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C’est déjà la fin de l’été et tu te rends compte que tu as passé plus de temps sur Insta ou à la plage qu’à suivre l’actualité ? Pas de panique ! Major-Prépa t’a concocté un petit résumé tout chaud de ce qui s’est déroulé cet été dans le monde anglo-saxon. On va notamment parler Brexit, Iran, libre-échange, armes à feu ou encore Chine et Amazonie : bonne lecture !

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Ça bouge au Royaume-Uni : le point sur le Brexit

Le 24 juillet dernier, Boris Johnson (Parti conservateur) devenait le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni, remplaçant Theresa May à la tête de l’exécutif britannique, dont la politique bancale de sortie de l’Union européenne était vivement critiquée.

Surnommé « BoJo le clown », cet ancien ministre des Affaires étrangères, assez atypique, fait penser à Donald Trump. Réflexions sexistes et homophobes ponctuent son discours europhobe : Boris Johnson est partisan du « no deal », faisant fi des conséquences économiques qui lui sont liées.

Un long débat

Pour certains, le Brexit sera un cataclysme : l’Union européenne perdrait l’une de ses puissances majeures, influente autant économiquement (place financière d’envergure mondiale) que militairement. Sa proximité avec les États-Unis, historiquement bénéfique pour le continent, serait regrettée.

Pour d’autres, ce départ renforcera l’union d’un continent en perte croissante de repères. En effet, le Royaume-Uni est depuis le début des années 1950 l’un des pays les moins favorables à la construction européenne. Sa sortie de l’Union européenne donnerait davantage de lisibilité au projet européen, concentré autour d’un noyau de membres déterminés à le porter. Elle serait également une forme d’émancipation des États-Unis, dans un contexte d’affirmation de l’Union européenne comme puissant marché mondial, regroupant plus de 500 millions de consommateurs.

Les conséquences d’un tel événement seraient nombreuses :

  • Un des sujets brûlants est la circulation des personnes au Royaume-Uni. Ce dernier souhaite fermer partiellement ses frontières terrestres et limiter l’immigration. Le problème est que cela conduirait par exemple à une isolation importante de l’Irlande, dont l’unique frontière est le Royaume-Uni.
  • Au niveau budgétaire, le Royaume-Uni s’engage à distribuer l’équivalent de ses engagements européens qui auraient pris fin en 2020,  soit une part, non négligeable, d’environ 50 milliards d’euros.
  • Bouleversement au niveau commercial également, l’Union européenne représentant 50 % des exportations du Royaume-Uni. Attention à ne pas tout diaboliser néanmoins : dans le secteur de la pêche par exemple, la sortie de l’Union européenne serait particulièrement favorable au Royaume-Uni, où 40 % des poissons de l’Union européenne sont pêchés, dont 30 % des captures françaises. Un « no deal » lui laisserait le libre choix d’établir ses propres conditions de pêche.
  • Finalement, des conséquences économiques difficiles à prévoir : chute de la livre sterling, baisse du pouvoir d’achat des ménages…

Un arbitrage compliqué donc. Le dialogue entre les dirigeants des pays de l’Union européenne et du Royaume-Uni est primordial afin de prévoir les meilleures conditions pour le Brexit, comme ce fut le cas à Paris ou à Berlin cet été. Boris Johnson était également présent à Biarritz pour le sommet du G7 du 24 au 26 août, où il s’est notamment entretenu avec le président américain, avec lequel il espère conclure un accord de libre-échange ambitieux après le Brexit.

La saga ne s’arrête pas là. Mercredi 28 août, Boris Johnson a annoncé la suspension du Parlement britannique jusqu’au 14 octobre, désireux de réduire l’influence des députés, surtout ceux opposés à son projet. La raison de cette suspension semble évidente : le Premier ministre a peur de n’avoir aucune majorité au Parlement, que ce soit pour un accord ou un non-accord. Elizabeth II a quant à elle approuvé la suspension temporaire de Johnson.

Dans tous les cas, Boris Johnson n’aura que jusqu’à fin octobre 2019 pour élaborer son plan de sortie de l’Union européenne, date butoir qui représentera la fin de 46 ans d’union.

Escalade des tensions entre Washington et Téhéran

Mi-juin 2019, 2 supertankers japonais et norvégien ont été attaqués en mer d’Oman, à la sortie du Golfe arabo-persique. La réponse de Donald Trump a été immédiate : les États-Unis ont directement accusé l’Iran d’être à l’origine de telles attaques, dans un espace plus que stratégique, où transite 1/5 du pétrole mondial.

Après que Donald Trump s’est retiré de l’accord sur le nucléaire iranien le 8 mai 2018, les tensions au Moyen-Orient n’ont cessé de croître et un axe conflictuel Washington-Téhéran semble de plus en plus se dessiner. Fin juin, la destruction d’un drone-espion américain ayant violé l’espace aérien iranien déchaîne le compte Twitter du président, suite à quoi les cours du pétrole ont augmenté de plus de 6 %.

Toutefois, fin août, lors du G7, une délégation iranienne a été invitée afin de résoudre l’embargo auquel le pays est soumis.

Lecture conseillée : Géopolitique du monde de Trump : la stratégie du chaos, Pierre Verluise

Trump et le Danemark : Donaldland ?

Au cours de l’été, Donald Trump a  soumis publiquement l’idée du rachat du Groenland par les États-Unis, territoire comptant 57 000 habitants.

Cela peut paraître absurde à première vue, mais ça n’aurait pas été la première fois que les États-Unis auraient accompli une telle chose. Par exemple, on le rappelle :

  • En 1803, la France a vendu aux États-Unis l’état de la Louisiane, d’une superficie de plus de 2,1 millions de kilomètres carrés, pour une somme avoisinant les 15 millions de dollars de l’époque. Le territoire représente aujourd’hui plus de 22 % de la superficie totale du pays.
  • En 1867, l’Empire russe a cédé l’Alaska aux États-Unis pour la somme de 7 millions de dollars. Sa superficie est de 1,6 million de kilomètres carrés.
  • En 1917, les États-Unis ont acheté au Danemark les îles Vierges, comptant 26 000 habitants, pour la somme de 25 millions de dollars.

D’ailleurs, les États-Unis auraient déjà essayé d’acheter le territoire groenlandais en 1946. Cette fois-ci, Donald Trump a proposé 100 millions de dollars au pays.

La raison d’un tel intérêt repose sur la richesse en ressources du territoire : gaz, or, mais surtout les terres rares sont abondantes, composants essentiels des nouvelles technologies.

Cependant, cette demande n’a pas été du tout au goût du gouvernement danois, qui a pris la nouvelle avec humour, mais avec une certaine rancœur : « Nous sommes ouverts aux affaires, mais nous ne sommes pas à vendre », a déclaré Ane Lone Bagger, ministre des Affaires étrangères du Groenland.

Fusillades à El Paso et Dayton

Le calme estival n’a pas pour autant ralenti les violences à l’arme à feu aux États-Unis. Deux fusillades en moins de 24 h on fait 29 morts aux États-Unis, les 4 et 5 août derniers. Tout d’abord à El Paso, Texas, où 20 personnes ont trouvé la mort. Puis à Dayton, Ohio, où 9 autres ont été tuées, moins de 13 h après.

Depuis le début de l’année 2019, 253 fusillades impliquant 4 victimes blessées ou tuées ont été recensées.

En 2018, environ 39 000 personnes ont trouvé la mort aux États-Unis par armes à feu. S’agissant certes dans 2/3 des cas de suicides, cela pose grandement la question sur la nécessité et la pérennité des armes à feu dans le pays. Difficile à attaquer cependant quand on observe que la NRA (National Rifle Association), puissant lobby des armes, a déboursé plus de 208 millions de dollars depuis 2004 pour influencer la politique américaine.

L’Assemblée nationale approuve le CETA, accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada

Pourtant signé en octobre 2016, le CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) ou AECG (Accord Économique et Commercial Global), a été approuvé par l’Assemblée nationale cet été. Cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada a pour but de réduire manifestement les barrières tarifaires et non tarifaires quant aux échanges commerciaux et à l’exportation de biens et services entre les pays de l’Union européenne et le Canada. Il réduira la quasi-totalité – 99 % – des barrières d’importation des deux territoires.

Le volume d’échange entre l’Union européenne et le Canada s’élève à plus de 60 milliards d’euros par an : le Canada est 12e au rang des relations commerciales pour l’Union européenne, tandis que l’UE est le 2e partenaire commercial du Canada, derrière les États-Unis. D’après les estimations de la Commission européenne, le CETA devrait accroître les échanges commerciaux entre le Canada et l’Union européenne de plus de 25 %.

G7 : l’accord sur la taxation des entreprises du numérique

Le sommet du G7 à Biarritz a été le théâtre d’une grande avancée quant à la taxation des entreprises du numérique. Il a donné l’occasion à Emmanuel Macron et à Donald Trump de débattre de cette « taxe GAFA », qui avait rendu furieux Donald Trump, responsable de la surtaxation des vins français. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, s’est accordé sur le remplacement de la taxe nationale par une taxe internationale, dès qu’un accord sera scellé entre les 130 pays engagés dans les négociations de l’OCDE.

La situation reste instable entre Washington et Paris, dans la mesure où de nombreuses entreprises étasuniennes du secteur ne sont pas physiquement présentes, en France notamment. « Toute la difficulté technique consiste à définir les mesures à adopter pour ces entreprises qui n’ont pas de présence, pas de locaux, pas d’employés ou très peu par rapport à leur chiffre d’affaires et leurs profits considérables », a déclaré Bruno Le Maire. Nous sommes donc en présence d’un bras de fer entre les deux pays.

 

Nombreuses tensions entre la Chine et les États-Unis

Depuis plus d’un an et demi, le bras de fer entre Washington et Pékin se renforce. Donald Trump accuse la Chine de pratiques commerciales déloyales et d’espionnage industriel dans le secteur des technologies (stratégie de copie créatrice et joint-ventures).

En 2018, Donald Trump avait augmenté les droits de douane sur certaines importations chinoises (25 % sur l’acier, 10 % sur l’aluminium), afin d’inciter à acheter américain, ce qui avait entraîné la dévaluation du yen et renforcé la guerre commerciale entre les deux pays.

Le 1er août 2019, Donald Trump a renforcé les taxes sur les importations de produits chinois, ce qui a poussé la Chine à ne plus importer de produits agricoles américains.

Les récents évènements à Hong Kong n’ont pas arrangé les relations diplomatiques entre Washington et Pékin, Donald Trump poussant Xi Jinping à « agir avec humanité » dans la région.

 

Suicide de Jeffrey Epstein

Jeffrey Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule alors même qu’il était dans l’attente de son procès pour crimes sexuels et trafic de mineurs, pour lequel il encourait 45 ans de prison. Cependant, l’hypothèse d’un suicide n’est pas tout à fait validée par l’opinion publique, qui penche davantage pour son assassinat en vue de protéger d’autres personnalités influentes qui auraient fait partie du réseau. D’ailleurs, plusieurs acteurs du trafic auraient été soupçonnés dans divers pays : c’est le cas de l’ex-femme d’Epstein, Ghislaine Maxwell, ou encore de Jean-Luc Brunel en France par exemple, dirigeant de l’agence de mannequinat MC2.

PS : n’affolez pas vos professeurs d’anglais et notez que « Epstein » se prononce [èpstiine], tout comme « Weinstein » se prononce [vinestiine]…

 

Rapprochement entre Trump et Bolsonaro après les incendies en Amazonie

Suite aux incendies majeurs survenus en Amazonie cet été, responsables de nombreuses tensions entre l’Union européenne et le Brésil, Donald Trump a affirmé son soutien au pays. Il s’est entretenu avec le chef de la diplomatie brésilienne Ernesto Araujo ainsi qu’avec Eduardo Bolsonaro, fils du président et possible futur ambassadeur à Washington, et partage le point de vue de Jair Bolsonaro sur la gestion de la forêt amazonienne. Araujo a d’ailleurs déclaré que ces feux dans la plus vaste forêt tropicale du monde ne devaient pas être « un prétexte pour promouvoir l’idée d’un comité international pour gérer l’Amazonie ».

 

Quelques anniversaires

En cet été 2019, nous avons fêté plusieurs anniversaires, et deux en particulier :

  •  Il y a 75 ans, du 1er au 22 juillet 1944, les accords de Bretton Woods, dans l’État du New Hampshire, ont été signés. Ces derniers ont mis en place une organisation monétaire mondiale ayant pour but de favoriser la reconstruction des pays touchés par la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont placé de facto les États-Unis comme leader mondial incontesté, consacrant le dollar comme monnaie pivot, avec un rattachement nominal à l’or. Ces accords ont été à l’origine de la création de la BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement) ainsi que du FMI (Fonds Monétaire International).
  • Il y a 50 ans, le 21 juillet 1969, Neil Armstrong a marché sur la Lune, au cours de la mission Apollo XI. Ce résultat a été le fruit d’une compétition acharnée entre les États-Unis et l’Union soviétique, et figure parmi l’un des symboles majeurs de la Guerre froide. Cette « course à l’espace » a été véritablement lancée dès 1957, quand les Soviétiques ont envoyé le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, dans le satellite Spoutnik. La réponse des États-Unis a été rapide avec la création de la NASA dès 1958.

Bon courage à tous pour cette année !