Les résultats d’affectation sont tombés ce vendredi 12 juillet 2024, permettant à l’ensemble des admis prépa de tourner la page des concours BCE et ECRICOME 2024 et de préparer leur rentrée prochaine. Avant cela, ils s’offriront quelques semaines de vacances, d’une teneur certainement plus légère que celles des écoles qui ne remplissent pas leur promotion à l’issue de cette édition du SIGEM. Il manque des étudiants à l’appel au sein de 15 des 24 Grandes Écoles de management recrutant post-prépa. C’est le même contingent que l’an dernier si l’on considère les prépas EC et littéraires. Au total, 496 places sont non pourvues (contre 755 l’an dernier). Les pertes vont bien au-delà de quelques sièges vides observés : cela représente presque 19 millions de chiffre d’affaires en moins pour les business schools concernées.

Les candidats se sont manifestés plus nombreux cette année (+2% en moyenne). Pour autant, les écoles affectées par un recrutement 2023 en demi-teinte ont joué la prudence et fait reculer de 305 le nombre de places ouvertes aux concours BCE et ECRICOME 2024. Des prévisions qui se sont révélées juste puisque les 15 auxquelles il restait des places vacantes l’an dernier sont de nouveau présentes dans la liste des écoles qui ne remplissent pas leur PGE à l’issue du SIGEM 2024. Avec quelles conséquences pour leur chiffre d’affaires ? Réponses en trois tableaux.

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Presque 19 millions d’euros de pertes cumulées pour 15 écoles du SIGEM

Perte de CA par rapport aux places vacantes

Ensemble, les 24 écoles de management « SIGEM » ont ouvert 7 526 places à l’attention des préparationnaires des voies EC et L en 2024. 496 sont non pourvues au sein de 15 écoles. Entre les 4 affectés manquant à HEC et les 107 qui n’ont pas choisi BSB, la différence est de 4,2 millions d’euros… Il n’est pas rare que la première des business schools européenne (qui prévoit d’ouvrir plus de places en 2025) perde quelques admis au profit d’écoles qui sortent du scope traditionnel. Cette année, 2 lui ont préféré Saint-Cyr, 1 est parti(e) à l’ENS et 1 a choisi l’ESSEC. À 67 400 € les 3 années de PGE (hors modulations de frais), c’est une perte de presque 270 000 euros qu’encaisse HEC. Au total, ces 15 écoles perdent 18 940 150 euros de frais de scolarité. Une somme évidemment plus que conséquente, mais moins importante que la perte de 23 millions d’euros enregistrée l’an passée.

Pour quelques écoles auxquelles il manque une ou deux poignées d’affectés, la perte reste “limitée”, toutes choses égales par ailleurs ! GEM peut compter sur les frais de scolarité de ses 554 intégrés, idem pour MBS et ses 277 affectés. Pour d’autres écoles, qui ont opéré plus ou moins significativement et plus ou moins tôt, l’ouverture de leur portefeuille de programmes aux post-bac, ce sont les revenus issus des affectations Parcoursup, notamment, qui viendront compenser.

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8 écoles perdent plus cette année qu’en 2023

Afin de relativiser les pertes 2024, comparons-les aux performances réalisées à l’issue du SIGEM 2023. Le tableau suivant propose une comparaison, à frais de scolarité égaux (ceux de 2024), des revenus générés par les intégrés 2023 vs. les intégrés 2024. Il permet de constater qu’une partie des écoles qui subissent des pertes cette année font malgré tout mieux que l’an dernier.  C’est le cas de l’EM Strasbourg qui gagne 21 affectés, et “récupère” donc 678 300 euros de frais de scolarité. Le chiffre d’affaire associé aux affectés issus de classe préparatoire augmente aussi pour Excelia. En toute logique, c’est aussi le cas d’écoles qui intègrent tout simplement plus d’étudiants qu’en 2023 (Audencia, KEDGE, TBS Education…), qui apparaissent donc dans la première partie de ce tableau.

Six écoles réalisent exactement le même la même performance chiffrée en 2024 qu’en 2023 et réalisent donc, comme l’an dernier, le chiffre d’affaire maximal possible. Même si, comme l’an dernier, l’INSEEC GE ne remplit pas, elle se retrouve aux côtés d’emlyon business school, d’ESCP, de l’ESSEC, de NEOMA et de SKEMA dans ce cas de figure car elle intègre exactement le même nombre d’étudiant post-prépa cette année.

8 écoles enregistrent des pertes (plus importantes) cette année comparativement à 2023. Pour SCBS, qui perd un affecté, cela reste limité. Pour l’EDHEC, la baisse de 5 places ouvertes (-10 en EC, +5 en littéraire) nous conduit à estimer qu’elle perd 174 000 euros. Ce sont bel et bien ICN, mais surtout BSB, qui sont les plus touchées par le verdict de cette édition du SIGEM. Avec 41 affectés de moins que l’an dernier, ICN perd 1,7 million d’euros et BSB, qui perd 57 affectés par rapport à l’an dernier, voit s’envoler 2,4 millions d’euros entre les deux années.

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82% du revenu prépa absorbé par 10 écoles

Si l’ensemble des affectés NEOMA répondent bien “présent” à la rentrée prochaine (les désistements de dernière minute sont très rares, mais peuvent néanmoins se produire), l’école qui accueille la promotion la plus importante de préparationnaires de tout le tableau (11,2% du total des affectés) va engendrer près de 38,5 millions d’euros de recettes grâce aux frais de scolarité. Elle aspire 10,6% du revenu global du marché prépa. Comme tous ceux du tableau, notre calcul est fondé sur les tarifs affichés et ne prennent pas en compte les modulations ou autres exonérations comme NEOMA a pu en annoncer tout récemment.

emlyon business school, SKEMA et l’EDHEC vont aussi tirer chacune plus de 30 millions d’euros des étudiants qui vont constituer leur nouvelle promotion de PGE. Avec KEDGE et Audencia, les écoles précédemment cités font à elles six 50% du chiffre d’affaire post-prépa. Si l’on ajoute les cinq suivantes par ordre d’apparition dans le tableau, soit l’exact top 10 du SIGEM (mais dans le désordre), nous arrivons à 82% du revenu prépa absorbé. Dit autrement : les 10 premières grandes écoles de management post-prépa prennent 82% des parts de marché.