latin

Si tu apprends une langue ancienne, latin ou grec ancien, il est extrêmement probable que ton professeur t’ait parlé (ou ne tarde à le faire) du petit latin/petit grec, en te présentant la pratique comme indispensable : « Faire 30 minutes de petit latin tous les jours, c’est le meilleur moyen de progresser. » Toutefois, ce conseil peut parfois manquer d’explication pour l’accompagner, et cet article est là pour ça.

Le petit latin/grec ? Quid est ?

Tout d’abord, qu’est-ce que le petit latin/petit grec ? Cette pratique consiste en une traduction rapide à l’aide d’une édition bilingue. Cela permet de se confronter le plus possible à des textes, sans se livrer à la version, exercice beaucoup plus fastidieux et qui demande nettement plus de temps pour être efficace. En allant plus vite qu’avec une version, on se confronte à beaucoup plus de structures grammaticales, de mots, de difficultés… Le petit latin/grec n’a pas vocation à remplacer la version, qui reste un exercice indispensable, mais il la complète excellemment !

On pourrait comparer ça à la lecture et à la dictée. Les deux permettent d’éviter les fautes d’orthographe et de développer son vocabulaire, mais une dictée est plus fastidieuse et plus longue à faire. De la même manière, version et petit latin/grec sont deux manières différentes de travailler et de s’approprier sa langue ancienne. Cela dit, comment s’approprier cette pratique ?

Lire aussi : Bien aborder le latin en prépa littéraire

Méthode pour la pratique

Il y a plusieurs méthodes pour pratiquer le petit latin/grec, car plusieurs écoles. Après une brève présentation, à toi ensuite de faire ton choix !

Une première école défend une pratique qui se rapproche beaucoup de la version. Il s’agit, dictionnaire bilingue à la main, de traduire le plus vite possible, en s’aidant de la traduction pour comprendre les difficultés plus rapidement et ne pas perdre de temps.

À l’inverse, une autre école défend une pratique du petit latin/grec qui se constitue quasiment comme un exercice de lecture. Il s’agit uniquement de lire le texte (en essayant évidemment de le comprendre), avant de lire sa traduction.

À la croisée de ces deux méthodes, il en existe une dernière qui consiste à lire le texte tout en tentant de repérer les structures grammaticales afin de comprendre le texte, mais cela sans dictionnaire. La lecture de la traduction permettra de vérifier ses intuitions.

Finalement, il y a peu de différences entre ces trois méthodes. On place juste à différents échelons les curseurs de la rapidité et des moyens employés pour traduire. On peut faire le choix d’analyser précisément les structures ou non, et le choix d’utiliser le dictionnaire ou non (avec plus ou moins de parcimonie).

Quelle est la meilleure méthode ? Eh bien, c’est à toi d’essayer et de définir ce qui t’est le plus utile. N’hésite pas non plus à varier ta pratique, potentiellement en fonction du temps que tu as à ta disposition ou du texte que tu as face à toi.

À lire : Khâgne A/L : pourquoi choisir le commentaire de texte antique au lieu de la version ?

Quels ouvrages pour faire du petit latin/grec ?

La seule obligation quand tu choisis l’œuvre sur laquelle tu vas pratiquer est de bien te procurer une édition bilingue. Dès lors, les éditions Belles Lettres sont à prioriser. En plus des fameux « Budé » (mais si, tu sais, ces livres jaunes ou rouges avec lesquels tu dois voir tes professeurs de langues anciennes se balader), elles proposent une collection de poche beaucoup plus abordable (les Budé coûtent très cher…). Cela dit, quels sont les auteurs adaptés à la pratique du petit latin/grec ?

La pratique se voulant rapide, il te faut prioriser des auteurs faciles (ce qui ne t’empêche pas de monter en grade au fur et à mesure de l’année). Lâche ce Critias de Platon ! L’Atlantide, c’est cool, oui, mais ce niveau de difficulté relève du suicide. Voici donc quelques conseils.

Pour les étudiants en grec ancien, l’auteur facile par excellence est Xénophon (L’Anabase existe en version bilingue de poche), mais tu peux aussi te tourner vers des auteurs comme Lysias ou Ésope (Fables). Si tu t’en sors bien, tu peux envisager de traduire du Lucien ou certains dialogues de Platon (Gorgias, par exemple). À l’inverse, ne songe même pas à Thucydide.

Xénophon

Pour les étudiants en latin, deux auteurs sortent du lot : Cicéron (par exemple, Pro Sexto Roscio) et César seront tes meilleures options pour commencer. Ils ont aussi l’avantage d’être des auteurs classiques, ce qui est très utile pour se préparer au thème (coucou les Lettres Classiques). Suétone se laisse également traduire sans trop de difficulté. Évite surtout Tacite et Lucain.

Cicéron

N’hésite pas non plus à demander à tes professeurs. S’ils sont parfois timides quand il s’agit de donner des explications sur la pratique du petit latin/grec, ils sauront te dire quelles œuvres sont relativement faciles et lesquelles tu devrais laisser de côté.

En espérant que cet article t’aura été utile ! Tu trouveras ici toutes nos ressources pour travailler au mieux les langues anciennes en prépa littéraire !