L’apprentissage de l’allemand en prépa est radicalement différent de celui du lycée. Afin de l’aborder de la bonne façon, il faut d’abord comprendre en quoi consiste l’épreuve au concours. Puis, tu dois cibler tes points faibles, pour pouvoir te fixer des priorités et créer un planning personnalisé le plus efficace possible.
Première étape : comprendre les attendus du concours
Dans un premier temps, il est primordial de comprendre les différentes parties de l’épreuve d’allemand, pour connaître les points principaux sur lesquels travailler et ainsi te créer un planning de travail efficace !
Les documents dont tu disposeras le jour J et sur lesquels tu travailleras seront deux articles de presse rédigés en allemand, un en français et une image à décrypter.
Le résumé analytique comparatif en allemand
Tout d’abord, le résumé analytique comparatif consiste à répondre à une question (posée dans le sujet), à l’aide des éléments que tu trouveras dans les documents. Attention, tu ne devras surtout pas ajouter de connaissances personnelles !
Pour réussir cette section, tu dois donc en priorité : comprendre les différents termes employés dans la question posée, comprendre le gros de chaque article (il faut à tout prix éviter les hors sujets) et répondre de manière pertinente en allemand. Il est donc primordial de connaître du vocabulaire journalistique (pour la compréhension) et de maîtriser parfaitement ta grammaire (pour la rédaction).
L’essai argumenté en allemand
La deuxième partie de ton épreuve se composera d’un essai argumenté. Il s’agit de bien comprendre la question posée pour pouvoir rédiger une réponse argumentée de 400 mots. Et dans ces 400 mots, l’élément principal qui te permettra de faire la différence est le fait de ne pas faire de fautes (ou d’en faire le moins possible).
Pour cela, tu dois impérativement connaître les fautes récurrentes de grammaire à ne pas faire (place du verbe dans la phrase, conjugaison des verbes forts…). Connaître un certain nombre de mots de vocabulaire (et surtout le cas des noms) et des notions de civilisation est aussi très important.
La traduction en allemand
Enfin, il te faudra traduire un extrait d’un des articles, du français à l’allemand. Là encore, il est très important de maîtriser ta grammaire (la base) et de connaître du vocabulaire journalistique (pour pouvoir traduire le plus précisément possible).
Pour cela, je te conseille de lire régulièrement des articles de presse en français, de repérer les mots que tu ne sais pas traduire et de les apprendre.
Deuxième étape : fixer tes propres priorités
Chacun est différent et a ses propres faiblesses. Une fois que tu as compris les attendus de l’épreuve, il te faut repérer tes points faibles, qui seront à travailler en priorité.
Durant les premiers mois de ta classe prépa, tu vas pouvoir analyser ton niveau en allemand. Lors de tes cours, tu cibleras progressivement les points dans lesquels tu es le moins à l’aise. Tu ne connais presque aucun mot pour t’exprimer ou tu n’as pas d’éléments de culture générale pour appuyer tes propos ? Tu ne comprends rien à la grammaire et fais huit fautes dans une phrase de cinq mots ? Pas de panique, tu vas réussir à progresser si tu hiérarchises tes axes de progression.
L’axe à prioriser absolument : la grammaire
Tu n’arriveras à rien sans cette fameuse grammaire, car en allemand, les fautes en trop grand nombre sont ce qui énerve le plus le jury. Si tu sens que tu as des difficultés à ne pas faire de fautes, je te conseille d’essayer de progresser point par point.
- Apprends les verbes forts et leur conjugaison : ce sont des verbes de base en allemand, qui t’aideront à de nombreuses reprises dans les traductions et pour former des phrases facilement. De plus, la moindre faute de conjugaison d’un verbe fort est la source première d’exaspération du jury. Cela révèle un manque de rigueur et te donne une mauvaise image, puisqu’il s’agit seulement d’apprendre une liste et de la revoir de temps en temps !
- Réfléchis à la place des mots dans tes phrases : dès que tu rédiges un essai ou même un paragraphe en allemand, prends le temps de t’arrêter à la fin de chaque phrase. Lors de cette relecture, vérifie que le verbe est bien en deuxième place (ou en dernière place si tu as utilisé une relative), que les adjectifs sont devant les noms, etc.
- Pense à vérifier que tu as utilisé les bons cas : certains verbes (les verbes à rection) sont suivis d’un nom à l’accusatif, certains d’un datif, certains (plus rares) d’un génitif. Si tu parviens à comprendre l’utilisation de ces cas et que tu connais un petit répertoire de verbes à rection, tu seras le roi ou la reine de la rédaction !
Le second axe de progression à prioriser : le vocabulaire
Une fois que tu es imbattable en grammaire, apprends du vocabulaire allemand (journalistique principalement). Je te conseille d’apprendre surtout des noms, des verbes (en plus des verbes forts) et des adverbes (on les utilise très souvent).
Dans un second temps, tu pourras t’intéresser aux adjectifs et aux expressions, pour étoffer tes essais. En ce qui concerne l’apprentissage des noms, n’en apprends pas trop, mais apprends-les correctement. Il faut absolument que tu retiennes le genre de ces noms (der, die, das), ce qui t’évitera de nombreuses fautes.
Enfin, une fois que tu es incollable en grammaire puis en vocabulaire, tu peux t’atteler à la civilisation. La meilleure chose à faire est de lire régulièrement des articles de presse en allemand. Au départ, la tâche peut paraître insurmontable, mais tu finiras par comprendre la logique des actualités et les nombreux éléments de culture générale qu’elles renferment. Tu peux aussi lire des articles plus ciblés sur Major-Prépa ! En voici quelques-uns que je trouve particulièrement intéressants :
- La place de la femme en Allemagne
- Le statut changeant de l’Allemagne en Europe
- Le rapport de l’Allemagne à l’environnement
Troisième étape : créer ton planning de travail
Évidemment, l’allemand n’est ni à négliger ni la seule matière à travailler. Il faut l’intégrer de manière raisonnable dans ton planning de révisions.
Un petit point d’abord sur l’importance de travailler l’allemand en première année
En deuxième année, tu n’auras plus de temps à consacrer à la compréhension de la grammaire ou à la recherche de vocabulaire (tu seras surtout préoccupé·e par la géopo ou l’éco ainsi que les maths). C’est donc le moment ou jamais pour progresser !
C’est pourquoi, dans ton planning de révisions, tu peux te permettre de donner un nombre d’heures conséquent au travail des langues, et donc de l’allemand. L’idéal est de faire une session de 1 heure d’allemand tous les deux jours, ou 30 min tous les jours (mais moins efficace à mon goût). Puis, 2 heures dans le week-end. Durant chaque session, tu dois revoir tes verbes forts et ton vocabulaire, et te pencher sur une notion de grammaire. S’il te reste du temps, lis un article de presse en allemand, cet effort ne sera pas perdu !
Tu l’as compris, l’important en allemand, c’est la ré-gu-la-ri-té. Elle te permettra de donner des automatismes à ton cerveau et te donnera l’impression de progresser pas à pas. Ce qui est très important pour la confiance en soi.
Si tu suis cette méthode de travail pour l’allemand, tu sentiras rapidement les progrès (il suffit de répéter quatre fois l’apprentissage d’un mot pour le connaître de façon durable). Ce qui t’encouragera à continuer et créera un cercle vertueux. L’important est de ne pas accumuler les lacunes, pour que tu ne te sentes pas submergé·e juste avant les DS/CB. Donc, ne néglige pas l’allemand et travaille-le correctement ! Bon courage !