diverses périodes, que celle-ci soit d’ordre culturel ou géopolitique (perte culturelle et identitaire) ;
- la peur, grandissante depuis le XXIᵉ siècle, de la criminalité urbaine ainsi que les préoccupations face à la justice et à la réception d’une œuvre transmédia ;
- la place de l’individu dans le rêve (américain) déchu.
Au programme : Alice au pays des merveilles, Le Seigneur des Anneaux, American Psycho, Batman, œuvres adaptées et réadaptées pour divers genres et styles artistiques. Dans cette étude transmédia, qui sera parfois intermédia (lorsque se mêlent, dans une même œuvre, plusieurs médias), nous aborderons les arts suivants : le cinéma, la littérature, les séries, la musique, les jeux vidéo, etc. Ce sera l’occasion de booster ton vocabulaire et de parfaire ta culture historique, tout en découvrant des citations et des œuvres remarquables d’esthétisme faisant l’objet de réappropriations, de génération en génération.
Introduction : qu’est-ce que le transmédia ?
Notamment défini par Henry Jenkins dans Transmedia Storytelling (2003), le concept de « transmédialité » (transmedia storytelling) désigne un nouveau style de narration ayant pris en compte l’évolution du numérique dans la mesure où une même histoire traverse la frontière des genres ou médias artistiques pour apparaître aussi bien au cinéma qu’en littérature, qu’en musique, etc.
À titre d’exemple, si Batman est initialement un roman graphique créé par Bob Kane et le scénariste Bill Finger (Detective Comics #27, 1939), il s’agit également d’un grand nombre de films (Tim Burton en 1989, Christopher Nolan en 2005, Matt Reeves en 2022). Mais Batman, c’est aussi un ensemble de séries, de musiques, de chansons, de bandes dessinées, de sculptures et de peintures.
Les principes du transmédia
Associée parfois à la consommation qui, au XXIᵉ siècle, gagne les arts, comme l’atteste le phénomène du binge watching (pratique consistant à visionner un grand nombre d’épisodes d’une série à la suite), la transmédialité sollicite une participation active du spectateur ou lecteur. Ce dernier se livre à d’innombrables recherches sur Internet et peut proposer sa propre interprétation de l’histoire au sein de publications privées comme publiques.
D’où l’essor des prequels, sequels et coquels à notre époque, termes faisant référence, respectivement, à des histoires précédant le texte source ou l’intrigue originelle (prequel), lui succédant (sequel) ou narrant une situation qui se déroule en même temps mais en parallèle, se concentrant en particulier sur des personnages secondaires (coquel).
Enfin, cette tendance à se réapproprier des œuvres du transmédia a rapidement abouti à la naissance d’un phénomène qui prend de l’ampleur : la fanfiction (de l’anglais fan fiction). Terme désignant des histoires créées par des fans et qui a permis à bien des quidams de devenir renommés et reconnus pour leurs talents.
Dans certains cas, la fanfiction s’est même hissée au-dessus des œuvres originales dont elle s’inspirait, notamment en termes de popularité sur les réseaux et médias numériques. Nous ne nommerons que Dragon Ball Super à ce stade, qui a suscité un nombre incalculable de retraits de vidéos sur YouTube et autres plateformes de streaming, afin que les fans retirent leurs versions de l’œuvre, que seule la Toei Animation, détentrice des droits, est habilitée à développer publiquement.
I – Alice au pays des merveilles
Alice, du roman aux films
Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, roman de Lewis Carroll, a inspiré une multitude de réécritures transmédias, des nombreuses adaptations cinématographiques, que l’on connaît tous, aux séries, des illustrations aux jeux vidéo en passant par les chansons anglophones.
Le roman de Lewis Carroll (1865)
Il décrit les aventures d’Alice, fillette d’environ 7 ans, au « pays des merveilles », qu’elle découvre après sa chute dans un trou de lapin. L’absence de logique caractérisant ses aventures (elle change de taille, rencontre une chenille fumant une chicha, puis manque de peu de se faire décapiter par la Reine de Cœur) tient tout d’abord à la dimension onirique de l’histoire.
Cette dernière est un rêve, mais a donné lieu à des interprétations psychanalytiques, sociologiques et philosophiques variées. Le vaste héritage d’Alice montre à quel point chaque culture, chaque pays, chaque média et chaque genre s’est, au fil du temps, approprié et réapproprié l’histoire de Lewis Carroll.
Le film de Walt Disney (1951)
Malgré des débuts peu prometteurs, il a su dès sa redécouverte dans les années 70 captiver les plus jeunes, avec une bande-son signée Oliver Wallace, des dessins novateurs modernisant l’esthétique de John Tenniel (illustrateur original du roman de Carroll) et du fait de sa nature profondément humoristique, voire comique.
Fidèles au roman, l’histoire et le style, en particulier, sauront plaire aux fans d’Alice.
Alice in Wonderland (2010)
L’adaptation filmique de Tim Burton aux teintes plus sombres et à l’esprit pourtant humoristique repose notamment sur le talent de Mia Wasikowska (Alice), de Johnny Depp (le chapelier fou) ou encore d’Anne Hathaway, qui interprète la Reine blanche, personnage de De l’autre côté du miroir de Carroll (la suite d’Alice).
Notons que ce film fut adapté en jeu vidéo en 2010 par le développeur français Étranges Libellules. Pour celles et ceux à qui le film de Burton a plu, la suite des aventures d’Alice, Alice Through the Looking Glass, est parue en 2016.
Alice apparaît parfois de manière plus subtile dans certaines œuvres, en particulier cinématographiques
Savais-tu qu’elle constituait l’un des intertextes du premier opus de Matrix (1999), à titre d’exemple ? Le mythe du lapin blanc est repris par maintes reprises dans le film, dans la scène des messages (« Wake up, Neo… follow the white rabbit »), ou encore tatoué sur l’épaule d’une mystérieuse femme accompagnant un individu qui évoque la mescaline (drogue hallucinogène).
Dans Matrix, cette référence au roman de Carroll symbolise l’accès à la véritable connaissance ou au devenir-adulte. Signé Zack Snyder, le film Sucker Punch (2011) s’inspire également d’Alice dans son exploration de l’identité féminine. Et plus particulièrement de l’adolescente ou de la jeune femme en proie à l’injuste domination d’un système non seulement patriarcal, mais anthropocentrique.
Alice : séries et jeux vidéo
La série japonaise Alice in Borderland
La série comprend deux saisons disponibles sur Netflix et est inspirée par ailleurs du roman graphique éponyme d’Haro Aso (2014–2015). Elle a connu un franc succès. Plus particulièrement avec la deuxième saison, parue fin décembre 2022.
Dans cette série, trois jeunes amis fans de jeux vidéo et des nouvelles technologies, Arisu, Karube et Chota, sont pris au piège dans une ville (un pays ? une zone ?) où leur survie dépend de leurs victoires à toute une série de jeux sadiques et violents. Cela te rappelle la saga Cube, n’est-ce pas ? Ou encore Escape Room ?
Comme Alice, eux aussi empruntent des souterrains avant d’accéder à cet ailleurs régi toutefois par des codes plus dystopiques que le rêve de la jeune fille du roman. Après avoir emprunté une bouche de métro pour fuir la police, et ce, parmi la foule, nos trois héros reviennent à la surface pour y trouver une ville déserte et silencieuse. Pour ne pas trop te révéler de secrets, sache simplement que le générique fait également allusion à l’esthétique du roman de Carroll avec l’image des cartes retournées, mystérieuses et inconnues des spectateurs.
Alice : Retour au pays de la folie (Alice: Madness Returns)
Paru en 2011 et disponible en version numérique, sur PlayStation 3 et Xbox 360, c’est un jeu d’action qui combine, comme bien des autres adaptations telles que les films, des éléments issus des deux romans de Lewis Carroll (Alice’s Adventures in Wonderland de 1865 et Through the Looking-Glass de 1871).
Tu y rencontras la plupart des personnages imaginés par Carroll et illustrés, en 1865, par John Tenniel : Alice, le chapelier fou (mad hatter), le chat, le lapin blanc, la Reine de Cœur (Queen of Hearts), etc.
Dans la psychanalyse
Certaines interprétations du roman articulées autour des thèmes du sexe et des drogues, ou plutôt des trips, ont considérablement inspiré certains artistes, compositeurs et chanteurs.
Le psychanalyste William Empson est allé jusqu’à considérer Alice comme une triple figure. Un père lorsqu’elle « pénètre » dans le trou de lapin, un fœtus lorsqu’elle se trouve à l’intérieur, puis une mère lorsqu’elle boit du liquide amniotique (les potions) et peut enfin s’échapper ou naître.
Si tu es fan de Freud et du divan, cet article du Guardian te séduira.
Alice en musique : l’intermédia
De nombreux chanteurs et compositeurs ont interprété les hallucinations d’Alice (elle qui boit des potions et ingère des champignons…) comme l’allégorie d’un trip au LSD, à l’alcool et autres toxiques. D’où le titre White Rabbit de Jefferson Airplane (1967), par ailleurs remixé par Emiliana Torrini pour le film Sucker Punch (2011).
Ces deux chansons mettent en exergue la dimension sexuelle du récit ainsi que le recours aux drogues hallucinogènes (LSD, mescaline, opium, etc.) sous-tendu par le roman original : « One pill makes you larger, and one pill makes you small. / And the ones that mother gives you / Don’t do anything at all. »
Note le jeu de mots qui suit dans le refrain : « And if you go chasing rabbits / And you know you’re going to fall. » L’expression chasing rabbits, qui correspond au français « courir deux lièvres à la fois », évoque également d’autres expressions liées aux drogues (chasing the dragon : prendre de l’héroïne) ou encore au monde de la nuit (chasing sleep : être atteint d’insomnie).
En 2017, le rappeur Easy Mac (ft. Merkules) choisit comme titre pour son interprétation musicale d’Alice « Chasing rabbits », et adopte une approche intermédia puisque son clip projette de nombreuses images du film mythique de Disney de 1951. À ces dernières sont incorporés des effets psychédéliques et de nombreux filtres hypnotiques. Have a nice trip !
There was a table set out under a tree in front of the house, and the March Hare and the Hatter were having tea at it: a Dormouse was sitting between them, fast asleep, and the other two were using it as a cushion, resting their elbows on it, and talking over its head. “Very uncomfortable for the Dormouse,” thought Alice; “only, as it’s asleep, I suppose it doesn’t mind.”
The table was a large one, but the three were all crowded together at one corner of it: “No room! No room!” they cried out when they saw Alice coming. “There’s plenty of room!” said Alice indignantly, and she sat down in a large arm-chair at one end of the table. “Have some wine,” the March Hare said in an encouraging tone. Alice looked all round the table, but there was nothing on it but tea. “I don’t see any wine,” she remarked. “There isn’t any,” said the March Hare. “Then it wasn’t very civil of you to offer it,” said Alice angrily. “It wasn’t very civil of you to sit down without being invited,” said the March Hare. “I didn’t know it was your table,” said Alice; “it’s laid for a great many more than three.” “Your hair wants cutting,” said the Hatter. He had been looking at Alice for some time with great curiosity, and this was his first speech. “You should learn not to make personal remarks,” Alice said with some severity; “it’s very rude.” The Hatter opened his eyes very wide on hearing this; but all he said was, “Why is a raven like a writing-desk?” “Come, we shall have some fun now!” thought Alice. “I’m glad they’ve begun asking riddles.—I believe I can guess that,” she added aloud. “Do you mean that you think you can find out the answer to it?” said the March Hare. “Exactly so,” said Alice. “Then you should say what you mean,” the March Hare went on. “I do,” Alice hastily replied; “at least—at least I mean what I say—that’s the same thing, you know.” “Not the same thing a bit!” said the Hatter. “You might just as well say that ‘I see what I eat’ is the same thing as ‘I eat what I see’!” “You might just as well say,” added the March Hare, “that ‘I like what I get’ is the same thing as ‘I get what I like’!” “You might just as well say,” added the Dormouse, who seemed to be talking in his sleep, “that ‘I breathe when I sleep’ is the same thing as ‘I sleep when I breathe’!” “It is the same thing with you,” said the Hatter, and here the conversation dropped, and the party sat silent for a minute, while Alice thought over all she could remember about ravens and writing-desks, which wasn’t much. The Hatter was the first to break the silence. “What day of the month is it?” he said, turning to Alice: he had taken his watch out of his pocket, and was looking at it uneasily, shaking it every now and then, and holding it to his ear. Alice considered a little, and then said “The fourth.” “Two days wrong!” sighed the Hatter. “I told you butter wouldn’t suit the works!” he added looking angrily at the March Hare. “It was the best butter,” the March Hare meekly replied. “Yes, but some crumbs must have got in as well,” the Hatter grumbled: “you shouldn’t have put it in with the bread-knife.” The March Hare took the watch and looked at it gloomily: then he dipped it into his cup of tea, and looked at it again: but he could think of nothing better to say than his first remark, “It was the best butter, you know.” Alice had been looking over his shoulder with some curiosity. “What a funny watch!” she remarked. “It tells the day of the month, and doesn’t tell what o’clock it is!” “Why should it?” muttered the Hatter. “Does your watch tell you what year it is?” “Of course not,” Alice replied very readily: “but that’s because it stays the same year for such a long time together.” “Which is just the case with mine,” said the Hatter. Alice felt dreadfully puzzled. The Hatter’s remark seemed to have no sort of meaning in it, and yet it was certainly English. “I don’t quite understand you,” she said, as politely as she could. “The Dormouse is asleep again,” said the Hatter, and he poured a little hot tea upon its nose. The Dormouse shook its head impatiently, and said, without opening its eyes, “Of course, of course; just what I was going to remark myself.” “Have you guessed the riddle yet?” the Hatter said, turning to Alice again. “No, I give it up,” Alice replied: “what’s the answer?” “I haven’t the slightest idea,” said the Hatter. “Nor I,” said the March Hare. Alice sighed wearily. “I think you might do something better with the time,” she said, “than waste it in asking riddles that have no answers.” Lewis Carroll, Alice’s Adventures in Wonderland (1865) |
Citations
- Everything is funny, if you can laugh at it.
- I knew who I was this morning, but I’ve changed a few times since then.
- Who in the world am I? Ah, that’s the great puzzle.
- Alice: How long is forever? White Rabbit: Sometimes, just one second.
Vocabulaire
- a dormouse : un loir
- a jack/knave: un valet (carte), un fripon/coquin
- a Queen, King : une dame, un roi
- an ace : un as
- spades : pique
- clubs : trèfle
- diamonds : carreau
- hearts : cœur
- a waistcoat-pocket : une veste de gilet
- to curtsey : faire la révérence
- a mallet : un maillet/une masse
- denial : le déni
- to quarrel : se disputer
- a hookah/shisha : une chicha
- a cauldron : un chaudron
- a flamingo : un flamant
- in a shrill voice : d’une voix stridente
- to be in custody : être en détention provisoire
- « Off with her head! » : « Qu’on lui coupe la tête ! »
II – The Lord of the Rings: The Rings of Power (2022)
Parue en septembre 2022 sur Amazon Prime Video, la nouvelle série articulée autour de l’univers du Seigneur des Anneaux, imaginé par J. R. R. Tolkien dans sa trilogie de 1954-1955, nous fait voyager dans un périple de huit épisodes à l’esthétique visuelle et sonore fort séduisante.
Réalisés par J. D. Payne and Patrick McKay, les épisodes font tous la part belle à la dimension épique du récit, interprétée par des acteurs tels que Morfydd Clark dans le rôle de Galadriel, Nazanin Boniadi (Bronwyn) ou encore Peter Mullan (King Durin III) et Robert Aramayo (Elrond).
Les événements de cette série tournée en Nouvelle-Zélande prédatent de quelques milliers d’années l’histoire des trois opus de Peter Jackson, puisqu’elle se déroule au « Deuxième Âge ». S’inspirant des Appendices du Seigneur des Anneaux de Tolkien, la série emprunte un lexique et un style soutenus et littéraires. Ce qui change des séries habituelles, qui déploient habituellement un registre plus courant, voire familier et argotique.
Le récit aborde la création des anneaux ainsi que l’alliance entre les elfes et les hommes à mesure que le pouvoir de Sauron s’étend. Mais c’est surtout la mythologie que sous-tend la série et la notion de « construction d’univers » (world building) qui l’érigent au rang d’œuvre transmédia digne de ce nom.
La tonalité scandinave et parfois celte des accents, les langues créées par Tolkien, la tradition de l’oralité et du chant en font une série qui renouvelle l’engouement des fans de la trilogie des années 2000. Comme le disait Tolkien : « J’aurais préféré écrire en elfique. » (« I should have preferred to write in Elvish. »)
Les langues
Tout en développant des langues pour les ents, les orcs, les nains, les hommes, les hobbits et d’autres groupes, Tolkien a également inventé 15 dialectes elfiques différents. Deux des langues inventées par Tolkien, le quenya et le sindarin, toutes deux d’ascendance elfique, ont une grammaire et un lexique suffisamment riches et cohérents pour être considérées comme intelligibles et fonctionnelles.
Aujourd’hui, de nombreux fans parlent et écrivent ces langues. Bien qu’influencées par la mythologie et les cultures linguistiques scandinaves, les langues de Tolkien s’apparentent notamment à certaines cultures celtes telles que le gallois (langue brittonique différente du gaélique irlandais ou écossais), comme l’a confirmé Tolkien. Et c’est pourquoi des sonorités identiques sont perceptibles.
Si tu souhaites connaître l’alphabet elfique et utiliser un traducteur en ligne, c’est par ici.
Les cultures
On débat de plus en plus la nécessité de préserver les cultures minoritaires, notamment la langue galloise. Dans cette série, les idiosyncrasies (spécificités inhérentes à un individu) de chaque peuple participent au réalisme d’un récit certes merveilleux, mais qui reflète néanmoins la manière dont nous, téléspectateurs, sommes amenés à gérer les conflits géopolitiques, à titre d’exemple, ou encore à préserver certaines pratiques nationales et régionales menacées, dont font partie les langues et les cultures.
Si tu es fan des langues de Tolkien, alors tu trouveras ici un ouvrage de l’auteur sur le vocabulaire de l’anglais moyen utilisé dans son œuvre.
La préquelle
Le fait de proposer une préquelle (prequel en anglais) correspond tout à fait aux enjeux du transmédia et permet à ce titre de redécouvrir des personnages et des acteurs de la trilogie précédant la série, et qui, pourtant, se déroule après les événements de la nouvelle série.
C’est notamment en tissant des liens avec des œuvres déjà réalisées que la culture transmédia parvient à innover sur le plan artistique. Le thème principal est, par ailleurs, composé par Howard Shore, qui avait déjà créé, orchestré, dirigé et produit la bande originale du Seigneur des Anneaux. Épique, poétique, folklorique, la musique de la série, signée Bear McCreary, à qui l’on doit la bande originale de la série Outlander, ponctue cette épopée pour conférer au récit une touche théâtrale et historique.
Le savais-tu ? The Rings of Power est également le titre d’un jeu vidéo paru en 1992 et développé par Naughty Dog, initialement sur Mega Drive (Sega). Le but du jeu ? Retrouver les onze Anneaux de pouvoir ! Non traduit vers le français, ce jeu rétro te fera pratiquer ton anglais.
Enfin, nous ne résistons pas à l’envie de partager l’une des chansons de marche du Seigneur des Anneaux, écrite par Tolkien : « The Road Goes Ever On »
« The Road Goes Ever On » | « La Route se poursuit toujours » |
The Road goes ever on and on
Down from the door where it began. Now far ahead the Road has gone, And I must follow, if I can, Pursuing it with eager feet, Until it joins some larger way Where many paths and errands meet. And wither then? I cannot say. The Road goes ever on and on Out from the door where it began. Now far ahead the Road has gone, Let others follow it who can! Let them a journey new begin, But I at last with weary feet Will turn towards the lighted inn, My evening-rest and sleep to meet. Still round the corner there may wait A new road or a secret gate; And though I oft have passed them by, A day will come at last when I Shall take the hidden paths that run West of the Moon, East of the Sun. |
La route se poursuit encore et encore
En bas de la porte où elle a débuté. Maintenant, la route est partie loin devant, Et je dois la suivre, si je le peux, La poursuivre d’un pied ferme, jusqu’à ce qu’elle rejoigne une voie plus vaste Où se rencontrent chemins et pérégrinations. Et après ? Je ne saurais le dire. La route continue toujours et encore Depuis la porte où elle a commencé. Maintenant, la route est déjà loin devant nous, Que ceux qui le peuvent la suivent ! Qu’ils commencent un nouveau voyage, Mais moi, enfin, les pieds fatigués Je vais me tourner vers l’auberge éclairée, Mon repos du soir et mon sommeil se rejoignent. Au coin de la rue, il y a peut-être encore Une nouvelle route ou une porte secrète ; Et même si je les ai souvent dépassées, Un jour viendra enfin où je Prendrai les chemins cachés qui courent À l’ouest de la Lune, à l’est du Soleil. |
Citations
- Even the smallest person can change the course of the future. (Galadriel)
- There’s Some Good In This World, Mr. Frodo, And It’s Worth Fighting For. (Samwise Gamgee)
- All that is gold does not glitter, not all those who wander are lost. (Bilbo Baggins)
- You may learn something, and whether what you see be fair or evil, that may be profitable, and yet it may not. Seeing is both good and perilous. (Galadriel)
Vocabulaire
- an Elf [plur. Elves] : un(e) elfe
- Elvish/Elfish [adj.] : elfique
- Sindarin/Grey Elven : le sindarin/le gris elfique
- Quenya : le quenya/le haut-elfique
- a dwarf [plur. dwarves] : un nain
- an orc : un orc
- a troll : un troll
- a cloak : une cape
- to rule : diriger
- to darken : assombrir/enténébrer
- wisdom : la sagesse
- pain vs grief : le chagrin vs la douleur
- to carry the ring : être le porteur de l’anneau
- to wield (the ring) : manier, brandir, exercer l’autorité de l’anneau
- succour [UK], succor [US] : le secours
- the fellowship : la communauté
III – American Psycho
Pourquoi ne pas se replonger dans l’univers étrange d’American Psycho ? Avant de commencer, il faut noter que le roman de Bret Easton Ellis (1991) est infiniment plus violent et malaisant que l’adaptation cinématographique de Mary Harron (2000) avec Christian Bale, Willem Dafoe et Jared Leto.
Âmes sensibles : s’abstenir de lire le roman ! Classé parmi les films d’horreur, American Psycho est interdit aux moins de 16 ans en France, mais reste, à l’inverse du roman, tout à fait digeste.
L’histoire
Dans le New York de 1987, Patrick Bateman semble mener deux vies bien distinctes, passant du vice-président fortuné du jour au tueur effroyable de la nuit. Ses relations avec les autres personnages sont également teintées de mystère et de malaise. Ce qui n’enlève rien à l’ironie générale de l’œuvre, mordante et assurément moderne. Le double portrait de Patrick Bateman nous offre un spectacle original de l’homme moderne, tantôt humain et fragile, tantôt inhumain et apathique.
La multiplicité des noms propres
Dans le roman comme dans le film, la multiplicité des noms propres reflète l’essor et les répercussions, sur le plan sociologique, de la société de consommation américaine des années 1980-90, d’où la dimension hautement réaliste, voire hyperréaliste, de cette œuvre.
Les marques de luxe réservées à l’élite sociale apparaissent dès l’incipit (les premières lignes du roman, avec, à titre d’exemple : Panasonic, NEC 9000 Porta, Ralph Lauren, etc.). À l’inverse du nom des personnages, qui est, au contraire, souvent omis, tronqué ou source d’erreur. Le protagoniste ne corrige jamais ses collègues lorsqu’ils le prennent pour une autre personne et sait même tirer profit de cette confusion.
L’onomastique
L’onomastique (étude des noms propres) nous apprend bien des choses cachées ! Bien que ce ne soit pas toujours le cas, le nom d’un personnage est souvent, au cinéma comme en littérature, un fidèle révélateur de l’identité de son porteur. Timothy Price, à titre d’exemple, est nommé en fonction de son obsession pour l’argent.
Tu noteras que le prénom des vice-présidents de l’entreprise fait référence aux apôtres de la Bible, clin d’œil ironique de l’auteur, pour qui le nouvel ordre de la société, déshumanisée à bien des égards, repose sur des yuppies (terme des années 80 devenu désormais péjoratif et désignant les young urban professionals aux États-Unis), et plus précisément des banquiers d’affaires méprisants qui entretiennent le fossé social.
Si le sujet t’intéresse, tu peux consulter cet article sur les États-Unis de 1964 à 1990 pour mieux contextualiser le roman.
Ces prototypes quasi post-humanistes considèrent les autres comme des marchandises et agissent en conséquence, en tant que consommateurs d’objets et de sujets, conformément à l’engouement accru de cette classe sociale pour la « culture matérialiste » (commodity culture).
Selon l’esthétique postmoderniste du roman, les noms propres abondent dans plusieurs langues et imprègnent le texte pour refléter la société américaine agitée et bigarrée des deux dernières décennies du vingtième siècle. Tout comme les nombreux panneaux publicitaires du film, l’utilisation des majuscules et des italiques dans le roman met notamment en évidence ce processus.
Plusieurs allusions à la mort et aux pulsions de mort permettent au narrateur d’amorcer sa confession
Ses fantasmes violents sont évoqués non seulement à travers des problématiques urbaines toujours d’actualité (le roman comme le film sont saturés de la couleur rouge, évoquant le sang) et des références intertextuelles aux Misérables.
Tout comme le roman de Victor Hugo dont il s’inspire, le récit s’articule autour de l’injustice urbaine, de la pauvreté, des populations discordantes, les sous-entendus annonçant la mort présents dans l’incipit d’American Psycho suggèrent que plus un environnement est violent, plus cette violence devient contagieuse.
Les enjeux civilisationnels des États-Unis
Avec American Psycho, tu comprendras beaucoup mieux les enjeux civilisationnels des États-Unis, ici représentés à travers les nombreux discours historiques et nationalistes formulés par des personnages divers, du capitaliste à l’écologiste.
Timothy Price, à titre d’exemple, aborde fréquemment le mouvement des droits civiques des années 1960 et la question de la discrimination ethnique (si un petit quiz te tente à ce sujet, c’est par ici que ça se passe). L’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que les diverses politiques socioéconomiques mises en place aux États-Unis à la fin du XXᵉ siècle, avec en particulier le fossé séparant les riches des pauvres, sont également au cœur des dialogues. Tout comme le sont les thèmes de l’environnement, de la lutte des classes et de la violence urbaine.
L’ironie véhiculée par l’auteur apparaît en filigrane, derrière des accumulations formulées par un personnage devenu homo consommatus (personnage-consommateur). Price incarne cet esprit lorsqu’il affirme : « There’s this theory out now that if you can catch the AIDS virus through having sex with someone who is infected then you can also catch anything, whether it’s a virus per se or not – Alzheimer’s, muscular dystrophy, hemophilia, leukemia, anorexia, diabetes, cancer, multiple sclerosis, cystic fibrosis, cerebral palsy, dyslexia, for Christ sakes. »
Une tonalité encyclopédique
Comme tu peux le remarquer dans cette citation, le roman arbore une tonalité encyclopédique et aborde divers champs d’études, du commerce aux sciences en passant par la finance, l’histoire, la sociologie et les arts.
Sur le plan culturel, le domaine de la musique ou plutôt de la chanson ravira les fans des années 70, 80 et 90, à travers les analyses détaillées qu’en fait Patrick Bateman. Phil Collins, Whitney Houston et divers groupes de cette période nous enchantent dans chacune des deux œuvres.
L’un des chapitres du roman, intitulé « Huey Lewis & the News », s’épanche longuement sur la carrière du groupe et sur son lien avec l’idéologie sociale de l’époque. Un titre en particulier résonne : Hip to Be Square. C’est la chanson que choisit Patrick Bateman pour éliminer l’un de ses rivaux.
La culture du paraître
Reprise par plusieurs personnalités (Margot Robbie avec Vogue en 2016, par exemple), la scène de la routine du matin, où l’acteur Christian Bale nous livre sa première confession, est devenue mythique. Au même titre que la scène des cartes de visite, où l’apparence plastique de la carte devient l’unique critère de jugement social et se substitue même à la valeur de son détenteur.
Ces deux scènes donnent à voir un protagoniste narcissique et pathologique en proie à la culture du paraître, et ce, au détriment de l’être.
La suite, American Psycho 2, réalisée par Morgan J. Freeman et plaçant au cœur de l’intrigue une jeune femme (interprétée par Mila Kunis) à la place de Patrick Bateman, est bien parue en 2002, mais fut alors confrontée à un véritable échec, même selon Bret Easton Ellis, qui n’y reconnut pas son œuvre originale.
Citations
- I’m into murders and executions mostly.
- I think my mask of sanity is about to slip.
I live in the American Garden Buildings, on West Eighty-First Street, on the eleventh floor. My name is Patrick Bateman. I am twenty-seven years old.
I believe in taking care of myself, in a balanced diet, in a rigorous exercise routine. In the morning, if my face is a little puffy, I’ll put on an ice pack while doing my stomach crunches. I can do a thousand now. After I remove the icepack, I use a deep pore-cleanser lotion. In the shower, I use a water-activated gel cleanser, then a honey-almond body scrub, and on the face an exfoliating gel scrub. Then I apply an herb mint facial masque which I leave on for ten minutes while I prepare the rest of my routine. I always use an after-shave lotion with little or no alcohol because alcohol dries your face out and makes you look older. Then moisturizer, then an anti-aging eye balm, followed by a final moisturizing protective lotion. There is an idea of a Patrick Bateman, some kind of abstraction. But there is no real me, only an entity, something illusory and though I can hide my cold gaze and you can shake my hand and feel flesh gripping yours, and maybe you can even sense our lifestyles are probably comparable, I simply am not there. American Psycho (2000), réal. Mary Harron |
Vocabulaire
- scrawled in blood red lettering : griffonné en lettres rouge sang
- the cab pulled up : le taxi fit halte/s’arrêta
- to lurch forward : s’élancer vers l’avant
- a double-breasted jacket: un veston croisé
- a tuxedo : un smoking
- a tie, a bow tie : une cravate, un nœud papillon
- silk : la soie
- headphones/earphones : des écouteurs (musique)
- a headset : un casque (musique)
- a Walkman : un baladeur/un walkman [antonomase : nom propre devenu nom commun]
- the Fisher account, portfolio : l’affaire, le portefeuille Fisher
- to stab s.o. : poignarder quelqu’un
- a chainsaw : une tronçonneuse
- downtown : le centre-ville
- the unconscious : l’inconscient
- to draw [drew, drawn] figures : dessiner des silhouettes
- oneiric : onirique
- a suburb : une banlieue
- « It slipped my mind completely » : « Cela m’a totalement échappé »
IV – The Batman (2022)
Thriller criminel autant que film de super-héros, The Batman (2022) est réalisé par Matt Reeves et interprété par des acteurs dont l’éloge n’est plus à faire (Robert Pattinson, Zoë Kravitz, Jeffrey Wright…).
Le film rencontre un franc succès dès sa sortie, malgré la signature sombre ajoutée à la saga du justicier chauve-souris. On peut y contempler une ville presque dystopique, à l’inverse de la trilogie Dark Knight de Christopher Nolan (2005-2012).
Du réalisme au fantastique
The Batman (2022) est le neuvième film articulé autour des aventures de Batman. L’une des sources d’inspiration issues du transmédia est Batman: Year One (1988), la BD culte de Frank Miller, qui lui permet de faire preuve d’originalité et de réalisme dans son portrait du chevalier noir.
Créé par Bob Kane et Bill Finger, Batman est un justicier masqué non pas doté de pouvoirs extraordinaires, à l’inverse de Superman ou de Spider-Man, mais d’un grand cœur, d’une foi inébranlable en la justice et d’un large portefeuille. Le réalisateur dépeint toutes les facettes d’un héros souvent déséquilibré mais juste, meurtri mais déterminé.
Malgré la facette réaliste du nouveau film de Matt Reeves, sa dimension fantastique est presque palpable. Cette œuvre est si bien inscrite dans le transmédia que les références et sources d’inspiration y abondent. À titre d’exemple, la série de bandes dessinées Batman: Shaman (1989-1990) de Dennis O’Neil est devenue l’une des pierres angulaires de Pattinson pour son interprétation, lui qui y voit une « forme de mysticisme ».
On retrouve cette dimension dans le nouveau costume créé pour Batman, lequel paraît surnaturel aux yeux de l’acteur : « On dirait une armure de soldat dans une sorte d’univers parallèle étrange où l’on doit aussi porter des petites oreilles sur le dessus de la tête. » (« It looks like a soldier’s armor in some kind of strange parallel universe where you have to wear little ears on top of your head as well. »)
Matt Reeves a déclaré au DC FanDome que la bande dessinée Batman: Ego and Other Tales (2000) de Darwyn Cooke, l’avait également inspiré pour la réalisation de son blockbuster d’une durée de près de 3 heures.
La reprise de la chanson de Kurt Cobain, Something in the Way (1991), sous-tend le thème de la dualité du héros, habité par des instincts sombres. Selon le réalisateur, Kurt Cobain (qui se suicida à l’aide d’un fusil à pompe en 1994 après avoir consommé une grande quantité d’héroïne) partage avec le personnage de Batman une « addiction pour cette pulsion de vengeance » (« addiction to this drive for revenge »).
Gotham City : une allégorie des mégalopoles états-uniennes ?
Depuis 1986, plus de 30 jeux vidéo Batman sont parus sur consoles ou ordinateurs, et l’on en compte autant en applications. Plus proche de l’esthétique des jeux vidéo tels que Batman: Arkham City (2011), The Batman de 2022 nous offre des parallèles élaborés dans son incorporation d’éléments typiques du support. Affichage à l’écran de légendes (captions), de données d’analyses virtuelles et de divers signifiants visuels rappellent le jeu à bien des égards, tout en donnant au spectateur l’idée qu’il participe à l’action.
C’est notamment le cas lorsque Batman active ses jumelles et qu’apparaît à l’écran un espace gradué qui suit le regard du personnage et du spectateur. L’interaction entre cinéma et jeu, ou cinéma et réalité, devient novatrice avec la scène post-crédits.
La scène post-crédits
The Batman bénéficie d’une courte scène post-crédits, dont Warner Bros se sert pour attiser l’engouement des fans de la série en leur offrant la possibilité de prolonger le plaisir et de se livrer à une recherche transmédia depuis leur téléphone, leur tablette ou leur ordinateur.
En effet, un lien et une adresse sont fournis au spectateur qui peut alors visiter un site web qui fut régulièrement mis à jour après la sortie du film, à l’aide d’un cryptogramme et d’un compte à rebours. Ce site t’offrira une synthèse des activités post-filmiques proposées. Les fidèles lecteurs des comics ont apprécié et valorisé le fait de pouvoir participer à l’enquête, ne serait-ce que pour rester un peu plus longtemps dans l’univers de Gotham City et pour y côtoyer, en quelque sorte, l’Homme Mystère, alias the Riddler.
Cette inclusion des spectateurs dans le récit rappelle les « romans dont vous êtes le héros », livres-jeux créés dans les années 80. Avec l’apparition des liens internet cliquables pour le spectateur, c’est la naissance des spectateurs-joueurs, en référence aux lecteurs-joueurs des livres susmentionnés.
Un portrait des mégalopoles américaines
Après le Gotham gothique de Tim Burton et le Gotham réaliste de Nolan, le Gotham quasi dystopique de Matt Reeves donne à contempler, dans une esthétique ténébreuse époustouflante, un portrait multiple des mégalopoles américaines, avec la sédimentation qu’impliquent les nombreux quartiers de la ville, animés par diverses ambiances et atmosphères.
Comme le signale le réalisateur : « It was very important to me that Gotham should not be New York, not be Chicago, not be any particular city… I wanted you to feel like, ‘Wow, this is a place we’ve never been before.’ But it feels absolutely like an iconic American city, a really corrupt, messed up place, but I wanted it to be much of our world. »
Dans ses propos nuancés, Matt Reeves commence par distinguer son Gotham des villes américaines mais souligne, a contrario, l’importance du réalisme dans son projet artistique. À défaut d’être une copie conforme de New York ou de Chicago, son Gotham incarne et symbolise une ville états-unienne et prend des teintes familières dans le traitement des apports audiovisuels.
Pluie battante sur fond sombre, bandits et badauds mal intentionnés, monde souterrain de la nuit, tanières, garçonnières, repères de criminels abondent dans cette ville aux multiples visages. L’omniprésence des armes à feu et le refus de Batman d’utiliser ces outils destructeurs recèlent évidemment une critique de la violence urbaine au XXIᵉ siècle.
Si la question des armes aux États-Unis t’intéresse, tu pourras consulter cet article sur l’éventuel désarmement du pays, ou encore celui-ci portant sur la fusillade de Columbine (Columbine massacre) du 20 avril 1999.
La violence
Qu’elle émane d’une organisation criminelle élaborée (Falcone, le Pingouin), de jeunes âmes perdues et en proie à la violence (cf. la scène d’ouverture) ou encore des forces de l’ordre corrompues, la violence fait partie intégrante du film pour nous rappeler qu’elle ne mène qu’au chaos, en particulier lorsque l’accès aux armes et aux réseaux criminels est facilité par des ressources numériques secrètes telles que le darknet.
Citations
- No guns. (Batman)
- Fear is a tool. When that light hits the sky, it’s not just a call. It’s a warning. For them. (Batman)
- You always assume the worst in people. (Catwoman)
- You have to keep our appearances. You’re still a Wayne. (Alfred)
- They think I’m hiding in the shadows. But I am the shadows. (Batman)
- Fear is a tool. (Batman)
- You’d be surprised what even a good man like him is capable of in the right situation. (Falcone)
- I’m vengeance. (Batman)
- Things will get worse before it gets better. [Cette citation est une reprise des propos de Harvey Dent dans The Dark Knight de Christopher Nolan : The night is always darkest just before the dawn, qui signifie, littéralement « C’est toujours juste avant le lever du jour que la nuit est le plus obscure »].
- Riddle: What Does A Liar Do When He’s Dead? Answer: « He lies still. » [Notons le double sens de la réponse, lie still : 1° « Il ment toujours. » 2° « Il gît pour toujours, mort. »]
- Follow The Maze Until You Find The Rat. Bring Him Into The Light And You’ll Find Where I’m At.
Vocabulaire
- a citizen : un(e) citoyen(ne)
- a Commissioner : un Préfet de police
- a thug : un voyou/malfrat
- the mob : la pègre
- scum : la racaille/une ordure
- a dark alley : une ruelle sombre
- a bloodbath : un bain de sang
- dawn vs dusk : l’aube vs le crépuscule
- the moonlight : le clair de lune
- a riddle : une énigme
- an armor : une armure
- a tool, a device : un outil, un appareil/dispositif
- a helicopter/chopper (coll.) : un hélicoptère/hélico (fam.)
Ultimes conseils
Major-Prépa t’encourage vivement à explorer ces œuvres issues du transmédia en version originale. Tu y cultiveras alors ton lexique, ta connaissance de la syntaxe anglaise (tournures, prépositions, phrasal verbs). Ainsi, tu pourras acquérir un véritable bagage culturel, en particulier si tu couples ces activités à la lecture d’articles tels que celui-ci, traitant du vocabulaire et celui-là, consacré aux prépositions et particules.
Certaines séries non anglophones (japonaises, allemandes, espagnoles, etc.) proposent un doublage ainsi que des sous-titres anglais. Voici quelques remarques sur les compétences linguistiques développées en fonction de ton choix et de tes habitudes de visionnage :
- pour travailler la compréhension écrite, regarde un film ou une série dans la langue que tu souhaites, mais active les sous-titres anglais ;
- a contrario, pour travailler la compréhension orale, désactive les sous-titres et choisis la version audio anglophone.
Si cet article t’a plu et que tu apprécies l’apprentissage à travers les arts, cet article aborde les enjeux de cinq séries en géopolitique, tandis que celui-ci t’aide à progresser en allemand sans te fouler.