Royaume-Uni

La Grande-Bretagne a été confrontée à une multitude de problèmes au cours de l’été 2022. Entre les fortes vagues de sécheresse, la hausse du coût de l’énergie, l’inflation, la crise politique, la perspective de nouvelles grèves ferroviaires et une récession imminente, un bilan de l’actualité britannique sur juillet et août 2022 semble plus que nécessaire.

Ça tombe bien, en voilà un : retour sur les thématiques centrales que tu dois maîtriser pour tes colles et essais d’anglais.

Le Royaume-Uni secoué par une crise politique…

Démission de Boris Johnson

Boris Johnson (ancien Premier ministre britannique) a démissionné le 7 juillet après avoir été impliqué dans de nombreux scandales depuis le début de l’année, qui ont graduellement ruiné la confiance que le peuple lui portait.

Tout a commencé avec le Partygate, scandale qui a fait suite aux rassemblements du Parti conservateur au 10 Downing Street pendant la crise Covid. Alors même que les regroupements étaient interdits par le gouvernement. Ces rassemblements ont été perçus comme de l’irrespect par le peuple anglais qui, lui, faisait des sacrifices.

La position délicate tenue dès lors par Boris Johnson a été entretenue par plusieurs affaires à caractère sexuel impliquant des élus conservateurs et a été accentuée par l’énième scandale avec Chris Pincher (accusé d’attouchements sur deux hommes et nommé malgré tout en février par le Premier ministre).

Le Royaume-Uni a dès lors connu une vague de démissions au sein de son gouvernement. Plus de 30 ministres et assistants ont ainsi jeté l’éponge, poussant Boris Johnson à démissionner lui aussi (bien que réticent depuis le départ à l’idée de quitter le gouvernement). Désormais, le Parti conservateur doit parvenir à se réinventer sans lui.

Course au 10 Downing Street

Deux candidats ont été en course cet été pour succéder à Boris Johnson au 10 Downing Street, lieu de résidence des Premiers ministres britanniques.

Le premier, Rishi Sunak (ancien haut responsable des finances), n’a finalement pas été élu. Il a fait partie du gouvernement de Boris Johnson et a été responsable de certaines des politiques économiques qu’il se proposait de balayer. Il souhaitait réduire les impôts, bien que soucieux de prioriser la lutte contre l’inflation.

La seconde, Liz Truss (ministre des Affaires étrangères), sera donc la Première ministre britannique à compter du lundi 5 septembre. Cela fait d’elle la troisième femme Première ministre du pays. Elle souhaite notamment poursuivre la ligne de conduite menée par le gouvernement Johnson. Et pour t’en dire un peu plus sur ses idées, sache qu’elle est partisane du libre-échange, qu’elle prône le conservatisme britannique et qu’elle défend désormais le Brexit, malgré quelques réticences initiales.

Le problème est que Truss a donné très peu d’indices sur la façon dont elle ferait face à une crise économique, que de nombreux experts considèrent comme la plus grave depuis une génération. Au lieu de cela, elle a promis de réduire les impôts et la taille du gouvernement – ce qui pourrait se révéler problématique.

Élection déconnectée de la réalité politique du pays

Le problème est que le prochain Premier ministre n’a pas été choisi par des dizaines de millions d’électeurs britanniques, mais par environ 160 000 membres cotisants du Parti conservateur (en moyenne plus âgés et plus riches que la plupart des Britanniques).

Ce groupe souffre ainsi moins de l’inflation que les plus pauvres, dont le salaire est vite rattrapé par la hausse des prix. Ce qui rend à leurs yeux la promesse de réduction d’impôts plus séduisante que les avertissements brutaux selon lesquels la Grande-Bretagne doit impérativement maîtriser l’inflation.

Liz Truss prend ainsi aujourd’hui le pouvoir au beau milieu d’une période d’immenses tensions économiques. Et en tant qu’héritière de la révolution libérale de Thatcher, peu taxée et déréglementaire, son élection risque de se faire au détriment des plus démunis.

… et frappé par l’inflation, « l’œuvre du diable »

Un taux d’inflation inquiétant

Le Royaume-Uni fait face en juillet à une inflation de 10,1 %, alors que ce niveau n’a jamais été atteint depuis 1982. Cette inflation progresse plus rapidement que la hausse des salaires nominaux, ce qui se traduit par une forte baisse du pouvoir d’achat.

D’un point de vue plus général, les prix en Grande-Bretagne augmentent bien plus vite qu’aux États-Unis (8,5 %) ou que dans les plus grandes économies de la zone euro. L’Allemagne est par exemple à 8,5 %, la France à 6,8 %… La situation est donc particulièrement préoccupante.

Mais l’inflation affecte différemment chaque ménage. D’après un billet du FMI publié fin juillet, elle affecte davantage les plus pauvres que les plus riches. Et cela se confirme empiriquement au Royaume-Uni, car la flambée des prix affecte surtout les denrées de base comme le pain, les céréales, le lait, le fromage et les œufs. Cela est évidemment problématique.

« L’été du mécontentement »

Suite à cette hausse du coût de la vie, le Royaume-Uni a été frappé cet été par une vague de grèves réclamant de meilleurs salaires pour faire face à l’inflation. Pendant 60 jours, conducteurs de bus et métros londoniens, cheminots, postiers, dockers, enseignants, journalistes, entre autres, se sont mobilisés.

Cette tendance risque par ailleurs de se poursuivre. En effet, le mouvement « Don’t Pay UK » appelle les habitants à ne pas payer leurs factures énergétiques à venir. Il espère atteindre un million de participants pour faire pression sur le gouvernement et les fournisseurs d’énergie, afin d’obtenir une réduction des prix. Les membres de ce mouvement souhaitent annuler leurs prélèvements à partir du 1er octobre si le gouvernement venait à ignorer leur requête.

Une lutte contre l’inflation compliquée

Pour lutter contre cette inflation, la Banque centrale européenne (BCE) n’a eu d’autre choix que d’augmenter ses taux d’intérêt directeurs. Sachant que la hausse des taux directeurs vise à diminuer les emprunts, réduisant ainsi la demande de biens et services et freinant par conséquent la hausse des prix.

Le problème est que cette hausse des taux directeurs risque de provoquer une baisse de la demande et donc de la croissance. Le Royaume-Uni est donc menacé par la possibilité d’une imminente récession. Crainte qui vient s’ajouter à une liste de préoccupations déjà longue…

Sur fond de catastrophe climatique

Des niveaux de sécheresse hors normes

La Grande-Bretagne a dans le même temps connu cet été des conditions météorologiques extrêmes, qui n’ont laissé que la destruction dans leur sillage. À titre d’exemple, le Pays de Galles a atteint la température la plus élevée jamais enregistrée, tandis que le Royaume-Uni a lui aussi battu des records. Et malheureusement, les répercussions sont nombreuses.

Ces températures sont en effet la cause de nombreux incendies, de vagues de chaleur, de la disparition de la source de la Tamise, de restrictions d’eau, ou encore de la vulnérabilité croissante des sans-abris…

Températures symptomatiques du réchauffement climatique

C’est bien le réchauffement de la planète qui a exacerbé les vagues de chaleur qui, selon les scientifiques, augmentent plus rapidement en fréquence et en intensité que dans presque toute autre région de la planète. Ainsi, cet été, le Secrétaire général de l’ONU a signalé que l’humanité était confrontée à un « suicide collectif » face à la crise climatique.

Cette crise environnementale s’ajoute à la liste déjà trop longue d’enjeux auxquels Liz Truss, la nouvelle résidente du 10 Downing Street, devra faire face.

Tu peux t’entraîner à un sujet d’oral sur l’écologie en Angleterre ici.

J’espère que ce récap t’aura aidé·e à faire le tri dans ce que tu as pu lire cet été. Et n’oublie pas de suivre l’actualité dans les semaines à venir concernant les mesures qui vont être prises par la nouvelle Première ministre, car elles seront décisives !