copie

Comme tu le sais, un des éléments pouvant te faire progresser très rapidement en prépa est la lecture de très bonnes, voire d’excellentes copies de concours. En voici donc une, accompagnée d’une analyse complète, qui te permettra de voir les attendus d’un tel exercice.

Tu trouveras la copie d’Isaure en cliquant sur ce lien. Il s’agit d’une copie de 16 pages, longueur courante pour une synthèse d’anglais, avec un plan en trois parties et sous-parties. Le sujet est disponible ici, ainsi que le rapport officiel.

Introduction

Accroche

La référence utilisée pour l’accroche s’appuie sur la dichotomie posée par le journaliste britannique David Goodhart entre anywhere et somewhere. Elle peut s’adapter à de nombreux débats sociopolitiques.

Ici, elle permet notamment d’introduire les notions de citizenship et identity, qui sont au cœur du dossier.

Contextualisation

Il est important de bien recontextualiser les documents. Pour cela, il faut chercher à mentionner des événements proches de la date de publication de l’extrait dans le but d’éclairer ce dernier. Par exemple, ici, le premier document du dossier tiré de Defining British Citizenship de Rieko Karatani paru en 2002 invitait à mentionner les attentats de Londres en 2005, deux ans plus tard. En effet, ces événements modifient les discours publics sur l’identité et la citoyenneté.

Il faut également regarder si un document peut s’utiliser comme une grille de lecture pour les autres documents. Ici, cela pouvait être le cas du document 1, plus académique, comme mentionné dans la copie.

Vocabulaire idiomatique

L’utilisation d’un anglais idiomatique est valorisée pour introduire les documents et présenter les points de vue soutenus par les auteurs. Voici quelques exemples d’expressions utilisées ici pour présenter la position des auteurs :

  • to lay the emphasis on/to dwell on : insister sur
  • to pore over/to muse on : se pencher sur/étudier
  • to play out : survenir
  • to put forward : mettre en avant
  • to assert : affirmer
  • to challenge : remettre en cause
  • to be intertwined with : être lié à
  • inherently : intrinsèquement
  • in the wake of : au lendemain de

Problématique

La problématique s’appuie ici sur le fait que les concepts de citizenship et d’identité diffèrent selon l’époque, le cadre social, politique et le lieu dans lesquels ils sont étudiés. Ils sont aussi fortement liés à des conceptions politiques et sociales ainsi qu’à un récit national particulier.

On peut donc dire que c’est une « time and place sensitive notion », un « protean and multificated concept ». C’est une problématisation qui peut être utilisée pour de nombreux sujets, notamment conceptuels.

Plan

I) Citizenship is a time and place sensitive notion laying on a social construct

II) Citizenship is deeply intertwined with political and social struggles

III) This multifaceted concept may fuel national narratives and be used to gather or separate people

Première partie

Ici, le but est de montrer que le concept de citizenship est une construction sociale. Pour le démontrer, il faut alors s’appuyer sur des références littéraires, historiques et des citations expliquées et analysées des différents extraits du dossier. Pour cela, n’hésite pas à mentionner des auteurs étudiés en histoire ou en littérature si leur analyse s’insère dans le cadre du dossier.

On peut par exemple utiliser ici l’analyse de l’historien britannique Eric Hobsbawm ou celle d’Ernest Renan en 1882. Ils montrent comment l’identité et la citoyenneté sont socialement construites. Dans le document 1, Rieko Karatani analyse aussi les formes multiples de la citoyenneté en distinguant a nominal, status, substantive citizenship.

Les deux autres sous-parties consistent à montrer que la citoyenneté est avant tout une « time and place sensitive notion » et que sa définition dépend avant tout de la personne qui la définit. Cette problématisation peut être vraiment très utile. Elle marche très bien pour les sujets monoconceptuels avec un dossier s’étendant sur une période longue.

Il est également important de mentionner, s’ils sont à propos, les événements et les connaissances acquises en civilisation britannique et américaine. Ici, on pouvait mentionner les différents British National Acts ou, aux États-Unis, les amendements (13, 14 et 15e, notamment) qui redéfinissent la notion de citoyenneté.

Deuxième partie

Il peut être pertinent de faire une transition entre les grandes parties pour rappeler au correcteur où il se situe dans le développement.

Ici, la première sous-partie vise à montrer que le concept de citoyenneté favorise la formation de mobilisations en raison des discriminations et des inégalités qu’il engendre. Pour démontrer cela, on peut montrer comment la citoyenneté a finalement été un débat au cœur de la guerre d’indépendance de 1775 à 1783, d’après le document 1. Les questions de genre et ethnoraciales sont aussi mises en avant dans les documents pour être au cœur des luttes pour la conquête de la citoyenneté.

La deuxième sous-partie tente de souligner que le concept de citoyenneté reflète finalement comment la société se perçoit elle-même. C’est également un développement assez classique qui peut être utile et pertinent pour de nombreux sujets conceptuels. Il s’appuie ici sur le lien entre genre et citoyenneté.

Enfin, la troisième sous-partie se penche sur le lien entre discours politique, représentation et citoyenneté. C’est notamment ce dernier paragraphe qui permet d’introduire la troisième partie de la dissertation.

Troisième partie

Ce développement peut encore une fois être utilisé pour les dossiers comportant un large pan politique et des discours de personnalités politiques (comme celui de Gordon Brown ici).

La première sous-partie cherche à montrer que le concept de citoyenneté est utilisé comme un instrument politique. La copie l’illustre alors par le célèbre discours « des fleuves de sang » d’Enoch Powell en 1968. Ce dernier marque un tournant dans la politique britannique d’élargissement de la citoyenneté. On pouvait également analyser les procédés rhétoriques utilisés par Gordon Brown dans son discours survenant peu après les attentats de Londres de 2005.

Dans la continuité de la première, la deuxième sous-partie vise à affirmer que la citoyenneté est donc un instrument utilisé pour rassembler ou séparer les individus.

Enfin, la dernière sous-partie de la copie montre comment la notion de citoyenneté renforce finalement les identités collectives et personnelles. Gordon Brown emploie en effet la notion de Britishness pour prouver que la conception de la citoyenneté contribue à bâtir l’identité nationale. Toutes les luttes mentionnées dans les documents pour la conquête de la citoyenneté, qu’elles soient celles des Chartists, des femmes ou de Martin Luther King, favorisent également la construction d’une identité nationale et individuelle.

Conclusion

La conclusion vise à synthétiser ce qui est développé dans les parties précédentes et à répondre à la problématique. Elle ne doit pas être pour autant un simple résumé du développement. L’ouverture mentionne ici la politique conservatrice de Priti Patel à l’égard des migrants illégaux, illustrant une nouvelle perception politique de l’identité nationale.

Pour consulter d’autres copies de concours notées à plus de 17/20, nous te donnons rendez-vous dans la grange à copies. N’hésite pas non plus à consulter nos articles sur les prépas littéraires A/L, B/L, ENS D1 et D2.