Depuis 2020, le Canada investit massivement dans les énergies propres et les carburants à faible teneur en carbone. Ces investissements suggèrent que le pays vise des objectifs de durabilité ambitieux. En tant que deuxième puissance d’Amérique du Nord, le Canada se positionne comme un leader en matière d’écologie.
Expansion et défis de l’économie verte au Canada
Le Canada se distingue à l’échelle continentale et mondiale par sa production d’électricité verte, grâce à son hydroélectricité qui a attiré 63 projets en 2022, soit un tiers du total mondial de 183 projets. Cette dynamique positionne le Canada comme le deuxième producteur mondial dans ce secteur, représentant près de 9% de la production mondiale, juste derrière la Chine, le leader incontesté.
En outre, le Canada a développé une stratégie exportatrice efficace, exportant environ 10% de sa production vers le marché américain. Cette réussite est soutenue par la rentabilité et l’efficience des centrales situées dans des provinces clés telles que l’Alberta, le Québec et la Colombie-Britannique, qui se démarquent par leurs coûts d’exploitation compétitifs et leur capacité de production optimisée.
Innovations et Croissance dans les Énergies Renouvelables
Les domaines de l’énergie éolienne et solaire photovoltaïque présentent la croissance la plus importante parmi les sources d’énergies. Effectivement, les investissements dans l’éolien ont augmenté de 7,8 milliards de dollars en 2020 à 12,1 milliards de dollars en 2022. En ce qui concerne le solaire, le nombre de projets s’est significativement développé, passant de 8 en 2020 à 28 en 2022. Ces améliorations pourraient être étroitement liées au retour d’une politique environnementale favorable sous l’administration Biden, ainsi qu’à un Congrès américain où les démocrates sont de plus en plus influents.
Bien qu’une croissance significative est à remarquer dans certains secteurs de l’électricité renouvelable au Canada, où les chiffres présentent une ascension exponentielle, si bien dans l’éolien et le solaire que dans la géothermie et l’énergie marémotrice, il est nécessaire de noter que la part du Canada dans le marché mondial des technologies propres, représentait 250 milliards de dollars en 20222, reste modeste à 2%.
Ainsi, l’économie canadienne n’a pas d’autre choix que de continuer de s’appuyer principalement sur l’extraction de ressources fossiles, la construction et les services en particulier les exportations de biens manufacturés vers le reste du continent nord-américain et vers l’Asie.
Défis Économiques et Commerciaux des Technologies Propres
Enfin, concernant le secteur de l’environnement et des technologies propres, le Canada enregistre un déficit commercial notable, notamment causé par les importations comme les biocarburants et les biens primaires, ne dépassent pas les exportations d’électricité verte. Alors l’objectif est désormais d’atteindre dans ce dernier domaine 20 milliards de dollars d’ici 2025, soit l’obligation de porter en moyenne la croissance annuelle du secteur à près de 17%, ce qui équivaudrait à la sortie de la dépendance commerciale et monopolistique états-unienne.
Le Canada, un pays innovant depuis la COP26?
La diversification opérée par le Canada au niveau de ses investissements soutenus dans les technologies propres atteste d’un volontarisme politique réel. En effet, on estime que près de 470 projets soit 520 milliards de dollars d’investissements sont prévus pour les dix prochaines années. Le secteur de l’énergie et de la sylviculture a atteint un capital de 10 millions de dollars.
Le Canada fait montre de pragmatisme en exploitant ses ressources naturelles et topologiques telle que la biomasse, la marée, la géothermie et autres énergies propres au sein desquelles naissent des initiatives originales telles que des projets de micro réseaux, des installations de stockage de batterie, des bio plastiques ou encore des usines de purification de l’hélium.
Par ailleurs, la fonte du pergélisol pourrait entrainer un déplacement de la surface. En effet, cela pourrait avoir pour effet l’affectation de bâtiments enfoncés ou fissurés, de réseaux de transports et la libération de gaz acides, tel que le méthane. Le gouvernement, fédéral ne possède que 3% des infrastructures du pays alors son rôle dans le financement, la réglementation et la définition de politique et de normes pour les projets d’infrastructures vertes et résiliantes est remis en question.
Le Canada abandonne-t-il les énergies fossiles ?
Dans le domaine énergétique, le Canada opère un virage politique qui tends à passer du pragmatisme économique et sociétal à un opportunisme économique et commercial. En effet, le Canada demeure un pays pétrolier dont les émissions de gaz à effet de serre n’ont cessé d’augmenter depuis l’arrivée de Justin Trudeau au pouvoir : 723 méga tonnes en 2015 contre 730 en 2019. Le Canada maintient un seuil de 50 millions de dollars pour les dépenses dans les projets des énergies, des mines et des métaux c’est-à-dire des ressources fossiles extrêmement polluantes. En juin 2022, un dôme de chaleur s’est installé sur la région de Vancouver et en Colombie Britannique avec des records historiques de plus de 47°C pendant plusieurs jours.
Une analyse des sites d’extraction préexistants au Canada illustre la répartition géographique des ressources énergétiques, notamment dans la partie la plus méridionale du pays, à proximité de la frontière avec les Etats-Unis ce qui permet de faciliter les services de transports énergétiques régionaux dans un espace économiquement homogène quasi a-frontalier dominé par l’ACEUM et l’ALENA.
Dynamique régionale et géostratégique des ressources énergétiques
En Alberta et en Colombie-Britannique, on observe une tension notable entre, d’une part, les stratégies de conservation des sites d’extraction historiques de ressources fossiles, hautement rentables et efficaces, et d’autre part, l’émergence de nouveaux projets d’exploration plus propres, notamment sur les zones côtières. Ces derniers, bien qu’innovants, ne remplacent pas encore les installations traditionnelles.
Enfin, le Canada ayant enregistré une croissance impressionnante de 4,9% en 2021, mais confronté à un taux d’inflation annuel avoisinant les 5%, se trouve face à un défi majeur : gérer sa politique énergétique de manière à rester parmi les grandes puissances mondiales. Cette gestion se complexifie dans un contexte où ni la Chine ni les États-Unis n’ont ratifié le protocole de Kyoto, soulignant ainsi l’importance cruciale des décisions en matière d’énergie pour l’avenir du pays sur la scène internationale.
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