expressions

En traduction, le mot à mot est souvent maladroit et déconseillé. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’expressions idiomatiques propres à une langue, puisque celles-ci ne sont pas forcément dites de la même manière en anglais ou en français. Les connaître permet de montrer une aisance dans la langue. De plus, cela permet aussi d’éviter des incompréhensions dans un texte littéraire qui mènent à des interprétations parfois bancales. Alors, pourquoi ne pas en apprendre quelques-unes des plus courantes ? 

Pourquoi est-il important de les connaître ?

Avant d’apprendre par cœur une liste de vocabulaire, il est important de comprendre que les idioms sont des expressions propres à chaque langue, qui tirent leur origine de la culture du pays correspondant. Certaines sont pratiquement transparentes d’une langue à l’autre et d’autres pas du tout. Il est donc judicieux de connaître les plus communes. 

Mais attention, le but n’est pas de toutes les apprendre par cœur d’un coup, sans en comprendre le sens. En effet, il est très utile de connaître l’histoire derrière une expression, notamment en commentaire où le close reading d’une phrase idiomatique peut facilement impressionner un jury et faire grimper la note finale. 

Lire aussi : Les expressions utiles en anglais

Dernier petit conseil : veille à utiliser les expressions que tu auras apprises à bon escient. Dans le cas contraire, cela serait du plus mauvais effet, ce qui est l’inverse du but recherché. 

Petite liste pratique des expressions idiomatiques les plus courantes 

To be all ears : être tout ouïe 

Cet idiom est utilisé dans la langue anglaise depuis le XVIIIe siècle. Sa signification est enracinée dans l’imagerie métaphorique. En effet, en traduisant littéralement l’expression, on obtient « être tout oreilles ». Ainsi, l’idiome est probablement né de l’idée d’une personne tellement concentrée sur l’écoute qu’il n’y a plus que ses oreilles qui fonctionnent. 

Beat about the bush : tourner autour du pot 

L’expression vient d’un proverbe du XIVe siècle : « L’un bat le pot, l’autre prend l’oiseau. » Elle est utilisée lorsque quelqu’un ne va pas à l’essentiel et passe par des détours inutiles. Historiquement, lors de la chasse, un batteur dérangeait l’oiseau dans son nid (le pot) et un chasseur l’attrapait. Ainsi, le batteur tournait autour du pot, mais ne prenait pas part à l’activité principale qui était d’attraper l’oiseau. 

A piece of cake : un jeu d’enfant 

L’expression est née dans le sud des États-Unis dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Lors de fêtes organisées par les propriétaires d’esclaves, les esclaves participaient à des cake walks, au cours desquelles ils se moquaient des gestes ostentatoires des propriétaires d’esclaves à travers la danse. La prestation la plus élégante était récompensée par un gâteau. Depuis, on utilise cette expression pour parler de quelque chose de facile à effectuer. 

To feel under the weather : ne pas être dans son assiette (se sentir mal)

L’expression a une origine nautique issue de l’époque des vieux voiliers. Tout marin qui se sentait malade était envoyé sous le pont pour le protéger des intempéries. Étant sous le pont, le marin serait littéralement sous le mauvais temps.

Take it easy : détends-toi

L’expression trouve ses racines dans l’anglais américain et est probablement devenue populaire au début du XXe siècle. Elle est généralement utilisée dans le registre familier ou populaire. Cependant, il n’est pas impossible de trouver cette expression dans certains romans dits plus classiques. En effet, le roman est le genre par excellence qui permet de représenter la diversité des langues et des langages. Ainsi, dans une volonté de conserver une « conscience linguistique socio-idéologique concrète » (Bakhtine), l’auteur peut être enclin à utiliser ce genre de registre. 

Sleep on it : la nuit porte conseil

En dormant, tu retardes la prise de décision jusqu’au lendemain, ce qui laisse le temps de réfléchir davantage. Dans un sens plus large, l’expression encourage la patience et la réflexion, plutôt que l’impulsivité, face à des choix importants. 

Once in a blue moon : tous les 36 du mois

L’expression fait référence à quelque chose qui arrive très rarement ou rarement. Elle n’a rien à voir avec la couleur de la lune, mais plutôt avec son apparition dans un laps de temps spécifique. Normalement, il y a une pleine lune chaque mois. Cependant, comme le cycle lunaire dure environ 29,5 jours, il peut arriver que deux pleines lunes se produisent au cours du même mois.

Out of the blue : sans crier gare (à l’improviste)

L’expression est métaphorique et fait référence au bleu du ciel qui annonce une météo calme. Ainsi, lorsqu’un événement vient perturber un calme initial de manière inattendue, on dit littéralement que quelque chose « sort du bleu du ciel » comme de la pluie ou du tonnerre, ce qui était imprévu.

The early bird catches the worm : le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt (an early bird = un lève-tôt)

L’expression est en réalité un proverbe datant du XVIIe siècle. À cette période, le monde intellectuel commence à se tourner vers la nature et le fonctionnement du monde. Ainsi, elle est née après une observation du comportement naturel des oiseaux. 

Create a storm in a teacup : en faire tout un fromage

C’est une métaphore qui joue sur le comique de situation. En effet, comparer un petit espace confiné comme une tasse de thé à un événement massif et chaotique comme une tempête est comique. Elle est utilisée pour décrédibiliser ladite tempête.

Ring a bell : cela me dit quelque chose

L’expression implique que la personne a déjà rencontré l’information ou l’expérience, même si ce n’est pas clair pour elle. On peut relier cet idiome à l’Église. En effet, la religion étant très présente au Moyen Âge, on peut supposer que le son des cloches était un son connu de tous dès le plus jeune âge.

We are in deep water : nous sommes dans le pétrin

L’origine de cet idiome est enracinée dans l’expérience navale. En effet, lorsqu’on est en eaux profondes, on est loin de toute aide. De plus, au temps des navires duquel vient cette expression, il était rare de savoir nager, ce qui rajoute au sentiment de danger. 

Get cold feet : perdre courage/avoir le trac

On peut trouver des origines allemandes à cette expression avec le même sens figuré. Elle était utilisée dans le champ militaire lorsque les soldats qui avaient trop peur pour se battre auraient pu prétendre avoir des engelures sur les pieds pour éviter la bataille. En 1916, le terme connexe « pieds froids » était péjoratif pour ceux qui refusaient de se battre pendant la Première Guerre mondiale.

I worked my fingers to the bone : travailler d’arrache-pied

 Il n’y a pas d’histoire particulière derrière cette expression, elle est assez littérale malgré son sens métaphorique évident. 

It’s not my cup of tea : ce n’est pas ma tasse de thé

L’expression est tirée de la culture britannique. En effet, dans l’imaginaire collectif, les Britanniques ne boivent que du thé. Ainsi, cette boisson a été associée à quelque chose d’agréable ou qui nous convient. 

Seize the day : profite du moment présent/carpe diem

L’expression est traduite du latin carpe diem (Odes, Horace en – 23). Le vers complet du poème est « carpe diem, quam minimum credula postero », qui se traduit par : « Saisis le jour, mets très peu de confiance dans demain. » Cela reflète l’idée que l’avenir est incertain et qu’il faut donc tirer le meilleur parti du présent.

Don’t judge a book by its cover : l’habit ne fait pas le moine

C’est un idiome français qu’on traduit en anglais. Il rappelle le caractère trompeur des sens dont parle Descartes dans ses Méditations métaphysiques et invite à éviter les jugements superficiels.

Kill two birds with one stone : faire d’une pierre deux coups

L’expression provient des pratiques de chasse, où utiliser une pierre pour frapper deux oiseaux à la fois serait un exploit loué pour son efficacité. L’idiome est utilisé en anglais depuis au moins le XVIIe siècle.

Be in someone’s black books : être dans le collimateur de quelqu’un

 Cette expression trouve son origine dans le livre à reliure noire dans lequel les preuves de scandales et d’abus monastiques étaient enregistrées par les commissaires de Henri VIII dans les années 1530.

Break a leg : bonne chance

L’expression connaît une origine théâtrale. Elle tire son sens d’une suspicion selon laquelle souhaiter bonne chance à un acteur avant une représentation porte malheur. Il existe d’autres superstitions théâtrales comme le fait que les acteurs ne siffleront pas dans un théâtre, qu’ils ne prononceront pas le dernier vers d’une pièce pendant la répétition, qu’ils ne diront pas « Macbeth », mais plutôt « The Scottish Play ».

With flying colors : (réussir) haut la main

L’expression trouve son origine à l’ère de l’exploration. Lorsque les navires retournaient au port, leurs drapeaux (couleurs) étaient soit levés, soit abaissés pour signifier une victoire ou une défaite. Les drapeaux levés indiquant le succès et les drapeaux abaissés indiquant la défaite.

Pull yourself together : ressaisis-toi 

Il n’y a pas vraiment de traces sur l’origine de cette expression, il faut juste la connaître. 

Speak of the devil : quand on parle du loup

L’expression trouve ses racines dans la littérature médiévale. Dans Canterbury Tales, Geoffrey Chaucer utilise l’expression « parler du fiend » pour décrire une situation dans laquelle quelqu’un apparaît de manière inattendue pendant que d’autres parlent de lui. Au fil du temps, l’expression a évolué pour inclure le mot « diable » et est devenue un idiome utilisé pour décrire une situation similaire.

To turn a blind eye : ignorer 

Le héros de la marine britannique, l’amiral Horatio Nelson, avait un œil aveugle. Un jour, alors que les forces britanniques lui faisaient signe de cesser d’attaquer une flotte de navires danois, il leva un télescope devant son œil aveugle et dit : « Je ne vois pas le signal. » Il attaqua néanmoins et fut victorieux. Au fil du temps, l’expression a pris un sens figuré et est utilisée pour décrire quelqu’un qui ignore ou évite intentionnellement quelque chose.

Better late than never : Mieux vaut tard que jamais 

L’origine exacte de l’idiome n’est pas claire, mais il est important de la connaître. En effet, il est tentant de la traduire littéralement de l’anglais au français. Cependant, il faut faire attention : l’anglais n’utilise pas de verbe et se repose sur le couple comparatif better/than.

Get something off your chest : se soulager de quelque chose/enlever un poids de ses épaules

Si tu enlèves un poids de tes épaules, tu enlèves une pression qui causait un sentiment d’inconfort. Ainsi, en français comme en anglais, l’expression tire son origine de la mythologie grecque avec l’histoire du titan Atlas. Ce dernier a été condamné par Zeus à être le porteur de la sphère céleste sur ses épaules pour l’éternité. 

The apple doesn’t fall far from the tree : tel père, tel fils 

On peut aussi trouver un équivalent de cette expression avec « Like father, like son ». En l’utilisant, on veut faire comprendre que la pomme représente la descendance de l’arbre. Cette dernière tombe lorsqu’elle est mûre et elle tombe proche de l’arbre. En d’autres termes, en grandissant, les enfants ressemblent à leurs parents. 

Through thick and thin : contre vents et marées

Tu trouveras l’origine de cette expression dans la littérature médiévale. Elle était utilisée pour décrire la loyauté des chevaliers qui risquaient leur vie pour leur roi. Au fil du temps, c’est devenu une expression courante pour tous ceux qui sont restés fidèles malgré les difficultés.

By the skin of your teeth : à un cheveu près

La première utilisation connue de cet idiome provient du vieil anglais, où il était écrit « by skinnes teot ». La signification de l’idiome est restée relativement similaire au fil du temps, même si son usage peut avoir varié selon le contexte.

Go down in flames : échouer/être un total désastre

Cet idiome trouve son origine dans le mythe grec antique d’Icare. Il a volé trop près du soleil et est tombé dans la mer, faisant fondre ses ailes de cire. Ainsi, lorsqu’une mission échoue, tu dis en anglais qu’elle a littéralement été réduite en cendres dans le feu.

 

C’est la fin de ce lexique destiné à te présenter les expressions idiomatiques anglaises les plus courantes ! Si tu souhaites consulter d’autres articles sur la prépa littéraire, rendez-vous juste ici !