carte

Pour l’épreuve d’Histoire géopolitique et géographique de HEC-ESCP, il t’est demandé de réaliser une carte, qui compte pour 1/4 de ta note (soit 5 points sur 20). Pourtant, la carte est souvent bâclée, peu travaillée et peu regardée par les étudiants. Or, elle est un élément essentiel de l’épreuve pour plusieurs raisons. Dans cet article, nous allons nous intéresser à cet exercice. Je vais te présenter les conventions, mais aussi les astuces pour que ta carte atteigne la perfection.

Les bases

À savoir : la carte parfaite

Tout d’abord, la carte est l’une des premières choses que le correcteur de l’épreuve HEC-ESCP regarde : elle annonce la qualité de ta copie. Si ta carte est soignée, le correcteur saura qu’il est face à un étudiant sérieux, qui s’est appliqué sur sa carte et donc qui s’est aussi appliqué sur sa dissertation. De plus, une bonne carte est aussi une carte qui se comprend rapidement. Lorsque le correcteur la regarde, il doit directement savoir de quoi parle le sujet.

Le message envoyé par ta carte doit être clair et précis et, pour cela, il faut respecter quelques règles de base :

  • La lisibilité de la carte : ta carte ne doit pas être la superposition de figurés, cela la rendrait totalement illisible. Il faut qu’il y ait entre 13 et 16 figurés (environs cinq figurés par partie). Ainsi, ta carte sera aérée et lisible. Dans ce genre d’exercice, la qualité des figurés choisis et la propreté de la carte sont récompensées.
  • La pertinence des figurés employés : chaque élément doit être représenté par un figuré ponctuel, de surface ou linéaire.
  • L’information la plus importante doit être celle qui se voit le plus : de cette façon, le correcteur pourra comprendre directement de quoi parle le sujet. Prenons un exemple avec le sujet « La France dans la recomposition des puissances dominantes » ESCP 2020, il faut que la France soit la puissance qui apparaisse en premier avec un figuré de surface bleu foncé, par exemple.

À faire : travailler la carte chez soi

Souvent, on oublie que la carte est aussi un exercice à préparer en amont. Si tu as bien compris l’exercice et si tu as bien appris les conventions, tu n’auras plus à réfléchir lors de l’épreuve. L’objectif de la préparation à la maison est de faire du Lego au moment de l’épreuve : il faut préparer les éléments de langage avec les bons figurés et les bons emplacements. Je ne te dis pas d’apprendre des cartes par cœur et de les ressortir le jour de l’épreuve, car cela sera considéré comme un hors sujet. Mais c’est une technique qui te permettra de faire de l’assemblage de Lego le jour du concours : tu pourras reprendre des éléments de tes cartes faites à la maison.

Prenons un exemple : « Les matières premières dans la stratégie de puissance des États » – ESCP 2019. Si tu as préparé une carte sur les matières premières, tu sais que le figuré principal pour le pétrole est un triangle noir. Alors, grâce à cet entraînement, tu récupères cette information et tu l’utilises dans ta carte de concours. De cette façon, tu vas développer des réflexes sur certains éléments de ta carte.

À avoir : le matériel de cartographie

Pour faire une bonne carte, il faut se munir du bon matériel de cartographie. Pour réaliser des figurés parfaits, je t’invite à acheter un normographe. Cela te permettra de faire des formes toujours de la même taille sur ta carte et cela guidera ton correcteur dans sa compréhension. Cela t’aidera aussi à varier la taille des figurés selon l’importance de l’information que tu veux retranscrire sur ta carte.

De plus, munis-toi de bons crayons de couleurs (plutôt secs), ce qui te permettra de faire des aplats de couleurs. Ajoute à ta liste de bons feutres. Des feutres à mines fines pour les figurés ponctuels, mais aussi des feutres à mines épaisses pour les figurés linéaires, tels que les flèches ou les encadrés. La clé est de savoir jouer avec tes différents outils pour avoir un rendu final parfait. Enfin, assure-toi de toujours avoir ta règle pour souligner tes titres et tes sous-titres !

Les conventions de cartographie

La légende

La légende doit respecter certaines conventions :

  • Le titre est obligatoire et doit être au-dessus de la carte et de la légende. Il ne faut pas réécrire l’intitulé du sujet.
  • La légende doit être structurée par parties. Je te conseille de faire des titres qui forment une phase. Reprenons l’exemple du sujet « La France dans la recomposition des puissances dominantes ». Les parties de ma légende seraient :
    • I – La France, une puissance qui recompose la hiérarchie actuelle et qui s’impose comme dominante…
    • II – … mais qui semble tout de même être remplie de faiblesses et enlisée dans les difficultés…
    • III – … et qui souhaite s’affirmer davantage grâce à de nouvelles politiques et coopérations qui témoignent d’une volonté assurée, mais d’un résultat nuancé.
  • Les sous-parties ne sont pas obligatoires, mais valorisées, car le correcteur souhaite voir une construction, une réflexion dans ta légende.
  • La légende se fait sur UNE SEULE page.
  • Les océans, les mers et les pays (nomenclature de base) ne doivent pas être référencés dans la légende.

 

Ces règles sont à savoir par cœur, car elles sont la base de la cartographie. Les correcteurs détestent les étudiants qui ne les respectent pas, et c’est très pénalisé.

La nomenclature

En géographie, la nomenclature est la liste des éléments formant une entité géographique. La nomenclature représente donc les éléments essentiels à faire figurer sur une carte pour la bonne compréhension du correcteur. Elle comprend les pays, les océans, les mers…

Toutefois, il va de soi que tu ne peux pas noter tous ces éléments sur ta carte, car elle ne serait plus lisible. Donc, il faut faire un choix en fonction de ton sujet. S’il est sur la mondialisation, par exemple, référence les grands pôles importants, tels que les États-Unis, la Chine, la Russie, affiche les océans clés, tels que l’océan Atlantique et l’océan Pacifique…

Enfin, il faut respecter des conventions précises sur la forme et la couleur des noms dont on a parlé.

Voici une liste :

  • Pays : noir majuscule
  • Ville : noir minuscule
  • Chaînes de montagnes : noir minuscule qui suit le cours des montagnes
  • Océan : bleu majuscule
  • Mer : bleu minuscule
  • Fleuve : bleu minuscule qui suit le cours du fleuve

Les couleurs

De même, en géographie, les couleurs sont essentielles et conventionnées.

Voici une liste :

  • ROUGE : puissance
  • VERT : agriculture ou climat
  • VIOLET : industrialisation ou ancienne industrialisation
  • BLEU : en rapport avec l’eau
  • ÉVITER LE JAUNE : car passe difficilement au scan le jour des concours
  • ÉVITER LE ROSE : c’est une couleur peu utilisée en cartographie

 

Ensuite, les couleurs ont aussi une valeur précise :

  • Les couleurs chaudes ont une connotation positive.
  • Tandis que les couleurs froides ont plutôt une connotation négative.

 

De plus, certaines couleurs sont assignées à des pays. Il faut aussi utiliser le code couleur. Il faut que la couleur de l’aplat du pays se retrouve ensuite dans ses autres figurés.

Exemples

Le bleu est pour l’Union européenne, les États-Unis, et plus globalement l’Europe occidentale (ici aplat, car ce sont des pays). De cette façon, les figurés en rapport avec ces pays, tels que l’OTAN par exemple, sera représenté par un figuré ponctuel lui aussi bleu.

De la même manière, le rouge est pour l’URSS, la Russie ou la Chine. La flotte russe ou les bases militaires russes dans le monde doivent ainsi être représentées en rouge.

C’est de cette façon, en utilisant les couleurs, que le correcteur verra directement l’opposition entre le bloc occidental et le bloc chinois ou russe.

Enfin, certaines couleurs peuvent se décliner. L’utilisation de l’intensité des couleurs est un atout pour le cartographe. Cette technique de cartographie est beaucoup utilisée pour les typologies.

Les figurés

En cartographie, il existe trois types de figurés : de surface, linéaire et ponctuel.

  • Figuré de surface : pour les pays, les aires géographiques… C’est le plus visible, donc pour le plus important, ce que tu peux mettre en valeur.
  • Figuré linéaire : pour les flux, les échanges, les routes… il ne faut pas en abuser, car c’est rapidement illisible.
  • Figuré ponctuel : pour les villes, les aéroports, les ports, les FTN… De même, il faut les utiliser intelligemment.

 

Il faut calibrer les figurés et varier leur intensité : tu mettras un gros rond pour Paris et un petit rond pour Varsovie. De même, tu mettras un trait noir épais pour la frontière militaire entre l’Inde et le Pakistan, un petit trait noir fin entre la frontière du Paraguay et du Brésil, et des petits traits pointillés pour la 
frontière non reconnue internationalement entre la Russie et l’Ukraine. C’est exactement la même chose pour les flux, s’ils sont plus importants, tu peux augmenter la largeur de la flèche.

L’épreuve

Le temps

Souvent, les élèves se concentrent sur la dissertation et ils oublient la carte. Or, il arrive que tu puisses t’éterniser sur la dissertation et y passer 3 h 30… C’est normal puisque cette partie de l’épreuve vaut 15 points. Cependant, comme je l’ai dit dans l’introduction, la carte ne doit pas être omise : 5 points, c’est énorme ! Et crois-en mon expérience, ça fait toute la différence le jour du concours. C’est pour cela qu’elle doit être soignée et travaillée tout au long de l’épreuve, et non pas les cinq dernières minutes qu’il te reste à la fin de l’épreuve.

En effet, lors de ton travail préparatoire au brouillon pour ta dissertation, il faut que tu intègres le paramètre de la carte. Il faut commencer à réfléchir à certains figurés que tu vas pouvoir utiliser pour illustrer un argument ou un exemple que tu as énoncé à l’écrit.

Prenons un exemple de sujet : « Instabilités et violences en Amérique latine » – ESCP 2023.

Lors de ton travail préparatoire sur les violences en Amérique latine, tu vas sûrement évoquer les nombreuses guérillas qui témoignent de ton propos. Ainsi, essaie d’avoir comme réflexe de penser directement au figuré que tu vas utiliser pour illustrer ce propos. Ici, on peut prendre par exemple une étoile de couleur rouge.

Si tu arrives à développer ce réflexe pour chaque argument de ta copie, lorsque tu finaliseras ta rédaction et que tu passeras à la carte, tu auras quasiment trouvé tous tes figurés, et donc gagné du temps pour t’appliquer sur ta carte.

Le plan

De même, le plan de la carte est souvent peu travaillé. Tout comme les figurés, il est essentiel d’y penser en même temps que ta réflexion pour la dissertation.

Pour construire ton plan, tu as deux options :

  1. La première est de reprendre le plan de ta dissertation. C’est totalement possible et souvent ça marche plutôt bien. Ta carte a la même structure que ta dissertation, et donc ton correcteur comprend bien ta carte. La carte permet donc d’éclairer la dissertation, et vice versa.
  2. La seconde est de faire un plan totalement différent. Pour cette option, il faut donc prendre un certain temps pour constituer le plan de ta carte. Parfois, certains arguments énoncés dans ta dissertation ne peuvent pas être représentés sur ta carte, et donc, faire un plan différent peut être une bonne option.

 

Personnellement, je t’invite à faire un compromis. Reprendre le plan de ta dissertation pour ta carte est une bonne technique. Toutefois, essaie d’ajouter des éléments et d’enrichir ton plan. Un support où tu vas pouvoir colorier et faire des figures va te permettre de représenter des éléments de façon plus précise que sur un support écrit. Il faut donc s’approprier cet outil.

Je t’invite aussi à citer la carte, soit à y faire au moins une ou deux fois référence dans ta dissertation en indiquant (cf. 1-A de la carte).

Conclusion : rappels et tips

Finalement, la clé est d’apprendre les conventions de cet exercice et de t’entraîner afin de te familiariser avec la cartographie. De cette façon, tu pourras devenir un(e) parfait(e) cartographe et réussir ton épreuve de HGG ESCP-HEC.

 

N’hésite pas à consulter toutes nos ressources de géopolitique !