Comme tu as sûrement dû le voir, Trump a été victime d’une tentative d’assassinat le 13 juillet 2024, durant un rally politique en Pennsylvanie. Cet événement marquant bouleverse la scène politique à seulement quatre mois des élections américaines, mais relance également les débats autour du gun control.

La scène du 13 juillet 2024

Que s’est-il passé ?

Le 3 juillet 2024, Trump annonce qu’il fera un rassemblement politique en Pennsylvanie dix jours plus tard. Son discours dans cet Etat est un choix stratégique, puisque la Pennsylvanie est un swing state, ou un Etat américain qui n’est pas orienté politiquement et dont les votes au collège électoral pourraient être emportés par les deux partis politiques avec une même probabilité. Il n’y avait donc pas d’animosité générale particulière à l’encontre de Trump lorsqu’il est arrivé le 13 juillet.

Toutefois, malgré la sécurité présente sur place le jour du rally (contrôle des objets, patrouilles de police, agents des services secrets), le 13 juillet, la menace viendra de dehors. En effet, seulement cinq minutes après le début de son discours, huit coups de feu sont tirés en direction de Trump. Celui-ci est alors immédiatement plaqué au sol par les agents des services secrets présents sur place. Une fois relevé, il s’adresse une dernière fois au public, le poing levé, en criant “Fight! Fight! Fight!” (qui a donné l’image iconique qui est en couverture de cet article), avant d’être escorté dans un van et amené à l’hôpital le plus proche.

Bien que le candidat s’en sorte avec une blessure à son oreille droite, une personne est morte et deux autres ont été gravement blessées.

Qui était Thomas Matthew Crooks, l’auteur des faits ?

A tout juste 21 ans, l’homme derrière cette tentative d’assassinat est apparu comme une surprise. En effet, Thomas Matthew Crooks vient d’une famille de classe moyenne, était très bon académiquement, et n’avait aucun antécédent judiciaire. Plus étonnant encore, celui-ci était inscrit sur les listes électorales républicaines pour les élections de 2024. Le FBI a également découvert qu’il avait un compte sur les réseaux sociaux où il postait des commentaires antisémites, xénophobes et très violents entre 2019 et 2020.

Avant les faits, le jeune homme a fait beaucoup de recherches pour préparer son acte, en se renseignant notamment sur la distance entre J.F Kennedy et son assassin.

Le 13 juillet, Thomas Matthew Crooks a ramené un fusil que son père lui avait donné, des munitions qu’il a pu acheter dans un magasin, et s‘est installé sur le toit d’un bâtiment aux alentours du rally de Trump. Il avait alors été repéré à plusieurs reprises par les forces de l’ordre, qui l’avaient notamment vu positionné sur le toit 20 minutes avant qu’il ne tire sur Trump et la foule. Ce n’est qu’après avoir tiré huit coups de feu qu’il a été tué par les équipes des services secrets.

Une multitude de réactions

La réaction de Biden

Le Président américain actuel a immédiatement condamné cet excès de violence, et a appelé à une union du peuple américain pour lutter contre ce genre de phénomènes. Il a également apporté son soutien à Trump et aux victimes de l’attaque, et a appelé à assurer une meilleure sécurité des candidats à l’élection américaine.

Quelques jours après les faits, Biden a souligné l’importance de bannir les armes comme celle utilisée pour la tentative d’assassinat de Trump : “So if you want to stand against violence in America then join me in getting these weapons of war off the streets of America.”.

La remontée de Trump

Trois jours après les faits, Trump a assisté à un meeting du Comité National Républicain avec un bandage qui recouvrait son oreille. En guise de soutien au candidat, de nombreuses personnalités présentes à l’évènement ont également porté des faux pansements sur leur oreille, ce qui a créé un certain engouement.

Durant ce même meeting, un des thèmes abordés s’appelait “Make America Safe Again”, un intitulé qui reprend le slogan du parti de Trump (MAGA). Celui-ci s’inscrit dans la lignée des problèmes de sécurité et de violence auxquels le pays et le candidat lui-même font face. Cependant, malgré la tentative d’assassinat du 13 juillet, les républicains n’ont mentionné aucune intention de bannir ou limiter l’usage d’armes à feu. Au contraire, certains ont même critiqué les propos de Biden, en affirmant que les démocrates utilisaient cet évènement comme un autre prétexte pour imposer leur idéologie.

Certains républicains insistent également que Biden a son rôle à jouer dans cette attaque contre Trump, comme Mike Collins (qui affirme que le président est celui qui l’a dirigée) ou JD Vance (qui dénonce une idéologie néfaste et violente poussée par les démocrates). Ceux-ci ne critiquent pas alors l’usage d’armes à feu, mais plutôt une violence inexpliquée venant du parti politique adverse. Il est indéniable que cette tentative d’assassinat n’a fait qu’empirer les conflits entre démocrates et républicains.

Enfin, il semblerait que Trump ait gagné en popularité suite à cette tentative d’assassinat. En effet, la valeur des actions du groupe Trump Media & Technology a augmenté de 31%, ce qui illustre notamment une certaine confiance du peuple américain en la victoire du candidat républicain. Cette montée en popularité a sûrement été une des raisons pour lesquelles Biden a annoncé ne pas se représenter pour les élections le 21 juillet 2024.

Des doutes et critiques

La tentative d’assassinat de Trump a fait l’objet de beaucoup de débats. En effet, des personnes ayant assisté au meeting affirment avoir vu Thomas Matthew Crooks et l’avoir signalé aux autorités bien avant le début du discours de Trump, sans que cela ne les ait fait réagir. Les forces de l’ordre font alors face à des critiques venant aussi bien des démocrates que des républicains sur le manque de sécurité lors de l’évènement.

Sur les réseaux sociaux, Trump était au coeur de toutes les conversations, ce qui a alimenté beaucoup de fake news. D’après Associated Press, cette tentative d’assassinat était d’autant plus source de tensions que les deux partis politiques s’en servaient pour s’accuser mutuellement : les républicains dénonçaient un coup monté par Biden, et les démocrates accusaient Trump d’avoir tout mis en scène.

Quelles leçons tirer de cette tentative d’assassinat ?

On remarque que plusieurs débats ancrés dans la société américaine sont exacerbés : l’éternelle fracture démocrates/républicains, les débats autour du gun control, la hausse de la violence même dans un contexte politique, les fake news et rumeurs… Ce genre de phénomène n’est malheureusement pas nouveau, puisque les tentatives d’assassinat sont nombreuses dans l’histoire américaine (Lincoln en 1865, Roosevelt en 1933, JFK en 1963, Reagan en 1981…). Les élections présidentielles américaines de 2024 se déroulent donc dans un contexte de violence avec lequel le pays est déjà familier, mais qui reste tout de même bouleversant.

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