Pour apprendre une langue vivante étrangère, il faut la pratiquer. Un bon moyen de consolider ses acquis et de la travailler est de s’exercer. La traduction, notamment, est un excellent exercice et, plus particulièrement, le thème littéraire. Il te permet de réviser en même temps la grammaire, le vocabulaire, la conjugaison et la syntaxe. En effet, la traduction est très complète, mais c’est aussi ce qui la rend complexe. Tout est une question d’entraînement et de rigueur, ne baisse pas les bras !
Présentation
Retrouve-ci dessous une sélection de 10 phrases de thème sélectionnées par nos soins dans différentes œuvres littéraires pour que tu puisses t’exercer à la traduction. C’est un exercice qui est demandé par l’épreuve d’anglais tronc commun (version) et dans l’épreuve d’option anglais (version/thème) pour les trois ENS.
Attention, il s’agit de phrases considérées comme assez complexes à traduire. Ne te décourage pas si tu as des difficultés, tout est une question d’entraînement !
Les phrases de thème
1) J’étais comme arrivé au moment, à l’âge peut-être, où on sait bien ce qu’on perd à chaque heure qui passe. (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932)
It seemed to me that I had reached that point, perhaps that age in life, when you are fully aware of what is lost with every hour that goes by.
2) Oh, il ne faudrait pas s’y méprendre : ce travail monotone et mal payé, il n’y tenait pas outre mesure ; pour lui dont l’œil de jais avait vu toutes les mers du Sud, « un bureau qu’est-ce que vous voulez monsieur, ça sentait trop la paperasse ! ». (Marie-Thérèse Humbert, À l’autre bout de moi, 1979)
Oh, one should get this straight: he did not particularly wish to keep this monotonous and ill-paid job; for him whose jet eye had seen all the South Seas, ‘trust me, sir, an office had the stale smell of paperwork’.
3) Ils garaient leur voiture de sport devant la terrasse afin que les lycéennes puissent les admirer, et sautaient par-dessus la portière de leur Triumph décapotable en faisant tournoyer leur porte-clés comme ces cow-boys qui, dans les westerns descendent de cheval en jonglant avec leur revolver. (Annick Geille, La Voyageuse du soir, 1986)
They would park their sports car alongside the terrace so that the high school girls could admire them, and would jump over the door of their Triumph convertible spinning their key rings like those cow-boys in westerns who dismount twirling their colts.
4) Ils tenaient un très grand magasin à l’une des entrées de ce bourg de Sologne, devant l’église – un magasin universel, auquel s’approvisionnaient tous les châtelains-chasseurs de la région, isolés dans la contrée perdue, à trente kilomètres de toute gare. (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
They ran a huge shop at one of the entrances of this big village in Sologne, opposite the church – a shop where one ghoul find anything, where all the hunting squires of the area would get their supplies, isolated as they were in the remotest parts of the countryside, twenty miles away from any station.
5) La maison tout entière avait la couleur du sable du désert, celui qui se tasse au fond des oueds, craquelé et desséché par le vent, ou encore celui des grains mobiles des dunes : les images du sud algérien s’imposaient toujours sous le ciel vide et bleu, sous la lumière qui dévorait les ombres. (Yvonne Aubert, L’Été infini, 1988)
The whole house was the color of desert sand, of the kind that is packed down at the bottom of wadies, all cracked and blown dry by the wind, or even the kind formed by the moving dune sand; images of the Algerian south always forced themselves upon the mind under the empty expanse of blue sky and in the light that kept gaining ground over the shadow.
6) Elle aurait voulu être chez elle, contempler ses enfants, goûter cette tranquillité, et même, un peu décoiffée, avec un vieux chandail et son collant de gymnastique, savourer la douceur d’être laide, un peu, en paix. (Françoise Mallet-Joris, Le Jeu du souterrain, 1973)
She wished she were at home, gazing upon her children, enjoying her peace and quiet or even relishing the sweetness of looking unattractive, for a little while, in peace, with her hair in a mess, and an old jumper and her gym leotard on.
7) La lune, à son déclin, éclairait le plancher et les pâles fantômes de nos vêtements épars. (François Mauriac, Le Nœud de vipères, 1932)
The winning moon spilled light on the wooden floor and the wan ghosts of our scattered clothes.
8) Grâce à lui, on peut, dans Naples, partir d’où on voudra et aller où cela fera plaisir, à n’importe quel moment de la matinée ou de l’après-midi, sans avoir à toucher un seul rayon de soleil. (Jean Giono, La Chasse au bonheur, 1988)
With its help, one can start out from wherever one pleases in Naples and go wherever one so fancies, at any time in the morning or afternoon, without having to come into contact with a single ray of sunlight.
9) Il s’étonnait que cet amour, qui avait commencé il y avait quelques mois à peine, fût déjà arrivé au moment de sa fin. (Roger Grenier, Ciné-roman, 1972)
He wondered at the fact that this love, that had begun only a few months earlier, should come to an end already.
10) J’ai à peine le temps de te voler une expression que ton casque te dissimule. (Kéthévane Davrichewy, La Lucarne, 2005)
No sooner have I got a glimpse of your face than your helmet conceals it.
C’est la fin de cet entraînement, que nous t’invitons à compléter par ces deux autres exercices, disponibles ici et là !