immigration

L’immigration au Royaume-Uni est un sujet intemporel qui revient toujours dans l’actualité et très souvent à l’oral. En effet, avec 8,4 millions d’immigrés, c’est le 5ᵉ pays avec la plus grande population venue de l’étranger dans le monde. Dans cet article, on en traite les différents aspects.

Relation avec le Commonwealth

Depuis le Statut de Westminster en 1931, qui a permis la création du Commonwealth, le Royaume-Uni a une proximité particulière avec les pays étrangers. En s’imposant face aux 56 pays anciennement dans l’Empire britannique, le pays propage son influence à travers le monde, ce qui rend son territoire particulièrement attrayant.

Par la suite, en 1948, le Royaume-Uni devient encore plus intéressant avec l’adoption du British Nationality Act. En effet, ce texte invente la nationalité britannique et autorise les habitants des anciennes colonies à venir habiter au Royaume-Uni. L’idée était de garder une relation proche avec les colonies, tout en empêchant leur détachement complet. Toutefois, à cette époque, personne n’envisageait réellement les conséquences de cette législation, puisqu’elle a fini par attirer des dizaines de milliers de migrants au pays.

C’est notamment dans ce contexte qu’a eu lieu le Windrush scandal. En 1948, un premier groupe d’immigrés arrive à bord du bateau Windrush, la majorité venant des Caraïbes. Cependant, au lieu de se voir accorder la nationalité britannique, comme promis, il a été révélé en 2018 qu’une partie de cette « Windrush generation » n’avait en réalité jamais obtenu ses papiers, avait été emprisonnée ou privée de ses droits. En effet, beaucoup de ces personnes n’avaient jamais eu de justificatif d’identité auparavant. Elles sont ainsi parties pour le Royaume-Uni avant que les pays d’origine ne deviennent pleinement indépendants administrativement et n’ont donc pas cherché à obtenir un passeport. Sans preuve qu’elles venaient bien d’anciennes colonies britanniques, elles se sont retrouvées coincées.

Ainsi, en 2018, le gouvernement conservateur affirme que tous les individus concernés peuvent faire une réclamation pour obtenir ce qui leur est dû, 70 ans après les faits. Cependant, rien de concret n’a été fait pour guérir les blessures du passé.

Relation avec la France

De plus, le Royaume-Uni et la France sont séparés par la Manche, qui fait chaque année l’objet de nombreux débats. Cette mer est très dangereuse à la traversée pour les migrants, embarqués sur des constructions de fortune, dans l’espoir d’une vie meilleure. Les vents y sont extrêmement forts et changeants, et l’eau y est très froide, ce qui cause de nombreux cas d’hypothermie parmi les secourus. Le nombre de traversées est en hausse, mais l’année 2021 reste un épisode marquant qui a dégradé les relations entre les deux pays voisins.

En novembre 2021, 27 personnes meurent en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Suite à cela, Boris Johnson, Premier ministre à l’époque, publie une lettre sur X (ancien Twitter), adressée à Macron, au lieu d’attendre une lettre officielle pour entamer le dialogue. Dans ce message, il demande que la France récupère les migrants traversant la Manche, tant l’immigration illégale devient incontrôlable et aux conséquences néfastes. Cependant, le caractère officieux de la lettre pousse le président français à dénoncer un « manque de sérieux ». Macron affirme que le sujet est bien trop grave pour être discuté via des tweets. L’immigration au Royaume-Uni est donc un problème de masse qui détériore aussi ses relations avec ses voisins.

Relation avec le Rwanda

Enfin, un des enjeux d’actualité concerne le projet d’immigration entre le Royaume-Uni et le Rwanda, développé sous l’impulsion de Rishi Sunak. Afin de contrer l’immigration illégale via la Manche (et calmer les tensions avec la France), le Premier ministre souhaite empêcher toute venue de demandeurs d’asile non autorisés. Le plan prévoit que ceux-ci sont systématiquement envoyés au Rwanda, sans possibilité de retour au Royaume-Uni. Ainsi, le projet est approuvé en avril 2024, avec 220 millions de livres déjà envoyées au Rwanda en février de la même année. Il était prévu que les premiers migrants y soient déportés durant l’été 2024.

Cependant, cette idée conservatrice fait énormément de bruit, puisqu’elle va directement à l’encontre de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme sur l’interdiction de la torture et des traitements inhumains. L’ONU appelle alors directement le pays à reconsidérer son projet, le jugeant « dangereux pour les réfugiés ». De plus, bien que le Rwanda soit l’un des pays les plus stables du continent, son président, Paul Kagame, est accusé de restreindre la liberté d’expression et de régner dans un climat hostile. Le projet fait donc l’objet d’une forte opposition.

Suite à l’arrivée du nouveau gouvernement travailliste après les élections de juillet, le projet est abandonné. Cependant, le remboursement des fonds envoyés au Rwanda n’ayant pas fait l’objet d’un accord, le Royaume-Uni perd tout l’argent investi. Le pays rencontre donc d’énormes difficultés pour gérer son problème d’immigration clandestine.

Tensions internes

En août 2024, après le meurtre de trois filles à Southport, le 29 juillet, les manifestations les plus violentes connues par le pays depuis dix ans éclatent. Le crime est faussement attribué à un demandeur d’asile, ce qui pousse des groupes d’extrême droite à sortir dans les rues pour crier des slogans anti-immigrés et islamophobes. La désinformation diffusée sur les réseaux sociaux autour de l’identité du criminel (qui était en réalité Britannique) intensifie les tensions. Même au sein du pays, l’immigration est source de vives tensions.

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