Chaque année, 450 000 visiteurs se rendent à Escurial (à 50 km de Madrid) pour observer les tombes de Francisco Franco, dictateur espagnol entre 1939 et 1975, des 27 000 combattants franquistes qui l’ont soutenu et des 10 000 opposants républicains. Pourtant, le corps de Franco pourrait bien être exhumé et déplacé vers un autre lieu cette fois-ci privé puisque le nouveau gouvernement socialiste de Pedro Sanchez juge incompatible de fêter les 40 ans de la Constitution espagnole qui marquait la transition démocratique (1978-2018) et de continuer à glorifier les restes d’un dictateur dans un monument d’Etat.

Pourquoi le mausolée del Valle de los Caidos fait-il actuellement polémique?

La construction del Valle de los Caidos remonte à 1940 et avait pour objectif d’immortaliser la victoire des franquistes sur les républicains. Ce sont donc des milliers de prisonniers républicains qui ont été contraints à bâtir ce mausolée pendant plus de 15 ans. Seulement, l’édifice est propriété d’Etat et il glorifie les restes d’un dirigeant dont la dictature a fait plus de 150 000 victimes entre 1939 et 1975. Aujourd’hui, alors que l’Espagne fête en 2018 les 40 ans de sa constitution et donc de son régime démocratique, le nouveau gouvernement de Pedro Sanchez a l’intention de faire ce qu’un de ses prédécesseurs socialistes, Zapatero (2004-2011),  avait tenté auparavant sans succès : exhumer la dépouille de Franco pour faire de l’édifice non plus une sépulture mais un mémorial aux victimes du franquisme alors que la mémoire de Franco est encore vive.

Quelles sont les différentes positions adoptées par les espagnols?

Ce sujet divise nettement les espagnols puisque d’après un sondage de Sigma Dos, publié le 15 juillet 2018 dans le quotidien El Mundo, 40,9 % soutiennent l’exhumation et 38,5 % la critiquent de peur de “réveiller les fantômes du passé”. Parmi ceux qui la soutiennent nous retrouvons les socialistes, les partis d’extrême gauche ainsi que l’ARMH, l’association pour la mémoire convaincue que ce décret permettrait enfin de tourner la page. Parmi ceux qui s’y opposent, il y a le Partido Popular (la droite espagnole créée par des anciens franquistes) qui entend bien déposer recours et la famille de Franco.

Quelques chiffres à retenir : 

  • Chaque année, 450 000 personnes visitent la sépulture de Franco 
  • La dictature franquiste a fait plus de 150 000 victimes 
  • 20 novembre 1975 : mort de Franco 

Mots-clés pour la traduction : 

  • une tombe : una tumba
  • un mausolée : un mausoleo
  • une dictature : una dictadura 
  • la mémoire de Franco est encore vive : la memoria de Franco se queda viva 
  • Ce sujet divise la société : Este tema polariza la sociedad / Este tema divide a los españoles 
  • Être pour : estar a favor
  • Être contre : estar en contra 

Suggestion : La mémoire historique dans le monde hispanique