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Lorsque tu parles anglais, si tu veux éviter que les tomatoes deviennent des « tummy toes », les « human beings » des « human beans », ou pire encore, les focus des « f*** us », cet article est fait pour toi. Il te permettra d’éviter les erreurs insolites en anglais ! La prononciation de l’anglais est primordiale en prépa. Non seulement parce qu’elle fait partie intégrante de ta note d’oral, mais également parce qu’elle permet à tes interlocuteurs de te comprendre. En effet, si la prononciation concerne d’abord la forme de ta présentation, elle peut également jouer sur le fond de ta présentation et te faire perdre de précieux points.

J’ai récemment évalué une colle où un étudiant a, à plusieurs reprises, prononcé le mot threat comme le mot treat. Ce qui, en plus de rendre son commentaire incongru, m’a empêchée de comprendre une grande partie de ses arguments. Le soin apporté à la prononciation n’est donc pas accessoire si tu veux obtenir une bonne note en oral d’anglais.

Derrière ces erreurs de prononciation, qui donnent souvent lieu à des phrases insolites, se cachent de vraies difficultés phonétiques. Voici quelques exemples de difficultés de prononciation avec leur explication phonologique. Cela t’évitera de commettre ces erreurs.

Le /i/ long : « The trade of sheep wool developed in Wales » (et non « ship wool »)

Le /i/ long est l’une des plus grandes difficultés pour les francophones, car il n’existe aucun son de ce type en français. Il ne faut pas hésiter à exagérer et allonger le /i/ pour être certain que l’interlocuteur comprenne le bon mot.

En effet, en anglais, il existe de nombreux mots qui, à la différence près du /i/, sont entièrement similaires. En voici une liste non exhaustive que tu peux t’entraîner à prononcer :

A bit (un morceau)/A beet (une betterave)

Did (participe passé de do)/A deed (un fait)

To fit (aller bien [vêtement])/A feat (un fait, en exploit)

A lid (un couvercle)/To lead (mener)

Et, bien évidemment, porte une attention particulière aux mots beach et sheet, qui, mal prononcés, deviennent grossiers…

À l’inverse, attention de ne pas allonger un /i/ court : « Communication skills rely on the pitch of the voice » (et non : « the peach of your voice »).

Oubli d’un /h/ initial : « The politician was harmed » (et non « The politician was armed »)

Si le /h/ est muet en français, il ne l’est pas en anglais lorsqu’il est placé en début de mot. D’ailleurs, c’est le seul son qui différencie certains termes. Donc, il faut se forcer à le prononcer pour être clair en colle d’anglais.

Voici quelques mots de lexique qui se ressemblent, à la différence près du /h/ initial, et qui pourraient donc porter à confusion :

To eat (manger)/To heat (chauffer)

An arm (un bras)/To harm (faire mal)

To be hungry (avoir faim)/To be angry (être en colère)

Note néanmoins que certains /h/ initiaux sont muets. Il s’agit des /h/ de heir, hour, honest et honor (et de tous leurs dérivés tels que hourglass ou honorary).

Pour plus d’informations sur les lettres muettes, tu peux consulter notre article dédié à ce sujet !

Le /h/ intrusif : « I blew a oboe » (et non : « I blew a hobo »)

Un autre problème typiquement français est l’ajout de /h/ intrusif dans les phrases. En colle, j’ai déjà entendu des « Has I said » au lieu de « As I said » ou des « To the highs of the journalist » au lieu de « To the eyes of the journalist ». Ce qui donne lieu à des problèmes de syntaxe et de grammaire assez importants. Dès lors, une petite erreur de prononciation comme celle-ci peut s’avérer coûteuse. Surtout si elle est répétée.

Pour t’habituer à ne plus ajouter de /h/ là où il n’y en a pas, tu peux prononcer à voix haute différents tongue twisters. En effet, le /h/ intrusif est notamment dû à un manque d’habitude de la part de tes organes vocaux. Des muscles qu’il faut entraîner comme un marathonien entraînerait ses jambes pour une course ! Ce problème tend donc à disparaître avec la pratique régulière de l’anglais oral.

La prononciation du <ch> et du <sh> : « The journalist chooses to discuss climate change » (et non : « The journalist shoes to discuss climate change »)

Dépendant des mots, le <ch> (tout comme le <sh>) n’est pas toujours prononcé de la même manière. Dans certains cas, le son est précédé d’un son /t/ (comme dans « to choose » prononcé « to tchoose »). Il ne faut pas oublier ce son consonantique, au risque de ne pas te faire comprendre tant certains mots se ressemblent en anglais.

Tu peux t’entraîner à prononcer les mots suivants pour habituer tes organes vocaux :

To shake (secouer)/To check (vérifier) (dans shake, la voyelle est diphtonguée, mais pas dans check)

Sheep (des moutons)/Cheap (abordable)

A ship (un navire)/a chip (une frite)

Le pluriel des mots terminés par -th

Les enseignants d’anglais et les jurys de concours relèvent de plus en plus la mauvaise prononciation du pluriel des mots terminés par -th. En effet, les francophones ont tendance à rajouter une syllabe qui n’existe pas à ces mots. Par exemple, clothes se prononce cloths et non cloziz, tout comme months ne se prononce pas monthiz.

À ce sujet, attention également de bien prononcer le <th> comme il se doit, avec la langue placée derrière les dents de devant. Les mots moth et moss ne sont par exemple pas identiques !

L’accentuation : « FOcus » (et non « F*** us »)

L’accentuation a une place primordiale dans la prononciation de l’anglais. Une bonne accentuation t’assure que ton interlocuteur va bien comprendre tes arguments. À l’inverse, une mauvaise accentuation risque de donner lieu à des incongruités, comme le suggère l’exemple ci-dessus avec focus. Ce mot est accentué sur la première syllabe et diphtongué sur le <o>.

Pour connaître l’accentuation d’un mot et sa transcription phonétique, consulte des dictionnaires de prononciation en ligne tels que le Longman, qui fait autorité en la matière.

Les mots qui ne sont pas anglais

L’objectif d’une colle d’anglais est bien évidemment de parler anglais. Tu sais certainement qu’au lieu d’employer un mot français, il vaut mieux trouver des paraphrases lorsque tu ne connais pas un mot de lexique. Néanmoins, certains mots français sonnent, à tort, anglais.

En voici une liste non exhaustive avec leurs équivalents anglais (à gauche, le français, et à droite, l’anglais) :

Des baskets : tennis shoes

Un brushing : a blow-dry

Un dressing : a walk-in closet

Un footing : a jogging

Un jogging : a track suit

Un parking : a car park

Un planning : a schedule

Un pressing : a dry cleaner

Un relooking : a make-over

Un smoking : a tuxedo

Un sweat : a sweatshirt

Bonus : les erreurs de prononciation qui te font perdre beaucoup de points

Les francophones ont tendance à mal prononcer (notamment à mal accentuer) certains mots précis, qui sont donc assez connus du jury. Ce dernier portera une attention particulière à la façon dont tu les prononces.

Voici quelques exemples de mots qu’il faut absolument t’entraîner à prononcer avant les concours :

– To develop : le mot est accentué sur la deuxième syllabe (ce qui donne deVElop).

– To begin : le mot est accentué sur la deuxième syllabe (ce qui donne beGIN).

– To increase vs an increase : si la fin du verbe to increase se prononce avec une consonne voisée /z/, la fin du nom an increase se prononce avec une consonne non voisée /s/. Cela permet notamment de différencier le nom du verbe à l’oral.

– An image : souvent, les candidats ajoutent une diphtongue au mot image, alors qu’il est accentué sur la première syllabe. Ce qui signifie que la seconde syllabe contient une voyelle faible. Il se prononce /ˈɪmɪdʒ/.

– A crisis : contrairement au mot précédent, le mot crisis contient une diphtongue qu’il ne faut pas oublier. Il se prononce /ˈkraɪsɪs/.

– Information (et tous les mots terminés en -ion) : tous les mots qui se terminent en –ion s’accentuent sur la syllabe qui vient juste avant cette terminaison. Ce qui donne inforMAtion.

– The Guardian : le nom de ce journal pose énormément de problèmes aux étudiants. Pour faire simple, le <u> n’est pas prononcé, ce qui donne gAAHdian.

Entraînement de prononciation

Lis le texte suivant à voix haute. Tu peux également t’enregistrer pour comparer ta prononciation avec celle de l’enregistrement ci-dessous. Les erreurs à éviter sont récapitulées à la suite du texte.

In this article from the Guardian, the journalist tackles the climate change crisis. He begins with information about the current state of the issue and develops arguments in favor of increased political action on behalf of Liz Truss. Indeed, he declares that inaction gives a bad image of the United Kingdom. He notably focuses on fossil fuels and explains that more green energies should be implemented in the country – not in several years but in several months.

Erreurs à éviter lors de la lecture du texte

The Guardian : on ne prononce pas le <u>.

Climate : le mot se prononce avec une diphtongue sur la première syllabe /aɪ/.

Change : se prononce tchange.

Begins : l’accent est sur la seconde syllabe.

Information : l’accent est sur la troisième syllabe.

Develops : l’accent est sur la deuxième syllabe.

Increased : puisqu’il s’agit du verbe « to increase » (participe passé adjectivé), le <s> se pononce /z/.

Image : pas de diphtongue sur la deuxième syllabe.

Focuses : l’accent est sur la première syllabe et le <o> est diphtongué.

Green : le /i/ est long.

Months : ne se prononce pas avec une syllabe supplémentaire.

Comment progresser en prononciation ?

Toutes ces théories et listes de mots te permettent de mieux comprendre le fonctionnement de l’anglais, ses différences avec le français et les erreurs principales commises par les francophones. Néanmoins, mettre ces connaissances en pratique n’est pas aisé, d’autant que la langue se doit d’être spontanée. Tu n’as donc pas l’opportunité de tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler en colle d’anglais…

Grâce à cet article, tu peux dorénavant écouter l’anglais avec une oreille plus attentive et tenter de repérer les mots qui te posent problème. N’hésite donc pas à regarder des films et séries dans leur langue originale afin d’habituer ton oreille aux sons de la langue.

Dans un deuxième temps, il s’agira d’entraîner tes muscles vocaux. Pour ce faire, n’hésite pas à exagérer la prononciation des mots. Qui peut le plus peut le moins. Tu te remercieras le jour des concours, lorsque ta prononciation ne sera pas impactée par ton stress !

Pour résumer : ne pense pas trop aux règles phonétiques ci-dessus lorsque tu es en colle. Ça ne ferait que de te stresser ou cela t’amènerait à des confusions. Utilise-les lorsque tu travailles l’anglais ou écoute la langue chez toi afin de mieux comprendre les enjeux phonétiques de l’anglais. Et donc, à long terme, tu les maîtriseras mieux.

Tu sais maintenant quelles erreurs de prononciation ne pas commettre en colle d’anglais ! Si tu souhaites continuer à travailler la phonétique, tu peux consulter notre récapitulatif des 15 erreurs qui peuvent te pénaliser à l’oral ou aller lire les manières de rendre ton anglais plus authentique.