Major Prépa > Actualité > Et toi, tu penses quoi de la prépa ?

Dans cet article, Major-Prépa te présente des témoignages sur la prépa que l’on a recueilli auprès d’étudiant(e)s ou ex-étudiant(e)s de la filière ! Quelques mots, plusieurs lignes, des paragraphes entiers, presque des dissertations… sur la centaine de témoignages reçus, quelques-uns sont sans appel contre la prépa. « Dureté », « souffrance », « dépression », « stress », « élitisme » sont les termes dépréciatifs le plus souvent associés à cette formation par ceux qui ont davantage à lui reprocher que matière à la célébrer. Mais la grande majorité des actuels ou anciens élèves qui ont partagé leur avis expriment leur satisfaction d’être passés pas là. Voici alors quelques morceaux choisis, si tu as besoin d’un coup de boost dans la dernière ligne droite avant de dire au revoir à la prépa !
La classe préparatoire : une filière exigeante
La plupart des témoignages mentionnent sans surprise la grande discipline que demande cette filière. Que ce soit sur le plan académique ou mental, la prépa est prenante et nécessite de savoir s’organiser.
L’épreuve de la “colle”
« Je trouve que la prépa est une voie avant tout extrêmement exigeante, dans laquelle il faut être déterminé et solide mentalement pour ne pas baisser les bras. D’un autre côté, le brassage de connaissances est juste énorme, et les cours sont vraiment intéressants quand la matière (et le chapitre, en l’occurrence) nous plaît. Je pense qu’il n’est pas possible de maîtriser l’intégralité d’un programme, quelle que soit la matière, car la cadence imposée ne laisse pas suffisamment de temps pour s’entraîner. Cela se fait majoritairement ressentir pendant les colles, lorsque l’on se retrouve face à un exercice (et un colleur) intimidant. Les colles sont d’ailleurs assez «à double tranchant», d’une part elles peuvent vraiment permettre de progresser et l’exercice devient vraiment constructif, mais parfois le colleur se contente de vous critiquer et l’heure devient très longue (vraiment). De manière générale, je dirais que la prépa ça se tente ! On n’a rien à y perdre (si ce n’est un peu dignité quand on minore un DS). Il y a énormément de chouettes débouchées dans un domaine qui vous plaît. » CPGE S
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Douter…et s’accrocher !
« En recevant, plusieurs fois chaque semaine, des notations, de longs commentaires d’appréciations, des classements, je me comparais systématiquement aux autres futurs concourants et ça m’angoissait. Ce n’est pas forcément sain, mais on apprend à se remettre constamment en question, à vouloir viser plus haut, à apprendre de ses erreurs, tendre vers l’excellence et vers le plus-que-parfait. J’en suis arrivé à douter de ma valeur parfois… c’est un piège dans lequel il ne faut pas tomber parce qu’on n’en sort plus. À quelques semaines du concours, je me sens de mieux en mieux, paradoxalement. Je fais confiance à mes professeurs, qui, eux, ont confiance en ce que je peux accomplir. Je sais que c’est épuisant, à force, mais la prépa nous forge un caractère. Un caractère de guerrier, avec un objectif en tête. J’ai appris que l’ambition n’était jamais trop grande, que les rêves ne sont jamais très loin. À quelques semaines du concours, je pense qu’on voit tous bientôt la lumière au bout du tunnel. Force à tous ceux qui passent les concours, accrochez-vous, ce n’est plus très loin. » CPGE EC
Tu vas (peut-être) me manquer !
« On a des pensées et connaissances tout à fait loufoques, la tique est un insecte honni tant on a été assommés par Von Uexcüll, je regarde le ciel et je pense au monde supralunaire, je connais le nombre de personnes qui meurent de diarrhées chaque année ainsi que le nombre de séropositifs en Afrique du Sud. Au mot « empereur », ce n’est plus Napoléon, mais Bokassa Ier qui me vient en tête… Et quand j’attends à un guichet, je pense à des sujets de maths. Cet épanouissement intellectuel et ces liens uniques entre camarades ne doivent pas cacher la partie difficile des deux ans. Les professeurs sont parfois franchement durs, le stress permanent est aussi difficile à vivre et les nuits trop courtes ne vont pas me manquer. Je me souviens d’une nuit où toute la classe faisait son DM de philo en se soutenant moralement sur WhatsApp, le lendemain matin on était tous effondrés sur nos tables, c’était joyeux ! Je pense que l’ambiance prépa pourra me manquer, mais là à un mois du concours j’ai hâte d’en finir ! » CPGE C
L’ambiance en prépa
Un environnement compétitif, malsain, stressant…tant qu’adjectifs inexactes pour décrire la filière ! En réalité, l’atmosphère en classe préparatoire est le plus souvent conviviale. Étant donné que les étudiants sont tous logés à la même enseigne, c’est l’entreaide et la cohésion qui priment.
Pizza ce soir ?
« Après chaque DS du vendredi on se retrouve en terrasse dans un café tous ensemble pour partager toutes les choses qu’on n’a pas eu le temps de raconter pendant la semaine et chaque veille de vacances on partage des pizzas avec les profs. Au-delà d’être une aventure dans les sciences, la prépa c’est une aventure humaine qui forge des liens très spéciaux. Ces deux années m’ont aussi apporté une vraie passion pour les sciences alors que je ne m’y intéressais pas plus que ça au lycée, parce qu’on est entouré d’élèves et profs partageant cette même passion et envie de transmettre leur savoir. » CPGE S
De l’importance de célébrer !
« Ne venant pas de ce milieu-là, rejoindre une prépa élitiste me faisait peur. J’entendais tous les préjugés dessus, j’appréhendai une ambiance de concurrence où les profs prenaient un malin plaisir à te dénigrer. Je me suis finalement retrouvée à faire des just dance les soirs dans les salles de classe avec mes camarades, à fêter la fin de nos concours blancs au parc Astérix, à nous déguiser et passer dans toutes les salles du lycée en chantant et en dansant pour les 100 jours avant les concours… comme quoi, on peut aussi vraiment s’amuser tout en travaillant ! »
Des liens très forts
« La prépa c’est pour moi l’endroit où on découvre vraiment de quoi on est fait. On y apprend la rigueur, l’excellence et bien d’autres choses. Ce n’est absolument pas un passage simple, on est souvent stressé ! Mais bon Dieu que les liens y sont forts. Les khôlles jusqu’à tard le soir, les DM faits ensemble, tout ça on ne le retrouve qu’en CPGE. » Julien, CPGE EC
Des amitiés pour toujours
Nombreux disent que les liens tissés en classe préparatoire ne s’arrêtent pas à l’intégration en école. En effet, les préparationnaires passent tellement de temps ensemble que les amitiés forgées pendant deux ou trois ans restent souvent à vie !
Retrouver ses potes de prépa…dans ses rêves !
« La prépa est une expérience à vivre. Ce qui est dingue en école de commerce c’est que seulement ceux qui sont passés par la prépa peuvent comprendre de quoi on parle. Les profs avaient insisté sur «la prépa, c’est des amis pour la vie» ; ils avaient raison… En effet, les rencontres en prépa sont uniques, il faut bien se rendre compte que tu as travaillé deux ans avec eux non-stop, 24 heures sur 24. Ces potes sont partout en prépa même dans tes rêves parce que la nuit tu rêves du moment où le prof va rendre les copies le lendemain. Oui, ça peut paraître bizarre de rêver de ses potes, mais c’est la réalité. Au niveau des cours, tu ne retrouveras plus jamais cette stimulation intellectuelle que tu auras eue en prépa. C’est dur, mais qu’est-ce que c’est bon de se challenger ! » Lucien, CPGE EC
26 ans plus tard…
« Après un bac S, j’étais pris en khâgne, en PCSI et en ECE. Ne sachant pas choisir, j’ai été en PCSI. Classe de quarante dans un lycée réputé, j’ai lâché en avril et je me suis réorienté en ECE la rentrée suivante. Nous étions douze et avons passé deux ans dans une ambiance familiale, neuf d’entre nous ont intégré une école du « top 10 » de l’époque… ce furent mes meilleures années étudiantes. Cette année, nous nous retrouverons pour fêter les 26 ans de notre promo. Je ne regrette absolument pas cette expérience. » CPGE S
La prépa, un ascenseur social ?
Les stéréotypes ont la vie dure et la classe préparatoire n’échappe pas à cette règle. Souvent considérée comme élitiste, elle est en réalité accessible à beaucoup de monde : les “petites” prépa en sont la preuve. Toutefois, la mixité sociale en prépa n’est pas encore telle qu’elle devrait l’être alors même qu’elle constitue l’une des rares filières qui permet encore aujourd’hui de grimper l’échelle sociale.
Le manque de mixité sociale en prépa
« Je suis en prépa BL et je trouve que c’est super large. On a de nombreuses matières ce qui est un plus. Après, le gros problème de la prépa c’est que c’est souvent assez peu mixte socialement parlant, donc des fois, c’est assez gênant quand on ne vient pas d’un haut milieu social… Cependant, apprendre des choses concernant plein de domaines, c’est super, ça nous permet notamment de triompher contre l’oncle raciste et misogyne à Noël ! » Rémy, Prépa L
L’ascension sociale grâce à la prépa
« La prépa m’a simplement sauvé de ma condition. Je viens d’une famille très pauvre et j’ai eu une scolarité normale, bien qu’ayant des prédispositions pour les maths, ma famille travaillant uniquement dans le tertiaire et n’ayant pas fait de longues études, je n’ai pas développé ce don (je suis le seul de ma famille à avoir fait une seconde générale) […] Ce n’est qu’en prépa où j’ai pu développer ce talent et entrevoir un autre avenir que de finir sans qualification assez élevée pour prétendre à un travail assez bien payé. Ainsi, j’ai eu cette possibilité qui ne m’a jamais été donnée auparavant de faire une ascension sociale fulgurante. Les professeurs en prépa, étant surqualifiés et passionnés, m’ont transmis cette hargne de vouloir plus, cette discipline propre à ceux qui réussissent et cette chance d’appartenir à un monde où je n’étais pas censé arriver. Je suis actuellement un 5/2 MP et bien que j’ai des regrets de ne pas avoir connu une éducation de ce prestige auparavant pour me pousser à vouloir plus que ce que j’ai déjà, je reste extrêmement reconnaissant à ce que la prépa m’a donné. » CPGE S
Le choix de la classe préparatoire
Plusieurs raisons peuvent motiver le choix (ou non) de la classe préparatoire. Si une minorité regrettent ce choix, il est très fréquent que la prépa apparaissent comme un un tournant dans la vie de ceux qui se sont orientés (ou ré-orientés) vers cette filière.
Un virage décisif
« La prépa […] c’est là où on apprend à évaluer les personnes comme on apprend à évaluer les systèmes ; là où on choisit soigneusement nos amis comme on le fait pour choisir les solutions techniques ; là où on apprend que chacun est important ; là où on trouve tout type d’enseignants de celui qui nous ‘solidarise’ jusqu’à celui qui nous oblige à l’aimer. Ce que je peux dire c’est que la prépa est le plus difficile et décisif virage de ma vie. » Abdellaoui, CPGE S
Vivement la fin !
« La prépa est un monde à part dans lequel l’apprentissage est omniprésent certes, mais aussi le surmenage et le stress au quotidien. Pour ma part, j’ai hâte d’en sortir. Pour le moment, je n’ai pas le recul nécessaire pour voir si ces deux années m’ont été bénéfiques. Néanmoins, je pense que si j’avais su précisément comment ça se passait je n’y serais pas allée. D’une part parce que finalement, c’est beaucoup trop d’investissement pour un résultat moyen quand on n’est pas un génie ou qu’on n’a pas baigné dans les sciences depuis petit ; d’autre part parce que ne penser majoritairement, voire uniquement, qu’au travail pendant 2 ans ce n’est pas sain et c’est usant. Je suis admirative des gens qui font 5/2. » CPGE S
Du droit à la prépa
« La classe préparatoire a été la plus belle expérience de ma vie. Dans mon cas, le choix d’aller en prépa n’était pas du tout gagné d’avance, j’étais en L1 de Droit mais cela ne me plaisait pas… Sur un coup de tête, et aussi parce que je voulais être stimulé comme jamais sur le plan intellectuel, j’ai postulé en prépa pour la rentrée suivante, et j’ai été pris. La première année a été difficile (rythme intense à retrouver, vraie exigence et Covid), mais tout de même… quel plaisir ! Oui, quel plaisir de rentrer chez soi le soir, tard, la tête pleine de nouvelles connaissances ! Quel plaisir de mieux appréhender le monde un peu plus chaque jour ! […] Aujourd’hui en master à l’ENS de Paris Saclay, je vois quotidiennement l’apport bénéfique de la prépa dans ma manière de réfléchir, de conceptualiser… et même de relativiser quand le stress monte. […] » Victor, CPGE L
Choisir, mais subir la prépa
« Pour moi, cela a toujours été une évidence d’aller en prépa. J’aimerais dire que j’aime la prépa, mais j’ai l’impression surtout la subir. Le fait de tout arrêter à côté participe sûrement à ce mal-être. Pourtant en dépit de tout cela je me sens reconnaissant de la prépa. Mon expérience m’a fait grandir d’une telle manière, que j’ai le sentiment que c’était la seule manière pour moi d’arriver à ce que je suis maintenant.
Je sais que si je devais retourner en terminale, je referais le choix de la prépa, car j’en ai retiré une telle richesse intellectuelle que je me vois mal faire autre chose. » CPGE EC
Lire aussi : Si la prépa était à refaire ? 81% des élèves de CPGE opteraient pour la même orientation !
Des souvenirs à emporter avec soi
La classe préparatoire, ce sont deux ou trois années extrêmement intenses et pour cette raison, on en repart souvent avec de bons (et quelques mauvais…) souvenirs !
Le professeur qui pique du nez en plein DS
« Je suis en plein dans ma première année et je suis honnêtement plus qu’épanoui par la prépa ! C’est un challenge, certes, mais un challenge si agréable et intense, quoique parfois un peu éreintant, que j’ai vite oublié tous les clichés que j’avais pu me faire à propos de la formation. L’ambiance est bien plus chaleureuse, respectueuse et détendue que ce que j’avais pu entendre d’un bon nombre de rumeurs. Si je devais partager ce qui restera un bon souvenir, ce sont les rires surpris de toute la classe, en plein DS, quand le professeur assoupi commence à ronfler, ou quand un élève ouvre une canette dans un moment de grand silence… Ces souvenirs de rigolade et de bonne entente, même pendant les épreuves, seront une chose parmi tant d’autres que je retiendrai de ma prépa. » Tanguy, CPGE EC
J’espère que ce recueil de témoignages t’aura aidé à avoir une vision plus adéquate de la prépa et aura su te re motiver dans cette dernière ligne droite !
Tu peux retrouver tous ces témoignages dans le Major n°14 spécial oraux.