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Le 16 février 2023, l’Espagne, pour la première fois en Europe, a voté une loi qui instaure un « congé menstruel ». Mais qu’est-ce que cela représente réellement ?

Le congé menstruel, c’est quoi ?

Le congé menstruel s’adresse à toutes les femmes souffrant de règles douloureuses. La loi prévoit « l’arrêt de travail d’une femme en cas de règles incapacitantes dues à des pathologies comme l’endométriose ».

Cette nouvelle loi permettra donc de profiter d’un arrêt maladie (sans limite de jours pour l’instant). Il sera délivré par le médecin traitant et financé par la Sécurité sociale espagnole.

La loi a été adoptée le 16 février 2023 avec 185 voix. Il y avait 154 voix contre et 3 abstentions, mais il est évident que cette nouvelle loi va améliorer le quotidien de nombreuses Espagnoles.

C’est une avancée énorme pour le féminisme espagnol, mais surtout européen, parce que l’Espagne est alors le premier pays d’Europe à prendre de telles décisions (le Japon, l’Indonésie ou la Zambie ont déjà adopté de telles lois).

Un problème ?

Il s’agit donc d’une avancée exceptionnelle et qui va aider de nombreuses femmes, en plus de reconnaître les douleurs subies par certaines femmes pendant leurs règles. Les socialistes espagnols et le syndicat UGT (proche des socialistes) ont indiqué que cela pourrait être un « possible frein à l’embauche des femmes de la part d’employeurs voulant éviter ces absences ».

Le PP s’est quant à lui inquiété « d’un risque de marginalisation et de stigmatisation » et des « conséquences négatives sur le marché du travail pour les femmes ».

Avant de conclure ce petit paragraphe, voilà quelques chiffres qui te seront utiles pour te faire ta propre opinion :

  • 1 femme sur 10 en âge de procréer souffre d’endométriose ;
  • 23 millions de femmes travaillent en Espagne (environ 40 % du marché).

Les droits humains en Espagne

Le même jour, l’Espagne a également voté pour une nouvelle loi : le changement de sexe dès l’âge de 16 ans. 

Désormais, les personnes de plus de 16 ans peuvent très facilement changer le sexe indiqué sur leurs papiers d’identité. Cela est également possible pour les 14-16 ans, à condition qu’ils soient accompagnés par les tuteurs légaux, et aux 12-14 ans, si les juges donnent leur autorisation.

Également, le même jour (what a day pour les femmes), le gouvernement a affirmé sa volonté de renforcer l’accès à l’IVG pour toutes les femmes dans les hôpitaux publics qui en pratiquent moins de 15 %. Un tel pourcentage est dû à « une objection de conscience massive des médecins » dans un pays où 60 % de la population est chrétienne, malgré le fait que l’IVG soit dépénalisée depuis 1985 et légalisée depuis 2010.

Autres avancées majeures dans le pays :

  • la fin des thérapies de conversion visant à modifier l’orientation, l’identité sexuelle ou l’expression de genre ;
  • les opérations programmées afin de choisir le sexe d’une personne intersexe ou hermaphrodite sont interdites avant 12 ans (sauf indication médicale) et possibles entre 12 et 16 ans après une évaluation psychologique du patient ;
  • la procréation assistée est ouverte aux personnes lesbiennes, transgenres et bisexuelles et le Code civil a également été modifié pour que ces personnes puissent procéder à la filiation de leurs enfants sans nécessairement se marier.

Pour aller un peu plus loin sur le thème de l’avortement, tu peux lire cet article !

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