ENS

Tu es en prépa D2 et tu te demandes ce que tu pourras faire après deux ou trois ans de travail intense ? Voici le témoignage de Marie et son expérience à l’ENS de Lyon, un débouché encore méconnu pour beaucoup de D2. Découvrons ensemble si cette école est faite pour toi, et comment candidater en mettant toutes les chances de ton côté !

Pour commencer, peux-tu présenter rapidement ton parcours scolaire (spécialités au lycée, prépa, etc.) ?

Oui, bien sûr. J’ai obtenu un bac général avec les spécialités Mathématiques et Physique-Chimie, ainsi que l’option Maths expertes. Ensuite, j’ai intégré la CPGE D2 du lycée Victor et Hélène Basch, à Rennes. Après deux ans de prépa, j’ai été admise sur dossier au département d’économie de l’ENS de Lyon. Actuellement, je suis en M1 Advanced Economics, le master d’économie de l’ENS de Lyon.

Pourquoi la prépa D2 et pourquoi au lycée Victor et Hélène Basch ?

Honnêtement, après le lycée, je ne savais pas vraiment quoi faire. J’avais envie de continuer les maths, mais en les appliquant davantage, comme en économie. C’est un professeur qui m’a parlé des CPGE D2, une formation relativement polyvalente. Je n’avais pas du tout envisagé de faire une prépa après le bac, et je ne savais même pas vraiment ce que cela signifiait, mais les matières enseignées en D2 me plaisaient. De plus, j’aimais l’idée que cette formation m’aiderait à mieux comprendre le monde qui m’entoure. En entrant en prépa, je n’avais aucune idée précise de ce que je voulais faire ensuite et je ne savais même pas ce qu’était l’ENS.

J’ai postulé dans plusieurs D2 à travers la France, et j’ai finalement rejoint celle de Rennes parce qu’elle était la plus proche de chez moi. À l’époque, je n’avais pas conscience que certaines prépas étaient mieux réputées que d’autres. Mon choix était donc purement pratique.

As-tu candidaté à d’autres écoles/formations ?

Oui. Tout d’abord, j’ai passé le concours d’entrée à l’ENS Paris-Saclay. J’ai été admissible, mais pas admise. Aussi, j’ai candidaté à plusieurs formations sur dossier : le magistère d’économie de Paris I, la L3 économie appliquée de Dauphine, le Cerdi à Clermont-Ferrand. Pour finir, j’ai également passé le concours de l’ENSAI, commun avec le concours de l’ENS Paris-Saclay.

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Comment se passe la candidature à l’ENS de Lyon ?

Elle se fait en ligne via le site CADENS. Il faut envoyer un dossier, mais aussi une lettre de motivation avec un projet de recherche. Ce projet doit être assez précis et porter sur un sujet qui nous intéresse et sur lequel on s’est renseigné. Personnellement, je n’ai pas eu d’entretien, mais l’année suivante, certains candidats ont été convoqués pour un entretien en visio. Toutefois, cela ne constitue pas une étape indispensable : on peut très bien être admis sans passer d’entretien.

Quel était ton rythme de travail en prépa ? Avais-tu de bons résultats ?

J’avais de bons résultats et j’étais plutôt polyvalente, ce qui m’a permis de me classer dans les 10 premiers de ma classe. Le rythme de travail était assez soutenable, bien qu’il variait d’une semaine à l’autre et s’intensifiait à l’approche des concours. Certaines matières, comme les maths, me demandaient plus de travail.

En général, après les cours, je me rendais à la bibliothèque universitaire avec mes amis, où nous travaillions jusqu’à 21 ou 22 heures. Une fois rentrée chez moi, je ne reprenais pas mes cours. Le week-end, je rentrais chez mes parents une fois sur deux. Quand je rentrais chez eux, je travaillais beaucoup moins. Quand je restais à Rennes, je faisais une pause après le DS du samedi matin, puis je retournais travailler l’après-midi à la bibliothèque. Le dimanche, je me consacrais au travail uniquement l’après-midi.

Pourquoi avoir finalement intégré l’ENS de Lyon plutôt qu’une autre formation ?

Mon premier choix était l’ENS Paris-Saclay, par concours, mais je n’ai pas été admise. J’ai donc opté pour l’ENS de Lyon, car c’est une des formations les plus reconnues en économie. Elle m’ouvrira beaucoup de portes grâce à la qualité de son cursus et au prestige associé au nom de l’ENS.

En quoi ton statut diffère-t-il du statut que pourraient avoir les étudiants qui entrent sur concours ?

Les étudiants qui intègrent sur dossier, comme moi, sont des « normaliens étudiants », ce qui signifie que nous ne sommes pas fonctionnaires et ne recevons pas de salaire. Nous ne sommes donc pas payés pendant nos études et nous n’avons pas d’engagement décennal avec l’État, contrairement aux « normaliens élèves » qui entrent sur concours. Ces derniers sont payés durant leurs études, mais doivent ensuite travailler 10 ans dans le secteur public.

Cependant, en dehors du statut, il n’y a pas de différence : nous assistons aux mêmes cours et obtenons le même diplôme au terme de nos quatre années à l’ENS.

Comment se passe le cursus en économie de l’ENS de Lyon ?

Il existe un département d’économie à l’ENS de Lyon, adossé au laboratoire du CERGIC (Center for Economic Research on Governance, Inequality and Conflict). En première année, nous suivons un prémaster avec des cours dispensés par des chercheurs ou des professeurs invités. Les cours sont souvent en anglais et couvrent des sujets comme les mathématiques, la microéconomie, la macroéconomie, l’histoire économique, ainsi que l’informatique (avec des logiciels comme R ou Stata). En binôme, nous réalisons aussi un projet de recherche. En plus des cours d’économie, nous sommes encouragés à suivre des cours dans d’autres départements. J’ai, par exemple, suivi des cours en histoire et en géographie.

Ensuite, on poursuit avec le master Advanced Economics, dans la continuité de la première année, avec des cours entièrement en anglais. Enfin, nous devons accomplir une quatrième année pour obtenir le diplôme, qui peut inclure un double diplôme (ENSAE, SciencesPo…), l’agrégation, des stages, ou une année prédoctorale.

Quels sont les avantages de l’ENS de Lyon par rapport à Paris-Saclay ? et les désavantages, s’ils existent ?

Le premier avantage qui me vient à l’esprit, c’est la localisation. Le campus est en plein centre de Lyon, une ville très agréable, proche des montagnes, ce qui est idéal pour skier ou randonner le week-end. En économie, nous sommes dans de petites promotions (13 dans ma promo), ce qui permet un suivi personnalisé et un bon encadrement. Une autre différence notable avec l’ENS Paris-Saclay est que nos cours, notamment en première année, sont assez quantitatifs. Cela peut être un avantage ou un inconvénient selon les préférences.

Qu’est-ce que tu aimerais faire après l’ENS de Lyon ?

J’aimerais faire un double diplôme avec l’ENSAE. Mon objectif est de passer le concours d’administrateur de l’Insee. J’aimerais travailler comme macroéconomiste dans la fonction publique, mais je ne sais pas encore où exactement. Pourquoi pas à la DG Trésor !

Pour finir, quels conseils voudrais-tu adresser aux actuels étudiants de prépa D2 qui souhaiteraient intégrer l’ENS de Lyon ?

Je leur dirais de bien se renseigner sur la formation, notamment grâce aux informations disponibles sur le site de l’ENS. Aussi, n’hésitez pas à contacter d’anciens étudiants pour en savoir plus sur leur parcours. Le plus important, c’est de ne pas se censurer ! Tous les profils sont intéressants, l’essentiel est de montrer sa motivation dans la lettre de candidature et, éventuellement, lors de l’entretien.

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