Le mois de mars a été marqué par plusieurs événements en Irlande. L’échec d’un référendum tant espéré par la classe politique irlandaise, la démission du Premier ministre, Leo Varadkar, le 20 mars dernier, en passant par la traditionnelle fête de la Saint-Patrick.
8 mars : échec du référendum sur la famille
Le 8 mars dernier, les Irlandais se sont rendus aux urnes dans le cadre d’un référendum visant à modifier la Constitution de 1937, notamment certaines parties faisant référence aux femmes et à la famille. La date n’a pas été choisie au hasard, car il s’agit de la Journée internationale des droits des femmes. Il est important de mentionner qu’en 1937, l’Église jouait un rôle important dans la vie privée des ménages et dans la vie publique de l’État. Il est donc selon le gouvernement essentiel de moderniser la Constitution.
Ce référendum proposait aux Irlandais de se positionner sur deux sujets en lien avec la famille. Premièrement, il s’agissait de redéfinir le terme de « famille », en allant plus loin que la définition actuellement énoncée dans la Constitution qui inclut le terme de « mariage » pour la définir. Il conviendrait d’élargir cette définition au-delà du mariage. Un autre objectif de ce référendum aurait été de retirer tout élément pouvant faire référence au rôle des femmes dans le foyer (comme le fait que les femmes devaient prendre soin du ménage). Le référendum prévoyait que la femme ne soit pas responsable à elle seule du ménage, mais que cette responsabilité incombe à toute personne le formant.
Les partis politiques étaient favorables à ce référendum et appelaient globalement à voter « oui » malgré certaines appréhensions à cause de mots imprécis, comme la mention « relation durable » pour remplacer le lien entre « famille » et « mariage ».
Cependant, le référendum a été rejeté par les électeurs à environ 70 %. Le gouvernement reconnaît par ailleurs avoir « échoué » sur cette réforme qu’il entendait mener. À noter que le taux d’abstention était globalement élevé (56 %).
17 mars : la Saint-Patrick
L’Irlande célèbre chaque année la Saint-Patrick (le patron de l’Irlande) le 17 mars, aussi fête nationale pour l’occasion. La Saint-Patrick est une fête religieuse chrétienne faisant référence au Saint-Patron de l’Irlande, considéré comme le fondateur du christianisme irlandais au Ve siècle.
La Saint-Patrick ferait donc référence à un certain Maewyn Succat qui aurait été kidnappé puis vendu en tant qu’esclave à l’âge de 16 ans. Puis, six ans après, en tant que berger. Il serait devenu religieux. Un jour, il aurait pris la fuite vers la Bretagne insulaire, aujourd’hui devenue la Grande-Bretagne, pour devenir évêque. Cependant, le pape Celestin Ier ordonna son retour en Irlande afin d’évangéliser l’île. C’est-à-dire convertir la population irlandaise au christianisme. La Saint-Patrick commémorerait sa mort qui aurait eu lieu un 17 mars.
Cette fête mondialement connue est célébrée chaque année en Irlande depuis le XVIIe siècle. Mais elle n’est officiellement devenue fériée qu’en 1903. Depuis la fin des années 1990, l’Irlande profite de cette fête pour assister à des concerts, spectacles et autres animations, et ce, pendant cinq jours. Durant cette période, il est de tradition de se vêtir de vert, de porter un chapeau vert et un trèfle. Le trèfle qui a par ailleurs été utilisé par Maewyn Succat pour évangéliser la population.
Cette fête n’est pas célébrée qu’en Irlande, mais aussi notamment aux États-Unis où une première célébration s’est tenue à Boston en 1737, ou encore au Canada depuis 1824. La première grande parade ne s’est tenue qu’en 1931 en Irlande. Depuis, cette célébration s’est répandue dans de nombreuses autres villes. Si la Saint-Patrick est aujourd’hui depuis deux siècles très célébrée en Amérique du Nord notamment, c’est en raison de la famine qui a eu lieu au XIXe siècle, causant une émigration irlandaise importante vers les États-Unis et le Canada.
20 mars : démission du Premier ministre et de son gouvernement
Le 20 mars 2024, Leo Varadkar, jusqu’alors Premier ministre, a remis sa démission et celle de son gouvernement. Il évoque notamment des raisons « personnelles et politiques » affirmant ne plus être la meilleure personne possible pour cette responsabilité.
Les prochaines élections générales en Irlande étaient pourtant prévues en mars 2025. Les électeurs pourraient néanmoins être convoqués plus tôt que prévu. Leo Varadkar évoque la nécessité pour lui de « tourner la page ». Sa démission prendra officiellement effet dès qu’un successeur sera en mesure de prendre la suite.