Envie de stimulation intellectuelle pendant tes vacances ? Major-Prépa te propose de découvrir un champ d’études qui prend de plus en plus de place dans le paysage non seulement académique, mais aussi politique : les women’s studies. Cet article te présente cette discipline et introduit le dossier sur les études de genre qui sera publié au fil de l’été.
Qu’est-ce que les women’s studies ?
Les women’s studies, également connues sous le nom « études de genre », s’inscrivent dans un champ académique relativement interdisciplinaire qui explore les expériences sociales, politiques et culturelles des individus en fonction de leur genre.
Aujourd’hui, les women’s studies s’intéressent également à la question de l’intersectionnalité, nommément la manière dont le genre et d’autres facteurs (tels que l’ethnicité, l’âge, la classe sociale, la nationalité, la sexualité ou d’autres différences identitaires) se croisent.
Objectifs
L’objectif principal des women’s studies est de comprendre l’influence du genre sur tous les aspects de la vie humaine, depuis la culture populaire et la vie privée jusqu’aux lois et aux politiques sociales.
En mobilisant des disciplines variées telles que la science politique, la sociologie, la littérature ou encore la psychologie, ce champ d’études cherche à déconstruire les rôles de genre dans les sociétés passées et contemporaines. Il examine également comment les vies des individus sont façonnées par des forces structurelles plus larges, telles que la construction nationale ou encore les développements économiques d’un pays.
Émergence
On dit souvent que les études de genre sont apparues en 1934, avec le travail intitulé « A Changing Political Economy as It Affects Women » de Mary Ritter Beard. Il s’agissait d’un cours, qui, bien que jamais enseigné, a ouvert la voie à la création du premier département de women’s studies à San Diego State University en 1970, suivi de celui de Cornell University la même année.
Somme toute, l’émergence des women’s studies remonte à la contre-culture américaine, c’est-à-dire le moment où les mouvements étudiants, des droits civiques et des femmes se sont développés dans les années 1960 et 1970. Face à l’absence de perspectives genrées dans la production de connaissances académiques, des femmes universitaires ont dénoncé les récits patriarcaux dominants et souvent biaisés qui émanaient d’hommes blancs cisgenres et hétérosexuels. Elles ont plaidé pour une analyse systématique et transformatrice de la condition féminine.
Perspectives
Bien que relativement récentes, les women’s studies se sont solidement établies dans le paysage académique. On parle d’interdisciplinarité tant elles intègrent des savoirs issus des sciences humaines, des sciences sociales, de la médecine et des sciences naturelles.
Bien sûr, la place des women’s studies dans le milieu académique a toujours été sujette à débat. Au sein des universités, cette discipline a peu la cote : elle a parfois été jugée peu rigoureuse. Hors des universités, des activistes féministes ont également critiqué les études de genre pour leur « excès d’académisme et d’intellectualisme ».
L’émergence de nouvelles disciplines comme les études queer, transgenres et postcoloniales dans les années 1980 et 1990 a également remis en question la catégorie même de « femme » et les fondements identitaires des women’s studies (raison pour laquelle tous les textes et travaux qui font partie de ce champ d’études sont à lire avec une certaine distance critique).
Les women’s studies en prépa : un atout majeur
Les women’s studies peuvent peut-être te sembler éloignées des préoccupations d’un étudiant de prépa, mais elles peuvent en réalité t’être très utiles.
Tout d’abord, les women’s studies abordent des sujets variés comme l’histoire, la littérature, la sociologie, et même la science politique. Des domaines dont tu vas forcément parler en colle d’anglais ou de culture générale.
Les textes fondateurs des études de genre que tu étudieras, souvent écrits par des auteurs anglophones, te permettront aussi d’améliorer ton niveau de langue.
Enfin, les women’s studies t’encouragent à développer des compétences analytiques. En lisant et en discutant des œuvres féministes, tu apprendras à remettre en question les idées reçues et à analyser les textes avec un œil critique. Ces compétences sont indispensables en prépa, où la capacité à argumenter est essentielle dans toutes les matières ou presque.
Les textes que Major-Prépa a sélectionnés
Pour ce dossier, Major-Prépa t’a résumé, fiché et analysé dix textes emblématiques des women’s studies. Il s’agit des travaux suivants :
- Paradoxes and Dilemmas: the Woman as Writer (1976) de Margaret Atwood
- Ce sexe qui n’en est pas un (1977) de Luce Irigaray
- Family Structure and Feminine Personality (1974) de Nancy Chodorow
- Le Rire de la Méduse (1975) d’Hélène Cixous
- The Madwoman in the Attic (1979) de Sandra Gilbert et Susan Gubar
- Le Temps des femmes (1979) de Julia Kristeva
- Feminist Criticism in the Wilderness (1981) d’Elaine Showalter
- Imitation and Gender Insubordination (1989) de Judith Butler
- A Critique of Postcolonial Reason: Toward a History of the Vanishing Present (1999) de Gayatri Chakravorty Spivak
- Psychoanalysis and Feminism (1974) de Juliet Mitchell
Alors, reste au fait de l’actu Major-Prépa cet été pour ne rien rater de ce dossier, et n’oublie pas de t’inscrire à notre newsletter si ce n’est pas déjà fait ! Bonnes vacances !