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Welcome back ! On te propose ici un récapitulatif non exhaustif des grandes lignes de l’actualité de l’été 2024 dans le monde anglophone.

Royaume-Uni

Les urnes confirment les attentes

Après 14 années de domination du Parti Conservateur, c’est le centre-gauche de Keir Starmer qui a remporté une majorité absolue de 411 sièges sur 650 au Parlement. Les Libéraux-démocrates réalisent une percée importante (72 sièges contre 11 auparavant) alors que les Tories ont perdu 244 sièges pour n’en conserver que 121. Si le raz-de-marée était attendu, il frôle toutefois le record historique établi par Tony Blair en 1997 (418 sièges). Le parti Reform UK, dirigé par Farage, remporte 5 sièges.

Une perte de popularité du SNP en Écosse, des soutiens gallois et des promesses non tenues par les Conservateurs (immigration, Brexit, scandales durant la pandémie, Ukraine) expliquent cette victoire.

Il faut toutefois nuancer ce résultat. Si la majorité est incontestable, elle n’est qu’un rééquilibrage de l’équilibre perdu en 2019 et correspond donc à un retour à la normale avec des taux de participation habituels. Le système du « winner takes all » a largement profité aux Travaillistes qui n’ont eu besoin que de 20 000 voix par siège contre plus de 80 000 pour Reform UK.

Insécurité inquiétante

Alors que le Royaume-Uni plonge dans une phase de pauvreté historique et que la menace terroriste endogène nord-irlandaise reprend de plus belle, le risque d’alerte terroriste au Royaume-Uni est évalué à un niveau 3 sur 5 et atteint 4 sur 5 en Irlande du Nord. Keir Starmer s’est donc fixé l’objectif de réduire de moitié les attaques à la machette et au couteau en tentant d’interdire leur vente aux jeunes générations. Des attaques à l’épée, à la machette, au couteau, au sabre ont lieu environ toutes les 10 minutes au Royaume-Uni.

États-Unis

La situation de plus en plus trouble au Moyen-Orient

Le discours de Netanyahou au Congrès, marqué par de nombreuses absences parmi les rangs démocrates, traduit la fin d’un consensus bipartisan sur la question israélienne. Bernie Sanders a qualifié ouvertement le premier ministre israélien de « criminel de guerre ». Les États-Unis ont continué de faire des propositions de cessez-le-feu pendant tout l’été mais l’Iran a régulièrement manifesté une forte opposition. Les États-Unis ont cherché à tempérer l’envie d’Israël d’entrer en guerre contre le Liban et l’Oncle Sam a refusé d’accéder à la demande israélienne d’intervenir auprès de l’Afrique du Sud sur la question du génocide à Gaza.

Réseaux sociaux, médias et web

Dérives sur TikTok : une cour d’appel de Philadelphie a statué en aout 2024 que TikTok pourrait être tenu responsable de la mort tragique de Nylah Anderson, âgée de 10 ans. Si le Communications Decency Act de 1996 protège les plateformes du contenu pénalement répréhensible diffusé par les utilisateurs, les tribunaux ont reconnu la plainte de la mère contre la plateforme à laquelle elle reproche le défi viral du blackout challenge qui consiste à retenir sa respiration le plus longtemps possible.

Le ministère américain de la justice (DoJ) a découvert durant l’été 2024 l’existence d’une plateforme agissant sur TikTok et YouTube et diffusant de la désinformation et du contenu conspirationniste à propos de la campagne présidentielle. Appelée Tenet Media et vraisemblablement adossée au média russe Russia Today, la structure disposait d’un siège physique dans le Tennessee et avait reçu 10 millions de dollars de fonds russes.

Le perpétuel débat sur le port d’armes

Le 5 Septembre 2024, un enfant de seulement 14 ans a créé la sidération en abattant deux de ses camarades, deux de ses professeurs et en en blessant 9 autres camarades dans une école de Géorgie (Winder, près d’Atlanta). La justice a promis qu’il serait traité et jugé comme un adulte. Cette tuerie n’est pas sans importance politique dans un swing state : Kamala Harris en a profité pour rappeler que 43 000 personnes avaient été abattues par arme à feu en 2023 tandis que Trump a lui aussi condamné fermement les évènements en critiquant vivement le tireur. En 2022, une loi avait pourtant été adoptée dans cet Etat du sud-est pour abroger la réglementation exigeant que les adultes obtiennent un permis de port d’armes.

La course à la présidence

Violence politique

L’évènement le plus médiatisé de cet été a sans aucun doute été la tentative avortée d’assassinat de Donald Trump le 13 juillet 2024 en Pennsylvanie. Le suspect était un républicain inconnu des services de police et de renseignement. Condamnés par l’ensemble du spectre politique, les faits ont toutefois fait remonter Trump dans les sondages grâce à une instrumentalisation de l’événement au travers d’une narration de son héroïsme face à un danger de mort.

Justice

Après un bras de fer judiciaire amorcé en juin, Hunter Biden a fini par plaider coupable pour fraude fiscale, s’épargnant ainsi un énième procès. Même s’il déclare être un homme rangé ayant arrêté la consommation de drogues depuis 2019 et ayant rendu aux administrations fiscales 1,4 millions de dollars non-déclarés, il risque une peine allant de 17 à 25 ans d’emprisonnement.

Retrait de Biden

Peu après avoir été positif au COVID-19, Joe Biden a mis fin à une polémique longue de plusieurs mois sur sa capacité à rester en haut du ticket démocrate en annonçant son retrait le 21 juillet. Il a justifié sa décision 3 jours plus tard à la télévision en expliquant : « Rien ne doit nous empêcher de sauver notre démocratie, et cela inclut l’ambition personnelle ». La décision a été saluée par de nombreux soutiens du parti démocrate aux États-Unis mais aussi par Zelensky, Trudeau, Herzog, Maduro ou Starmer comme un moyen de réunifier la nation. De son côté, Trump a préféré ajouter : « Joe l’escroc n’était pas à apte à être candidat et il n’est certainement pas apte à exercer ses fonctions ».

Boeing

Les déconvenues n’ont pas pris de vacances chez Boeing et s’étendent même au domaine spatial. La FAA (Federal Aviation Administration) a imposé à Boeing une inspection immédiate de tous les sièges de ses appareils 787 Dreamliner, menaçant 64000 vols de retard. En raison de propulseurs défaillants, les deux astronautes de la capsule Starliner resteront dans l’ISS jusqu’en février 2025 en attendant qu’une capsule Dragon de SpaceX vienne les chercher. Pour remobiliser les troupes, une augmentation des salaires de l’ordre de 25% est prévue.

Canada

Le 26 aout 2024, le gouvernement canadien de Justin Trudeau annonçait une taxe de 100% sur les véhicules électriques chinois (36.3% en Europe en moyenne) au nom du développement du marché automobile local et de l’industrie manufacturière nord-américaine. En parallèle, l’offensive contre l’acier et l’aluminium chinois se poursuit avec des taxes à hauteur de 25% dans une optique de préservation des emplois.

Australie: scorching heat

Des records de chaleur ont été atteints en Australie, atteignant par endroits 50 °C au début de l’année 2024. La saison hivernale a également été excessivement chaude dans des parties du nord-ouest de l’Australie avec 16 degrés de plus que les normales de saison. Ces températures excessives ont persisté plusieurs jours aux alentours des latitudes de Sydney et Perth.

Le monde anglophone et les jeux

Figurant parmi les plus grands gagnants de médailles (USA en première position, Australie 4e, Grande-Bretagne 7e, Nouvelle-Zélande 11e, Canada 12e pour les JO), les anglosaxons n’ont pas manqué de faire parler d’eux pendant ces JOP. Malgré un départ poussif, la délégation des États-Unis a réussi à conserver sa place de plus grand vainqueur pour les Jeux Olympiques (126 médailles dont 40 en or) et font une prestation équivalente à celle de 2020 aux Jeux Paralympiques (105 médailles, 3e au tableau des médailles).

Le monde anglophone face aux pannes informatiques

Le 19 juillet, la bourse de Londres ouvrait en retard, celle de New York connaissait des perturbations des indices et de fait une baisse, le 911 se trouvait complètement débordé, les systèmes informatiques des aéroports anglosaxons vacillaient et les tourniquets de Disneyworld en Floride tombaient en panne. La cause ? Une mise à jour du logiciel de sécurité Falcon Driver par l’entreprise de cybersécurité et de sécurisation du cloud CrowdStrike, travaillant notamment pour le compte d’Azure (propriété du groupe Microsoft). Suite à cette panique, les entreprises responsables ont présenté des excuses publiques mais des entreprises américaines comme Delta Airlines ou les actionnaires texans de l’entreprise responsable de la panne ont décidé d’intenter un procès en exigeant des dommages et intérêts colossaux.

Soutien du monde anglophone à l’Ukraine

L’Ukraine a mobilisé 800 responsables politiques et religieux pour convaincre les Républicains de voter pour des aides supplémentaires. La nomination de J. D. Vance, très sceptique au sujet du soutien militaire et financier à l’Ukraine comme colistier de Donald Trump fait planer un risque de retrait progressif des États-Unis. De son côté, le Ministry of Defence britannique a renforcé ses promesses de missiles Lightweight et a offert une aide technique pour former les soldats ukrainiens à contrer les attaques de drone. Pendant cet été 2024, s’est poursuivi un bras de fer entre États-Unis et Union Européenne concernant les modalités des engagements du G7 pris en juin : les États-Unis veulent que les avoirs russes restent gelés jusqu’à ce que la Russie verse des réparations de guerre qui pourraient rembourser partiellement les aides militaires offertes par l’Oncle Sam, ce que de nombreux pays européens refusent.

Voilà, tu es maintenant au fait de ce qu’il s’est passé cet été ! Si tu veux lire les actualités de début septembre, c’est par ici !