L’épreuve de philosophie est très souvent redoutée par les préparationnaires. Nécessitant à la fois des connaissances précises et des qualités de réflexion, il s’agit sans conteste d’une épreuve difficile. Cependant, comme pour toutes les disciplines au programme des épreuves du concours, il est possible de s’y préparer et d’en apprendre les codes. C’est ce que nous allons voir aujourd’hui en étudiant la dernière étape clé de la dissertation : la conclusion. L’étape de l’introduction est abordée dans un article précédent, que nous t’invitons à consulter juste ici !
La conclusion
La conclusion est la dernière partie de ta production. À l’inverse de l’introduction, c’est la dernière impression laissée à ton correcteur. Elle est tout aussi importante que la première. La conclusion peut être découpée en quatre étapes. Le résumé rapide de ton cheminement de pensée. La résolution partielle du problème posé initialement. Les limites à la réponse apportée et les points qui ne sont pas résolus. Et pour finir, l’ouverture.
Le résumé du parcours
Le but de cette étape est de synthétiser ta pensée. Tu dois rappeler le problème initial et comment tu en es arrivé à ta problématique. Une fois que cela est fait, il faut résumer brièvement les arguments de tes sous-parties. Cela doit être fait de manière logique et chronologique, conformément à ton développement. Il ne se s’agit pas de répéter ce que tu as dit précédemment, mais de simplifier au maximum.
La personne qui lit ta copie doit pouvoir retrouver les principaux arguments des sous-parties de ton développement. Ces derniers ne doivent pas pour autant être énoncés sous forme de liste. Ils doivent être reliés les uns aux autres par une phrase de transition. Le plus difficile est de résumer ta pensée sans en faire trop et sans oublier des éléments. Pour faire face à ce problème, le mieux est de t’entraîner. Mais aussi de profiter des contractions de texte, elles permettent de restituer une pensée complexe en quelques mots.
La résolution partielle du problème
Maintenant que ta pensée est résumée, il faut montrer que ta réflexion a été utile. Pour ce faire, le mieux est d’apporter une réponse au problème posé. Ou plus simplement d’y répondre en quelques mots. Il est important de montrer que tu as progressé par rapport au début de ta copie. Des solutions doivent être proposées. Elles doivent permettre de s’affranchir des tensions, paradoxes et barrières mis en avant dans l’introduction. Il faut cependant rester modéré dans les réponses proposées, nous allons voir pourquoi.
Les limites aux réponses apportées
Il est important de ne pas être dogmatique en philosophie. Tout se discute et peut être rediscuté. En ce sens, répondre de manière définitive à une question serait contre-productif. De plus, cela serait aller à l’encontre des valeurs de la discipline. Pour éviter cela, il est important de nuancer les réponses apportées à la question. Certes il faut montrer que tu as avancé dans ta réflexion, mais que tout n’est pas terminé.
Après avoir proposé des réponses, montrer que certaines parties de la question restent floues est une bonne idée. Plus simplement, il faut montrer que certaines réponses sont difficiles à mettre en pratique. Qu’elles ne coïncident pas forcément ensemble, même si indépendamment, elles semblaient pertinentes. Ou encore qu’elles semblent avoir une portée ou une durée limitée dans le temps. D’autres justifications sont évidemment recevables, elles dépendent principalement des problèmes et des solutions proposées. Faire cela montre non seulement que tu es humble, mais aussi que tu as compris le sujet et le but de l’exercice.
L’ouverture
Tout comme l’accroche, elle n’est pas indispensable. Cependant elle permet de finir sur une bonne note et d’apporter une dernière touche d’originalité avant de terminer. C’est en quelque sorte une ultime façon de faire la différence et de se démarquer par rapport aux autres. En philosophie, une ouverture est souvent une question connexe au sujet. Connexe est un terme véritablement essentiel. Car l’ouverture doit ouvrir sur une thématique proche de la question.
Elle ne doit pas être une question que tu n’as pas eu le temps de traiter ou que tu aurais aimé traiter. C’est un véritable nouveau problème, qui n’était pas soulevé directement par ta problématique, mais qui, en revanche, aurait tout de même apporté un éclairage sur la question de départ. Pour trouver l’ouverture, il est bon de partir des limites précédemment évoquées. Puis d’en mettre une en avant, en montrant qu’une interrogation plus précise autour de cette limite aurait été utile. Bien évidemment, il existe des centaines de façons de trouver une ouverture. L’important étant de véritablement ouvrir vers un sujet connexe et pas vers une faille de ton travail.
En guise de mise en pratique de ces éléments théoriques, voici un exemple de conclusion de dissertation de philosophie
« En définitive, le besoin de connaître la vérité peut être assouvi. Mais celui de la chercher,
quant à lui, ne peut pas l’être. En effet, le besoin de vérité est tellement fort chez l’Homme
qu’il est vital, à la fois parce qu’il est inhérent à sa nature, et parce qu’il cherche à tout prix à
le satisfaire. Mais c’est justement le fait d’assouvir ce besoin qui finit par déshumaniser
l’Homme. Que ce soit lorsqu’il agit comme une machine, lorsque ce besoin tourne à
l’obsession et à la folie, ou, tout simplement, lorsque l’Homme, être pensant, arrête de
penser pour se complaire dans ses acquis. De fait, si nous pouvons assouvir en partie notre
soif de connaissances, le besoin de chercher la vérité est à jamais inassouvissable pour celui
qui se considère véritablement comme un homme toujours pensant. »
Conseils
Clarté de la copie
Comme dans toutes les autres matières, il est impératif de soigner son écriture. D’autant plus lorsqu’il s’agit de la première et de la dernière impression que tu laisses au correcteur. Il faut soigner aussi bien la grammaire et l’orthographe, que la qualité de la graphie. Pour exprimer avec clarté sa pensée, il est plus facile d’utiliser des phrases courtes, mais précises. Il ne faut pas non plus hésiter à utiliser des phrases simples. Ce qui est clair et évident pour toi ne l’est pas forcément pour celui qui te corrige. S’exprimer avec clarté au moment de la présentation et de la synthèse de ta pensée est capital.
La présentation doit aussi être irréprochable et soignée. Faire des alinéas pour mettre en avant ta problématique et ton annonce de plan est conseillé. Il ne faut pas non plus hésiter à sauter des lignes, pour différencier l’introduction et la conclusion.
Des solutions pour progresser
Plusieurs solutions existent pour avoir des exemples plus concrets de ce que peut être une bonne introduction ou une bonne conclusion. Tu peux par exemple consulter les très bonnes copies mises en ligne sur notre site Internet. Ou encore consulter les rapports de jurys, de l’ENS et de la BCE, mais aussi pourquoi pas ceux de l’agrégation. L’introduction et la conclusion sont d’ailleurs régulièrement abordées. Enfin, pour progresser, il faut tenir compte des remarques de tes professeurs sur tes introductions et conclusions.
Tu es maintenant prêt pour bien réviser tes derniers concours blancs ! Un point de méthode est toujours utile avant d’entamer la période finale de l’année qui précède les concours. N’oublie pas de soigner ton orthographe et ta grammaire. Elles sont capitales dans ces parties de l’exercice. Bon courage pour tes révisions et pour tes épreuves !