Le 9 août 2022, Serena Williams faisait la couverture du Vogue US avec sa fille, Alexis Olympia Ohanian Jr. La couverture était sublime. Cependant, ce qu’on retiendra n’est pas sa magnifique robe bleue, mais l‘annonce de la retraite de la championne de tennis.
Revenons sur le parcours d’exception de cette femme engagée.
Serena Williams : son portrait
Le 1er décembre 2021, Reinaldo Marcus Green propose sur grand écran La Méthode Williams. Pendant 2 h 25, il raconte l’histoire de Richard Williams, le père de Venus et Serena, mais aussi le premier entraîneur des deux championnes. Il n’a aucune expérience dans le sport. Pourtant, si on regarde le palmarès des deux femmes, on se rend compte que la méthode était la bonne.
Je te conseille de regarder le film, en ANGLAIS OBVIOUSLY. Cela te permettra de faire une petite pause dans tes révisions, mais aussi de découvrir un peu mieux l’histoire de la famille Williams.
Sa biographie
Serena est née dans le Michigan, à Saginaw, le 26 septembre 1981. Pourtant, c’est en Californie, dans le quartier de Compton à Los Angeles, que l’histoire des Williams a commencé. Si son père a décidé de s’installer dans ce quartier, où règnent les gangs de la ville et où les plus grands rappeurs sont nés, c’est parce qu’il est certain que cela permettra aux deux filles de devenir des « femmes fortes ».
Toute l’enfance de Serena tourne autour du tennis et tout est fait pour qu’elle réussisse. À 5 ans, elle s’entraîne déjà pendant 4 heures sur des terrains publics recouverts de ciment, où elle entend « des coups de feu ».
Des entraînements difficiles
Les entraînements n’étaient pas toujours faciles et on peut le comprendre. Son père était très exigeant et travaillait dur pour que ses filles travaillent encore plus dur afin de devenir de vraies championnes. C’est toujours assez impressionnant que les deux aient continué par la suite en circuit pro, car beaucoup auraient préféré arrêter tant les conditions étaient difficiles.
Pourtant, ce n’est absolument pas l’argent qui motive le père de Serena. Il s’est réellement concentré sur la formation pour que les deux femmes deviennent imbattables. Pourtant, il n’a jamais oublié le côté scolaire, comme le témoigne Rick Macci (directeur d’une académie de tennis où Serena a joué en 1991).
Serena est une femme forte, pleine de fougue, qui n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Pourtant, la sportive a traversé une période sombre en 2003 quand sa sœur aînée (d’une fratrie de cinq) décède à cause d’une balle perdue dans le quartier de Compton. Ce fut une période très intense pour Serena et en 2006, les émotions sont toujours aussi fortes. Pendant ces années, elle n’éprouvait plus l’envie de s’entraîner. Elle perd l’envie de jouer jusqu’en 2006, allant jusqu’à simuler une blessure pour disparaître du monde du tennis.
Elle revient pourtant quelque temps après, encore plus forte qu’avant. Et sûrement plus en phase avec elle-même.
Serena Williams : son parcours sportif
Avec près de 95 000 000 $ de gains en tournoi, quatre titres olympiques et 39 titres du Grand Chelem, c’est incontestablement une excellente sportive.
Elle a donc remporté 39 titres du Grand Chelem en simple et en double :
- 7 Open d’Australie (simple) ;
- 3 Roland-Garros (simple) ;
- 7 Wimbledon (simple) ;
- 6 US Open (simple) ;
- 4 Open d’Australie (double) ;
- 2 Roland-Garros (double) ;
- 7 Wimbledon (double) ;
- 3 US Open (double).
Sur tous les matchs disputés au cours de sa carrière, elle a remporté 73 titres et a perdu seulement 25 finales en simple, et 23 titres et 2 finales perdues en double.
Serena Williams : son parcours engagé
Serena n’est pas seulement une icône fashion et sportive (ses tenues sur les courts sont incroyables), c’est aussi une icône qui a su prendre position quand il le fallait.
Ses engagements préférés ? Les femmes et la lutte contre le racisme
- Les violences policières aux États-Unis avec le mouvement BLM dès 2013.
- 2014 : création de Serena Ventures, qui a pour but de « donner des opportunités aux entrepreneurs de nombreux secteurs qui associent leadership et diversité, empowerment et créativité ».
- 2016 : lettre ouverte dans Porter Magazine pour « appeler les femmes à faire tomber les barrières ».
- 2016 : (what a year!) Sorry de Beyoncé : Serena n’est « pas désolée et ne s’excusera pas ».
- 2017 : elle remet en place John Mc Enroe, tennisman américain, qui affirme que « si elle jouait sur le circuit masculin, elle serait aux alentours de la 700e place mondiale ». Sa réponse ? « Cher John, je t’adore et te respecte, mais s’il te plaît, s’il te plaît, laisse-moi tranquille avec tes déclarations qui ne sont pas étayées par des faits. Je n’ai jamais joué contre un joueur classé (du circuit masculin) et je n’en ai pas le temps. Respecte-moi et ma vie privée au moment où j’attends un enfant. Bonne journée. »
- 2017, inégalités salariales : dans une tribune dans Fortune, elle met en avant le fait qu’une femme noire gagne 17 % de moins qu’une femme blanche et 37 % de moins qu’un homme blanc. Elle appelle les femmes noires à récupérer les 37 centimes de différence.
- 2017 : naissance de sa fille et pourtant elle ne met pas fin à sa carrière sportive.
- 2018 : après un accouchement difficile et la sortie du film Black Panther, Serena arrive sur le terrain avec une combinaison intégrale « comme une princesse guerrière » qui lui permet une meilleure circulation. Le président de la FFT, Bernard Giudicelli, lui interdit de porter cette tenue une nouvelle fois.
Conclusion
Serena Williams est une femme forte sur tous les tableaux. Elle a su s’imposer dans un milieu gouverné par les hommes blancs. Elle a su se positionner comme une des meilleures tenniswomen de tous les temps, sans renier ses convictions personnelles.
Dire au revoir à Serena a certainement été difficile pour le monde du tennis, mais qui sait… Chanda Rubin, championne du double féminin de l’Open d’Australie de 1996, est persuadée que Serena fera un retour dans le tennis pro dès 2023… Affaire à suivre !