Major-Prépa continue sa série d’articles pour te présenter des personnalités allemandes à connaître afin de te différencier des autres candidats aux concours. Il s’agit de la série « Es war einmal… » !
Cet article est dédié à Sophie Scholl, résistante allemande de la Seconde Guerre mondiale, membre du groupe « Die Weiße Rose » et héroïne emblématique de la RFA.
La jeunesse de Sophie Scholl
Elle est née le 9 mai 1921 à Forchtenberg en Allemagne. Avec son grand frère, Hans Scholl, né en 1918, ils sont tous deux embrigadés dans les jeunesses hitlériennes à l’âge de 12 ans. Issus d’une famille profondément croyante, ils ressentent dès leur entrée dans les jeunesses hitlériennes le manque de liberté de pensée, mais aussi de religion au sein de ce mouvement.
Elle passe l’Abitur en 1940, puis elle travaille dans un Kindergarten. En 1942, elle décide de s’inscrire en biologie et en philosophie à l’université de Munich, dans la même université que son frère.
Hans Scholl est militaire et étudiant en médecine à Munich. Par ailleurs, il effectue des services en tant qu’infirmier dans les hôpitaux de l’Est au service de la Wehrmacht. Il informe sa sœur des atrocités des armées à l’encontre des juifs et des populations russes.
Hans Scholl va échanger avec Carl Muth, éditeur qui est opposé au régime nazi. Dès lors, il va distribuer des tracts en dénonçant les horreurs dont il a été témoin.
Die Weiße Rose
Après de longues réflexions et en ayant du recul sur ce qu’il a vécu, il décide de créer un groupe dont les membres sont opposés au régime.
Révoltés par l’atrocité du régime hitlérien, Sophie et Hans décident de rédiger des tracts qu’ils diffusent dans leur université. Ces tracts sont aussi envoyés par la poste à des médecins, philosophes et penseurs. En 1943, les membres du groupe sortent dans la nuit pour mettre des slogans sur les murs des quartiers universitaires. Ils sont plusieurs à participer à la rédaction de ces tracts : Kurt Huber (professeur de philosophie), Willi Graf, Christoph Probst.
Le dernier porte sur la défaite de l’armée du Troisième Reich. Il fut imprimé en plus de 2 000 exemplaires et il invite la jeunesse à s’opposer au régime. Après l’envoi de ces milliers de tracts, il en reste quelques-uns en la possession du groupe d’opposants. Sophie et Hans Scholl décident de les distribuer dans leur université. Du haut du hall de l’université, Sophie lance les derniers en sa possession. Sophie ne s’imaginait pas avoir été prise en flagrant délit par le concierge de l’université. Celui-ci dénonce cet acte à la Gestapo.
Le nom Die Weiße Rose est la signature à la fin de chaque tract de ce groupe.
Le procès du 22 février 1943
C’est le 22 février 1943 que le tribunal du peuple chargé des crimes politiques se rassemble afin de juger l’acte commis par le groupe d’opposants Die Weiße Rose. Présidé par Roland Freisler, le tribunal propose une condamnation à mort de Sophie et Hans Scholl, ainsi que de Christoph Probst.
La décision est prise en seulement trois heures et le tribunal les condamne à mort pour propagande, complicité avec l’ennemi et trahison. Les trois amis sont décapités le jour même.
Quelque temps après, d’autres membres du groupe sont eux aussi exécutés.
« Étudiants ! Étudiantes ! Le peuple allemand a les yeux fixés sur nous ! Il attend de nous […] le renversement de la terreur nazie. […] Les morts de Stalingrad nous implorent ! Nous nous dressons contre l’asservissement de l’Europe par le national-socialisme, dans une affirmation nouvelle de liberté et d’honneur ! »
Extrait du sixième et dernier tract de la « Rose blanche »
En hommage à Sophie Scholl
Geschwister-Scholl-Preis
Ce prix littéraire créé en 1980 récompense chaque année les auteurs qui font preuve d’une indépendance d’esprit ou qui défendent des principes tels que la liberté.
Il existe aussi un jardin Hans et Sophie Scholl à Paris.
Pour aller plus loin
Die letzten Tage
Film réalisé par Marc Rothemund. Dans ce film, le réalisateur retrace les derniers jours de vie de Sophie Scholl. Il insiste notamment sur la partie de l’interrogatoire, mais aussi sur le procès. Lors de l’interrogatoire, Sophie apparaît comme une femme intelligente et déterminée. Elle va commencer par nier le fait qu’elle ait lancé des tracts. Puis, lorsqu’elle apprend que son frère a avoué les faits qu’ils ont commis, elle décide alors de tout avouer. Elle a à cœur de défendre les horreurs qu’elle a pu voir.
Vocabulaire
- Naître : geboren
- Embrigader : in Anspruch nehmen
- Les jeunesses hitlériennes : die Hitlerjugend
- Être croyant : gläubig sein
- L’université : die Universität
- Un mouvement : die Bewegung
- Être témoin de qqch : Zeuge sein
- Distribuer : verteilen
- Le tract : Das Flugblatt
- Dénoncer : etwas verraten
- La défaite : die Niederlage
- Le tribunal : das Gericht
- La propagande : Die Propaganda
- Le membre : Das Mitglied