Dans cet article, tu découvriras des références, des citations et des exemples sur l’Afrique, et tu sauras dans quel contexte les utiliser. Ces références sont insérées dans une rapide synthèse des enjeux géopolitiques et de développement du continent.
Important : il faut absolument que tu lises l’article de présentation des fiches références pour mieux comprendre ce nouveau format que nous te proposons.
La question des ressources en Afrique
De nombreuses ressources sur le territoire
L’Afrique est un continent extrêmement riche en ressources. Le continent possède notamment des hydrocarbures. Dans le classement mondial des 25 premiers pays détenteurs de réserves de pétrole prouvées, on retrouve la Libye (8e), le Nigéria (9e), l’Algérie (15e), l’Angola (17e), le Soudan (20e) et l’Égypte (24e). Pour information, on parle de « réserves prouvées » lorsqu’on est sûr de pouvoir extraire au moins 90 % du pétrole des gisements en question.
L’Afrique possède aussi un potentiel de production alimentaire très important, avec près de 600 millions d’hectares de terres arables non cultivées (soit 60 % des terres arables non cultivées du monde). En République démocratique du Congo (RDC), on retrouve près de 80 millions d’hectares de terres arables non cultivées, d’où la volonté du gouvernement de développer massivement l’agriculture pour nourrir sa population et celle des pays voisins. À ce titre, Isidore Kabwe Mwehu, ministre de l’Agriculture de la RDC, déclarait : « Mon pays est avant tout un pays à vocation agricole. » Il faut retenir que ces terres arables intéressent le monde entier et que le land grabbing (accaparement de ces terres par les pays riches pour assurer durablement l’alimentation de leur population) est une pratique qui se développe.
Enfin, l’Afrique possède de nombreuses autres ressources, en particulier des terres rares. Le continent concentre 78 % des réserves mondiales de diamant, 54 % de platine, 40 % de chrome, ou encore 28 % de manganèse. Il possède aussi du cuivre, du fer, de l’or, du cobalt, du titane ou encore de l’aluminium. On peut aussi retrouver des produits agricoles comme du café, du cacao, du thé, des noix, du coton.
Si le sujet des ressources en Afrique t’intéresse, tu peux retrouver ici une analyse de sujet sur ce thème.
Mais des ressources pas tellement exploitées
Toutefois, si le continent est très riche en ressources, celles-ci sont très mal exploitées. Par exemple, le Nigéria (9e pays détenteur de réserves de pétroles prouvées) exporte 80 % de son pétrole (pétrole brut) pour importer 70 % de son pétrole raffiné. Ceci s’explique par le manque de technologies présentes sur le territoire (manque de raffineries performantes). Par conséquent, les bénéfices générés par le pétrole sont bien en deçà de ce que pourrait espérer la population.
Serge Sur, dans Questions Internationales n° 117 : Géopolitique des matières premières (2023), affirme : « Si les pays riches en ressources pétrolières ne disposent pas de technologies de transformation, ils risquent de tomber dans la dépendance des États qui les maîtrisent et qui, d’une manière ou d’une autre, retournent la dépendance à leur profit. »
L’exemple par excellence d’un pays qui exploite très mal ses ressources est celui de la RDC. En effet, si le pays est très riche en ressources, celles-ci sont mal exploitées à cause de problèmes politiques. C’est ce que met en lumière Philippe Hugon (économiste), dans Les Cahiers de la Revue défense nationale, publiés par l’IRSEM (Institut de recherche stratégique de l’école militaire) en 2013, en affirmant : « La RDC est un scandale géologique qui concentre des richesses du sous-sol très importantes. »
Situation de mal-développement
Ainsi, les ressources présentes sur le continent ne permettent pas vraiment un développement. En ce qui concerne les pays riches en ressources pétrolières, Serge Sur affirme, dans Questions Internationales n° 117 : Géopolitique des matières premières (2023) : « Les pays producteurs en développement ont connu, pour beaucoup d’entre eux, la richesse sans le développement. »
Par ailleurs, certaines ressources peuvent être contrôlées par des groupes clandestins et utilisées pour financer leurs activités. C’est le cas des diamants, qui ont joué un rôle majeur dans les guerres en Sierra Leone ou en RDC dans les années 1990. L’ONU en est venue à qualifier ces diamants de « diamants de conflits », définis comme « des diamants bruts utilisés par les mouvements rebelles pour financer leurs activités militaires ». On peut aussi parler de « diamants de sang », l’expression ayant été théorisée par l’Irlandais Hugo J. H. Lewis. En conséquence, un système de certification des diamants a été défini en 2003 (appelé le processus de Kimberley), visant à identifier les « diamants de conflits » vendus sur le marché.
Pour finir, on comprend que les ressources en Afrique peuvent autant être bénéfiques que maléfiques pour le développement du continent. C’est ainsi que Roland Pourtier (géographe français), dans son livre intitulé Ressources naturelles et conflits en Afrique subsaharienne (2012), évoque l’idée que les ressources en Afrique sont autant une « bénédiction » qu’une « malédiction ».
Les sept plaies d’Afrique et les inégalités
Les sept plaies d’Afrique
On peut parler des « sept plaies d’Afrique » pour évoquer les maux qui minent le développement du continent.
On a d’abord les conflits et problèmes politiques qui se situent principalement sur la bande sahélienne (de la Mauritanie à la Somalie), mais aussi au Mali et au Soudan.
La corruption est aussi très forte : Transparency International pointe du doigt quelques pays pétroliers (Soudan, Angola), mais aussi la Guinée équatoriale, le Burundi, la RDC ou encore le Tchad. Le djihadisme (AQMI, Al Qaida) et la piraterie – Afrique de l’Est (Somalie, Kenya) et golfe de Guinée (Guinée, Nigéria) – sont aussi deux plaies qui affaiblissent considérablement le continent.
On peut également évoquer le paludisme, qui touche 250 millions de personnes chaque année et en tue un million, pour un coût économique de 12 milliards de dollars par an, ainsi que le sida (on compte 23 millions de personnes infectées sur le continent). Enfin, on peut citer la sécheresse, dans la mesure où plus de 12 millions de personnes sont menacées par celle-ci dans le Sahel, en plus des pays régulièrement touchés comme la Somalie (sécheresse importante en 2019).
Des inégalités profondes
L’Afrique est aussi une région qui concentre d’importantes inégalités. Les revenus engendrés grâce aux ressources sont rarement distribués équitablement à la population. Jean-François Bayart (directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’Afrique subsaharienne), dans son livre intitulé L’État en Afrique : la politique du ventre et publié en 1999, explique que le système de la « politique du ventre » domine en Afrique. La politique du ventre consiste pour les personnes au pouvoir à exercer celui-ci dans l’unique but d’en retirer des avantages personnels, plutôt que de proposer un programme de développement économique, politique et social pour le pays. La différence de niveau de vie entre les élites et la population demeure donc très importante.
Les inégalités perdurent souvent depuis des années et c’est le cas en Afrique du Sud. Le Rapport de la Banque mondiale, intitulé Inégalités en Afrique australe (mars 2022), affirme : « L’Afrique du Sud, le plus grand pays de la SACU, est le pays le plus inégalitaire au monde, se classant au premier rang parmi 164 pays. » Le rapport met en évidence un chiffre accablant : les 10 % des plus riches possèdent 80 % des richesses du pays.
Ce même rapport souligne l’inégalité de redistribution des terres arables aux populations (dans d’autres pays). Par exemple, 70 % des 40 millions d’hectares de terres agricoles commerciales en Namibie sont possédés par des Namibiens d’origine européenne.
Les solutions pour tendre vers le développement
Tendre vers la démocratie et les droits de l’homme
Pour tenter de pérenniser le développement d’un continent qui semble en avoir les moyens, tendre vers la démocratie et le respect des droits de l’homme peut apparaître comme la solution. Pour évoquer cette idée, tu peux t’appuyer sur les trois références suivantes.
Nelson Mandela affirme que : « Toute société n’est pas naturellement démocratique. Elle le devient. »
Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU, dans un rapport intitulé Dans une liberté plus grande : développement, sécurité et respect des droits de l’homme (mars 2005), affirme : « Il n’y a pas de sécurité sans développement, il n’y a pas de développement sans sécurité, et il ne peut y avoir ni sécurité ni développement si les droits de l’homme ne sont pas respectés. »
François Mitterrand (président de la République française de 1981 à 1995) déclare lors du discours de La Baule en 1990 : « Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y a pas de démocratie sans développement. »
Tu peux ensuite parler des accords ACP (Pays d’Afrique, Caraïbes, Pacifique). Ces accords font un lien entre l’Union européenne et les pays ACP, et visent au développement économique de ces derniers, à leur insertion dans l’économie mondiale et à la réduction de la pauvreté. Les aides économiques sont généralement conditionnées au respect de la paix, de la liberté et de la démocratie.
La mise en place de coopérations
Les formes de coopérations peuvent permettre à l’Afrique de se développer. C’est ce que pensait Barack Obama lors de son discours prononcé à Accra au Ghana en 2009 : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions. »
Pour rappel, la devise de l’Union africaine est la suivante : « Une Afrique unie et forte. »
Finalement deux conceptions : afro-optimisme vs afro-pessimisme
L’afro-optimisme
Pour beaucoup, le continent africain va « enfin décoller ». Georges Courade (géographe français spécialiste de l’Afrique), dans son livre intitulé L’Afrique des idées reçues publié en 2006, qualifie l’Afrique de « continent d’avenir ».
Plusieurs indicateurs semblent confirmer sa thèse : croissance économique avoisinant les 5 %, possession de 60 % des terres arables non cultivées du monde et présence de nombreuses terres rares sur le continent.
L’afro-pessimisme
Toutefois, Sylvie Brunel (géographe française), dans son ouvrage intitulé L’Afrique est-elle si bien partie ? (2014), tempère cet afro-optimisme en déclarant : « La vérité, c’est que de vraies réussites s’individualisent en taches de léopard sur une toile de fond qui reste celle du sous-développement et de la précarité. L’Afrique, ce n’est toujours que 1,6 % du PIB. »
Tu peux retrouver ici une fiche détaillée de l’ouvrage de Sylvie Brunel.
Philippe Hugon (économiste français), dans son ouvrage intitulé Géopolitique de l’Afrique, (2016), affirme : « L’Afrique est mondialisée mais n’est pas mondialisatrice », mettant en exergue l’idée d’une Afrique plutôt objet que sujet de la mondialisation.
Tu peux prendre l’exemple de la Chine qui investit beaucoup en Afrique : achat de terres arables (land grabbing) en Tanzanie, en Zambie ou encore en Sierra Leone, construction d’infrastructures pour avoir accès aux terres rares ou aux ports…
Retrouve ici un article sur les relations sino-africaines.
C’est la fin de cet article et j’espère qu’il t’aura aidé(e) à enrichir tes références sur l’Afrique. Tu peux retrouver ici une fiche références sur le Moyen-Orient.
N’hésite pas à consulter toutes nos ressources de géopolitique.