inégalités

La Cour suprême des États-Unis a annulé le vendredi 24 juin dernier l’arrêt Roe v. Wade, ouvrant ainsi la voie à des États individuels pour interdire ou restreindre sévèrement l’accès à l’avortement des femmes enceintes. Par conséquent, plus de 20 États ont pris des mesures pour limiter l’accès à l’avortement, réservant des sanctions pénales aux prestataires de services d’avortement et à toute personne qui souhaite aider une femme enceinte à se faire avorter. 

Que révèle cette décision prise par la Cour suprême sur les inégalités de genre aux États-Unis et comment ces dernières ont-elles évolué pendant ces dernières années ?

Retour sur le mandat de Donald Trump, où les inégalités entre les femmes et les hommes se sont creusées

Au-delà des propos insultants tenus par Donald Trump contre les femmes dans ses discours, ce sont ses positions antiavortement qui ont inquiété les citoyennes et les citoyens des États-Unis. Ils ont protesté dès le 21 janvier 2017, partout aux États-Unis, contre l’élection du 45ᵉ Président. 

En effet, Donald Trump a nommé Amy Coney Barrett pour succéder à la progressiste Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême. Barret est farouchement opposée à l’avortement et appartient au groupe People of Praise, lequel prône que les maris doivent, seuls, diriger leur famille. 

En avril 2017, l’Administration Trump a pris pour cible le Planning familial, en privant de financements fédéraux cette organisation. Cette dernière a pour mission de militer en faveur de l’éducation sexuelle et de garantir aux femmes un accès aux soins de santé et à la santé reproductive. 

L’Administration Trump a également suspendu de nombreuses lois contre la discrimination au travail, le harcèlement et les abus sexuels sur le lieu de travail, votées sous Barack Obama.

  • D’abord, il a annulé une disposition de la loi Obamacare qui concernait 62 millions de femmes et qui obligeait les employeurs à prendre en charge les moyens de contraception dans la couverture santé des employés.
  • Ensuite, il s’est attaqué à l’égalité salariale, puisque dès l’été 2017, Donald Trump a supprimé l’obligation des entreprises à rendre publics les écarts de salaires selon le genre et l’origine, qui a été approuvée par l’Administration Obama/Biden.
  • En 2011, le Gouvernement fait voter des lois pour protéger les victimes de viol et d’agression sexuelle. Dès la fin de 2017, Donald Trump a durci les conditions d’ouverture d’enquête pour harcèlement sexuel, en réclamant des preuves plus exigeantes que celles prévues sous l’Administration Obama. 

Le plan Biden s’attaque aux inégalités de genre

Tout d’abord, la composition du gouvernement de Joe Biden laisse une place centrale à la femme. Joe Biden restera le premier Président de l’histoire américaine à choisir une femme comme vice-présidente, Kamala Harris, après avoir été Procureure puis Sénatrice de Californie.

Kamala Harris met au cœur de ses agissements politiques ses idées sur la sécurité publique, la justice pénale et les droits LGBT+.

Selon la vice-présidente Kamal Harris, 2,5 millions de femmes et 1,8 million d’hommes avaient perdu leur emploi un an après le début de la crise sanitaire. Ainsi, du fait de l’explosion du chômage des femmes, la réduction des inégalités de genre fait par ailleurs partie des priorités de Joe Biden.

Alors que les inégalités hommes-femmes sur le marché du travail font l’objet de nombreux débats, la pandémie du coronavirus a accentué ces défauts d’égalité. C’est pourquoi Joe Biden élargira les accès aux services de gardes des enfants, réduira les inégalités salariales entre les hommes et les femmes, et élargira les soins de santé. 

La crise exacerbe les inégalités entre les femmes et les hommes

Les femmes sont systématiquement plus touchées par les conséquences de la pandémie. Cette dernière a été un révélateur, mais également un accélérateur des inégalités entre les femmes et les hommes. Entre les violences intrafamiliales qui ont explosé (on parle aussi de burnout domestique pour les femmes) et leurs conditions de télétravail, qui ont été plus difficiles que pour les hommes, la situation des femmes a été des plus difficiles durant la pandémie.

Les femmes ont dû réduire leurs activités professionnelles aussi pour cause d’école à la maison. Et enfin, elles étaient majoritaires parmi les personnes précaires avant la crise, ont été très présentes sur le front de la crise, mais avec des métiers dévalorisés. En effet, dans le contexte dû à la crise sanitaire, la pauvreté devrait continuer de s’accroître encore dans la population féminine. Notamment dans les communautés déjà fragilisées, les femmes noires et hispaniques paient le prix le plus fort, avec des taux de chômage respectifs de 16,4 % et 20,2 %.

Les femmes dans la vie politique américaine

  • Huit ans après avoir occupé les mêmes fonctions, la démocrate Nancy Pelosi signe un retour en force. Elle est élue présidente de la Chambre des Représentants le 3 janvier 2021 à Washington et devient ainsi la femme la plus puissante d’Amérique. Lire plus : « Once upon a time… » Nancy Pelosi.
  • Quand on demande aux Américains qui est la femme qu’ils admirent le plus, le nom de Hillary Clinton est régulièrement cité. En 2016, elle devient la première femme candidate à la présidence après sa victoire à la primaire démocrate. D’abord sénatrice, puis secrétaire d’État et enfin candidate à la présidence, pour Hillary Clinton, les femmes sont à la fois plus brillantes et plus ouvertes aux idées nouvelles et au changement que les hommes. Elle entend combler l’écart de rémunération et appliquer un programme inspiré d’un programme australien, visant à faire pression sur le secteur privé pour qu’il embauche davantage de femmes. 

Tu l’auras bien compris, l’histoire anglo-saxonne ne manque pas de femmes inspirantes et influentes ! Lire plus : 12 femmes anglo-saxonnes à connaître.

Conclusion

Il est certain que la politique misogyne de Donald Trump a fait plusieurs dégâts et a rempli les tribunaux de juges ultraconservateurs qui ont, en fin de compte, réussi à renverser l’arrêt Roe v. Wade.

Cette décision a fait réagir de nombreuses personnalités politiques, comme le Président Joe Biden lui-même, qui a dénoncé une « erreur tragique » qui « met la santé et la vie de femmes en danger ». Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que la décision de la Cour suprême était un « grand pas en arrière » et a ajouté qu’il avait « toujours cru au droit des femmes de choisir ».

Mais la vague féministe demeure néanmoins impressionnante, puisqu’on n’a jamais vu autant de femmes se porter candidates à des élections. Aujourd’hui, on voit des femmes se transformer en activistes hyperefficaces qui se réapproprient la politique et appellent à la résistance !