Tu veux en apprendre plus sur les droits LGBTQ+ au Royaume-Uni ? Alors tu es au bon endroit !
Une minorité historiquement éradiquée
Jusqu’à la deuxième moitié du 19ème siècle, l’homosexualité est considérée comme un crime au Royaume-Uni. Elle est alors passable de peine de mort (le film Imitation Game en parle très bien). Ce n’est qu’en 1861 qu’une modification de la loi est apportée, réduisant alors la peine à l’emprisonnement à perpétuité. Toutefois, le lesbianisme n’a jamais été condamné, ni même mentionné dans les textes législatifs.
Au cours du 20ème siècle, l’homosexualité est perçue par la société comme une “maladie”. Et ceux qui en sont “atteints” sont cibles de pitié et on recours à des “remèdes”, plutôt que d’être blâmés par la société entière et ses mœurs.
Cependant après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, c’est une véritable chasse aux sorcières qui débute. Les personnes ouvertement homosexuelles sont traquées et le nombre de procès pour charge d’homosexualité augmente significativement. En 1954, 1069 hommes sont incarcérés à cause de leur orientation sexuelle. En conséquence le gouvernement conservateur du Royaume-Uni crée le Departmental Committee on Homosexual Offences and Prostitution, dirigé par John Wolfenden, pour gérer ces offenses à la loi. Le Comité publie alors en 1957 le Wolfenden Report qui préconise “la décriminalisation des comportements homosexuels entre adultes consentants”. Il faut toutefois attendre une décennie, avec la publication du Sexual Offences Act en 1967, pour décriminaliser légalement l’homosexualité dans la sphère privée entre hommes majeurs.
La naissance difficile d’un mouvement libérateur
C’est dans les années soixante que le mot “gay” est adopté par la société anglo-saxonne et rentre dans le langage courant (bien que le sujet reste tabou). Si la minorité LGBTQ+ a toujours été réduite au silence, cela prend un tournant considérable en 1971 avec la publication du Gay Liberation Front Manifesto. Ce mouvement initie donc la bataille pour l’acquisition de droits jusque là refusés aux personnes homosexuelles et le refus des stéréotypes de genres dans la société. S’ensuit ensuite de la première Gay Pride de Londres en 1972. Enfin, le mouvement LGBTQ+ est naît au Royaume-Uni.
Cependant le tournant Thatcher et le “backlash of the Tories” marque une première période de stigmatisation des personnes homosexuelles avec la crise du sida des années 1980s. Le document officiel Clause 28 of the Local Government Act renforce celle-ci avec l’interdiction de promouvoir l’homosexualité dans les écoles par le biais d’œuvres réalisées par des auteurs gays.
En réponse à cette intolérance, de nombreuses actions provocatrices et controversées sont menées pour défendre les droits LGBTQ+ dans les années 1990, notamment par des groupes visant à attirer l’attention de la société sur cette problématique. Ainsi, en 1990, le groupe OutRage! voit le jour, suivi par Lesbian Avengers en 1993. Le coming out forcé de personnalités publiques devient aussi une forme de protestation privilégiée pour mettre en avant la minorité homosexuelle sur la scène politique. En 1997, le journal News of the World dévoile par exemple publiquement l’homosexualité du député conservateur Jerry Hayes à la une.
Les années 2000 ou la légitimation du mouvement LGBT+
Il faudra attendre le début du 21ème siècle pour que l’interdiction des personnes homosexuelles dans l’armée soit levée et que l’âge du consentement sexuel soit abaissé à 16 ans (pareillement aux personnes hétérosexuelles). En 2004, le Civil Partnership Act for same sex marriages permet aux couples homosexuels de s’unir légalement et permet le partage des biens tout en règlant les enjeux maritaux et financiers. En décembre 2005 a alors lieu le premier mariage gay légal du Royaume-Uni entre Grainne et Shannon en Irlande du Nord. Cet évènement est alors une véritable petite révolution pour ce pays très catholique et attaché aux traditions. Cette tendance continue et se diffuse avec la signature de la Présidente irlandaise Mary McAleese du Civil Partnership Bill en 2010, qui donne enfin le droit d’union aux personnes homosexuelles, soit 6 ans après son pays voisin.
Depuis, quelques personnes publiques font vivre ce mouvement et s’exposent pour revendiquer la reconnaissance de leur identité sexuelle et la reconnaissance de toute leur communauté. L’ancien député irlandais Leo Varadkar (2017-2024) est d’ailleurs l’une de ces rares figures. Les Etats également transforment peu à peu leur politique à cet égard. En Mars 2024, l’Ecosse a en effet présenté un projet de loi contre les crimes de haine ayant pour but de prévenir les discours haineux envers les minorités et des communautés spécifiques. Ce projet controversé fait suite a des déclarations transphobes de J. K. Rowling et aux vagues de polémiques sur les réseaux sociaux.
Cette lente progression du changement de mentalité de la société et de la politique vis-à-vis de la communauté LGBTQ+ au Royaume-Uni est encore sur la pente ascendante et doit encore faire face à de nombreux défis. En effet, si la question du mariage gay semble être réglée, cette dernière ne semble qu’être en réalité les prémices d’une bataille bien plus longue pour faire reconnaître les droits de toute la communauté LGBTQ+. Effectivement, en Janvier 2023, le gouvernement de Rishi Sunak a mis son droit de veto pour stopper la procédure de validation du Scottish Gender Recognition Bill qui visait à autoriser le changement de sexe sans avoir à recourir à la myriade d’autorisations médicales préalables.
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