introduction

L’introduction en culture générale est la partie la plus importante de la dissertation. Souvent, les correcteurs se fient à leur première impression et peuvent, rien qu’en lisant l’introduction, déterminer la fourchette de notes dans laquelle ta copie va se situer. Pour l’anecdote, certains correcteurs de Sciences Po ne passent pas plus de trois minutes sur une dissertation !

Le brouillon

Les meilleures copies en culture générale semblent unanimes : il faut rédiger entièrement son introduction au brouillon et la perfectionner le plus possible, car si tu oublies une étape essentielle sur ta copie, il sera trop tard pour recommencer.

L’accroche

Une référence littéraire sera toujours mieux valorisée à condition d’être pertinente avec ton sujet. Souligne le titre de l’œuvre et commence ce premier paragraphe de 3-4 lignes avec un alinéa.

Les références philosophiques et artistiques sont acceptées, celles d’actualité également, mais sont souvent maladroites. Donc, à choisir, privilégie un livre de type roman. Si tu connais une citation dudit livre, c’est encore mieux. Attention cependant à ne jamais faire une généralité de type : « de tout temps… », « il était une fois… ».

Les définitions

Après un alinéa, il est important de connaître sur le bout des ongles la définition du thème de l’année et de réciter tous les aspects uniquement en lien avec le sujet. En revanche, il s’agit de bien définir tous les sens possibles des autres termes importants du sujet. Ensuite, pense à définir le sujet dans sa totalité.

Par exemple, pour le sujet « L’épreuve du monde » (HEC / Em Lyon 2023), on définit le terme monde (l’ensemble des choses qui existent), puis le terme épreuve (essai par lequel on éprouve de la résistance), on fait remarquer que l’épreuve est au singulier, donc il n’y a qu’une seule épreuve, le monde est une épreuve en lui-même. Puis, lorsque l’on définit la phrase entière, on peut écrire : « L’épreuve du monde, c’est donc… »

Le paradoxe

Mets encore une fois un alinéa pour montrer au correcteur que tu sais segmenter les étapes de ton introduction. C’est la partie la plus difficile, tu dois questionner le sujet, montrer que tu as compris l’essence de cette simple phrase, sa nature paradoxale par rapport aux définitions citées précédemment. Tu dois mettre en lumière les problèmes visibles ou cachés que peut comporter le sujet.

Quelques exemples

Pour le sujet « Le monde est-il assez grand ? » (Audencia 2023), le monde est défini par l’ensemble des choses qui existent, et le sujet te questionne sur le fait de savoir s’il est assez grand. Et bien évidemment que oui, puisqu’il s’agit là de la totalité la plus totale, donc pourquoi poser cette question ? C’est là que tu dois interroger le sujet en disant qu’il existe aussi des mondes humains qui peuvent nous oppresser.

Pour le sujet « Y a-t-il une violence rationnelle ? » (Ecricome 2024), la violence est avant tout l’usage excessif de la force, la démesure, alors que le rationnel, c’est le ratio, le juste milieu, l’équilibre. Ici, ton a priori va être négatif. Car non, à première vue, il n’y a pas de violence rationnelle. Tu dois montrer au correcteur que tu comprends que le sujet semble très évident au premier abord, mais qu’un problème peut se poser dans cette définition de la violence, car des gens que l’on qualifie de « psychopathes » existent et font de la violence une affaire de rationalité et non d’émotivité.

Pour le sujet « Être hors du monde » (Ecricome 2023), là encore le sujet est curieux, car le monde est l’ensemble des choses qui existent, être hors du monde semble donc tout bonnement impossible à première vue. Cette question ne doit pas se poser, cependant comme le « monde » à plusieurs natures, là encore, il est pertinent d’évoquer de quel monde exactement parle-t-on et qu’il existe plusieurs mondes au sein du monde.

La problématique

Après un alinéa, voire un saut de ligne, il faut trouver sa problématique. Soit elle est donnée par le sujet, donc on peut la réécrire telle qu’elle, ou la modifier légèrement si l’on est très à l’aise avec la philosophie (au risque pour les moins expérimentés de faire un hors sujet), soit le sujet est sous la forme d’une phrase que l’on doit tourner en problématique, généralement en reprenant l’intitulé du sujet et en le tournant sous forme de question avec « doit-on », « peut-on », « comment », « pourquoi »… le tout mêlé avec un des problèmes relevés dans le paradoxe.

En revanche, attention à ne pas tomber dans les excès avec des problématiques toutes faites. Par exemple, sur le sujet « Sois sage, Ô ma violence » (HEC/Em Lyon 2024), il fallait être créatif et ne pas problématiser par « la violence peut-elle être sage ? », « doit-on dompter sa violence ? », car on perd alors le sens du sujet. Le « Ô » personnalise la violence et nous interroge en réalité nous-mêmes. Il fallait être créatif et il pouvait être judicieux de faire plusieurs mini-problématiques et non pas une seule.

Le plan

Enfin, l’étape finale de l’introduction est le plan. On peut soit l’annoncer avec une longue phrase, qui permettra une fluidité dans la compréhension, soit par plusieurs phrases.

Pour le sujet « Le monde est-il assez grand ? », on peut y répondre comme cela : « Penser la grandeur et l’étendue du monde (1), c’est mener le monde à sa petitesse morale (2) et donc passer à côté de sa vraie grandeur, qui est sa grandeur spirituelle (3) ». (Cette copie a obtenu 18/20.)

Ou comme cela : « A priori, le monde semble assez grand pour l’ensemble des êtres qui le constitue (I). Cependant, il peut s’avérer que l’on se sente à l’étroit au sein du monde dans lequel nous perdurons (II). C’est pour cela qu’il incombe, particulièrement à l’homme, d’agrandir son monde (III) ». (Cette copie a obtenu 16/20.)

Étape la plus importante : la nuance

Note la présence ci-dessus de verbes comme semble ou paraître qui permettent de ne pas se contredire pendant le plan. Si l’auteur avait utilisé le verbe être dans le plan, ou même dans sa dissertation en général, il se serait contredit dans la foulée, ce qui constitue une faute. Si l’on dit que le monde EST grand, puis dans la deuxième partie qu’il N’EST pas si grand que cela au final, cela n’a aucun sens. On dira plutôt que le monde peut s’AVÉRER grand, mais qu’il SEMBLE finalement plus petit qu’on ne le pense.

Cela me permet de rebondir sur le fait que le plan, ce n’est jamais « oui, non, donc », comme au lycée, c’est avant tout : « oui, mais, dépassement ». Le dépassement est la partie la plus technique à trouver, il peut même être sous forme de question, donc n’hésite pas à passer beaucoup de temps dessus. Il peut s’agir d’une solution à la deuxième partie, d’une conciliation entre tes parties, de réinterpréter le sujet sous un angle complètement nouveau, voire moderne, d’ouvrir le sujet plus loin ou, au contraire, de le refermer sur un point précis mais crucial. C’est du cas par cas.

Conclusion

Si tu respectes ces différentes étapes, que ton intro fait plus d’une page, que ton orthographe est irréprochable et que tes références sont appropriées lors de tes parties, il n’y a aucune raison que tu n’aies pas une très bonne note.