L’année 2024 enregistre le plus grand nombre d’élections de l’histoire. En effet, selon le journal The Economist, plus de la moitié de la population mondiale a voté ou votera. Dans ce contexte, on peut donc se demander : Qu’attendent les citoyens et citoyennes d’un(e) bon(e) président(e) ?
D’un point de vue de politique intérieure
Dans une démocratie, il ne fait aucun doute que les citoyens et citoyennes attendent de leur leader le minimum, c’est-à-dire le respect de leurs droits et libertés fondamentaux. Mais cela n’est pas suffisant…
L’honnêteté
Le YouTubeur “Mr. Beat” (plus d’1 million de followers sur Youtube) s’est appuyé sur l’opinion de citoyens et de citoyennes, ainsi que d’historiens de la Maison Blanche, pour déterminer : “What makes a good president“. La première qualité d’un.e bon.e président.e est l’honnêteté.
Le leader doit dire la vérité au peuple, même lorsqu’elle n’est pas bonne à entendre. Cela garantira une confiance des citoyen(ne)s vis-à-vis de leur dirigeant(e). La figure de Donald Trump est un exemple actuel parlant.
En 2020, son comportement imprévisible, son discours anti-démocratique et ses menaces à l’encontre de ses adversaires ont contribué à sa défaite. Aujourd’hui, certains commentateurs estiment que ses mensonges répétés, ressassés comme une cassette usée, pourraient lui coûter la victoire. Au bout de la septième minute du grand débat présidentiel de 2024, animé par ABC News, Kamala Harris a soulevé ce point. “Je vais vous dire à tous que, dans ce débat, ce soir, vous allez entendre le même vieux refrain, un tas de mensonges, de griefs et d’injures”, s’exclama-t-elle.
Dans un article d’opinion publié par Lydia Polgree dans The New York Times, les calomnies de l’ex-président à l’égard des migrants ont été pointées du doigt. La journaliste s’insurge contre les propos de D. Trump qui explique qu’à Springfield, dans l’Ohio, les immigrants haïtiens “tuent et mangent des animaux de compagnie”. En 2015, il a tenu des propos similaires à l’égard des migrants mexicains, les décrivant comme des violeurs et des criminels.
Outre l’exemple de Donald Trump, celui de Boris Johnson est également intéressant. En effet, d’après un sondage publié par le journal britannique The Independent en janvier 2023, près de deux tiers des Anglais ne veulent plus revoir BoJo dans les habits de premier ministre.
Sa démission, annoncée le 7 juillet 2022, fait suite à une valse de démissions dans son propre gouvernement, lassé des scandales à répétition. Pour n’en citer que deux, le “Partygate” et la coûteuse rénovation du 11 Downing Street. De surcroît, c’est sa campagne du Brexit qui a été pointée du doigt par nombre de citoyens britanniques. Le slogan “Leave the EU, save the NHS” a été jugé trompeur. Près d’une semaine après le vote, plus de 4 millions de Britanniques avait signé une pétition en ligne, exigeant un second référendum.
L’inclusivité
Un bon leader doit être capable de tenir compte de l’ensemble des citoyens et citoyennes. L’inclusion de ces derniers s’applique au champ social, politique ou encore économique.
Pendant son mandat, Rishi Sunak a souvent été pointé du doigt comme “the oligarch Prime Minister“. Son soutien aux ultra-riches a été contesté à de nombreuses reprises. À titre d’illustration, en octobre 2022 Rishi Sunak a présenté sa candidature en promettant de reconstruire l’économie, à l’aide, notamment, d’allègements fiscaux aux multinationales.
À l’inverse, Joe Biden avait fait de l’aide aux classes moyennes délaissées l’un des points clés de sa campagne en 2020. Pour la campagne de 2024, Kamala Harris s’aligne sur cette promesse. Elle rappelle qu’elle aussi a grandi dans une famille de classe moyenne. Par ailleurs, lors du débat présidentiel du 11 septembre 2025, la vice-présidente a vilipendé l’intérêt exclusif de Trump aux super-riches.
Au-delà de l’aspect économique, le leader doit travailler à la cohésion du peuple. La polarisation politique et la radicalisation des débats est la fièvre des sociétés démocratiques. À ce sujet, Kamala Harris a déclaré le 11 septembre que “le peuple américain veut un(e) président(e) qui comprenne l’importance de réunir (…) plutôt que de séparer”. Répondra-t-elle à cette attente ?
L’ouverture au changement
Les citoyens et citoyenne attendent d’un bon leader une ouverture au changement et une sensibilité aux nouveaux enjeux. Une enquête menée par l’American Psychological Association révèle que les grands leaders sont plus ouverts à l’expérimentation, aux idées et aux valeurs.
En Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern a soutenu les politiques en faveur de l’égalité de genre. Par exemple, elle a mis en place des mesures pour combattre la violence domestique et a soutenu la parité salariale. Son leadership a projeté sur le devant de la scène l’enjeu d’égalité des genres. Pour preuve, en 2019 les élections locales ont enregistré un nombre record de femmes qui se sont présentées. Lors de ces élections, la Nouvelle-Zélande s’est classée au cinquième rang mondial pour la représentation des femmes au Parlement avec 48,3%. Le gouvernement de Jacinda Ardern a nommé un grand nombre de femmes, notamment des femmes autochtones, LBTI+ et issues de minorités raciales.
Sur la question environnementale, divers gouvernements anglo-saxons sont passés à l’action. Bien que les mesures en faveur du climat soient diverses, celles-ci restent insuffisantes. Au Canada, le gouvernement de Justin Trudeau a mis en place un système de tarification carbone. Depuis 2019, un prix est appliqué sur les émissions de carbone. Celui-ci vise à encourager les entreprises et les particuliers à réduire leur empreinte carbone. Cette taxe s’applique dans toutes les provinces canadiennes, avec des niveaux de taxation augmentant progressivement. Ce dernier point est sujet à de vives contestations. Aux États-Unis, l’Inflation Reduction Act mobilise 369 milliards de dollars sur dix ans, afin de soutenir l’industrie verte.
Du point de vue de l’image extérieure
Le leader représente la nation. Il est préférable que celui-ci ou celle-ci présente un certain charisme sur la scène internationale. Le ou la dirigeant.e doit être source de fierté. Il ou elle doit exalter l’excitation de son peuple.
Ce charisme peut passer par l’apparence. Aux États-Unis, ce débat a ressurgi sous la candidature de Joe Biden en 2024. À ce propos, une étude publiée par le New York Times en juillet 2024 expose que 74% des électeurs inscrits sondés (1 235 adultes) estiment que Joe Biden est trop vieux pour être président. La raison de cette critique : la maladie qui l’accompagne. Cette dernière lui a posé problème à de multiples conférences de presse, suscitant la gêne et l’embarras. À titre d’illustration, lors du sommet de l’OTAN de juillet 2024, Joe Biden a désigné le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, comme le “président Poutine”. Le Royaume-Uni a fait également face à une problématique similaire, notamment avec le roi Charles III, qui est atteint du cancer. Par ailleurs, certains Britanniques regrettent des figures politiques charismatiques, telles que l’ancien Premier Ministre Winston Churchill.
En outre, dans sa vidéo (‘What makes a good president’), Mr. Beat s’appuie sur ses études pour expliquer qu’un bon leader est avant tout un leader discipliné ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Que le leader sait gérer ses émotions. Qu’il ou elle ne laisse pas sa vie personnelle empiéter sur son rôle. Mais pas seulement. Un bon leader doit se montrer calme et serein. Lors du mandat de Donald Trump et face à son protectionnisme exacerbé par l'”America First”, Xi Jinping s’est imposé comme régulateur du libre échange et des institutions multilatérales.
Conclusion
Le rôle de président(e) est extrêmement laborieux. Il n’est ici pas question de le négliger. Néanmoins, dans le contexte actuel des élections américaines, notamment, la question du bon leader se pose. Il ou elle doit avoir des qualités politiques, mais également sociales…
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