En tant qu’optionnaires « géopolitique », nous avons souvent des difficultés dès que ça parle d’économie. Voici un lexique simple pour enfin en comprendre les bases.
A
Accord de compensation
Transaction commerciale internationale dans laquelle un montant donné d’exportation d’un pays A vers un pays B est compensé par l’achat par le pays B d’un montant équivalent de marchandises du pays A. L’accord de compensation permet d’atteindre un équilibre commercial, ou un solde commercial nul.
Actif
L’actif constitue les contreparties de la masse monétaire décomposée en Trésor public (dette publique portée par les banques), en investisseurs privés et en actifs étrangers.
Actif financier
Élément du patrimoine des agents économiques, qui comporte quatre éléments : la monnaie manuelle, les comptes courants et comptes d’épargne, les autres contrats financiers (l’assurance-vie par exemple) et les créances, comme les actions et les obligations.
Action/obligation
Titre de propriété d’une fraction du capital social d’une société anonyme. Les actionnaires sont rémunérés en dividendes proportionnels au capital de l’entreprise. Les actions ne doivent pas être confondues avec les obligations, les titres de créance d’une entreprise.
B
Banque
Institution financière pouvant créer de la monnaie.
Banque centrale
Institution financière qui assure la fonction de prêteur en dernier ressort et exerce la régulation du système financier.
Banque d’investissement
Banque consacrée aux placements de titres et au conseil financier aux entreprises.
Banque de dépôt
Banque consacrée à la gestion des comptes courants et l’octroi de crédits à court terme.
Banking school
La banking school considère que la monnaie est endogène, c’est-à-dire créatrice de richesses. ≠ Currency school qui considère que la monnaie est exogène, c’est-à-dire non créatrice de richesses, mais qu’il s’agit davantage d’un instrument qui facilite les échanges de richesses (Ricardo).
Bank run
Un Bank run, ou une panique bancaire, désigne l’affolement des ménages, entreprises comme particuliers, qui craignent que la banque devienne insolvable. Dès lors, ils retirent leurs dépôts le plus vite possible. Or, les banques ne disposent pas des liquidités nécessaires pour assurer la sortie simultanée de tous les dépôts de leurs clients. C’est une crise de confiance à l’égard des banques.
Bulle spéculative
Nom du phénomène lorsque le prix d’un marché s’éloigne durablement et cumulativement du prix d’équilibre.
C
Capital
Stock d’actifs, réels ou financiers, qui produit un flux de revenus ou de services.
Capitalisation boursière
Valeur de l’ensemble des actions de toutes les sociétés cotées sur une place financière. Elle est égale au prix de l’action multipliée par le nombre d’actions.
Capitalisme
Régime de production qui induit une certaine organisation sociale. Le capitalisme est caractérisé par la propriété privée des moyens de production et par la recherche de la maximisation du profit. Selon Marx, il s’agit d’un régime social de production marqué par le salariat. Il existe de multiples capitalismes, que ce soit à différents moments de l’histoire ou par sa nature (commerciale/industrielle/financière).
Capitalisme d’État
Système économique reposant sur le capitalisme dans lequel l’État contrôle une part essentielle, voire totale, du capital, de l’industrie, des entreprises. S’oppose au libéralisme.
Capitalisme marchand
Capitalisme qui privilégie la maîtrise du marché.
Capitaux flottants
Part de capital d’une entreprise dont les titres financiers peuvent être échangés en Bourse.
Chômage keynésien
Dans la théorie du déséquilibre, situation où, sur le marché du travail, la quantité de travail offerte par les ménages dépasse la quantité de travail demandée par les entreprises. Le déséquilibre sur le marché des biens (le prix effectif influe sur le prix d’équilibre, il y a plus de production que de consommation) se reporte sur le marché du travail. En effet, les entreprises ne mettent pas en œuvre de nouvelles capacités de production, compte tenu de l’insuffisance de la demande.
Compte à terme
Compte dans lequel les mouvements de retrait sont limités.
Compte courant
Compte liquide, dans lequel les mouvements de retrait sont peu contraints.
Concours de beauté
Métaphore utilisée par Keynes dans Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) pour décrire le comportement des opérateurs sur les marchés financiers. Les participants doivent deviner parmi les candidats lequel obtiendra le plus de suffrages. Ils ne répondent pas en fonction de leur préférence personnelle, mais anticipent le choix des autres participants. Transposé aux marchés financiers, le concours de beauté explique l’instabilité financière et l’existence de bulles spéculatives. Les agents achètent des titres s’ils anticipent que le cours continuera à monter.
Concurrence fiscale
Il s’agit de la concurrence entre les États pour attirer les entreprises et les investissements au moyen d’une fiscalité plus basse.
Consortium
Un consortium désigne l’ensemble des entreprises contractuellement associées, mais qui sont capitalistiquement différentes. Autrement dit, leurs actionnaires diffèrent.
Créance
Droit que détient une personne (le « créancier ») à l’encontre d’une autre personne (le « débiteur ») qui doit lui fournir une prestation.
Crédit
Acte par lequel une banque ou un organisme financier effectue une avance de fonds.
Croissance économique
Augmentation de la production de l’économie d’un pays, selon la définition de l’économiste français Perroux.
Croissance endogène
Remet en question l’idée d’un progrès technique exogène, c’est-à-dire indépendant du système économique.
D
Déficit/dette
Le déficit est un flux et la différence entre les recettes et les dépenses de l’année, alors que la dette est un stock et le cumul des déficits et des excédents depuis l’origine de l’État.
Déficit commercial/déficit courant
Le déficit commercial correspond au commerce des marchandises, tandis que le déficit courant désigne l’ensemble des transactions.
Déficits publics
C’est la somme du déficit conjoncturel (= évolution du cycle) et du déficit structurel (= détérioration objective des finances publiques).
Déflation par la dette
Mise en évidence par Fisher. Situation où la baisse des prix accroît la charge réelle de la dette des agents. Ces derniers, pour se désendetter, vendent les actifs qu’ils possèdent. Ce qui a pour conséquence d’accroître l’offre sur le marché des actifs réels et financiers. Ce phénomène renforce la tendance à la baisse des prix. Ainsi, la déflation par la dette est un processus cumulatif ne pouvant être enrayé par un moratoire (= suspension des obligations de paiement) des dettes et ni par une politique de reflation.
Voici un schéma de la déflation par la dette pour mieux comprendre (de cause à effet) : les ménages épargnent davantage > baisse des investissements > baisse de la masse monétaire > contraction monétaire >augmentation du pouvoir d’achat > augmentation de la valeur réelle des dettes.
Demande effective
Dans la théorie keynésienne, la demande effective désigne la demande de biens de consommation et de biens de production anticipée par les entreprises. Elle est déterminée par des données objectives (informations économiques de la croissance), mais aussi par des facteurs psychologiques pas nécessairement rationnels.
Dette
Somme d’argent que l’on doit à quelqu’un à qui on l’a empruntée.
Dette extérieure/dette publique
La dette publique est la dette de l’État, alors que la dette extérieure est la dette d’un pays. Pour rappel, un pays est, économiquement parlant, une zone rendue homogène par l’usage d’une même monnaie. Un des problèmes de la dette publique est qu’elle a tendance à se transformer en dette extérieure.
Dette flottante
Emprunts à court terme (bons du Trésor) émis par l’État, dont le montant fluctue au gré des émissions et des remboursements.
Dévaluation
Dépréciation officielle d’une monnaie.
Devise
Monnaie utilisée par un étranger.
Dumping monétaire
On parle de dumping monétaire lorsqu’un pays maintient artificiellement bas son taux de change dans le but de favoriser ses exportations et de réduire ses importations, mais aussi de rendre le coût du travail et la réalisation d’investissements directs attractifs pour les firmes étrangères.
Dynamique capitaliste
Fait référence à l’essai La Dynamique du capitalisme (1977) de l’économiste autrichien naturalisé américain Schumpeter. À la différence des néoclassiques, dont la théorie est centrée sur l’équilibre et la concurrence pure, Joseph Schumpeter (conservateur et élitiste) analyse la dynamique du capitalisme comme une lutte entre firmes pour dominer les marchés. Une domination à la fois permise, mais aussi constamment menacée par l’innovation et le progrès technique. Dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie (1942), Schumpeter propose une réflexion paradoxale : il partage le constat de Marx d’une fin programmée du capitalisme. Mais il s’en distingue dans l’identification des causes de cet échec. En effet, Marx pointe les caractéristiques propres du capitalisme comme éléments de sa destruction future, tandis que Schumpeter identifie les effets induits par le capitalisme comme causes de sa fin programmée.
E
Économie sociale de marché
Économie capitaliste nuancée par un cadre social par la recherche d’un consensus.
Effet de richesse
L’impact de la hausse ou de la baisse du patrimoine d’un agent économique sur son comportement en matière de consommation. Il a été montré que si le patrimoine d’un agent économique augmente significativement, alors ce dernier aura tendance à consommer davantage et même à accroître son endettement.
Élasticité
Rapport des variations simultanées entre deux grandeurs.
Émission de dettes souveraines
Dettes émises par un État ou une Banque centrale, non par une entreprise ou un individu.
Entreprise/firme
Selon la définition de l’Insee, il s’agit de la plus petite combinaison d’unités légales, qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services, jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. Une entreprise peut être agricole, commerciale ou industrielle. Une firme est une entreprise industrielle ou commerciale de grande taille, qui possède généralement des filiales. Une firme est aussi la désignation légale d’une entreprise.
Entreprise de taille intermédiaire
Entreprise qui compte entre 250 et 4 999 salariés, avec un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard d’euros.
Entreprise publique
Selon la définition de l’Insee, il s’agit d’une entreprise sur laquelle l’État peut exercer directement ou indirectement une influence dominante du fait de la propriété ou de la participation financière, en disposant soit de la majorité du capital, soit de la majorité des voix attachées aux parts émises.
Épargne/flux de revenu
Fraction du revenu qu’un agent économique ne consomme pas immédiatement. Pour une période donnée, le flux de revenu est égal à la somme du flux de consommation et du flux d’épargne. L’épargne nationale inclut l’épargne des ménages, des entreprises et des administrations publiques. L’épargne est une conséquence de la dynamique des investissements, puisque dans notre économie où les crédits font les dépôts, l’investissement fait l’épargne.
Étalon monétaire
Actif tangible essentiellement stable qui assure la crédibilité monétaire.
Exogène/endogène
Qui provient de l’extérieur, se produit à l’extérieur (de l’organisme, d’un système) ≠ Endogène : qui prend naissance à l’intérieur, est dû à une cause interne.
Externalité
Conséquence (positive ou négative) d’une activité économique qui n’est pas prise en compte par le prix du marché. Dans ce cas, les agents ne sont plus guidés par le système de prix et ne prennent plus les décisions optimales. Il en résulte des formes d’inefficacité dans la production et la consommation. Un exemple d’externalité positive est la défaillance du marché (on ne produit pas assez de biens). Pour une externalité négative, on peut penser à un niveau de production trop important.
N’hésite pas à consulter tous nos articles de géopolitique.