Nous te donnerons dans cet article l’analyse du sujet de géopolitique GEM 2020 !
Cette épreuve nouvelle permet à GEM de s’affirmer comme une école incontournable au sein de la BCE. C’est une épreuve qui reste encore peu connue, car elle a été inaugurée l’année dernière. Le format est celui d’une dissertation qui inclue une partie prospective. L’année dernière, le sujet était global : il portait sur le multilatéralisme.
Tu peux découvrir le sujet de géopolitique GEM 2020 qui a été donné ici.
Cette année, le sujet portait sur la Chine. Comme il était impossible de faire des pronostics sur le sujet (l’épreuve est trop récente), les préparationnaires ont forcément revu la Chine, un incontournable des concours. Les exemples sur un tel sujet ne manquaient pas : le coronavirus, les manifestations à Hong-Kong, la guerre commerciale avec les Etats-Unis…. Mais la formulation pouvait sembler déroutante au premier abord, à cause de l’expression « colosse aux pieds d’argile ». C’est peu courant d’avoir un sujet qui ne comprend pas de termes théoriques importants.
La difficulté du sujet se posait surtout dans la problématisation : l’intitulé était sous forme de question, comme c’est toujours le cas pour l’épreuve de géopo GEM. Mais la problématique ne doit pas reprendre le sujet, ou même le paraphraser. Il faut ABSOLUMENT dégager un problème et y répondre dans la dissertation.
La partie prospective, demandée dans l’épreuve de géopolitique GEM, ne posait ici pas trop problème : de nombreuses théories et évolutions possibles étaient envisageables ! Il ne fallait pas non plus oublier de donner une profondeur historique au devoir. On pouvait ainsi borner le sujet au début du XXe siècle ou même plus tôt.
Définition des termes du sujet de géopolitique GEM 2020
La Chine : cela paraît évident, mais il faut bien sûr définir la Chine dans une telle dissertation. On pouvait résumer en une phrase les principales caractéristiques du pays. Il fallait mentionner que la Chine est un pays de 1,4 milliard d’habitants et d’une superficie de 9,5 millions de km², avec une histoire ancestrale. Le nom de Xi Jinping devait aussi apparaître en introduction. On pouvait aussi décrire rapidement le système politique. Attention cependant à ne pas être trop polémique sur la définition de la Chine : s’il est clair que Hong-Kong appartient aujourd’hui à la Chine continentale, ce n’est pas le cas de Taïwan ! Pour éviter de froisser le correcteur, il valait mieux exclure l’île.
Un colosse aux pieds d’argile : ici, il y avait peu d’intérêt à séparer les termes. Un colosse est originellement une statue d’une grandeur extraordinaire très imposante. L’argile est une matière malléable et sur laquelle on ne peut pas se reposer. L’expression désigne donc le fait qu’une entité paraisse très puissante mais n’ait pas de fondations solides. Il était ici important de rappeler que l’expression « colosse aux pieds d’argile » est très utilisée en France et particulièrement dans le domaine géopolitique. Tous les candidats l’ont sûrement rencontrée lors des deux (ou trois) années de prépa ! On pouvait, si on le connaissait, rappeler que cette expression vient de la Bible et fait référence à l’effondrement de Babylone.
Référence
Le sujet fait ouvertement référence à un ouvrage de Dominique Jolly intitulé Chine, colosse aux pieds d’argile : quand la Chine vacillera. L’œuvre traite des différents aspects du sujet. Il décrit d’abord les réussites économiques et géopolitiques de la Chine, puis expose ses faiblesses actuelles, sur les plans économique, social, géopolitique et environnemental.
Les domaines et les acteurs
Le sujet de géopolitique GEM 2020 se concentrait sur un pays : la Chine. Il fallait donc décliner le sujet dans les différents domaines. La Chine est-elle un colosse aux pieds d’argile sur le plan économique ? politique ? social ? environnemental ? Les questions se posaient ici tant sur le plan intérieur qu’extérieur.
Il fallait aussi interroger si la Chine est, oui ou non, un colosse aux pieds d’argiles à l’échelle internationale. Le sujet était en effet éminemment géopolitique. Il s’agissait d’interroger la capacité de la Chine à imposer sa volonté face aux autres puissances. Sa place en Asie orientale pouvait par exemple prouver que le pays s’impose sur l’échelle internationale. L’aspect militaire est aussi crucial dans un tel sujet, d’autant plus qu’il était fortement développé dans les documents.
L’acteur principal était ici bien sûr la Chine en elle-même, c’est-à-dire le gouvernement chinois et son président, XI Jinping. C’est lui qui prend les décisions géopolitiques, économiques et sociales majeures. Dans le cadre international, d’autres pays sont aussi des acteurs pertinents. On peut penser par exemple aux Etats-Unis, à l’Inde ou aux pays d’Europe.
Enfin, des acteurs non étatiques interviennent aussi, même si c’est dans une moindre mesure. Les grandes entreprises chinoises ont ainsi un rôle dans la puissance du pays et l’on pouvait aborder la question de la société chinoise : les troubles à Hong-Kong par exemple.
Des idées d’argumentation
On te propose ici différents arguments possibles pour traiter un tel sujet. Bien sûr, cette liste ni exhaustive ni obligatoire : tu peux avoir une très bonne note en ayant traité d’autres aspects ! Attention cependant à ne pas tomber dans un plan binaire, du type « forces et faiblesses de la Chine ».
La Chine est une puissance économique indéniable
Il était nécessaire d’insister sur l’importance économique du pays. La Chine tient la seconde plus grande part du PIB mondial en 2008 selon les chiffres donnés dans les documents et la première part depuis quelques années. La Chine est un acteur majeur de l’économie mondiale, de nombreux pays l’ont comme premier partenaire commercial sur tous les continents : les Etats-Unis, l’Inde, certains pays d’Europe, la plupart des pays d’Afrique, etc. Le pays est donc un colosse économique. On pouvait mentionner le projet des nouvelles routes de la soie lancé par Xi Jinping en 2013, ou les grandes entreprises chinoises, comme les BATX ou Huawei.
Les failles économiques de la Chine
Malgré le poids économique majeur de la Chine, le pays connaît des failles importantes. On peut ainsi parler de la faible influence du yuan, qui n’est pas une monnaie internationale malgré les efforts du gouvernement. On peut aussi montrer que la population n’est pas parmi les plus riches du monde, car le PIB par habitant est relativement faible. Attention cependant à ne pas donner d’arguments trop datés : l’économie chinoise est très axée vers l’industrie, certes, mais elle se diversifie de plus en plus et la Chine n’est plus « l’usine du monde ».
La menace militaire grandissante
La Chine gagne actuellement une influence majeure sur le plan militaire : première armée du monde en termes de nombre de soldats, modernisation croissante… Elle devient un acteur régional crédible et menace la stabilité de l’Asie orientale. On pouvait ici évoquer les photos fournies dans les documents ou le nombre de porte-avions de l’APL (Armée populaire de Libération). Attention toutefois à nuancer les propos, surtout sur le terme de menace.
La place de la Chine dans la géopolitique mondiale
Il était nécessaire d’interroger la place de la Chine dans la géopolitique mondiale et de trancher si elle démontrait la puissance ou les faiblesses du pays. On pouvait défendre les deux points de vue, qu’il fallait bien sûr nuancer. D’un côté, la Chine a une place permanente au conseil de sécurité de l’ONU, une armée importante et un poids géopolitique majeur dans la région et en Afrique. D’un autre côté, cette influence est limitée en Europe et en Amérique, où les Etats-Unis sont beaucoup plus présents. L’influence chinoise dans le monde est aussi récente, car le pays a une tradition de repli sur soi. Le fameux « siècle de la honte » ne s’est terminé qu’en 1945, ce qui est assez récent.
La question environnementale
L’aspect environnemental prouve les faiblesses de la Chine actuelle. On peut ici dénoncer la pollution importante des grandes villes, les risques de mort pour faiblesse respiratoire ou encore l’absence de mesures concrètes pour endiguer le réchauffement climatique et la pollution dans le pays.
Les faiblesses de la société chinoise
Le manque de liberté en Chine et la répression des mouvements démocratiques sont une des raisons pour laquelle la Chine a des « pieds d’argile ». Il valait mieux éviter d’expliquer que le contrôle de la population forme une force pour le gouvernement chinois… On pouvait en revanche dénoncer le fameux manque de la cinquième modernisation. Les exemples pour prouver les troubles étaient nombreux : Tienanmen, la situation Ouïghoure, les manifestations à Hong-Kong, etc.
La partie prospective
Il est conseillé dans une dissertation de géopolitique de GEM de faire une partie de prospection. On te conseille de le faire en ouverture de conclusion ou en dernier paragraphe. Ici, les possibilités de prospection étaient grandes : des suppositions sur la suite de la situation à Hong-Kong ou sur la crise du coronavirus. C’était en effet important de parler de la situation sanitaire dans un sujet sur la Chine. On pouvait montrer qu’elle constitue une faiblesse pour le pays, qui était l’épicentre de la crise. Malgré des mesures de confinement prises rapidement, l’épidémie a aujourd’hui repris dans les grandes villes, notamment Pékin. On pouvait faire des suppositions sur les conséquences de telles mesures sur le plan économique, géopolitique ou encore social.
On espère que l’épreuve de géopolitique GEM 2020 s’est bien passée !
Retrouve toute l’actualité des concours dans notre rubrique Inside Concours !