Cette année, t’avons longuement présenté et aidé à réviser la notion de violence pour l’épreuve de Culture Générale, ainsi que les sujets possibles au concours de 2024. Voici pour finir quelques conseils de films, classiques, célèbres ou moins connus sur la violence, ainsi que des idées de sujets, non exhaustives, pour chaque exemple : ils devraient ainsi te permettre de te détendre pour ces derniers jours d’épreuves, tout en alliant l’utile et l’agréable.

Ces films représentent tous la violence de manière singulière, originale, voire parfois novatrice, et te permettront donc de réviser pour le concours tout en passant un moment un tant soi peu agréable – à condition, pour certains d’entre eux, de ne pas être trop sensible. Les films particulièrement gore seront indiqués par une astérisque : tu comprends bien que la représentation cinématographique d’un tel thème peut être, parfois, difficilement regardable. Aussi avons-nous pris soin de ne pas évoquer uniquement des films qui s’amusent à repeindre la salle de sang, à filmer de multiples organes soigneusement reproduits à la perfection, ou à représenter le massacre d’individus divers et variés.

Nous souhaitons en effet proposer diverses catégories de films sur la violence : autrement dit, ce sont des films qui ne représentent ni les mêmes formes de violence, ni les mêmes manières de les dépeindre. A vous de choisir ensuite selon vos goûts, intérêts, sensibilités et envies les exemples que vous utiliserez dans vos dissertations.

La violence sans limites

S. KUBRICK, Orange mécanique (1971)*

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Un des plus grands classiques pour qui veut connaître le cinéma de la violence, Orange mécanique n’est cependant pas adapté aux sensibilités les plus accrues. Les scènes y sont sans aucune pitié ; et il faut s’attendre à de nombreuses agressions et meurtres explicites, violences sexuelles, et j’en passe.

Il ne faut donc pas avoir froid aux yeux ; mais s’il y a bien un film qui interroge les limites de la violence et surtout, de sa représentation, c’est celui-ci.

Sujets possibles : “Les limites de la violence” , “Violence et folie” , “L’exercice de la violence” .

Q. TARANTINO, Pulp Fiction (1994)*

The Grandeur of the 'Pulp Fiction' Dance Scene

De manière générale, absolument tous les films de Tarantino portent sur la violence : c’est là sa signature, et tu peux donc piocher à ta guise parmi sa longue filmographie. Le mythique Kill Bill est également une bonne référence, qui permet également de penser la violence cinématographique.

Sujets possibles : “L’esthétique de la violence” , “Caricaturer la violence” , “L’art de la violence” .

M. HANEKE, Funny Games (1997)*

Funny Games (2007) directed by Michael Haneke • Reviews, film + cast • Letterboxd

Les mots manquent pour décrire un des films voire le film le plus violent de cette liste : nous nous contenterons donc de t’en livrer le synopsis.

Deux hommes s’introduisent chez une famille qu’ils ne connaissent pas : rentrant d’une promenade, elle se retrouve nez à nez avec eux. Commence alors une descente aux enfers, consistant en 24h de “jeux curieux” (funny games) qu’ils leur imposent, et qui relèvent, tu l’auras compris, de la torture.

Sujets possibles : “Les formes de la violence” , “Jusqu’où peut-on représenter la violence ?” , “Violence et pulsions” .

P. CHAN-WOOK, Old Boy (2003)*

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Old Boy suit le parcours d’un homme à la recherche de celui qui l’a maintenu captif pendant quinze ans, et traite donc principalement de la vengeance, mais permet également d’interroger les thèmes de la folie, de la culpabilité et de la légitimité de la violence.

Sujets possibles : “Violence et vengeance” , “La violence légitime” , “L’usage de la violence” .

La violence de la guerre et des totalitarismes

Films sur la violence de la guerre

F. COPPOLA, Apocalypse Now (1979)*

Apocalypse Now Final Cut » : le cadeau de Francis Ford Coppola à ses fans - Road to Cinema

S’il faut toujours privilégier la référence à une oeuvre à la référence à l’adaptation cinématographique de cette oeuvre, Apocalypse Now reste tout de même très utile pour penser la violence, l’intérêt du film vis à vis de l’oeuvre de Conrad étant double.

  1. Il s’agit d’un contexte très différent : alors que Conrad situe son intrigue dans le Congo colonisé par les Belges à la fin du XIXe siècle, Coppola, lui, transpose l’aventure de Marlow au contexte de la guerre du Vietnam ;
  2. Ensuite et surtout, la représentation cinématographique de la violence n’a pas les mêmes enjeux qu’une représentation littéraire.

Sujets possibles : “L’esthétique de la violence” , “La représentation de la violence” , “Raconter la violence” .

S. KUBRICK, Full Metal Jacket (1987)*

Full Metal Jacket", film de guerre culte de Stanley Kubrick - rts.ch - Cinéma

S’il s’agit là d’un grand classique du film de guerre, Full Metal Jacket ne se contente cependant pas de représenter l’horreur des combats : la première partie du film fait en effet le récit des conditions psychologiques et émotionnelles auxquelles sont livrés les soldats, qui révèlent une violence idéologique tout à fait particulière.

Sujets possibles : “La violence de la guerre” , “Violence et idéologie” , “Diriger la violence” .

I. TAKAHATA, Le Tombeau des lucioles (1988)

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D’une très grande tristesse, Le Tombeau des Lucioles suit le parcours tragique de deux enfants japonais livrés à eux-mêmes durant la toute fin de la deuxième guerre mondiale. Il s’agit là d’un des rares films d’animation qui représente une violence aussi poussée, ce qui permet de penser les limites comme les avantages d’un tel format pour narrer la violence.

Sujets possibles : “L’esthétique de la violence” , “Violence et innocence” , “Comprend-on jamais la violence ?” .

G. DEL TORO, Le Labyrinthe de Pan (2006)

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Le Labyrinthe de Pan adopte le point de vue d’une enfant qui, durant la guerre d’Espagne, se réfugie dans un monde fantastique, ayant été élue princesse d’un univers mystérieux dont on se demande, durant tout le film, s’il est imaginaire ou non.

Sujets possibles : “Peut-on fuir la violence ?” , “Violence et imagination” , “Remédier à la violence” .

M. SATRAPI, Persepolis (2007)

Persepolis (Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud, 2007) - La Cinémathèque française

Adapté de la bande-dessinée du même nom et de la même autrice, Persepolis est un récit autobiographique dans lequel M. Satrapi narre son enfance à Téhéran durant la révolution islamique. Nous ne pouvons que te recommander chaudement ce récit tendre, drôle et dense qui permet de penser aussi bien la violence politique et historique que les enjeux de la représentation biographique, animée et cinématographique de la violence.

Sujets possibles : “La violence de l’histoire” , “Dire la violence” , “Qui peut faire le récit de la violence ?” .

R. MASSALHA, Girafada (2014)

Girafada : l'Intifada expliquée à mon fils

Girafada raconte l’histoire d’un garçon palestinien de 10 ans durant la seconde Intifada. Il s’occupe, avec son père vétérinaire, d’un couple de girafes : lors d’un raid de l’armée israëlienne, l’une d’entre elles meurt, et la seule solution pour sauver la seconde, qui se laisse dépérir, est de se rendre à Tel-Aviv pour trouver une nouvelle girafe mâle.

Ce film, qui raconte donc le conflit israëlo-palestinien par les yeux d’un enfant, permet donc de penser la notion d’espoir accolée à celle de la violence. Il s’inspire de l’expérience du réalisateur lui-même.

Sujets possibles : “Violence et espoir” , “La violence des conflits” , “Survivre à la violence” .

 S. MENDES, 1917 (2020)

Behind the scenes on the 'surreal nightmare' within '1917' - Los Angeles Times

Comment filmer la violence des tranchées, la perte d’un ami sur le terrain de la guerre, la course d’un homme accomplissant sa mission ? Comment s’approprier le contexte de la guerre pour créer des scènes magnifiques, en jouant avec la lumière, le thème de la croyance ou encore le long plan séquence qui constitue ce film ? Voici les quelques réponses qu’entend S. Mendes apporter avec 1917, un de nos coups de coeur, que nous analysons en détail ici.

Si c’est là l’un des plus beaux films de guerre que vous pourrez avoir le plaisir de visionner, c’est parce qu’il ne se contente pas de filmer des scènes de bataille, mais cherche constamment à travailler le matériau de son récit pour proposer des plans spectaculaires, la course au milieu des ruines étant magistrale. Voilà donc de quoi vous faire méditer sur la violence de la guerre, mais aussi sur le deuil, le sens du devoir, et la capacité qu’a le cinéma de faire de scènes objectivement atroces des scènes (au sens pictural) magnifiques.

Pensez ainsi, dans vos copies, à anayser la technique du plan-séquence (tout en gardant en tête qu’il s’agit d’un faux !), l’utilisation de la musique (voir la course au milieu des ruines), et celle de la lumière (voir le plan ci-dessus, ou encore celui où le personnage joué par G. McKay rencontre une mère de famille dans le village abandonné). Pensez enfin à évoquer la splendide course finale parmi les explosions !

Sujets possibles : “L’esthétique de la violence” (encore !), “Le théâtre de la violence” , “Devoir et violence” .

Films sur les modalités de domination idéologique et d’endoctrinement

C. CHAPLIN, Le Dictateur (1940)

Charlie Chaplin : Tout ce que vous ignorez encore sur « Le Dictateur » | Vanity Fair

Un classique, à visionner donc, mais à ne pas utiliser outre-mesure !

Précisons : gardez en tête que ce genre de film sera (plus ou moins) connu par énormément de candidats. Vous ne ferez donc pas particulièrement la différence en l’évoquant : vous la ferez en l’analysant finement.

Sujets possibles : “Violence et idéologie” , “La violence totalitaire” , “Diriger la violence” , “Caricaturer la violence” , “L’art de la violence” .

D. GANSEL, La Vague (2008)

La Vague (Die Welle - Dennis Gansel, 2008) - Le Monde de Djayesse

Même remarque que pour Le Dictateur : La Vague est un film très connu – quoique pour des raisons différentes. Si tu es germaniste, tu as en effet très probablement déjà regardé ce film au collège ou au lycée. Fais donc très attention à ne pas répéter des poncifs convenus de niveau 3eme, qui ne feront pas grand effet à un correcteur de concours qui aura par ailleurs sans doute déjà lu cet exemple dans les 20 copies précédentes.

Attention donc à la finesse de ton analyse : tu peux retrouver la nôtre dans cet article.

Sujets possibles : “Violence et endoctrinement” , “Raison et violence” , “Penser la violence” , “Violence et idéologie” .

Violences étatiques, sociales et sociétales

Par “violence sociale” , nous entendons ici la violence exercée sur un groupe spécifique et discriminé pour cette spécificité (ethnie, classe sociale, genre, etc.).

Films sur “le monopole de la violence légitime

KASSOVITZ, La Haine (1995)

Jusqu'ici tout va bien » Gilles FavierLa Haine (1995) • LE ZEF

Classique du cinéma français, ce très grand film porte, bien sûr, sur la violence policière, mais aussi sur l’amitié, la solidarité et la réalité de la vie en banlieue. Il interroge ainsi, notamment, la légitimité d’une volonté de violence envers l’Etat et ses services, et est donc plus que jamais d’actualité.

Sujets possibles : “La violence légitime” , “Violence sociale et violence de l’Etat” , “Que faire contre la violence ?” .

L. LY, Les Misérables (2019)

Les Misérables : un film politique, mais lequel ? — Atoubaa

Dénonçant les abus, les agressions et la violence des forces de l’ordre envers les populations de banlieue, Les Misérables permet de penser la question de la violence légitime, au sens de Weber.

Sujets possibles : “La violence légitime” , “La force de la violence“, “Violence sociale et violence de l’Etat” .

La violence sociale

F. MEIRELLES et K. LUND, La cité de Dieu (2002)

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G. VON SANT, Elephant (2003)

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Comme son nom ne l’indique pas, Elephant , paru 4 ans après le massacre de Columbine, traite de la forme très particulière de violence liée et impliquée par la législation autour du port d’armes aux Etats-Unis. Le film représente ainsi une tuerie dans un lycée américain. Retrouve ici notre article sur le sujet, qui te donnera des pistes pour comprendre et analyser Elephant.

Sujets possibles : “Dénoncer la violence” , “Cultiver la violence” , “La culture de la violence” .

B. JOON-HO, Parasite (2019)*

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Primé aux Oscars il y a 4 ans, le célèbre film de Bong Joon-Ho dépeint l’opposition entre la misère de la classe populaire coréenne et le luxe dans lequel vivent les plus aisés.

De cette profonde fracture – abordée avec beaucoup de finesse et sans jamais verser dans le misérabilisme – naîtra le point culminant de violence : mais nous ne pouvons t’en dire plus sans te spoiler ! Quoiqu’il en soit, Parasite présente de nombreuses pistes de réflexion sur les thèmes de la violence sociale, de la peur, de l’innoncence et de l’espoir.

Sujets possibles : “Composer avec la violence” , “Voir la violence” , “Violence et justice” , “Peut-on expliquer la violence ?” .

Films sur le harcèlement

M. LAURENT, Respire (2014)

Mélanie Laurent ne manque pas de souffle

Comment faire face au harcèlement d’une amie ? Comment en parler autour de soi ? Peut-on seulement le voir ? M. Laurent pose ici la question de la défense légitime face à la violence, mais aussi et surtout celle de l’emprise : comment voir la violence que l’on subit, alors qu’elle vient de quelqu’un que l’on admire, voire que l’on aime ?

Sujets possibles : “Voir la violence” , “La violence légitime” , “Répondre à la violence” .

Violence des relations, violence des sentiments

La violence du maître à l’élève

C. EASTWOOD, Million Dollar Baby (2004)

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Dans ce célèbre film, Clint Eastwood joue un entraîneur de boxe qui pousse son élève à bout. L’unilatéralité de leur relation n’est cependant pas évidente : Million Dollar Baby évoque en effet également la capacité, l’intérêt et les dangers de se faire violence à soi-même.

Sujets possibles : Se faire violence” , “Les limites de la violence” , “Pourquoi choisir la violence ?” .

D. CHAZELLE, Whiplash (2014)

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Elève au conservatoire, Andrew est harcelé par son professeur, l’ensemble du film retraçant sa tentative d’émancipation alors qu’il oscille entre l’envie de se dépasser musicalement, quitte à accepter d’être traité de la sorte, et celle de s’affirmer face à son bourreau.

Sujets possibles : “La violence nécessaire” ; “L’usage de la violence” ; “Peut-on se réapproprier la violence ?” .

La violence des sentiments

W. KAR-WAI, In The Mood for Love (2000)

In the Mood for Love (2000) - IMDb

Ce magnifique film dramatique narre, sans jamais la nommer, l’histoire d’amour platonique entre un homme et une femme mariés. D’une grande subtilité, il dépeint à la fois l’énigme du sentiment amoureux et l’interdiction de l’exprimer. Wong-Kar Wai relève le défi de représenter deux types de violence : celle du sentiment, et celle de l’incapacité d’exprimer ou de montrer son amour. Autrement dit, In the Mood for Love représente la violence d’une tension perpétuelle, qui ne saurait s’achever, aux deux sens du terme : cet amour ne peut être ni exprimé, ni tu, et là réside sa violence.

Demandez-vous donc : comment le cinéma, art de l’image et du mouvement, peut-il montrer une violence qui se cache (l’intensité du sentiment), et qui ne se montre donc pas à l’image ? Comment peut-on, par ailleurs, véhiculer la violence infligée par la nécessité d’être résilient ? Comment WKW utilise-t-il la lumière, la musique et le jeu d’acteur pour exprimer cette violence, qui n’est pas médiée par le dialogue, puisque le dialogue, pour les deux personnages mariés, est impossible ?

Sujets possibles : “La violence des sentiments” , “Violence et désir” , “Violence et amour” , “La violence des mots” , “La violence du silence” , “Pudeur et violence” .

C. SCIAMMA, Portrait de la jeune fille en feu (2019)

Critique : Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma - Critikat

Si ce très beau film pourrait aussi bien appartenir à la catégorie des films sur la discrimination, il il nous semble que la première forme de violence qu’il dépeint est celle du sentiment amoureux. La scène finale signifie ainsi le paroxysme d’une violence intérieure qui épuise l’âme de la personne amoureuse tout en la sublimant.

Comme tu le sais probablement, Portrait de la jeune fille en feu dépeint en effet une histoire d’amour entre deux femmes dans les années 1860 – une histoire d’amour impossible, donc. Elles devront donc elle-même peindre cette histoire comme elles le le peuvent. Le film donne lieu à des plans splendides, d’un cadrage, d’une photographie et d’une beauté phénoménales, interrogeant l’esthétisation d’une violence qui n’est jamais explicite, mais toujours présente, dans son intensité, dans les regards, les dialogues et la retenue paradoxale des deux personnages.

Sujets possibles : “Violence et tranquilité” , “Peindre la violence” , “Vivre la violence” , “Taire la violence” , “Dire la violence” , “La force de la violence” , “Violence et dignité” , “Subir la violence” , “La violence amoureuse” .

La violence des amitiés

M. McDONAGH, Les Banshees d’Inisherin (2022)

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N’oubliez pas, quand vous parlez de la violence, de parler de celle des amitiés : les amants, malheureusement, ne sont pas les seuls êtres qui s’aiment mais dont la relation peut être violente !

Nous avons en effet tous connus des ruptures amicales : or, celles-ci peuvent être aussi douloureuses, voire plus, qu’une séparation amoureuse. Et c’est de cette souffrance qu’entend parler Les Banshees d’Inisherin : que faire lorsque notre meilleur ami, que l’on connaît depuis des décennies, se met subitement à nous ignorer ? Faut-il le suivre partour, s’acharner, demander des explications, ou ne vaut-il pas mieux laisser tomber, accepter la situation, quitte à tirer une croix sur une amitié de longue date ? Bref, comment composer avec la violence d’une rupture amicale, et comment lui répondre – si tant est qu’il faille le faire ?

Ne vous laissez cependant pas distraire par la faiblesse de notre résumé, qui pourrait tuer l’envie de voir ce film – il est difficile de lui rendre justice sans vous en dire trop. Pourtant, Les Banshees est un film drôle, entraînant, et philosophique : il interroge la notion même d’amitié, puisqu’il se demande aussi bien ce qu’il faut faire face à un ami qui nous ignore, que ce qu’un tel acte de violence dit (ou non) de la valeur de cette amitié. Enfin, il s’agit aussi de savoir, comme souvent, si la violence est la meilleure réponse : nous te laissons voir le film pour découvrir la réponse singulière du réalisateur.

Sujets possibles : “Peut-on aimer avec violence ?” , “Répondre par la violence” , “Amour et violence” .

La violence intra-familiale

X. DOLAN, Mommy (2014)

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Mommy décrit la vie d’une mère et de son fils, un adolescent impulsif, et parfois violent, ainsi que les difficultés qui peuvent se loger dans les relations mère-fils. Le film traite ainsi de la violence psychologique, de la co-présence possible de l’amour et de la violence, mais aussi de ce l’on peut appeler violence ou non, et, enfin, du rapport entre la violence et la santé mentale.

Sujets possibles : “La violence privée” , “Qui fait preuve de violence ?” , “Amour et violence” .

N. BAUMBACH, Marriage Story (2019)

Critique : Marriage Story, de Noah Baumbach (Netflix) - Critikat

Récit de la séparation d’un couple et des impacts de celle-ci sur leur vie familiale, ce film, disponible sur Netflix, décrit de manière très réaliste la violence qui peut s’installer entre des personnes qui se sont aimées, mais qui doivent se séparer. Il laisse ainsi la place au paradoxe des relations dans lesquelles co-existent l’amour et la haine, sans jamais tomber pour autant dans le jugement moral : s’il est donc très triste, il permet néanmoins de penser avec réalisme le rapport entre intimité, violence, amour et haine, ainsi que les formes particulières que peut prendre la violence dans un contexte familial ou amoureux.

Sujets possibles : “La violence est-elle toujours totale ?” , “Amour et violence” , “Cacher la violence” .

MAIWENN, ADN (2020)

ADN : le film intime de Maïwenn | Le Télégramme

La violence présente dans les rapports familiaux peut-elle être résorbée par l’appartenance commune à une lignée qu’il s’agit de célébrer ? Voici la question que pose Maiwenn dans ce film qui traite des tensions au sein d’une même famille et des évènements qui malgré tout, la pousse à se réunir.

Sujets possibles : “La violence triomphe-t-elle toujours ?” , “Dépasser la violence” , “Accepter la violence” .

Violences psychologiques et psychiatriques

Violence psychologique dans les rapports inter et intrapersonnels

S. KUBRICK, Shining (1980)*

The Shining: 14 Behind The Scenes Facts About The Legendary Horror Film | Cinemablend

On ne présente plus ce célèbre film d’horreur : régulièrement rediffusé en salle, nous te conseillons de le visionner sous cette forme, en prenant garde cependant à la scène de la baignoire (qui explique l’astérisque). S’y trouvent les questions de la violence psychologique et de la domination, mais aussi celle de la représentation de la folie, le personnage principal sombrant petit à petit dans un état pathologique.

Sujets possibles : “Violence et folie” , “Peut-on justifier la violence ?” , “Fuir la violence” .

D. ARONOFSKY, Black Swan (2010)

Black Swan" de Darren Aronofsky: Natalie Portman dans le cimetière des rêves brisés - CHAOS

Ce film sur la folie traite du harcèlement, ainsi que de la violence faite à soi-même, N. Portman incarnant une jeune danseuse devant composer avec ses propres exigences aussi bien qu’avec celles de ceux qui l’entourent. Mais elle est largement dépassée par ces dernières : il faut donc ici analyser la dynamique de rivalité qui s’installe avec le personnage de M. Kunis, ainsi que la perversion subie par celui de V. Cassel. Enfin, l’utilisation de la musique, très particulière, permet une analyse originale de ce film, notamment pour la scène de fin : comment Aronofsky revisite-t-il le Lac des Cygnes pour traiter précisément le rapport entre la violence, la folie et l’ambition ?

Sujets possibles : “Le désir de violence” , “La violence et le drame” , “L’incarnation de la violence” .

Légitimer la violence ? Le problème de la folie et la responsabilité

J. DEMME, Le Silence des Agneaux (1991)*

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Comment une jeune détective réagit-elle à des entretiens privilégiés avec Hannibal Lecter, célèbre cannibale au sang froid ? Ce grand classique est truffé d’analyses sur la violence psychologique, sur la folie, et sur la représentation de la violence : il a pour particularité de penser la manière dont la plus terrible des violences peut s’incarner froidement et calmement, par le personnage d’Hannibal.

Sujets possibles : “La puissance de la violence” , “La violence tranquille” , “Ruse et violence“.

M. HARRON, American Psycho (2000)*

American Psycho: A Vital Satire of Fragile Masculinity | Den of Geek

Cette adaptation du roman de Brest Easton Ellis présente un Christian Bale impeccable dans le rôle d’un psycopathe déterminé à découper en morceau quiconque croise son chemin. A visionner absolument, pour peu que les têtes décapitées ne vous effraient pas : de quoi réfléchir sur le rapport entre folie et violence (qui n’est pas si évident dans le film), mais aussi sur le thème de la rédemption.

Sujets possibles : “Réaliser la violence” , “Les modalités de la violence” , “Caricaturer la violence” .

T. PHILIPPS, Joker (2019)

Joker (film 2019) - Wikipedia

Joker est le récit d’une chute vers la violence : reprenant certains classiques du genre mentionnés dans cet article, il propose néanmoins également des pistes de réflexion originales sur la représentation cinématographique du passage à la violence, que vous trouverez notamment dans les jeux avec la lumière dans la scène du métro, dans la scène du réfregirateur, ou encore dans la séquence finale. Et si le film vous plaît, sa suite, à paraître en octobre en France, s’annonce également intéressante.

Sujets possibles : “Solitude et violence” , “Souffre-t-on toujours de la violence ?” , “S’émanciper par la violence” .

L’institutionnalisation de la violence psychiatrique

N. FORMAN, Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975)

proprietario Kent Punto di riferimento vol au dessus dun nid de coucou Vista Lungomare Impegno

Les amateurs de films sur la folie doivent impérativement visionner ce classique, qui à l’instar de Shining, filme un Jack Nicholson flirtant avec la folie : il s’agit en effet, dans Vol au-dessus d’un nid de coucou, de l’histoire d’un hopital psychiatrique au sein duquel l’on se demande si la folie est vraiment présente, ou imposée aux patients.

Sujets possibles : “Folie et violence” , “La violence est-elle une passion ?” , “Le mensonge de la violence“.

M. SCORCESE, Shutter Island (2010)

The Paxton Configuration: The Cinematography of Shutter Island (2010)

Ce célèbre film de Scorcese ne vole pas sa réputation : un Leonardo Di Caprio parfait se retrouve sur une île pour retrouver un fou s’étant échappé de son hôpital, pour découvrir, finalement, que la folie se loge d’abord où l’on ne s’y attend pas. Un très beau film, esthétiquement et scénaristiquement, qui ravira vos soirées tout en vous laissant confus à la fin…

Sujets possibles : “Peut-on comprendre la violence ?” , “Voit-on toujours la violence ?” , “La violence qu’on s’inflige”. 

La violence qu’on s’inflige

D. FINCHER, Fight Club (1999)*

La Cinémathèque de Toulouse

Fight Club est une peinture de la violence dans tous ses états. Violences psychologique, amoureuses, sociétales (problème du consumérisme), viriliste, inter et intrapersonnelle : tout y est dans ce chef d’oeuvre de Fincher.

Ce grand film, parfois adoré, parfois haï, a donc le mérite de dépeindre non seulement la violence que l’on peut se faire vivre à soi-même, mais aussi de proposer d’innombrables pistes de réflexion sur les multiples formes que peut prendre la violence. A voir donc, pour tout synthétiser peut-être.

D. ARONOFSKY, Requiem for a Dream (2000)*

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Ce célèbre film dramatique propose 4 récits parallèles de personnages sombrant dans l’addiction. Très sombre, il te permettra de réfléchir aux moyens de filmer la violence qu’on s’inflige, de raconter par l’image la souffrance qu’elle apporte, et de susciter la peur, le choc et le dégoût des spectateurs face à des liens et des histoires de vies qui se délitent.

Sujets possibles : “Se faire violence” , “Choquer par la violence” , “La violence est-elle toujours fatale ?

L. VON TRIER, Melancholia (2011)

Melancholia, de Lars Von Trier : la planète ennemie en elle | LeMagduCine

Consulte notre article dédié à Melancholia, très beau film représentant la violence de la dépression et de la fatalité, ici.

P. DOCTER, Vice-Versa (2015)

Vice-versa (M6) : pourquoi il ne faut pas rater cette petite merveille signée Pixar

Il n’y a pas d’âge pour visionner Vice-Versa : si ce film d’animation relate certes la vie d’une pré-adolescente, sa peinture juste et touchante du jeu entre les émotions, qui nous anime tous, vous plaira assurément. Il narre ainsi de manière drôle, réaliste mais surtout très tendre la violence des émotions, des changements de vie, de l’indécision, et du passage du temps.

Sujets possibles : “Le temps de la violence” , “Décrire la violence” , “Y a-t-il des violences positives ?”

La violence du temps

Grandir et vieillir : la violence de l’âge

H. MIYAZAKI, Le Château dans le Ciel (1986), Mon voisin Totoro (1988) et Le Voyage de Chihiro (2001)

LE VOYAGE DE CHIHIRO - Le Tote Bag - Média d'information quotidienne

Nombreux sont les films de Miyazaki qui traitent du thème de la sortie de l’enfance, mais nous avons sélectionné ces trois-là pour leur propension particulière à montrer la violence d’un tel moment. Dans chacun des films, un enfant est confronté à la violence du temps qui le fait grandir, et traverser des épreuves marquantes. Pense à analyser les symboles nombreux des films de Miyazaki, qui offrent de multiples pistes de lecture, puisqu’il ne faut pas oublier qu’ils sont d’abord à destination des enfants. Pourquoi, nous adultes, pouvons-nous y voir d’autres choses ? n’est-ce pas parce que l’on reconnaît justement avec l’âge la violence qu’il apporte ?

Sujets possibles : Quand commence la violence ?” , “La violence aveugle” , “Fuir la violence” .

Y. LANTHIMOS, Pauvres créatures (2024)

The Fantastical Travels of Emma Stone in 'Poor Things' | Condé Nast Traveler

Adepte de films loufoques en tout genre, le dernier cru de Lanthimos saura vous ravir : il s’agit d’un conte d’initiation dans lequel Bella, une femme-enfant ramenée à la vie par un chirurgien dément, découvre le monde et sa violence. A voir absolument en salle pour la musique, la réalisation, les couleurs sublimes et le jeu superbe des acteurs et actrices, mais aussi pour réfléchir au rapport entre innocence, folie et violence.

Sujets possibles : “Voir la violence” , “Que penser face à la violence ?“, “Soigner la violence” , “Violence et idéal” .

“Si tout était à refaire” : la violence du regret et de la nostalgie

M. GONDRY, Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004)

Trailer du film Eternal Sunshine of the Spotless Mind - Eternal Sunshine of the Spotless Mind Bande-annonce VF - AlloCiné

Ce film est aussi triste que son histoire d’amour est réaliste : le coeur brisé par son ex-copine (Kate Winslet), le personnage principal, Jim Carrey, fait le choix d’effacer ses souvenirs pour moins souffrir. La question est alors de savoir si la violence de l’oubli vaut la peine face à l’entremêlement de la tristesse et de la joie qu’apporte toute relation. A visionner seulement si vous n’avez pas le coeur brisé – ou peut-être pourra-t-il vous consoler, lui qui défend, finalement, qu’il vaut peut-être mieux vivre avec la violence de la tristesse que d’oublier les joies d’une histoire d’amour passée.

Sujets possibles : “L’oubli de la violence” , “La violence des sentiments”, “Guérir de la violence”.

S. LEE, La 25è heure (2002)

25th hour – Les Fleurs Arctiques

Que pourrait-on, et surtout que devrait-on faire s’il ne nous restait que 24h à vivre en liberté ? Le personnage principal de ce sublime film de Spike Lee, joué par Edward Norton, est condamné à la prison pour vente de drogues : il s’agit alors pour lui de choisir ce qu’il fera de sa dernière journée de liberté.

Nous vous conseillons vivement ce film pour sa beauté, et pour les pans originaux de violence qui y sont dépeints : la violence du temps, bien sûr, mais aussi celle de la vie à New York après le 11 septembre ; celle des regrets, des sentiments amoureux et amicaux, et enfin, et cela explique le titre du film, la violence du destin.

C’est surtout pour cette dernière forme de violence que vous devez le visionner – juste pour sa fin : et bien sûr, nous ne vous en dirons pas plus.

Sujets possibles : “Choisir la violence” , “Vivre avec la violence” , “Violence et possibles”.