Cet article va te présenter le Global Risk Report de 2024 et te synthétiser tous les points à retenir, pour que tu puisses recycler ces informations dans tex copies ou en colle. Bonne lecture !

Le rapport en bref

Le rapport du Forum économique mondial sur les risques mondiaux en 2024 (janvier 2024) met en évidence des perspectives pessimistes. Le rapport s’intéresse aux risques mondiaux rencontrés actuellement en 2024 et établit des perspectives pour 2034. L’enquête du rapport montre que 27 % des personnes interrogées s’attendent à une aggravation des risques sur deux ans. Sur une décennie, 63 % prévoient une augmentation des turbulences.

LE MONDE EN 2024

Les principaux risques pour 2024 comprennent les conditions météorologiques extrêmes (66 %) dues à El Niño, la désinformation induite par l’IA, la polarisation, les préoccupations liées au coût de la vie et les cybermenaces. Malgré ces craintes, les perturbations de l’approvisionnement en énergie et en denrées alimentaires sont moins importantes sur la liste que les années précédentes.

Vers 2026

Le rapport met en évidence l’augmentation des risques socio-économiques (inflation, baisse du pouvoir d’achat) et politiques au cours des deux prochaines années. En ce qui concerne la politique, la désinformation est en tête de liste des préoccupations majeures, surtout après les élections, et la polarisation croissante de la société, qui met à mal la cohésion sociale. Les conflits interétatiques, en particulier les interventions internationales, sont de plus en plus préoccupants. Parmi les autres risques importants figurent les conditions météorologiques extrêmes, les cybermenaces, les migrations involontaires et la pollution.

La désinformation

Alors que près de trois milliards de personnes iront voter dans des pays clés au cours des deux prochaines années, la désinformation devrait remettre en cause la légitimité des élections dans le monde entier, au risque de provoquer des troubles politiques, des violences et une érosion de la démocratie. D’ailleurs, les progrès technologiques ont rendu les fausses informations plus difficiles à détecter. La post-vérité pourrait bien être le fléau du siècle.

Des sociétés divisées 

L’enquête sur la perception des risques mondiaux (GRPS) identifie la désinformation et la polarisation de la société comme des risques étroitement liés qui s’exacerbent l’un l’autre. Les sociétés polarisées sont plus susceptibles d’accepter des informations qui vont dans le sens de leurs opinions, ce qui renforce la méfiance à l’égard des gouvernements et des médias. Ces tendances érodent la cohésion sociale, alimentant la méfiance du public, la discrimination et la violence. L’influence des leaders – qu’il s’agisse de théoriciens du complot ou d’hommes politiques – s’accroît, leurs partisans leur faisant de plus en plus confiance en tant que sources de vérité, ce qui complique les efforts visant à maintenir la stabilité et l’unité sociales.

Définir la vérité 

Les gouvernements ont de plus en plus recours à la désinformation pour contrôler le discours public, en particulier dans les pays dont les systèmes politiques sont affaiblis. Cette tendance renforce l’autoritarisme numérique, où les gouvernements monopolisent l’information, suppriment la dissidence et limitent les libertés de la presse (dans une certaine mesure, la Chine en est un exemple). La diffusion de fausses informations entraîne la répression politique et l’érosion des droits de l’homme, créant ainsi un cercle vicieux.

La montée des conflits

La paix mondiale s’est considérablement dégradée, les conflits atteignant des niveaux inégalés depuis des décennies, en particulier en Ukraine et en Éthiopie. Les conflits armés interétatiques sont entrés dans le top 10 des risques, avec des points chauds comme l’Ukraine, Israël-Gaza et Taïwan qui constituent des menaces majeures pour la stabilité mondiale. Ces régions pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement, la sécurité et les systèmes financiers.

Le risque d’une déstabilisation régionale plus large, impliquant des puissances nucléaires, reste une préoccupation majeure. L’escalade des conflits, en particulier au Moyen-Orient et en Europe de l’Est, risque d’attirer les grandes puissances, avec des conséquences géopolitiques à long terme.

La contagion des conflits

Les tensions mondiales accrues augmentent la probabilité de nouvelles hostilités. La multipolarité et les guerres par procuration pourraient s’accélérer. Les difficultés économiques, le stress lié aux ressources et l’affaiblissement des États alimentant davantage les conflits. La propagation des griefs idéologiques, des troubles civils et des défis posés aux systèmes de gouvernance pourrait déclencher des violences au-delà des zones de conflit, affectant à la fois les pays développés et les pays en développement. Cela pourrait déstabiliser les identités nationales, les droits de l’homme et les lois internationales, entraînant une plus grande instabilité géopolitique.

La fracture Nord-Sud

Le mécontentement à l’égard de la domination politique et économique du Nord s’accroît dans le Sud en raison du changement climatique et des retombées des pandémies. Les griefs historiques et les luttes économiques actuelles pourraient alimenter le sentiment anti-occidental, créant potentiellement des vides de pouvoir dans des régions comme l’Afrique et le Moyen-Orient. Au fur et à mesure que l’influence occidentale s’affaiblit, d’autres puissances pourraient se disputer les ressources. Ce fossé grandissant pourrait entraver la coopération mondiale et saper les efforts de maintien de la paix.

L’incertitude économique 

La crainte d’une récession économique est largement répandue. Les projections économiques sont incertaines, notamment en ce qui concerne l’inflation, les taux d’intérêt et la croissance, ce qui accroît le risque d’erreurs d’appréciation de la part des gouvernements, des banques centrales et des entreprises. Les conflits commerciaux en cours et les tensions géoéconomiques entre les grandes puissances, comme les États-Unis, l’Union européenne et la Chine, exacerbent encore l’incertitude économique au cours des deux prochaines années.

Les pressions sur les prix dues à l’offre

En dépit des hausses de taux, les pressions inflationnistes persistent. Des facteurs liés à l’offre, tels qu’El Niño et les tensions géopolitiques, pourraient exacerber les hausses de prix. La croissance économique ralentit, en particulier dans l’UE et dans les secteurs clés, et les banques centrales pourraient hésiter à réduire leurs taux si l’inflation reste supérieure à l’objectif fixé.

L’incertitude au sein des grandes puissances mondiales

Les perspectives économiques de la Chine et des États-Unis sont incertaines. La croissance chinoise devrait ralentir en raison de l’affaiblissement du marché immobilier, mais les investissements dans l’industrie manufacturière et l’énergie pourraient stimuler la croissance. Aux États-Unis, les prévisions économiques varient, avec des baisses de taux potentielles, des déficits budgétaires élevés et un sentiment de consommation incertain qui compliquent davantage la situation. Les décisions politiques, notamment en ce qui concerne la dette et les élections présidentielles, pourraient avoir un impact significatif sur les marchés mondiaux. Les économies des deux pays joueront un rôle crucial dans la trajectoire de l’économie mondiale.

Le poids de la dette

Les défauts de paiement de la dette souveraine constituent un risque croissant, en particulier dans des pays comme l’Égypte, le Ghana et le Pakistan, tandis que les grandes économies émergentes restent plus résistantes grâce à des conditions budgétaires plus solides.

LE MONDE EN 2034

Pour les perspectives à l’horizon 2034, le rapport s’intéresse de très près aux risques liés au climat. En effet, la principale préoccupation est liée aux conditions météorologiques extrêmes, suivie par les changements critiques de la biodiversité, les pénuries de ressources naturelles et la désinformation.

Des perceptions divergentes de l’urgence de ces risques, en particulier entre les différents secteurs, pourraient empêcher de prendre des mesures en temps voulu.

Les forces structurelles 

La prochaine décennie sera marquée par quatre forces structurelles clés :

  • l’accélération technologique
  • les changements géostratégiques
  • le changement climatique
  • la “bifurcation démographique”. Cette notion renvoie à l’évolution de la taille, de la croissance et de la structure des populations dans le monde.

Ces forces interconnectées façonneront les risques et les opportunités du monde.

Un monde à 3°C

Des recherches récentes indiquent que des changements planétaires à long terme, potentiellement irréversibles et auto-perpétuants, pourraient être déclenchés dès que le réchauffement atteindra 1,5°C, probablement au début des années 2030. Beaucoup de pays n’ont d’ailleurs pas les moyens de s’adapter aux conditions extrêmes (Figure 2.8).

Une action tardive pourrait entraîner des effets en cascade, rendant plus difficile l’adaptation aux changements climatiques qui en résulteront.

Le rôle des technologies

À mesure que l’on s’approche des points de basculement climatiques, l’attention portée à la notion de « net zéro » s’élargira pour inclure des solutions de géo-ingénierie telles que le captage du carbone et la gestion du rayonnement solaire. Ces technologies pourraient atténuer les effets du climat, mais elles présentent également des risques, tels que des changements météorologiques involontaires ou des atteintes à l’environnement local. Cela soulève des questions complexes en matière de responsabilité. 

Par exemple, le stockage géologique du carbone risque de provoquer un « dégazage », ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour les communautés environnantes. 

L’intelligence artificielle aux commandes 

La croissance fulgurante de l’IA transformera considérablement les économies et les sociétés, offrant des avantages tels que des percées dans le domaine des soins de santé et du changement climatique, mais présentant également de sérieux risques. Ceux-ci comprennent le déplacement d’emplois, la désinformation, les préjugés, l’utilisation criminelle et l’intégration dans la guerre. 

En raison de l’absence de réglementation préventive, les institutions ont du mal à suivre le développement rapide de l’IA, ce qui peut mettre en péril les systèmes politiques et la stabilité mondiale.

Les gagnants et les perdants de l’IA

L’utilisation généralisée de l’IA créera des disparités entre les pays à hauts et à faibles revenus, en particulier dans des secteurs tels que les soins de santé, l’éducation et la finance. Les pays du Sud pourraient être confrontés à des difficultés pour réglementer les risques liés à l’IA et s’y adapter. L’accès à la technologie de l’IA deviendra une source clé d’influence pour les États, remodelant la dynamique du pouvoir mondial à mesure que les pays tireront parti de leurs avantages concurrentiels en matière de technologie ou de propriété intellectuelle.

L’escalade de l’IA

Les applications militaires de l’IA pourraient déstabiliser la sécurité mondiale, en particulier si elles sont intégrées à des systèmes d’armement autonomes et à des systèmes nucléaires. Les systèmes autonomes pilotés par l’IA dans la guerre cybernétique et cinétique augmentent le risque de conflit en raison d’une mauvaise interprétation des actions. La gouvernance internationale des armes autonomes reste faible, ce qui suscite des inquiétudes quant aux décisions létales contrôlées par l’IA. 

Une vague de crime 

La criminalité organisée se mondialise de plus en plus, constituant une menace croissante pour un plus grand nombre de pays et devenant une force déstabilisatrice importante. Malgré une faible gravité perçue, son impact sur la violence meurtrière reste élevé, avec une moyenne de 65 000 morts par an. 

Des marchés vulnérables

Les difficultés économiques, les tensions sur les ressources et les conflits stimuleront la demande de contrebande et de marchandises illégales, en particulier de drogues, d’armes.  Dans ce contexte, la criminalité pourrait devenir la la première source de revenus dans certaines régions, exacerbant ainsi les inégalités sociales et l’exploitation. Des facteurs tels que les sanctions, l’instabilité économique et les migrations augmentent la vulnérabilité à la criminalité et ont un impact sur divers secteurs, de la technologie à la pêche.

La cybercriminalité 

Les réseaux criminels exploitent désormais la cybercriminalité comme une source de revenus à faible coût, en utilisant des outils tels que l’IA pour des escroqueries et des cyberattaques ciblées avec précision, qui touchent souvent des régions et des populations moins sûres sur le plan numérique.  

L’augmentation de la criminalité en ligne menace la sécurité des personnes, la réputation des entreprises et le contrôle de l’État, en particulier dans les régions où la gouvernance est médiocre.

Conclusion

Pour faire face à ce paysage instable que le rapport dessine, des mesures souples et agiles sont nécessaires. Il s’agit notamment de mettre en œuvre des actions de préparation pour les risques inévitables et de travailler en collaboration pour prévenir ou atténuer les risques évitables.

Parmi les solutions envisagées :

  • Stratégies localisées : la majorité des personnes interrogées par le GRPS considèrent que les réglementations nationales et locales sont essentielles pour prendre des mesures concernant un certain nombre de risques économiques
  • Initiatives de rupture : la R&D peut renforcer la préparation aux risques environnementaux inévitables
  • Actions collectives : lorsque les actions individuelles sont orientées vers un objectif commun, leur cumul favorise un changement à l’échelle mondiale.
  • Coordination transfrontalière 

 

J’espère que cet article t’aura plu ! N’hésite pas à consulter toutes nos ressources en anglais ici.