Pour ce sujet, il est important de reposer un cadre historique et de passer par des explications des termes dans l’introduction. Nous verrons dans cet article comment analyser l’évolution des littoraux français depuis les années 1970.

Introduction

En 1947, Jean François Gravier publie une œuvre intitulée Paris et le désert français. Il souligne que le poids de la capitale française est asymétrique comparées aux autres villes et au reste du territoire français : on parlera par la suite de macrocéphalie.
Ainsi, est lancé dans les années à venir une politique d’aménagement du territoire orchestrée par le gouvernement français. Son but est de ré-équilibrer le territoire français afin de mettre en valeur ses atouts territoriaux tels que ses littoraux, nombreux et tous plus stratégiques les uns que les autres, que ce soient ceux du continent ou ceux des DROM COM. Ainsi, dans le cadre de la DATAR, le plan racine de 1963 vise a conduire de grands travaux d’infrastructure en vue de développer le littoral de la Méditerranée. Cela annonce le début d’une préoccupation marquée dans les années 70s. S’ajoute le cadre de la révolution néo-libérale des années 80s et la mise en place d’une mondialisation contemporaine qui accélère le processus de littoralisation : les littoraux français se développent davantage. Toutefois, on assiste à une forme de triomphe de la métropolisation sur la littoralisation et une perte de préoccupation de la France vis à vis de ses littoraux. Le gouvernement semble privilégier une mise en valeur de la capitale, laissant ainsi les littoraux comme délaissés, inexploités, ayant donc pour conséquence une perte de compétitivité majeur face aux autres puissances.

Problématique : Dès lors, les littoraux permettent-ils à la France de projeter sa puissance ou bien sont-ils le reflet des difficultés rencontrées par une puissance en perte d’aura qui ne parvient pas véritablement à mettre en valeur cet atout géostratégique et géoéconomique primordial à son statut sur la scène internationale ?

I – Un potentiel énorme à exploiter et à mettre en avant …

La France possède un potentiel énorme à exploiter grâce à sa politique d’aménagement du territoire. Sa position géographique est un atout, avec des façades maritimes comme le Finistère, Le Havre et Marseille, qui témoignent de son statut maritime, notamment avec la deuxième zone économique exclusive (ZEE) mondiale. Les littoraux des DROM-COM, héritages de l’empire colonial, contribuent à des secteurs variés tels que le tourisme, l’agriculture exotique et l’aérospatiale. La littoralisation et la maritimisation des économies, accentuées par la mondialisation, nécessitent des investissements pour valoriser ces zones, comme le tunnel sous la Manche, qui favorise les échanges. Chaque littoral a ses spécificités : le tourisme dans les DROM-COM, des ports majeurs à Marseille et au Havre, et des enjeux géopolitiques en Nouvelle-Calédonie. Ces littoraux sont essentiels pour la puissance maritime et continentale de la France, et leur mise en valeur doit être une priorité pour maximiser les bénéfices économiques et stratégiques.

II – …mais qui semble délaissé et inexploité puisque son potentiel réel est sous-estimé…

Malgré leur potentiel, les littoraux français semblent délaissés et inexploités. Depuis la fin de la décolonisation dans les années 70, la France a perdu certains accès stratégiques, notamment en Algérie et à Djibouti. Par ailleurs, la centralisation au profit de Paris, qui concentre 80 % du PIB, freine la mise en valeur des littoraux, malgré les appels d’Édouard Philippe et d’Emmanuel Macron en 2021. Les façades atlantiques sont particulièrement affectées par le déplacement des flux commerciaux vers le Pacifique. La compétitivité des ports français reste faible en comparaison européenne et mondiale : Le Havre, par exemple, est largement dépassé par Rotterdam et n’occupe que la 50ᵉ place mondiale. De plus, seulement 40 % de la zone économique exclusive est exploitée, et 80 % des produits de la mer consommés en France sont importés. Enfin, les littoraux montrent des situations contrastées : certains comme Marseille et le Havre sont économiquement dynamiques, alors que d’autres, comme le Languedoc-Roussillon ou la Côte Picarde, demeurent sous-exploités.

III – … finalement ce potentiel semble être souligner à nouveau par le gouvernement qui affiche une volonté de re-vitaliser les littoraux, tout en y intégrant les nouveaux enjeux de développement durable

Le potentiel des littoraux français attire à nouveau l’attention du gouvernement, désireux de les revitaliser tout en intégrant les enjeux de développement durable. Emmanuel Macron et Édouard Philippe ont récemment pris conscience de la nécessité de re-dynamiser ces zones côtières par de nouvelles infrastructures touristiques. Lors du Sommet de la mer du Nord en 2023, le développement de l’éolien offshore a été mis en avant, illustrant cette volonté de modernisation. Par exemple, un projet à Calvi en Corse prévoit la construction de restaurants éco-responsables en bois, démontables en hiver.
Parallèlement, la protection des littoraux devient une priorité face aux défis environnementaux tels que l’érosion côtière, exacerbée par le changement climatique, et la pollution maritime, illustrée par des événements comme la marée noire de l’Amoco Cadiz en 1978. Des initiatives de développement durable se multiplient, comme la création de parcs naturels marins, tel que le Parc naturel marin d’Iroise, et l’expansion de parcs éoliens offshore, comme celui de Saint-Nazaire. En Corse, des lois visent à réguler le “boom immobilier” et à contrôler les constructions illégales sur le littoral, soulignant l’engagement vers une gestion responsable et durable des ressources côtières.

Conclusion :

In fine, les littoraux français ont connu une transformation significative depuis les années 1970, intégrant des enjeux économiques, urbains et environnementaux, tout en s’orientant désormais vers une gestion durable et équilibrée.

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