personnalités

Il est toujours intéressant d’illustrer ton propos dans ton essai d’anglais. Une manière originale de le faire est d’utiliser la biographie de figures marquantes de l’histoire américaine ou anglaise. Voici donc cinq personnalités à connaître pour briller en commentaires et en dissertations d’anglais !

Florence Nightingale

Née en 1820, Florence Nightingale est une pionnière des soins infirmiers, une héroïne de la guerre de Crimée et la créatrice de la première école d’infirmières du monde. Personnage important de l’histoire de la médecine, de la cause des femmes, de l’Angleterre, elle illustre les contradictions de l’époque victorienne.

En 1844, alors qu’un malade décède dans l’infirmerie d’une workhouse, événement qui fait scandale, elle devient la principale militante en faveur d’une amélioration des soins médicaux. Elle participera ensuite à la réforme des Poor Laws grâce au soutien de Charles Villiers, alors président du Poor Law Board.

Elle a pour projet de fonder un établissement de soins, avec des sœurs protestantes. Les oppositions au projet de Florence Nightingale sont féroces. Les hôpitaux sont alors destinés aux pauvres qui ne peuvent se permettre d’être soignés chez eux.

Lors de la guerre de Crimée, les pertes humaines sont considérables, environ 20 % des soldats sont atteints de choléra et de dysenterie. Les réserves de médicaments sont limitées, l’hygiène négligée et les infections de masse courantes, la plupart d’entre elles étant fatales.

Florence Nightingale projette ainsi une intervention humanitaire de 40 infirmières, contre l’opinion publique qui se refuse à exposer des ladies aux dures réalités des hôpitaux militaires et à la grossièreté des soldats.

Son retour en Grande-Bretagne

À son retour en 1856, Nightingale est accueillie en héroïne en Grande-Bretagne. D’après la BBC, elle est probablement la femme la plus célèbre du royaume, après la reine Victoria elle-même.

Alors qu’elle est gravement malade, elle répond à une invitation de la reine Victoria et joue un rôle central dans l’établissement de la Commission royale pour la santé dans l’armée. En tant que femme, elle ne peut en être membre, mais rédige un rapport de plus de mille pages, incluant des données statistiques détaillées. Elle joue un rôle décisif dans l’application de ses recommandations. Le rapport de la Commission conduit à une révision majeure des soins aux soldats et à l’établissement d’une école de médecins militaires et d’un vaste système d’archives médicales de l’armée.

Elle fonde par la suite une école formant les infirmières, appelée aujourd’hui Florence Nightingale School of Nursing and Midwifery (École d’infirmières et de sages-femmes) qui fait partie du King’s College de Londres.

En 1883, Nightingale est décorée de la Royal Red Cross par la reine Victoria. En 1907, elle devient la première femme à être décorée de l’Ordre du mérite. Elle décédera en 1910 à Londres.

Jack London

Né dans une famille américaine peu fortunée en 1876, Jack London, passionné par la littérature, est contraint d’exercer de nombreux métiers pour survivre : ouvrier en usine, docker, tondeur de pelouses, nettoyeur de tapis…

En février 1891, après avoir obtenu le certificat d’études à 15 ans, Jack London quitte le collège et se fait engager dans une conserverie de saumon, où il s’épuise entre douze et dix-huit heures par jour, à dix cents de l’heure.

En janvier 1893, huit jours après avoir eu dix-sept ans, Jack London s’engage comme mousse sur la goélette Sophia Sutherland, pour chasser des phoques. Cette expérience l’amène jusqu’à la mer de Béring et au Japon. Son capitaine le nourrit d’histoires de mer, dont il s’inspirera pour écrire ses romans.

Lors de son retour en 1894, ne retrouvant pas de travail, il rejoint une armée de cent mille chômeurs protestant contre le sous-emploi et marchant vers Washington pour obtenir du Président le lancement de travaux publics. Il arrive ainsi à Washington, où il participe à la manifestation du 1er mai 1894 et devient socialiste.

En janvier 1899, le magazine The Overland Monthly publie sa première nouvelle « À l’homme sur la piste » (To the man on the trail). Il continue d’écrire et obtient une reconnaissance avec son premier recueil de nouvelles : Le Fils du loup, publié en 1900.

En 1902, Jack London voyage en Europe

Jack London reste à Londres et il décide de vivre pendant six semaines dans le quartier pauvre de l’East End. Il en tirera la matière du livre The People of the Abyss (Le Peuple de l’abîme ou Le Peuple d’en bas), terminé fin septembre 1902 et publié en 1903. Il y dénonce les conditions de vie terribles endurées par les 500 000 Londoniens de l’époque :

« Les rues misérables paraissent normales lorsqu’on les regarde de la chaussée. À l’intérieur des murs, il n’y a que crasse, misère et tragédie. »

Le véritable succès arrive avec L’Appel de la forêt, commencé fin 1902 et publié en juillet 1903. Il sera vendu à deux millions d’exemplaires du vivant de Jack London. Il décède en 1916.

Carrie Nation

Carrie Nation est une figure clé des ligues de la tempérance, dont l’action a mené à la prohibition de l’alcool aux États-Unis. Elle est particulièrement célèbre pour s’être attaquée aux établissements servant de l’alcool, armée d’une hachette. Elle a aussi milité contre le port du corset.

N’ayant reçu que très peu d’instruction, elle épouse en 1865 Charles Gloyd, qui décédera quatre ans plus tard en raison d’un alcoolisme sévère. Cela déclenchera chez elle une vocation antialcoolique.

Incarnation d’un matriarcat conservateur et revendicatif, Carrie Nation est une des héroïnes de deux croisades, souvent menées ensemble, qui triompheront à la fin de la Première Guerre mondiale : le vote des femmes et la prohibition.

Un jour, son second époux, dont elle divorcera en 1901, lui dit pour plaisanter qu’elle devrait s’armer d’une hachette pour faire plus de dégâts. Elle le prend au mot et continue donc à ravager les saloons, souvent accompagnée d’autres femmes. Régulièrement arrêtée, sa notoriété grandit d’abord au Kansas, puis dans tout le pays. L’écriteau « Toutes les nations sont bienvenues sauf Carrie » se retrouve souvent à l’entrée des saloons.

D’une santé fragile, elle s’effondre lors d’un meeting, disant : « J’ai fait ce que j’ai pu. » Elle décède le 9 juin 1911.

John D. Rockefeller

John Davidson Rockefeller (1839-1937) est un industriel américain, premier milliardaire de l’époque contemporaine. Il fait partie intégrante du mythe américain du self-made man.

Dès son enfance, il se donne pour but de devenir un grand homme d’affaires, en suivant notamment la maxime de John Wesley :

 « Faites de votre mieux, épargnez ce que vous pouvez épargner, donnez tout ce que vous pouvez donner. »

L’industrie pétrolière

En janvier 1870, Rockefeller crée la société Standard Oil of Ohio, qui devient rapidement la raffinerie la plus rentable de l’Ohio. Son but est alors de pouvoir contrôler toutes les raffineries de pétrole des États-Unis. Fin 1872, 80 % des raffineurs américains s’unissent sous la présidence de Rockefeller dans la National Refiners Association.

Se rendant compte qu’en s’assurant le contrôle du processus de raffinage, il deviendra maître de toute l‘industrie pétrolière, il parvient à englober toutes les phases de la production, de l’extraction au commerce de détail en passant par le transport, la fabrication de barils, les pipelines.

En 1900, la Standard Oil contrôle plus de 90 % du volume de pétrole raffiné aux États-Unis. Sa situation de monopole lui permet d’imposer des prix particulièrement élevés. À New York, les acheteurs doivent payer 40 cents un bidon de pétrole qui en vaut moins de 10 à la livraison chez le grossiste. En 1911, la société est démantelée en une trentaine de firmes pour cause de monopole. Naissent ainsi les sociétés Exxon, Mobil, Chevron, American et Esso.

Il prend sa retraite en 1896 en étant l’homme le plus riche des États-Unis et l’un des plus puissants au monde. Son fils reprend l’entreprise. Il est considéré comme l’homme le plus riche de tous les temps avec une fortune estimée en 1902 à 200 millions de dollars, en 1914 à 900 millions de dollars (soit 1 % de la richesse américaine de l’époque).

Philanthrope notoire, Rockefeller donnera près de 600 millions de dollars, fondant notamment l’université de Chicago ou formant des missionnaires en Chine.

Virginia Woolf

Née en 1882, Adeline Virginia Alexandra Stephen est une autrice moderniste du XXe siècle. Elle fait partie du Bloomsbury Group, un cercle d’intellectuels anglais où elle rencontrera son mari.

Son premier roman, The Voyage Out (La Traversée des apparences), est publié en 1915. Ses romans et ses essais rencontrent un succès aussi bien auprès de la critique que du grand public.

Une romancière féministe

Virginia Woolf est considérée comme l’une des plus grandes romancières féministes du XXe siècle et innovatrices dans la langue anglaise.

Dans ses œuvres, qui délaissent l’intrigue et la progression dramatique, elle expérimente les motifs sous-jacents de ses personnages, aussi bien psychologiques qu’émotifs (rêveries, états d’âme, pensées contradictoires ou sans lien logique). Elle use aussi de multiples possibilités de narration dans une chronologie diffractée ou morcelée.

Cette écriture du « flux de conscience » marquera profondément le roman moderne au début du XXe siècle. En voici un exemple, dans Mrs Dalloway :

« Car lorsqu’on habite Westminster — depuis com­bien de temps, en somme, plus de vingt ans ? —, même au milieu de la circulation, ou lorsqu’on se réveille la nuit, on ressent, Clarissa en avait l’intime conviction, une certaine qualité de silence, quelque chose de solennel ; comme un indéfinissable suspens (mais c’était peut-être son cœur, dont on disait qu’il avait souffert de la grippe espagnole) juste avant que ne sonne Big Ben. Et voilà ! Cela retentit ! D’abord un avertissement, musical. Puis l’heure, irrévocable. »

En 1928, Virginia Woolf s’inspire de Vita Sackville-West, avec qui elle entretient une liaison, pour créer Orlando, une biographie fantastique. Dans cette dernière, le héros éponyme traverse les siècles et effectue une transition de genre à peu près à mi-parcours à la suite d’une sorte de « dormition ».

Virginia Woolf était attirée par les femmes et avait une véritable aversion pour la volonté de domination des hommes et la masculinité. Elle se suicide le 28 mars 1941 par noyade, laissant une note à son mari et une autre à sa sœur, où elle évoque sa certitude de « devenir folle ».

Tu as ainsi pu en découvrir plus sur ces cinq figures majeures de l’histoire du Royaume-Uni et des États-Unis. Pour aller plus loin, rendez-vous ici pour lire cet article sur les 12 femmes anglo-saxonnes à connaître !