synthèses

Tu te demandes quelles sont les erreurs les plus commises par les candidats aux concours ? Cet article récapitule les fautes de méthode, de contenu et de langue les plus récurrentes en épreuve de résumé analytique comparatif d’anglais. Je suis agrégée d’anglais et j’enseigne à l’université (en licence d’anglais), et j’interviens ponctuellement en CPGE pour faire passer des khôlles et pour corriger des concours blancs. J’ai donc l’habitude de corriger des copies et je souhaite te faire part des erreurs à éviter en épreuve de langue. Ces deux dernières années, j’ai eu l’opportunité de corriger des synthèses de documents en anglais sur le thème des nouvelles technologies. Je te propose un petit récapitulatif des erreurs les plus souvent commises par les étudiants. Les étudier avec attention te permettra d’éviter de les reproduire et t’assurera une bonne note aux concours !

Tous ces points ont pour objectif de te permettre d’organiser au mieux la relecture de ta copie. À ce propos, si tu souhaites avoir plus d’informations quant à la meilleure manière d’optimiser ton temps de relecture lors des concours, n’hésite pas à consulter notre article à ce sujet.

Remarques générales

J’ai pu corriger des synthèses de documents rédigées par des étudiants en CPGE, mais également des synthèses élaborées par des étudiants de licence d’anglais. Les résultats n’étaient pas les mêmes et les erreurs non plus. Puisque tu es certainement en prépa si tu consultes ce site, je vais me concentrer sur l’analyse des copies de CPGE. Néanmoins, un point important est à souligner avant d’aller plus en détail dans la correction des copies.

Dans les copies de CPGE, la méthodologie était souvent bien respectée et le travail structuré, mais ce qui posait problème était la qualité de l’analyse et les connaissances civilisationnelles. En licence, c’est tout l’inverse : l’analyse est souvent bien fournie, mais le travail peu structuré. En comparant les copies et les notes, je me suis rendu compte que les prépas avaient globalement obtenu de meilleures notes.

Première leçon à en tirer

La méthode, la structure et la clarté priment sur le contenu ! Je te conseille donc de commencer par bien éplucher la méthode de la synthèse de documents pour t’assurer d’obtenir au moins la moyenne.

Somme toute, donc, la majorité des copies de CPGE affichait un travail clair et structuré dans un anglais relativement bon, selon les copies. La méthode de la synthèse est globalement suivie, ce qui donne lieu à des copies faciles à lire. Le point le plus pénalisant est donc le contenu. Il n’est en effet pas assez synthétique, les documents sont très souvent paraphrasés ou cités sans être analysés.

Dans la suite de cet article, je passerai donc en revue les trois éléments qui composent le barème de notation pour te proposer des axes d’amélioration et mettre en relief les écueils possibles. Nous verrons donc comment améliorer sa maîtrise de la méthode, comment faire de bonnes analyses et enfin les erreurs de langue à éviter absolument.

Remarques sur la méthode

Méthodologie

Même si, de manière générale, la méthode est bien respectée, certaines erreurs peuvent être facilement corrigées. En voici quelques-unes.

Un grand nombre de copies manque de clarté

Je conseille toujours à mes étudiants de respecter l’ordre idée-exemple-argument dans leurs paragraphes. Cela permet d’annoncer d’emblée l’objectif du paragraphe, tout en rendant l’argument plus clair. J’ai donc conseillé de « chapeauter » les paragraphes dans certaines copies. C’est-à-dire de formuler une phrase annonçant brièvement ce dont le paragraphe va parler. Sans cela, il est difficile, voire parfois impossible d’identifier le plan suivi par le développement.

La grande majorité des copies présente les documents en introduction sans les mettre en relation, même brièvement. Ce qui fait que la problématique n’est pas amenée et arrive brusquement, sans explication. Je conseille donc de retravailler la méthode de problématisation.

Beaucoup de copies ne mentionnent pas la nature ou le type de document

Or, cet élément est attendu. Un rapport de jury indique à ce titre : « Par ailleurs, la question des sources est fondamentale : qui parle ? On attend des étudiants, dans une introduction a minima, qu’ils repèrent la nature émotionnelle des voix entendues dans ce dossier (credo, blog, billet d’humeur). »

Pense donc toujours bien à identifier la nature du document : est-ce un article ? Un discours politique ? Un extrait d’une œuvre de fiction ? Et n’hésite pas à identifier le ton de l’auteur : est-il pessimiste ? optimiste ? provocateur ? polémique ?

Pour bien réussir cette analyse, il faut un peu connaître les outils qui te permettent d’analyser chaque type de document. Tu peux par exemple commencer par lire cet article sur la presse anglophone pour te familiariser davantage avec cette dernière.

Dans les copies, certaines accroches sont un peu trop vagues

Elles n’étaient donc pas convaincantes. Par exemple, une copie commençait par « New technologies have always been a problem ». Le problème de cette accroche est qu’elle fait une généralisation non justifiée des nouvelles technologies. Aucune argumentation ni démonstration n’accompagne cette idée. De fait, il vaudrait mieux s’en passer pour éviter de donner une mauvaise première impression au correcteur.

L’accroche n’est absolument pas obligatoire. Si tu ne maîtrises pas cette étape, tu ne seras aucunement pénalisé(e) si tu n’en fais pas. Néanmoins, j’incite toujours mes étudiants à faire une accroche dans un contexte aussi compétitif que celui des concours. Une bonne accroche peut en effet permettre à ta copie de sortir du lot. Pour la réussir, n’oublie pas qu’elle doit être substantielle : elle doit donc mentionner une date, des statistiques, ou une citation en rapport avec le sujet.

Erreur plus grave : un petit nombre de copies ne fait aucune référence aux documents du dossier

Comme il s’agit d’une synthèse de documents, ces copies ne respectent pas la consigne et n’ont par conséquent pas obtenu la moyenne.

Pense toujours à revenir régulièrement aux documents et à les mobiliser dans ton développement : cite les textes et réfère-toi aux documents iconographiques.

La majorité des copies ne formulait pas de phrase conclusive à la fin du développement

Cela m’a laissé une mauvaise dernière impression. Tout comme pour l’introduction, la conclusion est primordiale. Il ne s’agit bien sûr pas de répéter ce qui a déjà été dit, mais de synthétiser en une phrase les conclusions de la synthèse. La fin consiste donc à répondre à la problématique établie en introduction.

Note à ce propos que certains correcteurs lisent les copies deux fois. Une première lecture est dédiée à l’évaluation de la cohérence des copies, tandis qu’une seconde lecture analyse le contenu. La première lecture est donc très rapide. Il s’agit pour le correcteur de regarder la problématique, le plan et la conclusion pour voir si le travail est clair et bien structuré. Ainsi, même si tu n’écris qu’une phrase, garde quelques minutes et quelques mots pour conclure.

Pour résumer, les erreurs concernant la méthode portaient surtout sur la présentation des documents (il faut donner leur nature et bien expliquer le lien qu’ils entretiennent entre eux) et sur l’introduction et la conclusion, qui peuvent laisser une mauvaise impression à la personne qui corrige. Au-delà de la structure, le contenu est également important et constitue presque 50 % de la note.

Remarques sur le contenu

Méthodologie

Le contenu des copies de CPGE était moyennement convaincant. Les parties du développement étaient souvent mal articulées, tandis que les documents n’étaient exploités qu’en surface. Ce qui donnait lieu à de la paraphrase et à une absence d’analyse.

Un petit nombre de copies se contentait de citer/recopier des extraits des documents sans les analyser, ce qui posait problème. Les étudiants avaient l’impression d’avoir beaucoup travaillé, alors qu’ils s’étaient simplement contentés de recopier les documents. Au contraire, il faut réduire au maximum la longueur des citations pour montrer au jury que tu sais sélectionner l’information. Cela te laisse donc plus de temps et de mots pour analyser.

Le problème majeur des copies est la paraphrase

Dans un grand nombre de copies, les documents sont évoqués à la suite, sans forcément être mis en relation, et l’étudiant se contente de paraphraser brièvement le contenu du document. Cela pose des problèmes de structure (absence de plan) et de contenu (absence de comparaison entre les documents et absence d’analyse des documents).

Cette impression de paraphrase et d’analyse linéaire me semble amplifiée par l’absence de mots de liaison, comme si l’étudiant faisait une liste non articulée. Pour pallier ce problème, n’hésite donc pas à utiliser des connecteurs logiques. Si tu souhaites en apprendre, rendez-vous sur ce quiz Major-Prépa.

Pour réussir à analyser, il faut identifier les éléments à expliciter et à interpréter

S’il s’agit d’un article de presse ou d’un discours, il faut regarder la date et replacer le document dans son contexte, tandis que tous les éléments mentionnés dans le texte doivent être développés (si une date est mentionnée, donne l’événement correspondant et vice versa).

Dans les copies, seulement très peu d’étudiants ont pris en compte la contextualisation des documents

Dans la synthèse en question, sur les nouvelles technologies, les dates des documents étaient très différentes. Il m’apparaissait donc nécessaire de les contextualiser pour mieux les analyser ensuite.

Plus spécifiquement, il existe deux types de dossiers : des dossiers chronologiques et des dossiers anachroniques. Dans le premier cas, les documents datent plus ou moins de la même époque, ce qui crée une certaine cohérence temporelle. Ton rôle est donc de parler de cette période précise. Dans le cas d’un dossier anachronique, au contraire, les documents datent d’époques différentes. Ton rôle est donc d’expliquer pourquoi, bien qu’ils aient été produits à des périodes variées, ces documents peuvent être comparés et mis en relation.

Pour poursuivre l’analyse, tu peux également analyser le type de vocabulaire utilisé

Est-il mélioratif ? péjoratif ? Est-ce que l’auteur émet un jugement ? une critique ? À ce propos, un rapport de jury explicite les bonnes questions à se poser lorsque l’on analyse un document. La première question est celle de la nature des sources, puis de ce que voit l’auteur/ce qu’il donne à voir. Enfin, une troisième question : Pour dire quoi/faire quoi ?

Ce que j’entends par « analyser » est donc « identifier l’implicite des documents », comme mentionné dans le rapport.

Tout ce travail d’analyse doit ensuite être organisé selon un plan logique

Les plans des copies étaient souvent manichéens (du type « oui-non »), tandis que d’autres étaient des plans dialectiques (du type « thèse-antithèse-synthèse »), s’appliquant difficilement à ce type d’exercice.

Un rapport de jury explique : « On observe que nombre de candidats ont fait preuve de la plus extrême prudence, voire de timidité. Utilisant ce qu’ils comprenaient à l’intérieur de chacun des quatre documents, ils ont proposé une construction en deux parties, en opposant les idées. [C’est une] proposition pragmatique, construite sur un mode binaire, mais construction qui ne pouvait rendre pleinement compte d’un dossier polysémique. Les sujets proposés […] résistent à ce type de rhétorique. »

Il faut donc absolument éviter de construire des parties qui se contredisent dans ton développement.

Les meilleures copies ont suivi des plans thématiques qui étaient plus convaincants, car ils permettaient d’évoquer davantage d’aspects du dossier. Il restait néanmoins à travailler les transitions entre les parties des plans thématiques pour expliquer pourquoi les parties apparaissent dans cet ordre et pourquoi elles ne sont pas interchangeables.

L’analyse est la compétence qui requiert le plus de travail et d’investissement personnel

Il faut maîtriser le programme, connaître l’histoire globale des pays anglophones pour être capable de contextualiser les documents. Il faut également faire preuve de structure pour transmettre sa pensée de manière claire et logique.

Si tu as du mal à bien analyser les documents, l’une des premières choses à faire est de travailler sur tes brouillons. Passe plus de temps à décortiquer les textes ou les images et à structurer ta pensée au brouillon.

En effet, le manque d’analyse est souvent imputable au stress qui fait que les candidats se mettent à écrire le travail final dès le début de l’épreuve. Ce qui minimise leur temps de réflexion et donc la qualité de la démonstration.

Enfin, la qualité de ta copie dépend également de la qualité de la langue. Dans la section suivante, tu trouveras les erreurs le plus souvent commises par les étudiants.

Remarques sur la langue

Le langue

Dans les copies de CPGE, le niveau général de langue était bon, et globalement meilleur que dans les copies de licence. Certains étudiants utilisent un vocabulaire riche et varié, ce qui rend la lecture de leur copie agréable. Tu trouveras néanmoins ci-dessous les erreurs de grammaire les plus récurrentes que j’ai pu relever.

Voici les erreurs présentes dans presque toutes les copies

  • Oubli du -s de 3e personne au présent simple.
  • Sur la syntaxe des questions (presque toutes les copies affichaient une erreur de grammaire dans la formulation de la problématique, c’est donc un élément à vérifier absolument au moment de la relecture).
  • Les adjectifs ne prennent jamais de -s en anglais, ils sont invariables.

Voici les erreurs qui étaient récurrentes

  • Lors de la formation du participe passé.
  • Sur les verbes irréguliers (les plus fréquents étaient « to begin » et « to write »).
  • Sur la formation du comparatif ou du superlatif.
  • Sur les pronoms relatifs (who et which).
  • D’aspect (beaucoup d’étudiants ont utilisé l’aspect -ing pour parler des documents en écrivant « in the document, the philosopher is describing… » au lieu d’employer la forme simple describes).
  • Sur les articles a/the/Ø : rappelle-toi que si l’on parle d’une notion en général, il faut utiliser l’article zéro (Ø).
  • Attention à l’orthographe de « to what extent » dans la problématique.
  • Attention à l’orthographe de writer (trop souvent écrit writter dans les copies) et de technology (trop souvent écrit technologie).
  • Certaines copies avaient recours à des barbarismes (des mots inventés) par manque de vocabulaire. Si tu ne connais pas un mot, ne tente pas de l’inventer, utilise plutôt une périphrase pour décrire l’idée dont tu veux parler.
  • Concordance des temps. Si tu commences ta phrase au passé, il faut garder ce temps jusqu’à ce que ta phrase se termine.
  • Sur l’accord du verbe, notamment dans les structures en there. On écrit « there is » si le verbe est suivi par un groupe nominal singulier, mais « there are » s’il s’agit d’un groupe nominal au pluriel.

Certaines copies étaient très difficiles à lire du fait du grand nombre de fautes de grammaire

Cela posait problème, car les arguments n’étaient donc pas faciles à comprendre et devaient être relus plusieurs fois.

Le problème des fautes de grammaire est que, parfois, elles empêchent le jury de comprendre la démonstration de l’étudiant. Ce dernier perd donc non seulement des points sur la qualité de la langue (la forme), mais également sur le contenu (le fond).

Il est donc impératif de travailler sa grammaire anglophone tout au long de l’année pour éviter ce genre de situation aux concours ! Si tu souhaites plancher sur ce point, tu peux retrouver des schémas expliquant la grammaire dans cet article, ou bien faire ce test pour savoir quels points travailler.

Certaines copies n’étaient pas claires, car la syntaxe n’est pas maîtrisée

J’ai conseillé à ces étudiants de faire des phrases plus courtes, pour à la fois limiter les erreurs de grammaire et rendre la lecture et la compréhension plus faciles au correcteur.

Pour ce faire, pense toujours à la structure sujet-verbe-objet, qui est le fondement de la syntaxe anglaise. En français, il arrive assez régulièrement que l’on inverse le sujet et le verbe, ou encore le verbe et l’objet. Cela est beaucoup plus rare en anglais. Raison pour laquelle il ne faut pas essayer de traduire sa pensée française en anglais.

Les contractions (don’t à la place de « do not ») ne sont pas interdites aux concours. Néanmoins, je te conseille de ne pas les employer. En effet, par convention, en anglais écrit, on n’utilise pas de contractions. T’en passer permettra donc d’augmenter ton niveau de langue.

Un petit nombre de copies était difficile à lire du fait de la graphie de l’étudiant

C’est problématique, car dans le cas d’un concours, le correcteur ne passera certainement pas des heures à essayer de déchiffrer ta copie.

L’aspect visuel est donc également important : applique-toi lorsque tu écris !

Voilà, tu disposes maintenant de toutes les clés pour éviter de reproduire les erreurs souvent commises par les étudiants en synthèse de documents en anglais. Si tu souhaites mettre ces connaissances en pratique et t’entraîner à rédiger une synthèse de documents, rendez-vous sur cet article qui te propose un sujet et un corrigé.