As-tu déjà eu du mal à comprendre un.e anglophone, alors même que ton niveau d’anglais est correct, voire très bon ? C’est certainement parce que tu n’étais pas habitué.e à son accent ! Dans cet article, Major-Prépa t’aide à pallier ce problème tout en travaillant ta compréhension orale des différents accents anglais !
Les oraux IENA, puisqu’ils se fondent sur un document audio, nécessitent que tu saches comprendre les différents accents, et les membres de ton jury peuvent avoir des accents variés. Il est donc indispensable de discerner aussi bien l’anglais américain que l’anglais britannique pour parvenir à comprendre leurs questions !
C’est pour cette raison que malgré la nécessité pour toi de choisir entre l’anglais britannique et l’anglais américain pour tes oraux, tu dois tout de même rester au fait des autres variétés d’anglais et, au moins, parvenir à les comprendre.
Bien souvent, l’accent américain paraît plus simple aux étudiants. C’est normal, tu as l’habitude de l’entendre dans les séries Netflix et autres blockbusters hollywoodiens ! En outre, les Américains ont tendance à parler un peu plus lentement que les Britanniques, mais pas de panique, Major-Prépa t’a préparé un guide pour réussir à déchiffrer tous les accents, y compris les plus compliqués !
Accent anglais
L’accent anglais a longtemps été nommé accent « standard », mais cette étiquette aux connotations colonialistes a disparu il y a quelques années au profit de « Southern British Accent ». Il s’agit donc de l’anglais parlé dans le sud du Royaume-Uni, notamment autour de Londres. C’est l’anglais de la classe moyenne britannique. Il est également souvent utilisé par la BBC.
Contrairement à l’anglais américain, l’accent anglais ne prononce pas les « r » à la fin des mots. Par exemple mother sera prononcé motheuh en anglais britannique. En plus de cette différence majeure, la lettre <a> dans certains mots est prononcée de façon prolongée. C’est le cas pour les mots bath, path ou encore dance dans lesquels le <a> est plus ouvert (il tend un peu vers le <o>) qu’en anglais américain (pour être plus précis, c’est lorsque le <a> est suivi de <f, sp, sk, st, nce, nt, th>). Aussi, lorsqu’un <a> est précédé d’un <w> en début de mot, cette voyelle aura tendance à être prononcée comme un <o> (c’est le cas de water par exemple).
Pour entendre l’accent anglais, rendez-vous sur cette vidéo.
Bien évidemment, cette variété d’anglais n’est pas homogène sur le territoire anglais (un peu comme en France, où l’accent marseillais et l’accent ch’ti diffèrent, sans différer autant du français métropolitain que le fait le français parlé au Québec…). Ainsi, en Angleterre, la langue parlée à Sheffield ou à York peut parfois surprendre. Par exemple, à Sheffield, les diphtongues sont souvent réduites, ainsi au lieu de dire make avec le son /eɪ/ (/ˈmeɪk/), tu peux entendre [ˈmek] (prononcé mek), tandis que le « h » initial de certains mots peut disparaître !
Accent américain
L’accent américain est généralement le plus facile à comprendre, car nous y sommes habitués. Toutes les séries américaines font intervenir un anglais américain « classique », c’est-à-dire celui parlé dans les grandes métropoles comme New York.
L’accent américain diffère de l’accent britannique en ce qu’il est plus rhotique (c’est-à-dire que les /r/ en fin de mots sont prononcés). En outre, l’équivalent américain du /ɒ/ (le <o> court britannique) est /ɑː/ (un <o> plus long). On peut par exemple l’entendre dans le mot dog qui est prononcé avec un <o> proche du français en anglais britannique, mais qui se prononce presque daaag en anglais américain.
Enfin, tous les mots qui se terminent en -ile sont plus souvent diphtongués en anglais britannique (fertile se prononce fertAYle), tandis que le /i/ reste faible en anglais américain (fertile se prononce fertIle). En ce qui concerne les consonnes, il peut y avoir des phénomènes de t-flapping au sein desquels le son /t/ se rapproche du son /d/ comme dans water (qui se dit donc wader).
Ces caractéristiques peuvent varier en fonction des États américains. Par exemple, l’accent texan est assez singulier : la consonne /n/ est fortement nasalisée et les diphtongues ne sont pas réalisées (au Texas, pie se prononce pah). Notons néanmoins que certains mots non diphtongués le deviennent en texan… Par exemple, trap se prononce trEYp, ce qui rend la compréhension difficile. Ainsi, si tu es face à un accent texan et que tu ne comprends pas un mot, essaie de supprimer la diphtongue pour voir s’il ne fait pas plus sens sans.
Tu peux écouter l’accent texan dans cette vidéo !
Accent canadien
L’accent canadien ne diffère pas beaucoup de l’accent américain, c’est la raison pour laquelle il est généralement assez simple à comprendre.
L’un des grands stéréotypes est de dire que les Canadiens prononcent la diphtongue /aʊ/ de about avec le son de <oo> (ce qui donne aboot). Même si ce stéréotype est un peu exagéré, il est vrai que la diphtongue /aʊ/ est plus ouverte en anglais canadien. Aussi, lorsque la lettre <o> est suivie d’un <r>, l’anglais américain a tendance à prononcer le <o> comme un <a> (ce qui donne par exemple sarry et non sorry). En anglais canadien, dans ce contexte le <o> reste un <o> assez classique. Néanmoins, les différences entre anglais américain et canadien restent minimes.
Cette vidéo résume les différences d’accent entre les deux variétés.
Accent australien
Contrairement aux autres variétés d’anglais évoquées précédemment, l’accent australien est relativement difficile à comprendre pour les étudiants, car ses spécificités sont nombreuses. En plus de prononcer certaines voyelles différemment des Américains ou des Britanniques, les Australiens ont recours à une intonation qui peut déstabiliser.
L’accent australien a très souvent recours à une intonation montante. Si les Britanniques ou les Américains utilisent cette intonation uniquement pour poser une question fermée, les Australiens l’utilisent également dans des phrases déclaratives, ce qui peut porter les non-initiés à confusion.
Les voyelles australiennes sont tout aussi déstabilisantes en ce que les diphtongues sont maintenues mais transformées. Par exemple today (qui se prononce todEY en anglais britannique) sera prononcé todAY en anglais australien, ce qui peut être confondu avec « to die » dans une phrase comme « I’m going home today »… C’est pour cette raison qu’il faut également se servir du contexte pour comprendre !
Enfin, puisque l’Australie était une ancienne colonie britannique, l’influence de l’anglais britannique y est palpable et le /r/ n’est pas rhotique. Comme en anglais britannique, mother sera prononcé motheuh. Néanmoins, comme en anglais américain, il peut arriver que le /t/ se transforme en /d/ dans certains mots comme letter qui sera prononcé leddeuh en anglais australien (et leddeuR en anglais américain).
Si tu veux t’habituer à l’accent australien, tu peux écouter les différentes émissions réalisées par NPR, une radio australienne. Une fois devenu.e un.e expert.e, tu pourras essayer de décoder cette interview d’un Australien !
Accent néo-zélandais
Si tu maîtrises l’accent australien, il ne te sera pas difficile d’appréhender l’accent néo-zélandais, car les deux variétés se ressemblent beaucoup.
L’intonation est la même qu’en anglais australien. Elle est montante en fin de phrase, même s’il ne s’agit pas d’une question. Similairement, au niveau de la prononciation des diphtongues, le même phénomène qu’en anglais australien se produit. C’est donc surtout le vocabulaire spécifique à la Nouvelle-Zélande qu’il te faudra connaître pour parvenir à comprendre cette variété d’anglais. Voici quelques mots de lexique spécifiques à la Nouvelle-Zélande :
She carked it : she died
Chrissie : Christmas
Rellies : relatives
Hot chips : French fries
He shot me dinner : he invited me for dinner
A Kiwi : someone of New Zealand origin
Voici une vidéo qui te permettra de découvrir l’anglais parlé en Nouvelle-Zélande.
Accent irlandais
Bien que l’Irlande se situe dans les îles britanniques, l’accent irlandais n’est pas tout à fait similaire à l’accent britannique dit « standard ».
En effet, le /r/ est rhotique, comme en américain, donc il est prononcé en fin de mot. Dès lors, mother sera prononcé motheuR. Il arrive également que le son <th> soit prononcé comme un /t/ classique. C’est le cas dans three par exemple (qui se prononce donc tree). Enfin, dans certains cas, le <w> est aspiré et ressemble ainsi à un /h/ comme dans where qui se prononce donc houère.
Bien évidemment, l’anglais parlé en Irlande repose également sur un lexique local. Par exemple yoke, au-delà de faire référence au jaune d’œuf, est utilisé comme substitut de thing pour parler de quelque chose que l’on n’arrive pas à nommer.
Enfin, l’Irlande étant assez divisée, les différents accents ont une dimension nationaliste et régionaliste, comme le montre cette vidéo qui évoque les différentes variétés d’anglais entendues en Irlande.
Accent gallois
Comme c’est le cas en Irlande, le Pays de Galles comporte plusieurs variétés d’anglais : l’accent de Newport n’est pas le même que celui de Cardiff. Cette vidéo te permet d’identifier les différents accents gallois. Néanmoins, certaines similitudes homogénéisant les différents accents gallois peuvent être soulignées. L’accent gallois est principalement hérité du dialecte celte du pays, langage qui n’accentue pas autant les syllabes que l’anglais dit « standard ». Dès lors, l’accentuation de l’anglais du Pays de Galles peut sembler différente et déstabilisante au premier regard.
Concernant les lettres, la prononciation des /r/ est assez singulière au Pays de Galles. Dans le nord, les /r/ sont relativement gutturaux (ils ressemblent aux /r/ français), tandis que dans le sud les /r/ sont roulés. En outre, le son /z/ est souvent remplacé par le son /s/.
Il existe également un vocabulaire propre au Pays de Galles : butty est l’équivalent de buddy, tandis que daps signifie chaussures.
Accent écossais
Si l’accent gallois est un challenge pour les étudiants, il en va de même pour l’accent écossais ! Comme l’accent irlandais, l’anglais en Écosse est principalement rhotique (le /r/ en fin de mot est donc prononcé).
En ce qui concerne les consonnes, comme pour l’accent irlandais, le <w> peut être aspiré et ressemble ainsi à un /h/ comme dans which qui se prononce donc houitch. En outre, le son produit par <ch> (comme dans « Loch Ness ») est hérité du gaélique et se prononce /x/.
Pour les voyelles, certains changements par rapport à l’anglais britannique sont opérés. Les -ED des verbes au prétérit peuvent être prononcés de diverses façons, par exemple ended se dira endit (et non endid comme en anglais dit « standard »). Enfin, les <o> et les <a>, s’ils peuvent être courts ou longs dans d’autres variétés, ne sont pas forcément différenciés dans l’anglais d’Écosse. Dès lors, les mots cot et caught se prononcent par exemple avec le même son.
Si tu souhaites écouter l’accent écossais, tu peux regarder des interviews de membres du Scottish National Party (SNP), à l’instar de celle-ci où Nicola Sturgeon intervient.
Bonus : l’accent cockney
Le terme cockney vient du moyen anglais, où le terme cokenei servait à référer à quelqu’un qui habitait en ville. C’est plutôt l’accent des classes ouvrières de Londres.
L’accent cockney fait disparaître les /h/ en début de mots (ils deviennent ainsi des lettres muettes, comme en français), tandis que les lettres <th> sont prononcées /f/ ou /v/ (le mot theme sera dit fime, tandis que the se dit ve). Les consonnes finales des mots sont également parfois supprimées (au lieu de dire over, on dira ova). Enfin, en termes de lexique, my est souvent remplacé par me.
Voici une vidéo qui te présente ces diverses caractéristiques.
De prime abord, toutes les règles ci-dessus peuvent paraître un peu lourdes à digérer, mais c’est en variant les accents que tu écoutes que tu parviendras, au fur et à mesure, à habituer ton oreille aux différentes variétés d’anglais. Si tu souhaites mettre tes connaissances en pratique tout de suite, tu peux t’entraîner sur cette colle type IENA corrigée, dans laquelle l’audio est extrait d’une émission de radio australienne !