S’il est intéressant de lire des bonnes copies pour mieux comprendre les attentes des correcteurs, lire une copie analysée peut t’aider à adopter des réflexes qui te feront gagner des points le jour J. Aujourd’hui, je te rédige et j’analyse une dissertation sur le nouvel ordre mondial. Un sujet qui n’est jamais tombé au concours et qui est très susceptible d’arriver dans les prochaines années ! Tu trouveras également ma carte et ma légende, ainsi qu’un commentaire sur cette dernière à la fin de l’article.
Le travail au brouillon
Tout d’abord, au brouillon tu dois prendre quelques minutes pour bien analyser le sujet, les connecteurs logiques, les conjonctions de coordination (qui peuvent avoir plusieurs sens), les définitions de chaque terme, le pluriel ou le singulier. Il faut te demander pourquoi ce sujet a été donné, afin d’en sortir les enjeux, c’est primordial.
Je te conseille de rédiger entièrement ton introduction au brouillon, puis de rédiger le titre de tes parties ainsi que de tes sous-parties sur une feuille en format paysage, que tu quadrilles en plusieurs parties (trois sous-parties et trois parties). Dans chaque case, tu noteras les deux ou trois idées principales ainsi que les exemples et références d’une autre couleur.
Cette méthode demande de la rapidité, car elle doit être faite en une heure afin de ne pas manquer de temps sur la rédaction. C’est donc à toi d’estimer si tu auras le temps ou non. Je te conseille donc de faire un essai sur un sujet pour estimer le temps que tu passerais sur un brouillon en utilisant cette méthode.
La rédaction de l’introduction
Le travail au brouillon est primordial pour ton introduction, une étape clé de la dissertation, car elle influence énormément ta note. En effet, c’est la première impression que tu donnes au correcteur.
Dans ton introduction doivent apparaître une accroche, qui peut être une citation ou un fait d’actualité, la définition de chaque terme du sujet, éventuellement des bornes chronologiques et des limites spatiales, si cela est nécessaire (plus particulièrement pour les sujets dans lesquels on trouve une date ou une région/un continent/un pays), une problématisation du sujet et une annonce de plan.
Je te conseille de consacrer deux, voire deux pages et demie à l’introduction, afin de dégager tous les éléments clés du sujet, sans trop les détailler.
Introduction
« La géopolitique, comme la nature, a horreur du vide et le vertige face au vide peut faire basculer le monde dans la catastrophe. Alors si ces puissances ne rétablissent pas au plus vite leur confiance, si elles ne sont pas de nouveau respectées et respectables, surgiront à leur place de nouvelles puissances. »
Dans un article des Échos, Jacques Attali évoque l’affaiblissement de puissances anciennement incontestables qui sont désormais remises en cause par de nouveaux acteurs, étatiques ou non. Dès les années 1990, les puissances historiques que sont les États-Unis et l’Europe se sont imposées comme garantes de l’ordre mondial, c’est-à-dire qu’elles ont défini un ensemble de règles à l’échelle mondiale dans le but d’assurer la stabilité. En effet, à la fin de la guerre froide, le modèle occidental a triomphé et s’est imposé au reste du monde. Cet ordre mondial qui a plus ou moins assuré la stabilité pendant des années est désormais remis en cause par des puissances émergentes qui s’opposent aux valeurs promues par l’Occident.
Ainsi, on serait passés d’un monde multipolaire à un monde « apolaire » (Laurent Fabius) fragilisant la capacité de résilience du monde face à une montée des défis de toute nature : défis sécuritaires, environnementaux et sociaux. Dans ce contexte, il convient de s’intéresser au tableau géopolitique actuel, c’est-à-dire les relations et les rapports de force qu’entretiennent les États sur la scène internationale actuelle et géoéconomique. C’est-à-dire les rapports économiques mondiaux. Nous nous demanderons dans quelle mesure il est pertinent de parler d’un nouvel ordre mondial face au « magma illisible » (Pierre Hassner) dessiné par le système international actuel.
Pour cela nous verrons tout d’abord que depuis la fin de la guerre froide, l’Occident est maître de l’ordre mondial (I). Ensuite, nous examinerons les contestations croissantes de cet ordre par les puissances émergentes qui entendent bien faire valoir leur droit (II), à l’heure où un ordre stable semble impératif face aux enjeux actuels et futurs (III).
Remarque
Ici, j’ai décidé d’utiliser une citation comme accroche, car elle me semble être pertinente. Cependant, pas de panique si tu n’es pas un(e) pro pour apprendre (bêtement) des citations par cœur. Un fait d’actualité peut tout à faire convenir et tu ne manques pas d’exemples… Par exemple, tu pourrais évoquer l’élargissement des BRICS. Depuis le 1er janvier 2024, le groupe des BRICS, qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, compte cinq nouveaux membres : l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite, l’Iran et les Émirats arabes unis.
Dans une récente étude, la Banque de France nous apprend que les BRICS+ représentent désormais près de la moitié de la population mondiale (contre 41 % avant son élargissement). Soit cinq fois plus que le G7, l’organisation interétatique qui regroupe les principales puissances économiques occidentales (États-Unis, Allemagne, Canada, France, Italie, Japon et Royaume-Uni). Une domination que l’on retrouve également sur le plan économique, les BRICS+ pesant 35,6 % du PIB mondial (chiffre 2022, en parité de pouvoir d’achat), contre 30 % pour le G7.
Un écart qui devrait s’accroître en raison du dynamisme des pays émergents. Ainsi, selon le FMI, « les BRICS+ représenteraient 37,6 % du PIB mondial en 2027, contre seulement 28,2 % pour le G7 ». Ainsi, les BRICS+ pourraient constituer un forum de concertation pour peser davantage dans la gouvernance économique mondiale en s’érigeant en porte-parole du Sud global. N’hésite pas à consulter l’article consacré à l’élargissement des BRICS pour maîtriser au mieux ce fait d’actualité.
La citation que j’ai utilisée me permet de faire directement le lien avec la problématique du sujet : l’ordre mondial est en pleine mutation. Toutefois, je ne réponds pas directement à la question de savoir si nous allons vers un nouvel ordre mondial, je fais uniquement un constat. Ensuite, j’ai l’habitude de donner un contexte historique, comme ce que je vais faire dans la première sous-partie de la première partie de mon développement. Ici, je rappelle les conséquences de la guerre froide sur l’ordre mondial et j’en profite toujours pour définir les termes du sujet dès que j’en évoque un.
Sans détailler, car je le ferai dans le développement, j’évoque ensuite le fait que les puissances émergentes remettent en question ce système. J’explique également en quoi ce changement de paradigme met le monde en danger. Nous ne sommes plus en mesure de faire face aux défis actuels, qui demandent une concertation à l’échelle globale, du fait du chaos géopolitique. Ce problème constituera ma problématique. Finalement, j’annonce mon plan sous forme de phrases.
À chaque début de partie, je détaille sous forme de phrases les sous-parties de celle-ci. Je te conseille vraiment de le faire, car le correcteur ne lira certainement pas en détail ta copie. Donc, mets-lui en avant ce que tu vas évoquer. Voici comment j’ai annoncé mes sous-parties pour le grand I :
Au lendemain de l’effondrement de l’empire soviétique, l’Occident va dicter ses règles au reste du monde (A) qui entre dans un « moment unipolaire » (Charles Krauthammer) (B). Ainsi, se met en place une gouvernance mondiale pour faire face aux « enjeux globaux nécessitant des réponses globales » (Laurent Carroué) dans un contexte de mondialisation (C).
Première partie
Après 45 ans d’affrontement idéologique entre les États-Unis et l’URSS, la chute du mur de Berlin entre parenthèses (1989) et l’effondrement du bloc soviétique marquent le triomphe de la démocratie de marché prophétisée par Francis Fukuyama. Dans un même temps, le monde entre dans une phase d’hypermondialisation, que Laurent Carroué définit comme « le processus géopolitique d’extension du système capitaliste à l’ensemble de la planète » (Géographie de la mondialisation, 2002).
Le système libéral et capitaliste s’impose alors comme un modèle universel, incitant les pays à transformer leur système économique. Les anciennes républiques soviétiques vont radicalement se libéraliser à travers la « thérapie de choc » (Igor Gaïdar) ; la privatisation des entreprises sera la cause majeure du marasme économique que vont subir ces pays par la suite. Dans les années 1970, les pays d’Amérique du Sud vont aussi réformer leur système à la suite du consensus de Washington édicté par l’américain John Williamson, qui met en place les stratégies ISI et SII dans le but de renforcer le poids de l’industrie au sein de ces pays afin qu’ils s’intègrent au commerce mondial.
Les pays du Sud ont donc été contraints d’adopter des politiques économiques néolibérales, sous l’impulsion des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale. La thérapie de choc dans les anciennes républiques soviétiques et les stratégies ISI et SII en Amérique du Sud ont eu des conséquences désastreuses pour ces pays. La thérapie de choc, appliquée par exemple en Russie, a conduit à une privatisation précipitée et chaotique des entreprises, à une hyperinflation et à une chute du niveau de vie. En Amérique du Sud, les stratégies ISI et SII ont conduit à un endettement massif des pays, à une spécialisation dans des industries à faible valeur ajoutée et à une dépendance aux marchés étrangers.
Face à l’hégémonie occidentale incontestable, symbolisée par les États-Unis, les pays n’ont guère d’autre choix que de s’aligner. Cette puissance dominante assure une certaine stabilité mondiale, qualifiée de « stabilité hégémonique ». Progressivement, une gouvernance mondiale voit le jour par la mise en place d’institutions internationales dans un contexte favorable de multilatéralisme. Le multilatéralisme est un système de relations internationales qui privilégie les négociations, les coopérations ou encore les accords entre au moins trois États, dans le but d’instaurer des règles communes.
Ainsi se dessine un système international, « l’ensemble constitué par des unités politiques qui entretiennent les unes avec les autres des relations régulières et qui sont toutes susceptibles d’être impliquées dans une guerre » (Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations). La mise en place d’institutions comme le FMI (Fonds monétaire international) ou la Banque mondiale traduit une prise d’importance de l’économie dans les affaires internationales. L’OMC (1990, Organisation mondiale du commerce) va permettre d’édicter des normes et des règles à l’échelle mondiale. Jusqu’aux années 2000, l’ordre international proposé par l’Occident garantit une relative stabilité et favorise les échanges, accroissant ainsi l’interdépendance des nations.
Remarque
Pour débuter ma dissertation, je situe le sujet dans son contexte historique. La fin de la guerre froide en 1991 marque un tournant majeur, car elle amorce l’instauration d’un ordre mondial relativement clair, dominé par l’Occident. Il est possible de remonter plus loin dans le temps pour une analyse plus approfondie, mais ce point de départ offre une base solide pour explorer les développements ultérieurs.
Comme tu peux le constater, dès que j’évoque un terme important (mondialisation, système international, etc.), je le définis ! C’est très important. En partant de l’ordre international imposé par l’Occident, je peux parler des conséquences engendrées : le changement de paradigme économique pour les pays du sud et ses conséquences désastreuses. Ce qui amorce l’idée selon laquelle cet ordre va être contesté : c’est ce que nous verrons dans la deuxième partie.
Deuxième partie
(Comme d’habitude, j’annonce mes sous-parties de la deuxième partie)
Désormais, cet ordre est clairement contesté (A) par des puissances révisionnistes nostalgiques de leur passé glorieux (B), mais aussi par des pays du Sud dont la modélisation va permettre de faire entendre leur voix (C).
(Dans cette deuxième partie, j’explique pourquoi cet ordre est contesté et par qui, en faisant une typologie des pays contestant l’ordre occidental : puissances révisionnistes et pays du Sud. Dans ce sujet, il est impératif d’évoquer les puissances révisionnistes, un terme au cœur du sujet. Il aurait même été possible d’en faire toute une partie.)
Progressivement, l’Occident va être de plus en plus dénoncé par le fait qu’il ait imposé ses valeurs en rejetant celles des autres (interventions militaires en Afghanistan et en Irak). Cela a provoqué un sentiment d’humiliation chez les populations locales ainsi qu’une montée des ressentiments anti-occidentaux. En plus, la thérapie de choc dans les anciennes républiques soviétiques et les stratégies ISI et SII en Amérique du Sud ont eu des conséquences désastreuses pour ces pays (effondrement des systèmes de protection sociale, soutien aux dictatures militaires en Amérique du Sud, exploitation des ressources naturelles au profit des multinationales occidentales…).
En effet, elles ont aggravé les inégalités sociales, augmenté l’instabilité politique et porté atteinte à l’environnement. À cela s’ajoute le fait que nombre de pays se sentent rejetés et assujettis par un nombre restreint de pays qui vont dicter les règles internationales au profit de leurs propres intérêts. C’est ce que Bertrand Badie appelle la « diplomatie de club ». En effet, on peut considérer que les pays membres du G7 (États-Unis, Canada, France, Royaume-Uni, Italie, Allemagne et Japon) prennent à eux seuls des décisions qui concernent le monde entier (influence forte de ces pays sur les institutions internationales). Cette contestation est mise en avant par Ghassan Salamé dans Appels d’empire : Ingérences et résistances à l’âge de la mondialisation (1996).
Cette contestation est particulièrement importante chez les puissances révisionnistes. Les puissances révisionnistes se caractérisent par leur volonté de remettre en cause l’ordre international actuel, dominé par les États-Unis et leurs alliés occidentaux. Elles nourrissent un sentiment de frustration et d’humiliation vis-à-vis de l’Occident, qu’elles perçoivent comme responsable de leur déclin et de leur marginalisation sur la scène internationale. Ces puissances aspirent à retrouver leur grandeur passée et à jouer un rôle plus important dans le monde.
On qualifie de puissances révisionnistes la Chine, la Russie, la Turquie et l’Iran. La Chine regrette l’époque où elle était le centre du monde, durant la période « sino-centrée » de l’histoire asiatique. Elle considère que les ingérences européennes et les guerres de l’opium ont mis fin à cette ère de gloire et l’ont reléguée au rang de nation subalterne. Aujourd’hui, la Chine affiche son ambition de reconquérir sa place de leader mondial, en s’appuyant sur sa puissance économique et militaire croissante.
La Russie, nostalgique de l’époque de l’Union soviétique, revendique des droits sur son « étranger proche » qu’elle considère comme sa sphère d’influence naturelle. Elle s’oppose à l’expansion de l’OTAN et défend les intérêts des populations russophones dans les pays voisins. La Turquie a perdu une majeure partie de ses territoires à la suite de la chute de l’Empire ottoman (1923) et le monopole qu’elle détenait au Moyen-Orient. Elle aspire à jouer un rôle de leader dans le monde musulman et à étendre son influence dans les régions voisines. Elle poursuit une politique néo-ottomane active, en intervenant militairement dans des pays comme la Syrie et en soutenant les Frères musulmans. La Turquie se positionne également comme un pont entre l’Orient et l’Occident, cherchant à tirer parti de sa situation géographique stratégique. L’Iran, guidé par une idéologie révolutionnaire anti-occidentale, se présente comme le défenseur des opprimés et le champion de la résistance à l’hégémonie américaine.
Ces puissances font de l’Occident le responsable de leur déclin et un ennemi majeur. Aux puissances émergentes, qui promeuvent un nouvel ordre mondial aux normes plus universelles, s’ajoutent les pays du Sud qui eux aussi se sentent victimes de la prépondérance occidentale. Dans les années 1970, ils ont demandé un nouvel ordre économique international (NOEI) et leur essor dans un contexte de mondialisation leur a permis de se faire une place sur la scène internationale.
Dans les années 1970, le commerce Sud-Sud représentait 8 % du commerce mondial, contre 25 % aujourd’hui et peut-être 30 % en 2030 (Géraud Magrin, Quand les entreprises du Sud investissent au Sud, 2015). Ainsi, de nouvelles institutions, dont ces pays sont à l’origine, ont vu le jour : la BAD (Banque asiatique de développement), l’OCS pour concurrencer l’OTAN, ou l’OPEP par les pays du golfe pour avoir plus de pouvoir de détermination des prix, l’OPAEP en 1968.
Remarque
Dans cette partie, j’ai mis entre parenthèses des idées qui pourraient être développées pour donner davantage de précisions. Tout d’abord, j’explique les raisons pour lesquelles s’oppose une partie du monde aux valeurs occidentales. Ensuite, je fais le lien avec les puissances révisionnistes, qui sont le symbole de cette lutte anti-occidentale.
Il est vrai que je n’ai pas développé les moyens utilisés par les puissances révisionnistes pour s’opposer à l’Europe et aux États-Unis, mais ça aurait été judicieux de le faire. Tu pourrais par exemple évoquer les alliances alternatives (partenariats stratégiques, institutions internationales concurrentes), les acteurs politiques majeurs, le commerce intrarégional, les sanctions commerciales ciblées, les investissements stratégiques dans les infrastructures et les technologies clés, la modernisation des forces armées, les exercices militaires conjoints…
Troisième partie
Actuellement, bien que l’ordre mondial soit contesté, le vide de puissance complique la gestion des défis globaux (A) et accentue les tensions (B). Pour finir, nous étudierons le cas de la guerre en Ukraine qui illustre ce changement de paradigme, mais qui amorcerait peut-être un renforcement des liens qui unissent l’Occident (C).
(Comme tu peux le voir, j’explicite clairement le fait que je vais faire une étude de cas afin que cela saute aux yeux du correcteur. Attention, cette dissertation a été rédigée l’année dernière donc la partie sur la guerre en Ukraine mérite d’être actualisée, mais elle reste un bon exemple sur le sujet.)
Aujourd’hui, nous constatons que les puissances revanchardes (François Heisbourg) n’ont pas les moyens ni même la volonté de diriger un nouvel ordre mondial. En effet, Francois Godement affirme que « la Chine se rêve en propriétaire du monde sans avoir à le gérer ». Or, dans un monde apolaire, c’est-à-dire un monde sans pôle de puissance hégémonique dominant, les défis deviennent plus complexes à relever. Comme l’a démontré la pandémie de Covid-19 : « Trois mois après son apparition en Chine en décembre, un virus a réussi à paralyser le monde. Mais quelles sont les institutions capables de gérer cette globalisation ? Nous sommes interdépendants, vivant dans le ‘village global’ promis par Marshall McLuhan, mais à la recherche de son ‘conseil municipal’ », souligne Pascal Boniface.
Cette citation résume la situation actuelle : à l’heure d’aujourd’hui aucune puissance ne se porte garante de ce qui semble être un nouvel ordre mondial. Les États-Unis ne veulent plus, la Russie ne peut plus et la Chine ne veut pas. Dans ce contexte, « l’ordre international va plutôt vers des manifestations d’éclatement que vers l’idéal d’une communauté policée » (Bertrand Badie) et les tensions ne cessent de s’accroître. Dans Le Retour de la guerre (2021), Francois Heisbourg affirme que dans un contexte de montée en puissance de la Chine, de développement des NTIC et de contestation de l’ordre occidental, la guerre est plus probable dans le monde actuel que durant la guerre froide.
Le retour de la guerre s’illustre à travers la guerre en Ukraine qui met en avant le fait que l’Occident n’est plus soutenu comme il l’était. En effet, seul l’Occident condamne l’opération spéciale menée par Poutine, la majorité des membres des Nations unies est restée neutre sur le sujet. La Russie recourt désormais à la force pour récupérer les territoires dont elle revendique être l’héritière légitime. Cependant, cette guerre révèle aussi que l’Occident, grâce à des ressources financières considérables, a pu fournir un soutien significatif à l’Ukraine, notamment en termes d’armement. De plus, le regain d’intérêt pour l’Union européenne et l’OTAN pourrait renforcer les relations transatlantiques, qui ont été fragilisées (renforcement de la cohésion politique et de l’unité européenne, accélération de l’intégration de la défense européenne, revitalisation des alliances transatlantiques, etc.).
Remarque
La plupart du temps, ma dernière partie me permet de nuancer mes propos sans les contredire. Dans la deuxième partie, j’ai expliqué pourquoi certains pays s’opposaient à l’ordre occidental. Désormais, j’explique que ces mêmes pays n’ont pourtant pas la capacité de le remplacer. Néanmoins, j’ajoute que l’Occident n’a plus les mêmes pouvoirs : le nouvel ordre mondial s’apparente plutôt à un vide de puissance.
Conclusion
Dans le monde actuel, sur le plan géoéconomique, le nouvel ordre promu par les puissances contestant l’ordre actuel peine à s’imposer, et des institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale demeurent des acteurs considérables et indispensables. Néanmoins, sur le plan géopolitique, ces puissances ont largement su faire entendre leur voix, et leur émergence s’est même accompagnée d’un déclin de l’Occident.
Toutefois, ce déclin est à nuancer, tout comme l’unité que semblent afficher ces puissances. Dans un article du Monde de septembre 2002, Bertrand Badie affirme que la Chine et la Russie sont « alignées mais non alliées ». Ainsi, alors que l’ordre mondial apparu à la fin de la guerre froide est indéniablement révolu, le nouvel ordre peine à s’imposer, laissant un vide de puissance et un manque de gouvernance, source de tensions.
Commentaires sur la carte
Je vais rapidement commenter la légende de ma carte. Premièrement, tu constateras que la légende de ma carte est presque la même que celle de ma dissertation. J’ai l’habitude de faire cela pour ne pas perdre de temps sur la carte. Je fais la même chose pour les sous-parties et les figurés. Je te conseille de faire des parties et des sous-parties à ta carte, avec minimum deux figurés par sous-partie.
L’entraînement est la clé de la réussite, alors n’hésite pas à rédiger des introductions au brouillon et à travailler les cartes si elles te posent problème !
N’hésite pas à consulter toutes nos ressources de géopolitique !