Les économistes de la vieille école avaient l’habitude de soutenir que le « business of business is business ». En d’autres termes que les seules missions des entreprises sont de générer de la richesse, créer des emplois et élever le niveau de vie général de la société.
Mais ces jours-ci, les actionnaires éthiques insistent sur la responsabilité sociale des entreprises.
La RSE est la philosophie selon laquelle au-delà de la recherche du profit, les entreprises doivent également prendre en compte les « externalités ». C’est-à-dire le fait que ce sont les ressources environnementales et humaines, qui appartiennent à tout un chacun, qui génèrent les richesses. Ainsi, il y a dans la notion de RSE trois enjeux qui sont d’importance égale : le pilier social, le pilier environnemental et le pilier économique.
L’activisme des entreprises et leur contribution positive à la société
De nombreuses entreprises qui souhaitent faire briller leur image aux yeux des consommateurs et des investisseurs ont adopté la RSE.
Quelques exemples
Gucci s’est associé à l’Unicef pour améliorer l’éducation des plus pauvres d’Afrique. Et des joailliers comme Chopard annoncent aujourd’hui que leur or est « vert » (car il provient de petites mines).
Les labels tels que le « Commerce équitable » et l’écotourisme illustrent la manière dont les entreprises sautent dans le train de la RSE pour montrer que les personnes et la planète comptent autant que le profit. En outre, de plus en plus de produits grand public contiennent désormais des matériaux recyclés. Et cela, à mesure que les grandes entreprises technologiques respectent leurs engagements en matière de durabilité :
- la gamme complète d’iPad d’Apple et la majorité de ses ordinateurs sont désormais en aluminium recyclé, tout comme les derniers smartphones Pixel 6 de Google ;
- la plupart des appareils de marque propre d’Amazon contiennent du plastique recyclé, y compris les tablettes Fire HD 10 et les appareils Echo.
De plus, la réparabilité de l’électronique grand public s’améliore aussi peu à peu :
- l’entreprise néerlandaise Fairphone continue d’établir la référence avec son dernier téléphone modulaire qui peut être réparé à la maison avec un simple tournevis. Fabriqué à partir de matériaux éthiques et recyclés, il bénéficiera d’un support logiciel de six à sept ans ;
- la start-up américaine Framework tente quelque chose de similaire avec les ordinateurs portables modulaires et réparables ;
- et maintenant, d’autres les rejoignent. Suite aux pressions du public et des actionnaires, Apple et Microsoft ont récemment intensifié leurs efforts pour mettre à la disposition du public des pièces et des outils de réparation.
Quid du « greenwashing » des entreprises ?
Néanmoins, la prudence s’impose.
D’une part, les entreprises peuvent tromper les consommateur·rice·s sur leur véritable impact environnemental. D’autre part, les consommateur·rice·s peuvent ainsi s’imaginer que l’achat de produits éthiques équivaut à de l’activisme politique. Et enfin, les gouvernements peuvent présumer que le marché libre s’autorégule avec succès et vont négliger d’adopter et d’appliquer des réglementations sociales et sécuritaires strictes pour protéger les gens et la planète.
Pire encore, certaines des plus grandes entreprises mondiales pétrolières et gazières telles que ExxonMobil, Aramco, Chevron, Shell, Equinor et BP ont utilisé la publicité pour se donner une image écologique :
- les avocats environnementaux ClientEarth ont déposé une plainte en 2019. Ils alléguaient que les campagnes publicitaires de BP avaient induit en erreur le public en se concentrant sur les produits énergétiques à faible intensité carbonique de l’entreprise, alors que plus de 96 % de ses dépenses annuelles étaient consacrées au pétrole et au gaz. Par conséquent, BP a retiré les annonces avant l’évaluation de la plainte et ClientEarth a déclaré qu’ils mettaient maintenant en garde d’autres entreprises sur les publicités de greenwashing ;
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ClientEarth insiste sur le fait que l’entreprise Shell a proclamé qu’elle investissait dans les « biocarburants et hydrogène à faible intensité carbonique, recharge des véhicules électriques, énergie solaire et éolienne ». Mais en 2020, Shell a réservé entre deux et trois milliards de dollars par an à l’économie bas carbone, contre 17 milliards de dollars aux opérations liées aux combustibles fossiles.
Conclusion
La marée noire de 2010 et l’effondrement tragique d’une usine de confection au Bangladesh (qui a tué plus de 1 000 travailleurs en 2013) rappellent de manière poignante que les entreprises doivent également rendre des comptes. Heureusement, la RSE est désormais plus qu’un concept transdisciplinaire, elle vit à travers l’engagement des entreprises !
En effet, un tel activisme d’entreprise est louable et juste, compte tenu des disparités économiques et des dommages que le capitalisme effréné cause à l’environnement. Les grandes entreprises américaines ne peuvent pas y échapper !
Te voilà dorénavant avec de nouveaux outils en main pour affronter au mieux bon nombre de sujets à l’écrit comme à l’oral sur les thématiques de l’environnement, de l’économie circulaire ou du développement durable ! Pour approfondir encore plus tes connaissances, n’hésite pas à lire notre article sur comment lutter contre le choc climatique.