Réussir une composition de géographie implique de maîtriser et définir correctement les termes du sujet. Aujourd’hui, nous te proposons une présentation du programme de la session 2023 du concours de l’ENS Ulm en nous appuyant principalement sur les ressources du site Géoconfluences. Tu acquerras ainsi les connaissances fondamentales pour réussir avec brio ta dissertation sur la géographie des énergies !
Les énergies en géographie
Rapide rappel des termes à maîtriser
Les énergies sont essentielles aux besoins et au développement de l’humanité. Dans ta vie quotidienne, elles sont omniprésentes. Du pétrole utilisé par le bus que tu prends le matin à la prise à laquelle tu recharges ton téléphone.
Pascal Baud, Serge Bourgeat et Catherine Bras en proposent une définition dans leur Dictionnaire de géographie. Peuvent être considérés comme source d’énergie « les éléments utilisés pour produire de la chaleur, de l’électricité ou du mouvement ».
La géographie des énergies regroupe différents acteurs et différentes étapes de la production et de la consommation de l’énergie. On parle plus précisément de systèmes énergétiques pour désigner l’ensemble des éléments permettant la production, le stockage, le transport et enfin l’utilisation de l’énergie.
Les sources d’énergie : des ressources précieuses
La source d’énergie peut ensuite être considérée comme une ressource. C’est-à-dire comme une richesse potentielle du sol ou du sous-sol, exploitée ou non. Au cours de l’Histoire, les ressources énergétiques ont varié et coexisté au fil des sociétés, des besoins et des moyens humains.
Le bois, le charbon, le soleil, le vent, les hydrocarbures, l’uranium. Comme le rappelle la lettre de cadrage de l’ENS Ulm, toutes ces matières premières « sont utilisées sur la planète ». Que ce soit « pour s’alimenter, se chauffer, s’éclairer, se déplacer, travailler, produire des biens ou produire une autre énergie ».
Les énergies sont omniprésentes dans les sociétés humaines. Il faut donc étudier la géographie des énergies au regard d’autres domaines de la discipline géographique. On peut par exemple penser à la géographie des transports. Ces derniers, en plus d’être très énergivores, sont la source de rejets et de pollutions (aérosols) et de nuisances (bruit).
La lettre de cadrage rappelle l’importance de mobiliser « différents courants de la géographie ». Tout au long de l’année, tu devras étudier la question de l’énergie sous différents angles. Nous le verrons dans cet article, on peut étudier la géographie des énergies en lien avec les questions d’environnement, de géopolitique, de changement global et d’inégalités sociospatiales.
Sources d’énergie et écologie
Géographie des énergies et changement global
La notion de « changement global » est centrale en géographie. Elle décrit la transformation actuelle des conditions climatiques de l’atmosphère terrestre du fait des activités humaines. Pour en savoir plus, tu peux consulter notre présentation du programme de l’épreuve de géographie 2023 de l’ENS Lyon, où figure une définition plus détaillée.
Ces questions sont au cœur des débats politiques, économiques et aussi géographiques ! Le lien entre la question énergétique et celle du changement global est indéniable. Des transformations peuvent s’observer à plusieurs échelles :
- à un niveau local, la production d’énergie peut transformer des territoires : le lac réservoir du barrage des Trois-Gorges en Chine submerge une surface de plus de 1 000 km2 ;
- à un niveau global, l’usage d’énergies productrices de gaz à effet de serre comme le CO2 contribue au réchauffement climatique.
La lettre de cadrage est extrêmement claire sur ce point. Tu devras tout au long de l’année travailler et penser une géographie des énergies à différentes échelles. Ta dissertation le jour du concours devra comprendre des exemples mondiaux, nationaux et locaux.
Énergie et environnement
Les sources d’énergie sont fréquemment mises en cause pour leurs conséquences sur l’environnement. On peut tout d’abord rappeler qu’elles transforment les paysages et les écosystèmes. Les réseaux d’acheminement participent d’une pollution visuelle. Dans le cas des oléoducs ou des gazoducs, ces réseaux sont aussi des sources de contamination. Ils peuvent bouleverser la faune, la flore et les activités humaines à une échelle locale.
La géographie des énergies doit aussi se pencher sur les enjeux de raréfaction de certaines énergies. À ce titre, l’opposition entre énergies renouvelables et énergies fossiles est très intéressante. Comme le rappelle l’Insee, les premières sont « dérivées de processus naturels en perpétuel renouvellement ». C’est le cas de l’énergie solaire, éolienne, hydraulique ou géothermique. Les secondes, non renouvelables, sont constituées en réserves, dont le stock est fini. On peut citer le pétrole, le gaz naturel ou l’uranium.
La question du stockage des déchets produits par les systèmes énergétiques est également centrale. Prenons l’exemple du nucléaire. Ses défenseurs soulignent que son utilisation ne produit pas de gaz à effet de serre. Dans le camp d’en face, les opposants rappellent que les déchets nucléaires sont extrêmement polluants. Dangereux pour l’homme, ils restent difficiles à traiter.
Ces exemples rappellent les liens étroits entre géographie des énergies, environnement et pollution. Ils montrent également que de l’extraction des ressources au traitement des déchets en passant par leur utilisation, tous les acteurs du système énergétique et les territoires de l’énergie doivent être étudiés.
Des sources d’énergie disputées
Énergies et géopolitique
Les questions géopolitiques te sont peut-être venues à l’évocation de la concurrence pour l’accès à l’énergie. De fait, l’actualité autour de la guerre en Ukraine prouve que l’approvisionnement énergétique est au cœur des conflits interétatiques. Le marché du gaz est au cœur du conflit entre la Russie et les membres de l’UE.
Les systèmes énergétiques impliquent de nombreux acteurs et autant de territoires différents. Les États qui influent sur l’extraction, le transport, la transformation ou la consommation des énergies peuvent jouer sur leur commerce.
Des tensions peuvent également survenir à une échelle intraétatiques. On peut reprendre l’exemple du barrage des Trois-Gorges, dont le gouvernement chinois soutenait la création. Néanmoins, l’édifice a suscité des tensions avec les populations habitant dans les zones submergées par le lac réservoir.
Énergies et inégalités
L’inégale répartition des sources d’énergie résulte dans un accès inégal aux ressources énergétiques pour les populations. Il te faudra donc réfléchir aux enjeux de précarité énergétique. De fait, celle-ci place des populations déjà en difficulté dans des situations plus épineuses encore. Se chauffer, se déplacer ou travailler peut devenir un luxe.
Comme le soulève la lettre de cadrage, se pose alors la question d’un droit à l’énergie. Dès lors, quelles sont les modalités de sa marchandisation ou de sa privatisation ?
Vers une transition énergétique ?
Entre la pollution et les inégalités, le marché des énergies tel qu’il fonctionne actuellement aurait donc des conséquences néfastes. La transition énergétique pourrait sembler être une solution.
L’idée : passer d’énergies de stock (pétrole, charbon, gaz) à des énergies de flux (éolien, solaire, biomasse). Ces dernières sont plus décentralisées avec de plus nombreux producteurs. Par exemple, les fleuves et les cours d’eau sont plus équitablement répartis dans le monde que les gisements de pétrole.
Un moyen, peut-être, de lutter contre les inégalités et la vulnérabilité énergétique. Ce passage aux énergies de flux implique plusieurs évolutions. Notamment un développement de la recherche et développement ainsi que de nouvelles méthodes de gouvernance.
D’après le site Géoconfluences, la transition énergétique implique également des « actions en termes de sobriété et d’efficacité énergétique ». En clair : de repenser nos modes de consommation énergétique.
Mentionnée dans la lettre de cadrage, la transition énergétique sera au cœur du programme pour le concours. Il te faudra réfléchir à « la recherche de sources alternatives et de nouveaux modes de production » d’énergie. Quelles peuvent alors être les recompositions politiques engendrées par cette transition ? Fera-t-elle émerger de nouveaux territoires au sein des systèmes énergétiques ?
Tu l’auras compris, le thème de la « géographie des énergies » est aussi large qu’intéressant. Nous n’avons évidemment pas pu en traiter ici tous les aspects. Néanmoins, cet article t’a donné les fondamentaux thématiques et lexicaux pour aborder plus sereinement tes premiers cours et tes premières compositions de géographie.
Pour approfondir, n’hésite pas à consulter la biographie à la fin de la lettre de cadrage ! Bon courage pour la rentrée 🙂