Je te propose aujourd’hui d’en apprendre un peu plus sur Keir Starmer, personnalité politique britannique, chef du Parti travailliste et de l’opposition actuelle depuis 2020. L’idée n’est pas de connaître sa vie par cœur, mais au moins ses principales fonctions, les éléments importants de l’actualité qui le concernent et les défis auxquels il fait face pour en parler en khôlle ou en essai.
Qui est Keir Starmer ?
Des débuts en dehors de la politique
Keir Starmer a d’abord fait parler de lui en dehors du monde politique. Avocat de formation, il a travaillé comme avocat en droit pénal et en droits de l’homme. Son rôle, en tant que directeur du Crown Prosecution Service (CPS) de 2008 à 2013, a été marqué par sa lutte contre la criminalité et son plaidoyer en faveur des droits de l’homme.
Diplômé en droit de l’université de Leeds et de l’université d’Oxford, il est barrister de l’Angleterre et pays de Galles. En 2013, il est nommé chevalier commandeur de l’ordre du Bain par la reine Elizabeth II pour services rendus à la loi et à la justice criminelle. Il est également conseiller de la reine (puis du roi) depuis 2002 et membre du Conseil privé depuis 2017.
L’émergence de Keir Starmer sur la scène politique
En 2015, Starmer décide de franchir le pas et de se lancer dans la politique en rejoignant le Parti travailliste. Élu député de Holborn et St Pancras en 2015, il se fait rapidement remarquer pour son éloquence et sa capacité à défendre les valeurs du parti.
Sa montée en puissance au sein du parti le conduit à briguer la direction.
L’accession à la tête du Parti travailliste
En avril 2020, Keir Starmer est élu à la tête du Parti travailliste, succédant ainsi à Jeremy Corbyn.
Son approche pragmatique et axée sur les politiques tranche avec le style de leadership de son prédécesseur. Il s’engage à moderniser le parti et à élargir son attractivité auprès de l’électorat.
Keir Starmer et son rôle dans le Parti travailliste
Zoom sur le Parti travailliste
Le Parti travailliste britannique, fondé en 1900, est l’un des principaux partis politiques du Royaume-Uni. Positionné à gauche de l’échiquier politique, il défend un programme progressiste axé sur l’égalité sociale, les droits des travailleurs et l’accès équitable aux services publics tels que la santé et l’éducation. Le parti prône également des politiques visant à réduire les inégalités économiques, à promouvoir la justice sociale et à lutter contre la pauvreté.
Parmi ses mesures emblématiques, on peut citer un salaire minimum plus élevé, des investissements accrus dans les infrastructures publiques, des réformes fiscales pour les entreprises et les hauts revenus, ainsi qu’une approche favorable à la régulation des marchés financiers.
Le Parti travailliste est également reconnu pour son engagement en faveur de la protection de l’environnement, en promouvant des politiques de lutte contre le changement climatique et en encourageant la transition vers les énergies renouvelables.
Ses priorités politiques
Il s’engage à gauche en réaction aux années Thatcher, notamment en fournissant une aide juridique gratuite aux manifestants arrêtés par la police après les émeutes contre la Poll tax. Il est également opposé au gouvernement de Tony Blair, lui reprochant en particulier la guerre en Irak. Puis il attaque en justice le gouvernement, celui-ci refusant d’accorder des prestations aux demandeurs d’asile.
En tant que chef de l’opposition, Starmer s’est concentré sur des questions clés telles que le système de santé britannique (NHS) et l’économie. Il a également tenté de trouver un équilibre entre les partisans du Brexit et les partisans du maintien dans l’Union européenne au sein du parti, bien que cette tâche se soit avérée complexe.
Favorable à l’intégration du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne, il a contraint l’exécutif à révéler des documents compromettants sur la stratégie britannique. Il échoue toutefois à amener le Parti travailliste à revendiquer l’organisation d’un second référendum sur la sortie de l’Union européenne, s’opposant sur ce point à Jeremy Corbyn.
Le Brexit devenu effectif en janvier 2020, il souhaite désormais conclure un accord commercial rapproché avec l’Union européenne et le maintien de protections sociales, économiques et environnementales que certains conservateurs aimeraient démanteler.
Les controverses et les défis
Le leadership de Keir Starmer n’a pas été exempt de controverses. Certains membres du parti l’ont critiqué pour son manque d’une vision claire et de fermeté dans ses positions.
De plus, sa gestion des tensions internes au parti a été mise en question. Notamment en ce qui concerne les divergences sur la question du Brexit.
Starmer s’excuse pour l’antisémitisme dans son parti
Dans une allocution télévisée diffusée juste après son élection, Keir Starmer a immédiatement promis de dépasser les nombreuses divisions qui rongent le parti.
Sur la ligne radicale ou plus libérale que doit adopter le Labour, mais aussi entre eurosceptiques et pro-Union européenne, sur la question du Brexit, ou encore sur la gestion de l’antisémitisme au sein du parti, que Jeremy Corbyn n’a pas su endiguer.
Sa première mission : faire face à la crise sanitaire
Mais la pandémie de Covid-19, qui profite à la popularité du gouvernement, représente un défi bien plus immédiat. Le gouvernement de Boris Johnson a décrété un confinement général de la population afin de tenter de freiner la propagation du virus, avec le soutien des travaillistes.
Les conservateurs ont également déployé des mesures de soutien économique et social sans précédent pour les travailleurs et les entreprises touchés de plein fouet, qui sont habituellement l’apanage du Labour, devenu peu audible.
Réunifier le Parti travailliste
Perçu comme habile mais peu charismatique, Keir Starmer s’est engagé à remettre sur pied le parti. Il veut le conduire à nouveau au pouvoir, après sa cinglante défaite aux législatives de décembre dernier face au Premier ministre conservateur Boris Johnson. Une défaite marquée notamment par la perte de bastions populaires traditionnellement acquis aux travaillistes.
Durant le Partygate, il demande la démission du Premier ministre Boris Johnson pour avoir participé à des fêtes durant les confinements de 2020 et 2021. Le Premier ministre l’accuse en retour d’être responsable de l’affaire Jimmy Savile, un présentateur de télévision accusé de pédophilie par des dizaines de personnes et mort sans avoir été poursuivi, en raison de sa position d’ancien procureur général.
En 2022, il refuse de soutenir les grèves au cours de « l’été du mécontentement », provoquées par la forte inflation touchant le pays. Il interdit également aux membres de son cabinet fantôme de s’afficher avec les grévistes. L’un d’eux, Sam Tarry, ministre fantôme des transports, est même limogé après être apparu aux côtés des cheminots grévistes.
Perte de popularité
Deux ans après son élection à la tête du parti et malgré l’impopularité du Parti conservateur au pouvoir depuis plus d’une décennie, il ne bénéficie pas d’une grande popularité. Et ce, bien que le Labour domine dans les sondages.
En septembre 2022, seuls 27 % des Britanniques estiment qu’il « s’en sort bien » en tant que chef de l’opposition, et 53 % jugent que son bilan est mauvais. Lors du décès de la reine Elizabeth II le 8 septembre 2022, il devient le dernier chef de l’opposition officielle de son règne et le premier du nouveau roi Charles III.