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Voici l’analyse de l’épreuve de LV2 (LVB) anglais ELVi 2024, épreuve très importante du concours BCE 2024 ! En effet, elle compte pour beaucoup d’écoles, avec un coefficient plus ou moins élevé. Avec la réforme, l’épreuve a fait peur neuve. À voir comment les candidats s’en sont sortis !

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Tu peux retrouver le sujet juste ici et consulter les coefficients détaillés de cette épreuve et voir pour quelles écoles elle compte !

Analyse du sujet de LV2 (LVB) Anglais ELVi 2024

Compréhension : résumé analytique comparatif

La première question de ce sujet est la suivante : quelles sont les promesses et les dangers de l’intelligence artificielle pour l’industrie audiovisuelle ? Pour y répondre, tu devais explicitement te fonder sur les documents 1 et 2 du dossier et ne pas y ajouter ton opinion personnelle (on garde ça pour la question 2).

Commençons donc par présenter les documents 1 et 2 : le document 1 est un article du fameux Guardian qui est un journal de centre gauche. Le document 2 est aussi issu d’un journal britannique, nommément The Spectator, mais cette fois l’orientation politique du média est plutôt orientée à droite de l’échiquier politique. On s’attend donc à ce que les opinions divergent lors de la comparaison de ces deux documents.

Le document 1 explique que de nouvelles régulations concernant l’utilisation de l’IA dans l’audiovisuel résolvent la grève initiée par les scénaristes de la WGA. Ils ont convenu d’un accord avec les producteurs audiovisuels : les studios n’ont pas le droit de générer un scénario avec l’IA, ils doivent impérativement solliciter un scénariste qui écrit l’intégralité du texte (ils n’ont donc pas non plus le droit de donner une sorte de « texte à trous » générée par l’IA à un écrivain). Néanmoins, les scénaristes ont toujours le droit d’utiliser l’IA pour faire leurs recherches. En d’autres termes, l’IA est entre les mains des scénaristes et non entre les mains des studios. Cela annonce d’autres débats dans l’industrie audiovisuelle, notamment en ce qui concerne les acteurs qui, si rien n’est fait, pourraient être remplacés par leurs doubles générés par l’IA. Certains acteurs ont en effet déjà reçu des propositions de rémunération très faibles (équivalentes à une journée de travail) en échange de leur image… Une image que les studios pourraient réutiliser à vie. Donc, si on résume, l’article tend à défendre les droits des travailleurs de l’audiovisuel, notamment ceux qui ont un métier artistique tels que les scénaristes et les acteurs.

Le document 2 traite de cette même grève. L’article met bien en avant la peur des scénaristes et des acteurs de se retrouver sans emploi, mais cette fois, l’auteur nous explique qu’il n’y a pas grande différence entre employer un humain ou une machine pour écrire un script. On a donc le point de vue complètement opposé au document 1. Gareth Roberts parle de sa propre expérience en tant que relecteur de scripts, et explique qu’il y a dix ans, il a constaté un changement dans les scripts qui lui étaient proposés. Si avant, beaucoup de scripts étaient difficiles à lire, il y a eu une sorte d’homogénéisation de l’écriture et les scripts sont devenus plus faciles à lire, bien que moins originaux. Il pense que ce changement est dû au développement de réseaux en ligne, où les scénaristes partageraient tous les mêmes conseils : en d’autres termes, si on extrapole les mots de l’auteur, les scénaristes seraient devenus eux-mêmes des robots ou des machines qui appliquent systématiquement les règles d’écriture qu’ils trouvent sur internet. Ce genre de scripts, pour l’auteur, n’est pas très intéressant. Il utilise le mot anglais « lifeless », dénué de vie, pour les qualifier. Il explique que les scripts de ChatGPT sont tout autant dénués de vie. Donc, somme toute, pour lui, l’IA n’est pas une menace pour les scénaristes.

Donc pour répondre à la question posée par le sujet, dans les deux documents, l’IA est présentée comme une menace pour l’emploi, mais le document 2 est plus nuancé à ce sujet, et l’auteur nous dit que les avancées technologiques permettent de faire le tri entre les bons et les mauvais scénaristes, les écrits de ces derniers ressemblant fortement à ceux de ChatGPT. Donc, dans le document 2 qui est plus méritocrate, l’IA pourrait être une bonne chose en ce qu’elle pousserait les scénaristes à se dépasser, à produire du contenu original et de qualité.

Expression personnelle : essai argumenté

La deuxième question de ce sujet est une expression personnelle concernant l’IA et la créativité : la technologie peut-elle remplacer la créativité humaine ? Bien sûr, cette question convoque d’emblée certains exemples à l’esprit, comme celui de l’IA Midjourney qui a remporté un concours d’art dans le Colorado en 2022. Attention toutefois, il fallait bien garder le sujet en tête : Hollywood. Donc pour avoir le maximum de points sur cette question, il fallait bien rester spécifique au sujet. L’exemple de Midjourney peut donc servir d’accroche rapide mais ce n’est pas le cœur du sujet.

Et puis il faut faire attention à la formulation du sujet. En anglais, la question est to what extent could AI be a driver of creativity for Hollywood?. Cette formulation oriente d’emblée l’axe de réponse à emprunter. Il ne s’agit pas d’une question fermée du type « l’IA est-elle un danger pour Hollywood ? », c’est ici une question ouverte qui invite à penser les points positifs de l’IA. Donc si on répond à la question par « l’intelligence artificielle ne peut pas stimuler la créativité à Hollywood » on est un peu hors-sujet car on n’a pas pris en compte l’orientation de la question.

Pour réussir à répondre à cette question, il faut donc faire une sorte d’expérience de pensée et se dire « je pars du principe que l’IA peut stimuler la créativité, quels vont donc être mes arguments ? » Ce sont donc ceux qui auront fait l’effort de se mettre dans cette configuration mentale qui auront les meilleures notes. Cela ne veut toutefois pas dire qu’on ne peut pas nuancer ce point de vue, bien au contraire, plus la réponse est riche, plus elle apporte des points.

Le producteur Zack Arnold a déclaré que l’IA était une mine d’or pour la créativité à Hollywood : « I think that artificial intelligence, with proper regulation, is a tool that absolutely ignites and enhances human creativity ». Pour comprendre un tel point de vue, il faut d’abord définir ce qu’est la créativité : est-ce que c’est créer quelque chose de A à Z ou bien partir d’éléments existants, les modeler et les assembler de façon à créer quelque chose de nouveau ? Historiquement, l’artiste est un bricoleur si on veut réutiliser un concept de Lévi-Strauss : le réaliste bricole à partir de la nature, en l’imitant sur une toile tandis que l’artiste d’avant-garde assemble des pièces existantes au sein d’un collage. Et bien que ces artistes partent d’éléments existants, on s’accorde à dire qu’ils sont créatifs. Dans le cas de la question posée par le sujet, c’est pareil : un scénariste qui utilise l’IA comme inspiration n’en est pas pour le moins créatif. Donc, première chose à faire pour répondre à la question : bien définir ce que l’on entend par « créativité ». Ensuite, il peut aussi s’avérer intéressant de regarder les autres documents du dossier pour répondre à la question.

Le document 3, issu de Télérama, est plus focalisé sur les acteurs : l’IA permet de changer leur apparence physique, notamment grâce au deepfake, pour qu’ils correspondent plus au rôle qu’ils doivent jouer. Donc l’IA permet de créer des atmosphères totalement vraisemblables. C’est donc une technologie comparable avec des progrès passés tels que le cinéma 3D. Pour répondre à la question il peut être intéressant d’évoquer des technologies passées à titre de comparaison, car on n’a pas énormément d’exemples d’utilisation de l’IA telles que ChatGPT dans le cinéma, en revanche, on a plus d’exemples d’utilisation d’autres technologies à Hollywood.

Le document 4 est un cartoon du Telegraph où les producteurs regardent les grévistes et s’en moquent en disant que si la grève continue, il sera possible d’en faire un produit dérivé tant il s’agit d’une saga. Peut-être même le dessinateur fait-il référence à la grève de 2007 où les scénaristes de cinéma et de télévision ont fait grève pendant plusieurs mois pour obtenir une part plus importante des recettes provenant de la distribution numérique et de la diffusion en ligne de leurs œuvres. Cette grève a été déclenchée par l’émergence de nouvelles plateformes numériques de diffusion et de distribution. C’est comme s’il disait « les scénaristes font toujours grève lorsqu’une nouvelle technologie apparait ».

Avec tous ces éléments à l’esprit, il est donc possible de rédiger une réponse riche à la question d’expression écrite. Voici un plan de réponse possible :

  1. La créativité comme assemblage
  2. L’IA : une nouvelle technologie comme une autre?
  3. La nécessité de réguler l’IA dans l’industrie du cinéma

Traduction

Dernière étape : la traduction ! Voici le texte, segment par segment, traduit et commenté lorsque cela est nécessaire :

Avec l’avènement des plateformes, une course aux images spectaculaires a commencé. Un terrain d’expérimentation idéal pour les super-intelligences, capables de manipuler les visages et les corps comme jamais avant elles.

With the advent of platforms, a race for spectacular images has begun. An ideal testing ground for super-intelligences, capable of manipulating faces and bodies like never before.

  • Le temps à utiliser au début est le present perfect car on établit un bilan
  • Attention au verbe irrégulier begin-began-begun
  • Pas d’article devant faces et bodies car on ne parle pas de visages et de corps spécifiques

Chez Marz, on travaille sur des séries comme Stranger Things ou Wandavision, et on mise sur l’IA. « Nos recherches se concentrent sur le visage humain, explique Jonathan Bronfman. Mais notre approche ne vise pas à remplacer les acteurs. Il s’agit au contraire de leur permettre de livrer leurs meilleures performances. »

At Marz, employees work on series like Stranger Things and Wandavision, and we bet on AI. “Our research focuses on the human face,” Jonathan Bronfman explains. But our approach does not aim at replacing actors. On the contrary, it is about enabling them to deliver their best performances.”

Quand Paul Bettany interprète dans Wandavision, son personnage d’homme synthétique, ses véritables yeux, nez et bouche sont replacés sur un visage rouge et métallique, entièrement faux.

When Paul Bettany plays his synthetic male character in Wandavision, his real eyes, nose and mouth are replaced by an entirely fake / artificial, red, metallic face.

A quand la bascule vers la simulation totale ?

When will we see the switch to complete simulation? / When will complete simulation take center stage?

  • Attention à la syntaxe des questions: [pronom interrogatif + auxiliaire + sujet + verbe]

En quelques années, la technique du deepfake, qui consiste à poser le visage d’un acteur, recréé numériquement, sur le corps de la personne qu’on a vraiment filmée, a progressé furieusement.

In just a few years, the deepfake technique, involving grafting a digitally reconstructed face onto the body of a real person, has made staggering leaps forward.

Tu pourras retrouver toute l’actualité du concours BCE 2024 sur notre rubrique Inside Concours BCE 2024.