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Analyse du premier sujet :

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Le spectacle de la nature nous révèle t-il quelque chose de nous-mêmes ?

Exemples de spectacles de la nature : les étoiles dans le ciel, les paysages, un prédateur qui fond sur sa proie, une naissance, etc.

Définitions :

– spectacle : 1. tout ce qui attire le regard ; 2. production des hommes pour divertir les hommes

– révéler quelque chose de nous-mêmes : donner à voir, faire comprendre une dimension de l’individu ou de la nature humaine

Problématique : le spectacle de la nature a-t-il la capacité de faire comprendre à l’individu certaines dimensions de lui-même ou de la nature humaine ?

I/ Si le spectacle de la nature semble de prime abord vécu comme un divertissement…

A/ L’homme a une position initiale de spectateur dans la nature où il atterrit (références sur la nature comme habitat obligé)

B/ Le plaisir contemplatif de l’homme (références sur la beauté de la nature)

C/ Intégration de la nature à la société du spectacle (La société du spectacle, Guy Debord)

II/ …il peut se révéler riche d’enseignements sur l’être humain lui-même…

A/ Étendue de la culture (Discours sur l’inégalité, Rousseau)

B/ Violence des rapports naturels (Darwin)

C/ Petitesse et faiblesse de l’être humain (Les pensées, Pascal)

III/ …mais cette capacité de révélation dépend davantage du regard humain que de la dimension spectaculaire de la nature.

A/ Rechercher une fusion avec la nature pour en tirer les révélations (Walden, Thoreau)

B/ Parvenir à la révélation demande une certaine attitude à l’égard de la nature (Novum Organum, Bacon)

C/ La nature est aussi une construction de l’esprit humain, donc la révélation dépend de la conception de la nature sur laquelle s’appuie l’enquête (Critique de la raison pure, Kant)

Analyse du second sujet :

Les rêveurs sont-ils inutiles ?

Définitions :

– rêveur (mot péjoratif) : individu dont les désirs et l’ambition semblent éloignés, voire indépendants de la réalité

– inutile : qui ne sert à rien, qui ne remplit aucune fonction à l’échelle sociale (la politesse, le mythe, le rire ont eux une utilité pour la société)

  • Le pluriel (« les rêveurs ») implique que l’utilité interrogée concerne la société tout entière

Problématique : la société peut-elle se passer des rêveurs ?

I/ Si le rêveur est communément discrédité pour son inutilité, voire sa nocivité…

A/ le rêve devrait par définition être marginalisé (la lutte des principes de plaisir et de réalité chez Freud)

B/ la société est mue par le pragmatisme (la rationalisation du monde chez Weber)

C/ le rêveur est dangereux (les utopies politiques, ex : Les fanatiques de l’Apocalypse, Norman Cohn)

II/ …le rêve semble toutefois posséder des vertus dynamisantes pour la société…

A/ le rêve anime l’artiste (le mythe de l’inspiration divine de l’artiste, le rôle de l’inconscient dans la création artistique chez Freud : l’art comme sublimation d’une névrose)

B/ le rêve anime le visionnaire (l’entrepreneur dans la théorie économique, ou l’homme politique, par exemple Martin Luther King)

C/ le rêve anime le progrès (ex : la démocratie et la république ont été conceptualisées par les philosophes [des Lumières, notamment] avant d’être progressivement mises en place : Le contrat social, Rousseau, De l’esprit des lois, Montesquieu)

III/ …qui demandent qu’une place soit ménagée pour les rêveurs au sein de la dynamique sociale.

A/ limiter la célérité et la précipitation qui caractérisent les sociétés modernes (L’homme pressé, Paul Morand ; La dictature de l’urgence, Gilles Finchelstein)

B/ favoriser la contemplation (par exemple, pratique de la méditation dans les religions et les philosophies)

C/ favoriser la créativité (nécessité d’une société « ouverte » au sens de K. Popper, pour accueillir le rêve, le jauger et en faire bénéficier, si possible, la société tout entière, La société ouverte et ses ennemis)

Romain TREFFEL

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Romain Treffel enseigne la culture générale ainsi que l’économie. Il est auteur de deux manuels dans ces deux matières, à savoir 1000 idées économiques et 1000 idées de culture générale). Il a étudié la théorie et l’histoire économiques à l’ESCP Europe, la philosophie de l’économie à la Sorbonne et la politique économique à l’École Normale supérieure.