Élément majeur de la culture russe, la littérature russe compte un nombre considérable d’auteurs et de poètes, qui ont durablement marqué l’histoire. Néanmoins, son développement n’a pas toujours été simple et est révélateur des bouleversements et des évolutions qui ont traversé l’histoire du pays.
De la naissance de la littérature russe au XIXe siècle
Si des écrits existent avant le XVIIIe siècle, c’est surtout sous le règne de Pierre le Grand que se développe la littérature russe dite moderne. En effet, grand réformateur, ce dernier favorise le développement des arts, notamment de la poésie avec des auteurs comme Mikhaïl Lomonossov. C’est néanmoins au XIXe siècle qu’éclot réellement l’âge d’or de la littérature russe. Cette dernière est empreinte du courant romantique, qui traverse l’Europe et est caractérisé par l’exaltation des sentiments, la recherche de l’évasion…
Les auteurs les plus connus de cette période sont devenus aujourd’hui des noms éminents de la littérature mondiale tels qu’Alexandre Pouchkine (Eugène Onéguine), Léon Tolstoï (La Guerre et la Paix, Anna Karénine), Fiodor Dostoïevski (Crime et Châtiment, L’Idiot).
Littérature et URSS
Lors de l’avènement de l’URSS en 1922, le monde littéraire est bouleversé par l’emprise qu’entreprend le pouvoir sur les écrits et la presse, soumis à une censure stricte. Dès lors, une rupture s’opère entre ceux qui décident de s’aligner sur la ligne culturelle du Parti, en adhérant à l’Union des Écrivains, et ceux qui refusent. Parmi ces derniers, il se développe un réseau clandestin de diffusion et d’édition des textes frappés par la censure : le samizdat (de сам, soi-même et изда́ть – publier). De même, ce phénomène se diffuse à l’étranger avec la publication de ces manuscrits clandestins avec le tamizdat.
Un exemple d’auteur illustrant ces problématiques est Boris Pasternak. Brillant élève, il grandit dans un environnement culturel riche, entouré d’artistes et d’intellectuels. Néanmoins, dès les années 1930, les autorités lui reprochent ses écrits tournés vers le passé et le menacent de l’expulser s’il quitte le pays pour recevoir le prix Nobel de littérature, qui lui est accordé en 1958. Expulsé de l’Union des Écrivains, il meurt en 1960 sans avoir vu son roman le plus célèbre, Docteur Jivago, publié dans son pays natal. Il le sera seulement en 1985, grâce à la perestroïka, près de trente ans après sa première publication en Italie.
Zoom sur des poètes et des écrivains russes
Anna Akhmatova (1889-1966) : figure majeure de la poésie russe du XXe siècle, elle fut pourtant longtemps une oubliée du monde littéraire. Son premier recueil, Le Soir, est publié en 1912 et elle devient une représentante de l’Âge d’argent de la poésie russe. Néanmoins, ses écrits sont interdits par les autorités en 1922 puis à nouveau en 1946. Leur diffusion se fera de manière clandestine. Ce n’est qu’après la mort de Staline que la poétesse a le droit à une réhabilitation et compose ses deux œuvres majeures : Poème sans héros et Requiem.
Mikhail Boulgakov (1891-1940) : d’origine ukrainienne, il est tout d’abord médecin de profession. Ses premiers écrits sont empreints du style qu’il empruntera dans ses futurs romans, alliant fantastique et critique de la société (comme dans Cœur de Chien, écrit en 1925 et publié en 1987 en URSS). Son œuvre majeure, qu’il mettra près de douze ans à écrire, est Le Maître et Marguerite, reprenant des grandes œuvres de la littérature occidentale comme Faust. Cette œuvre sera publiée tronquée en 1966 en URSS.
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