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Tu t’es déjà mesuré·e au géant Google Translate dans cet article. Es-tu prêt·e à relever le défi une seconde fois ? Les règles restent les mêmes : une première étape consiste à traduire des phrases grammaticales et le second round se corse avec des extraits d’articles.

Round 1 : phrases à traduire

Pourras-tu proposer de meilleures traductions que Google Translate ?

  1. On l’a retrouvée morte.

Traduction Google Translate : They found her dead.

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  1. Je regrette de ne pas t’avoir donné plus à manger.

Traduction Google Translate : I regret that I didn’t give you more to eat.

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  1. Ce n’était pas la peine de me faire un cadeau.

Traduction Google Translate : It was not worth giving me a present.

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  1. C’est la première fois que je lis ce livre.

Traduction Google Translate : This is the first time I read this book.

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  1. Elle était d’autant plus intéressée par la proposition qu’on savait que cette filiale était en pleine expansion.

Traduction Google Translate : She was all the more interested in the proposal as we knew that this subsidiary was in full expansion.

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  1. J’aime les sucreries comme le chocolat ou les gâteaux.

Traduction Google Translate : I like sweets like chocolate or cakes.

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  1. C’est à ce moment-là que Lincoln est élu.

Traduction Google Translate : This is when Lincoln is elected.

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  1. Ne t’inquiète pas pour cette tache, elle partira au lavage.

Traduction Google Translate : Don’t worry about this stain, it will come out in the wash.

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Corrigé

  1. On l’a retrouvée morte.

She was found dead.

Point principal : la traduction du « on ».

Google Translate propose de traduire le « on » français par they. Cette solution, bien que meilleure que le we que grand nombre de candidats ont l’habitude d’utiliser, n’est pas la plus idoine. Lorsque l’on ne connaît pas le sujet d’un verbe (donc, typiquement, lorsque l’on a un « on » français), il vaut mieux recourir au passif. Cela suppose de réorganiser la syntaxe de la phrase en promulguant l’objet du verbe de la phrase active en sujet dans la phrase passive. Si tu as des difficultés, comment faire ?

  1. Trouve l’objet du verbe en posant la question « qui ou quoi ? ». Typiquement, ici, la question serait « Qui a-t-on retrouvée morte ? ». Et la réponse est « l’ », pronom qui fait référence à la femme dont il est question dans la phrase.
  2. Fais en sorte de former une phrase équivalente sémantiquement qui débute avec cet élément. Dans notre exemple, c’est donc « elle a été retrouvée morte ». C’est cette phrase-là qu’il faut dorénavant traduire en anglais.

Tu peux en apprendre plus sur la façon dont se forme le passif dans notre article sur les réorganisations syntaxiques en anglais.

 

  1. Je regrette de ne pas t’avoir donné plus à manger.

I wish I had given you more to eat/I wish I had fed you more.

Point principal : la traduction du verbe « regretter ».

Le verbe « to regret » proposé par Google Translate existe en anglais, néanmoins, il n’est pas très idiomatique de l’utiliser ainsi. Préfère une structure en wish, qui nécessite une modulation de point de vue. On ne part plus d’un point de vue négatif, mais on adopte un point de vue positif dans la traduction (le « je regrette » se transforme ainsi en « j’aurais aimé »). Une structure similaire est d’ailleurs tombée au concours Ecricome l’an dernier. Raison pour laquelle il est utile de connaître la traduction du verbe “regretter” : clique ici pour voir le sujet complet.

Pour récapituler :

  • si la phrase est négative dans la langue source (« je regrette de ne pas avoir… ») : on traduit par « I wish I had…» ;
  • si la phrase est positive dans la langue source (« je regrette d’avoir… ») : on traduit par « I wish I had not… ».

Deuxième point important qui justifie l’utilisation d’une structure en wish : l’aspect. En effet, les regrets signifient que le locuteur ou la locutrice établit un bilan. Le prétérit simple proposé par Google Translate n’est donc pas adéquat dans ce cas. La structure en wish te force à utiliser l’aspect perfectif (HAVE + -EN) qui permet de rendre compte d’un bilan en anglais.

  1. Ce n’était pas la peine de me faire un cadeau.

You need not have given me a gift.

Point principal : la maîtrise du semi-modal need.

Need est ici utilisé en tant que semi-modal et il ne faut pas le confondre avec le verbe lexical « to need » qui signifie « avoir besoin de ». Si l’événement « faire un cadeau » a eu lieu, il faut utiliser le semi-modal, tandis que s’il n’a pas eu lieu, il faut utiliser le verbe lexical (« You did not need to give me a gift », qui signifie : « De toute façon, tu n’avais pas besoin de me faire de cadeau »).

Si tu veux plus d’informations sur les modaux et semi-modaux, va faire un tour sur cet article.

En outre, à nouveau, le locuteur ou la locutrice établit un bilan et l’utilisation du present perfect est donc requise. Une phrase de thème similaire serait : « Ce n’était pas la peine de venir, j’aurais pu le faire tout seul ». Essaie de la traduire puis va voir la correction proposée dans cet article !

 

  1. C’est la première fois que je lis ce livre.

It is the first time I have read this book.

Point principal : la maîtrise du present perfect.

Google Translate fait une erreur de grammaire en nous proposant du prétérit simple dans cette phrase. En effet, lorsque l’on dit « C’est la première fois que je fais telle action », on passe en revue toutes les fois où on a fait cette action (et il y en a en l’occurrence zéro). Cela revient donc à établir un bilan. Dès lors, l’aspect perfectif (HAVE + EN) est absolument nécessaire dans cette phrase.

Si tu veux plus d’informations sur le present perfect, va lire notre article sur les temps en anglais.

 

  1. Elle était d’autant plus intéressée par la proposition qu’on savait que cette filiale était en pleine expansion.

She was all the more interested in the offer than this subsidiary was known to be booming.

Point principal : la traduction du « on ».

La traduction du « on » est une difficulté que l’on retrouve chaque année dans les sujets. Par exemple, une phrase semblable à celle étudiée ici est tombée au concours IENA l’an dernier. Rendez-vous sur cette page pour découvrir le sujet.

Il faut donc maîtriser la traduction du « on » à la perfection pour obtenir les points correspondants. Dans la grande majorité des cas, le « on » se traduit par du passif. Ici, Google Translate propose le pronom we, mais cette tournure n’est pas correcte (surtout si on est en thème grammatical). À moins d’avoir assez de contexte pour être sûr à 100 % que la locutrice ou le locuteur s’inclut dans le « on », il est impossible d’utiliser we, car ce pronom est justement inclusif.

La plupart du temps, les « on » inclusifs (donc synonymes de « nous ») ont lieu dans les dialogues, car cet emploi est relativement informel et oral. Par exemple, des phrases comme « Et si on allait danser ? » ou « Marc et moi, on vient d’acheter une maison » peuvent éventuellement prétendre à être traduites avec un we en anglais.

  1. J’aime les sucreries comme le chocolat ou les gâteaux.

I like sweets such as chocolate and cakes.

Point principal : la maîtrise de like vs as.

La différence entre like et as est souvent mal comprise par les étudiants… mais aussi par Google Translate qui propose d’introduire une liste d’exemples avec like. Ce qui n’est pas tout à fait juste !

Cet emploi de like est possible (il est d’ailleurs devenu commun, notamment aux États-Unis), mais c’est une inexactitude grammaticale. Ainsi, si tu veux être certain·e d’obtenir tous les points aux concours, mieux vaut respecter ce que les manuels de grammaire disent à propose de like et de as.

  • Like est un outil de comparaison (il permet de comparer deux éléments). Par exemple : John looks like Tom (ici, John et Tom sont comparés). Like est utilisé exclusivement en tant que préposition, c’est-à-dire qu’il ne peut être suivi que d’un nom.
  • As est un outil d’identification. L’élément qu’il introduit fait partie des propriétés du sujet. En outre, as peut être une préposition, un adverbe ou une conjonction de subordination (ce qui signifie que ce mot peut être suivi d’un nom ou encore d’un prédicat [sujet + verbe]). Par exemple : I work as a doctor (préposition), he is as happy as me (adverbe pour le premier as et préposition pour le deuxième), he went to bed as he was tired (conjonction de subordination).

Maintenant que tu sais ça, comment traduirais-tu : « Je m’intéresse aux artistes comme Pablo Picasso ou Gertrude Stein » ? Retrouve la correction de cette phrase de thème dans cet article.

  1. C’est à ce moment-là que Lincoln est élu.

That was the moment when Lincoln was elected.

Point principal : le présent de narration.

En français, on utilise très souvent le présent de narration (c’est-à-dire que l’on a recours à du présent simple pour évoquer des faits passés et révolus). En anglais, notamment à l’écrit, cette utilisation du présent simple n’est pas correcte grammaticalement parlant (bien qu’on l’entende de plus en plus). Si tu veux t’assurer d’avoir tous les points aux concours, fais donc bien attention non seulement au temps des verbes dans la langue source, mais également au contexte.

Ici, Google Translate n’a pas été programmé pour comprendre que la mention de « Lincoln » dans la phrase renvoyait forcément au passé, donc le traducteur automatique a traduit littéralement. C’est pour ce genre de phrases que la traduction humaine reste, pour l’instant, indispensable.

La seconde erreur de Google Translate a été d’employer this et non that. En anglais, on dit que this est proximal, c’est-à-dire qu’il est employé pour désigner des objets proches de la locutrice ou du locuteur. Il peut s’agir d’une proximité géographique, temporelle ou encore émotionnelle. Dans la phrase en question, l’événement évoqué n’est pas proche temporellement (on fait référence à l’année 1860). Il faut donc utiliser that qui, contrairement à this est distal et témoigne donc de la distance entre celui ou celle qui parle et l’objet ou l’événement évoqué.

Dans la phrase « J’ai voyagé en Australie en 2007. Cette année-là, j’ai aussi rencontré Paul », utiliserais-tu this ou that ? Rendez-vous sur cet article pour le découvrir.

  1. Ne t’inquiète pas pour cette tache, elle partira au lavage.

Do not worry about this stain, it will wash out.

Point principal : la maîtrise du chassé-croisé.

La traduction revient à faire des choix non seulement lexicaux, mais également syntaxiques. Dans la phrase ci-dessus, Google Translate a traduit littéralement et a donc maintenu la syntaxe d’origine. De fait, la traduction proposée par l’intelligence artificielle n’est pas très idiomatique.

Il vaut en effet mieux utiliser la technique du chassé-croisé ici. Elle consiste à faire passer deux éléments d’une catégorie grammaticale à une autre, ce qui a pour effet de modifier la syntaxe. Typiquement, le verbe anglais équivaut à un complément circonstanciel de manière en français, tandis que la préposition ou particule adverbiale anglaise équivaut au verbe français. Cela est plus idiomatique dans les deux langues, qu’il s’agisse du thème ou de la version. L’anglais a en effet plutôt tendance à décrire l’action avant le résultat, ce qui n’est pas le cas en français.

Voici un article qui explique plus en détail la méthode du chassé-croisé.

Le gong a sonné ! Il est maintenant temps de passer au deuxième round : la traduction d’extraits d’articles de presse. Il te reste assez d’énergie pour continuer le combat ?

Round 2 : extraits d’articles de presse

Comment améliorerais-tu ces traductions de Google Translate ?

Extrait 1

Texte à traduire : « Awa Bousso Dramé est une chercheuse engagée : à côté des travaux qu’elle mène dans le domaine des sciences géospatiales et de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la surveillance des côtes en Afrique de l’Ouest, la Sénégalaise de 25 ans a créé au début de l’année l’institut Coastal & GeoSciences dans lequel la place des femmes est une préoccupation première. »

Traduction de Google Translate : “Awa Bousso Dramé is a committed researcher: alongside the work she carries out in the field of geospatial sciences and the use of artificial intelligence for coastal surveillance in West Africa, the 25-year-old Senegalese has created at the beginning of the year the Coastal & GeoSciences institute in which the place of women is a primary concern.”

Extrait 2

Texte à traduire : « La chercheuse est depuis longtemps passionnée par les sciences de l’environnement. “Grâce à ma grand-mère cap-verdienne, j’ai compris très tôt que les océans sont des organismes vivants connectés aux humains”, se rappelle la Dakaroise qui a passé son enfance à observer l’Atlantique. Aujourd’hui, elle travaille sur une thèse encadrée par l’University College London (UCL) et le centre de suivi écologique (CSE) de Dakar, structure rattachée au ministère sénégalais de l’Environnement. »

Traduction de Google Translate : “The researcher has long been passionate about environmental sciences. ‘Thanks to my Cape Verdean grandmother, I understood very early that the oceans are living organisms connected to humans’, recalls the Dakar resident who spent her childhood observing the Atlantic. Today, she is working on a thesis supervised by University College London (UCL) and the Center for Ecological Monitoring (CSE) in Dakar, a structure attached to the Senegalese Ministry of the Environment.”

Corrigé

Extrait 1

Awa Bousso Dramé is a committed researcher: at the beginning of the year and alongside the investigations she conducts in geospatial sciences and artificial intelligence as fields that could improve coastal surveillance in West Africa, the 25-year-old Senegalese has created the Coastal & GeoSciences institute in which the place of women is a primary concern.

À nouveau, c’est souvent la traduction littérale qui empêche Google Translate de produire des textes idiomatiques. Dans cet exemple, le traducteur automatique a maintenu le complément circonstanciel de temps « at the beginning of the year » en milieu de phrase, ce qui est absolument impossible en anglais.

Il faut toujours respecter l’ordre sujet-verbe-objet en anglais. Aucun élément ne peut s’immiscer entre deux de ces composants. Il faut donc placer « at the beginning of the year » en début de proposition (théoriquement, il aurait été possible de le placer en fin de phrase, mais puisque le texte se termine par une subordonnée, cela aurait rendu le sens peu clair).

En outre, des travaux de recherches sont souvent des analyses et des enquêtes de terrain. Il faut donc utiliser le vocabulaire adéquat. Si Google Translate propose work pour « travaux », ce mot de lexique est légèrement sous-traduit et il vaut mieux recourir à investigations par exemple, ou un autre mot de vocabulaire spécifique. De la même manière, « to carry out » est peut-être un peu moins formel que « to conduct », raison pour laquelle il est préférable d’utiliser ce dernier pour traduire « mener (des recherches) ».

Enfin, pour éviter toute ambiguïté, il est préférable de réorganiser un peu la syntaxe ici. En effet, en français il est dit qu’elle mène des recherches dans les domaines des sciences et de l’utilisation de l’intelligence artificielle, ce qui brouille la clarté de la phrase (« l’utilisation de quelque chose » n’est PAS un domaine de recherche). Il sera donc bienvenu de rétablir l’ordre des mots afin de clarifier le propos : « geospatial sciences and artificial intelligence as fields that could improve coastal surveillance ».

Extrait 2

The researcher has long been passionate about environmental sciences. “Thanks to my Cape Verdean grandmother, I understood very early that the oceans are living organisms that are connected to humans”, recalls the woman from Dakar who spent her childhood scrutinizing the Atlantic. Today, she is working on a PhD thesis supervised by University College London (UCL) and the Center for Ecological Monitoring (CSE) in Dakar, a structure attached to the Senegalese Ministry of the Environment.

Dans ce second extrait, il est préférable d’utiliser une subordonnée en that dans « organisms that are connected to humans », afin de ne pas complexifier la syntaxe déjà assez lourde. Pense donc toujours à recourir à une syntaxe qui explicite le texte.

Pour traduire « Dakaroise », Google Translate a opté pour “Dakar resident”. Or, il n’est précisé nulle part qu’elle habite à Dakar. Peut-être est-elle simplement originaire de cette ville, mais n’y vit-elle plus (d’autant que la suite du texte précise qu’elle est inscrite en doctorat à Londres). Ainsi, Google Translate ajoute une information qui n’est pas présente dans le texte source. Mieux vaut rester prudent et ne pas faire cela aux concours.

Enfin, la traduction littérale de Google Translate est acceptable, mais certains mots de lexique peuvent être rendus plus spécifiques, à l’instar de scrutinize ou de « PhD thesis » qui montrent la maîtrise de la candidate ou du candidat.

Alors, qui a gagné ce combat ? Si tu souhaites t’améliorer pour une éventuelle revanche, va consulter nos conseils pour réussir tes traductions en anglais ! Et si tu souhaites continuer de t’entraîner, c’est par ici !