Lexique

En tant qu’optionnaires « géopolitique », nous avons souvent des difficultés dès que ça parle d’économie. Voici un lexique simple pour enfin en comprendre les bases.

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F

Facteur de production

Moyens mis en œuvre dans la combinaison productive. Il existe trois facteurs principaux : le capital, le travail et les ressources naturelles.

Flux/stock

Mouvement, réel ou monétaire, qui met en relation des agents économiques dans le circuit économique, au cours d’une période donnée  ≠ Stock : résultat d’une accumulation de flux.

Fordisme

Modèle économique de production accélérée, crée par l’industrialisation. Le fordisme constitue le prolongement et le dépassement du taylorisme. Il contient la théorie du salaire d’efficience. Autrement dit, pour garder les salariés motivés, il faut les payer plus que la concurrence, d’où la formule du « five dollars a day ». Le fordisme se caractérise par la production en série, la réduction du coût marginal et des économies d’échelle. Le compromis fordien repose sur l’idée que la consommation de biens durables est le moteur de la croissance. Ainsi, l’augmentation régulière des salaires incite à la consommation. Le fordisme se présente comme le principal mode de production industrielle jusqu’au toyotisme des années 1960.

G

Géoéconomie

Analyse des stratégies mises en œuvre par les États pour défendre leurs intérêts économiques tant sur leur sol qu’à l’étranger, mais aussi celles des firmes transnationales dans le contexte de concurrence mondialisée.

I

IDE

Les IDE désignent les investissements directs étrangers, un type de placement en actif, dont plus de 5 % du capital d’une entité productive se trouve à l’étranger par rapport à un résident. Les IDE sont un indicateur décisif dans la mondialisation et un vecteur majeur de la transformation du processus de production.

IDE Brownfield/IDE Greenfield

Les IDE Brownfield désignent l’acquisition d’une entité étrangère déjà existante. Ces IDE se matérialisent par un transfert de propriété des titres de la filiale acquise. Au contraire, les IDE Greenfield se matérialisent par l’installation des nouveaux moyens de production et le recrutement des nouveaux employés.

IDH

L’indice de développement humain est un indicateur du niveau de vie moyen, qui comprend l’espérance de vie, le nombre d’années de scolarisation ainsi que les parités de pouvoir d’achat.

Indice boursier

Valeur représentative du marché.

Inflation

Selon l’Insee, il s’agit de la perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Pour rappel, la norme d’inflation s’élève à 2 %. En d’autres termes, est acceptée une légère dérive des prix qui est la mesure de la création inefficace de monnaie. Il y a ainsi un droit à l’erreur implicite. 

D’après le principe 9 de l’essai Principes de l’économie de l’économiste américain Nicholas Gregory Mankiw, « les prix augmentent lorsque les autorités publiques impriment trop de monnaie ». L’inflation suppose une augmentation de la quantité de monnaie en circulation. Il existe deux formes d’inflation : une par la demande et une par les coûts. L’inflation par la demande est due à une augmentation des revenus indépendante de l’évolution de la production, tandis que l’inflation par les coûts renvoie à une hausse des prix en raison de la hausse des salaires.

Inflation de productivité

Aussi appelée « inflation par les coûts », l’inflation de productivité désigne la hausse du niveau général des prix qui résulte d’une augmentation des coûts de production. Celle-ci peut être causée par une inflation importante, les conséquences d’une dévaluation, une dépréciation de la monnaie ou une hausse des coûts de production plus rapide que les gains de productivité (hausse excessive des salaires).

Investissement de portefeuille

Acquisition d’obligations ou d’actions pour une raison financière. Contrairement à l’investissement direct (productif), il n’a pas pour but le contrôle de l’entreprise. Il s’agit d’une prise de participation minoritaire dans le capital d’une société.

L

Libéralisme économique

Il s’agit de l’application des principes du libéralisme à la sphère économique. Il comprend la liberté d’entreprendre, de consommation, de travail ainsi que le libre-échange.

Libre-échange

Politique commerciale qui vise à réduire tous les obstacles à la circulation internationale des biens et des services.

Liquidité

Capacité à acquérir et à revendre un actif.

M

Masse monétaire

La masse monétaire est composée du passif des banques et des prêts entre les banques. 

Mercantilisme

Le mercantilisme atteint son apogée dans les années 1610-1620, en France et au Royaume-Uni. Il s’agit d’un courant de l’analyse économique qui considère que la prospérité du Prince ou de la Nation dépend de ses échanges et de l’effectif de sa population. Le mercantilisme considère que le commerce est un jeu à somme nulle, c’est-à-dire qu’il y a à la fois des gagnants et des perdants. Ses moyens d’action sont des barrières (comme les taxes douanières) et des subventions des entreprises par l’État pour stimuler les exportations.

Il existe différents mercantilismes. Le bullionisme préconise l’enrichissement par les métaux précieux et porte la confusion de la richesse monétaire et de la richesse réelle. Par exemple, au XVIe siècle, l’Espagne pille ses colonies et importe l’or et l’argent en métropole. Cette accumulation a conduit à une hausse des prix qui a ruiné l’agriculture et l’industrie espagnoles. Par ailleurs, l’industrialisme français avance que la seule véritable richesse est celle qui provient du travail des sujets du monarque. Le caméralisme allemand est quant à lui une version du mercantilisme qui met l’accent sur l’intervention du Prince dans la vie économique.

Monnaie

Il existe deux conceptions principales de la monnaie. D’une part, selon la conception fonctionnaliste, la monnaie est une unité de compte qui mesure les valeurs. Il s’agit d’un intermédiaire des échanges, d’un instrument qui sert à faciliter les échanges. En revanche, selon Marx (un exemple d’une conception essentialiste), la monnaie est un rapport social.

Mondialisation financière

Processus d’ouverture et d’intégration des marchés nationaux à l’international pour aboutir à un marché mondial unique de capitaux. La mondialisation financière est le résultat du développement des innovations financières et technologiques dans un contexte de déréglementation. Il s’agit d’un phénomène caractérisé par une triple unité : de lieu (les places financières interconnectées les unes aux autres), de temps (le marché international des capitaux fonctionne 24 heures sur 24) et de produit (ce sont les mêmes produits financiers partout).

Selon l’économiste français H. Bourguinat, les marchés mondiaux sont caractérisés par les 3D : la déréglementation, le décloisonnement des marchés et la désintermédiation (qui consiste à s’adresser directement aux épargnants).

O

Oligopole

Marché où un petit nombre de vendeurs ont le monopole de l’offre.

Ordolibéralisme

Doctrine économique développée en Allemagne à partir des années 1930, par Eucken et Röpke. Cette doctrine s’oppose au communisme et au nazisme. Elle accorde un rôle décisif au marché concurrentiel et à la morale, en s’opposant à l’individualisme. L’État détient un rôle d’ordonnateur de la vie sociale et économique. Il fixe des règles, mais ne planifie pas. L’ordolibéralisme influence les dirigeants chrétiens-démocrates après la Seconde Guerre mondiale.

P

Pays frugaux

Daniel prend l’exemple des quatre pays « frugaux » qui émettent des réserves sur le creusement de la dette publique. Ainsi, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède et le Danemark sont réticents à l’augmentation tous azimuts des dettes publiques en Europe. Ces pays « frugaux » rappellent que la solidarité doit aller des riches vers les pauvres, et non des pays qui respectent leurs engagements vers ceux qui les ignorent. 

PIB/PNB

Le produit intérieur brut est la somme des valeurs ajoutées des acteurs d’un territoire productif (entreprises, administrations, associations, ménages). Il se différencie du produit national brut qui est la somme des valeurs ajoutées réalisées par les entreprises et les administrations d’un pays.

Politique conjoncturelle

Ensemble de mesures prises par l’État visant à agir à court terme sur la situation économique. Un exemple de politique conjoncturelle est la politique de blocage des prix et des revenus pour une durée limitée pour limiter l’inflation. L’action sur la conjoncture se fait par l’intermédiaire de la politique budgétaire, de la politique monétaire, de la politique du change et de la politique des revenus.

La politique conjoncturelle et la politique structurelle sont souvent étroitement imbriquées. À cet égard, la lutte contre l’inflation a des aspects à la fois conjoncturels et structurels. De plus, la répétition avec constance d’une même politique conjoncturelle finit par devenir structurelle.

Politique contracyclique

Une politique contracyclique est une politique conjoncturelle qui vise à compenser, par des mesures de politique économique, les variations cycliques de l’activité économique. On peut penser par exemple à une politique de relance en période de récession ou à une politique de stabilisation en période d’inflation.

Politique de règles

Dispositif qui subordonne la politique économique à des règles en principe impératives. Cette politique a pour objectif d’éviter que les détenteurs du pouvoir public fassent un usage inconsidéré de leurs capacités de décision. Par exemple, au sein de l’Union européenne, le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) est une politique de règles.

Pour les adversaires de ce type de politique, les règles privent les pouvoirs publics de la possibilité de mettre en œuvre des politiques décidées démocratiquement. Ils dénoncent aussi le fait que les règles empêchent de s’adapter au contexte macroéconomique qui exige parfois des politiques discrétionnaires.

Politique de relance

Politique conjoncturelle de stimulation de la demande globale destinée à lutter contre le chômage. Il s’agit d’une politique d’inspiration keynésienne. Néanmoins, toute politique keynésienne n’est pas nécessairement une politique de relance, comme la politique de stabilisation par contraction de la demande.

Politique de stabilisation

Politique conjoncturelle qui vise à lutter contre les tensions inflationnistes en modérant la croissance de la demande globale. Peut être d’inspiration keynésienne ou libérale. Un exemple de politique de stabilisation d’inspiration keynésienne est le plan de stabilisation de VGE (1963). Un ensemble de mesures de blocage des prix, de réduction du déficit budgétaire et de renforcement de l’encadrement du crédit.

Politique discrétionnaire

Politique dans laquelle les objectifs à atteindre, les mesures à prendre et le rythme de la mise en œuvre sont décidés souverainement par les pouvoirs publics en fonction de l’analyse qu’ils font de la situation économique. Les politiques discrétionnaires sont préconisées par les économistes qui considèrent que la vie économique est fondamentalement instable. La politique discrétionnaire assure une régulation consciente pour une croissance de plein-emploi. Ce type de politique caractérise les Trente Glorieuses. La politique discrétionnaire s’oppose aux politiques de règles.

S

Spéculation

Du latin spes qui signifie espoir, la spéculation désigne, sur un marché financier, un mouvement d’achat d’actions non dictées par la recherche de dividende, mais par la perspective d’une plus-value financière.

T

Taux d’escompte

Taux d’intérêt utilisé sur le marché monétaire, pour les prêts à très court terme.

Taux du papier commercial

Taux d’emprunt des entreprises, taux d’intérêts des prêts vis-à-vis des entreprises en raison de leurs actions commerciales.

Trappe à liquidité

Dans la théorie keynésienne, on parle de trappe à liquidité lorsque le taux d’intérêt tombe à un niveau si bas que la demande de monnaie devient infinie. En théorie, lorsque la masse monétaire augmente, le taux d’intérêt diminue, ce qui permet d’augmenter l’investissement et donc de relancer la croissance. Néanmoins, avec le phénomène de trappe à liquidité, ce n’est pas le cas. En effet, le taux d’intérêt est tellement bas, que même en augmentant l’offre de monnaie, les individus préfèrent détenir du liquide plutôt que d’acheter des obligations.

Trust

Concentration financière réunissant plusieurs entreprises sous une direction unique.

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