Mexamérique

Les concours approchent à grands pas et tu cherches à te démarquer des autres copies de géopolitique ? Major-Prépa t’a concocté un programme tout-en-un pour faire la diff’ : neuf croquis avec la méthode pour les apprendre en un rien de temps et les astuces pour les intégrer judicieusement dans ta copie. Nous continuons donc avec le prochain croquis de notre sélection : la Mexamérique.

Schéma géopolitique sur la frontière entre Amérique et Mexique

  • Titre : La Mexamérique : un espace transfrontalier dynamique
  • Régions et thématiques liées : États-Unis, Amérique latine, Intégration, Mondialisation, Frontières
  • Temps de réalisation : 12 minutes
  • Échelle : 1 cm = 100 km

Conseil : n’oublie pas de rajouter l’échelle et le nord, certains correcteurs sont très à cheval là-dessus.

Introduction

Dans son ouvrage The Nine Nations of North America, publié en 1981, Joel Garreau développe le concept de « Mexamérique », terme fusionnant les mots Mexique et Amérique, et qui se réfère à la frontière très particulière entre ces deux pays.

Loin d’être une simple frontière internationale, la Mexamérique est un espace transfrontalier dynamique, théâtre d’échanges commerciaux, humains et culturels intenses, où les réalités nationales se conjuguent et s’affrontent quotidiennement.

Cet article a pour ambition d’explorer les multiples facettes de la Mexamérique, en se servant du croquis fourni comme point de départ pour décrypter ce laboratoire vivant de la mondialisation.

Des activités productives qui soudent les deux territoires

La première caractéristique évidente de la Mexamérique est le contraste frappant entre les niveaux de développement des deux nations qui la composent. D’une part, les États-Unis, très développés, incarnent une économie avancée, forte d’un PIB par habitant parmi les plus élevés du monde. D’autre part, le Mexique, peu développé malgré des progrès économiques notables, présente toujours des indicateurs de développement plus modestes.

C’est toutefois ce différentiel de développement qui est à l’origine de la coopération interétatique. En effet, la main-d’œuvre étant moins onéreuse au Mexique, les industriels américains ont un avantage compétitif à y assembler leurs produits. Les colonias, zones d’habitations précaires pour les travailleurs, témoignent de cette pratique. On les retrouve à proximité des maquiladoras, usines d’assemblage à faible coût.

Entre ces deux géants, une zone franche, espace économique spécial où les taxes et les droits de douane sont réduits ou inexistants, est cruciale pour comprendre la dynamique de la région. Cette zone favorise une intégration économique accrue et stimule les échanges transfrontaliers, tout en posant des questions épineuses en matière de régulation et de souveraineté nationale.

On parle par exemple « d’usines tournevis » pour qualifier les usines qui reçoivent un produit assemblé à 95 % par des maquiladoras et qui se contentent de serrer les derniers boulons dans le pays où le produit est vendu. Cela permet à l’industriel de mettre un label « Made in USA » par exemple, alors que la production s’est déroulée au Mexique. Pour lutter contre cette pratique, l’ALENA a mis en place le TRIM (Trade Related Investment Measures), une règle de contenu local qui impose que les voitures vendues aux États-Unis soient construites avec 88 % de pièces américaines.

Les liens économiques et sociaux demeurent toutefois si importants que les villes de chaque côté de la frontière s’étendent et forment des Twin cities, comme San Diego et Tijuana.

Mais des échanges déséquilibrés qui déchirent l’intérieur du Mexique

Au cœur de cette intégration économique, les maquiladoras et les colonias sont souvent la cible de critiques concernant les conditions de travail et l’impact environnemental.

Mais au-delà de la précarité sociale à la frontière, c’est tout le Mexique qui subit les conséquences de cette attractivité. En effet, les activités de commandement sont majoritairement prises du côté américain de la frontière, renforçant ainsi le déséquilibre de pouvoir entre les deux pays.

Plus largement, les régions reculées souffrent d’un exode rural important. Le pays se retrouve déchiré entre le Nord, dynamique d’un point de vue économique, et le Sud, région agricole aujourd’hui délaissée. Les flux migratoires clandestins vers le nord, souvent à risque et périlleux, montrent les limites et les échecs des politiques mexicaines d’intégration économique et sociale. Ces mouvements humains sont le symptôme de déséquilibres profonds et de l’attrait exercé par le « rêve américain ».

Ce déchirement interne est provoqué par un déséquilibre des flux transfrontaliers. Les flux de marchandises sont majoritairement dirigés vers le nord, témoignant de la puissance du marché américain. À l’inverse, le Mexique ne développe pas les industriels nationaux. L’ALENA, devenu l’USMCA, a encore accéléré ces échanges, bien que le Mexique cherche aujourd’hui à diversifier ses partenaires commerciaux. Les capitaux circulent également de manière déséquilibrée, avec des investissements massifs en direction du Mexique, mais souvent dans des conditions favorisant les investisseurs étrangers au détriment de l’économie locale.

Conclusion

La Mexamérique est donc un espace transfrontalier dynamique et complexe, où les interactions économiques, sociales et culturelles tissent un maillage qui apporte un certain dynamisme, mais également des tensions et des déséquilibres.

Nous espérons que ce septième croquis te sera utile dans tes révisions. Pour la prochaine fois, nous traiterons de la péninsule coréenne. Alors, tiens-toi prêt(e) et surtout commence dès que possible à apprendre ce croquis pour ne pas en avoir trop à réviser la veille des concours.

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