démondialisation

Cet article a pour objectif d’examiner les impacts économiques de la démondialisation à travers une analyse des causes structurelles et des conséquences qui en découlent, à court et à long terme, pour les économies et les échanges mondiaux. Nous aborderons également les répercussions potentielles de cette évolution sur les relations économiques internationales et les modèles de production mondiaux.

Introduction

Trente ans après sa création, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se trouve en état de « mort cérébrale », comme l’indique un récent article publié par The Conversation. Ce constat, à la fois percutant et symbolique, reflète une remise en question fondamentale du modèle de mondialisation qui a dominé l’économie mondiale depuis les années 1980-90, avec une phase d’hypermondialisation. Après cette période, une phase de « moudialisation » s’est installée. Ce terme désignant un processus de mondialisation plus lent et plus hésitant, apparu notamment après la crise financière de 2007-2008. 

La mondialisation, qui a permis l’intensification des échanges commerciaux à l’échelle mondiale, est aujourd’hui confrontée à des forces contraires qui semblent redessiner les contours du commerce international. Cette tendance, souvent qualifiée de démondialisation, désigne un recul progressif de l’intégration économique mondiale, avec un retour au protectionnisme et à une relocalisation de certaines productions industrielles.

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Les facteurs conjoncturels conduisant à la démondialisation

Tensions géopolitiques et guerres commerciales

Au cours des dernières années, les tensions géopolitiques ont joué un rôle majeur dans la remise en question du processus de mondialisation. Un des exemples les plus marquants est la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, initiée en 2018 par l’administration Trump.

Ce conflit a été déclenché par une série de mesures protectionnistes américaines visant à réduire le déficit commercial avec la Chine et à contrer ce que les États-Unis considéraient comme des pratiques commerciales déloyales. Les droits de douane américains sur environ 360 milliards de dollars d’importations chinoises ont entraîné des représailles de la part de la Chine, notamment par des taxes sur des produits américains, tels que le soja, l’automobile et le vin.

Cette guerre commerciale a non seulement fragmenté les chaînes d’approvisionnement globales, mais elle a aussi renforcé le protectionnisme, avec une réorientation des échanges commerciaux vers des partenaires alternatifs et une diversification des sources d’approvisionnement. 

Pandémie de Covid-19

La pandémie de Covid-19 a révélé les fragilités des chaînes d’approvisionnement mondiales, finissant par le même coup d’ancrer la volonté des États de se replier sur eux-mêmes. En effet, les restrictions liées aux confinements ont provoqué des perturbations massives dans la production et le transport de biens essentiels, comme les équipements médicaux (masques et Doliprane, par exemple) et électroniques (microprocesseurs notamment).

Ces perturbations ont incité les États et les entreprises à relocaliser certaines productions pour garantir la sécurité des approvisionnements et réduire leur dépendance vis-à-vis de partenaires étrangers. La crise a renforcé l’idée que la mondialisation, dans sa forme actuelle, présente des vulnérabilités critiques du fait de l’interdépendance des chaînes de valeur mondiales, qu’il faut pallier par des stratégies plus localisées et résilientes.

La guerre en Ukraine comme catalyseur de la fragmentation géoéconomique

Le conflit en Ukraine a exacerbé les problèmes déjà présents sur le marché mondial de l’énergie, en particulier en Europe, qui dépendait fortement des approvisionnements en gaz russe. Les sanctions imposées à la Russie ont entraîné une hausse spectaculaire des prix de l’énergie, créant des perturbations dans de nombreux secteurs industriels, notamment ceux à forte intensité énergétique, comme la production d’acier, de verre et de produits chimiques.

Face à cette crise, les pays européens ont réagi en cherchant à diversifier leurs sources d’énergie et à accélérer la transition vers des énergies renouvelables. Cette redirection des approvisionnements énergétiques a renforcé l’idée de démondialisation, avec un recentrage sur des énergies plus locales et régionales pour réduire la dépendance vis-à-vis de partenaires étrangers.

Les problèmes structurels de la mondialisation menant à sa fin

Des intérêts divergents empêchant le commerce

Les désaccords évoqués en première partie sont loin d’être nouveaux et tirent leurs origines dans la structure même de la mondialisation. En effet, l’un des grands paradoxes de la mondialisation est que, malgré l’intensification des échanges économiques et des interdépendances, les nations peinent à s’accorder sur des règles communes.

Cet échec est particulièrement visible dans le Cycle de Doha, lancé en 2001 dans le cadre de l’OMC. Ce cycle de négociations, qui visait à libéraliser davantage les échanges commerciaux tout en intégrant des préoccupations de développement, n’a jamais abouti à un accord final. Plusieurs années de discussions se sont heurtées à des divergences profondes entre les pays, notamment entre les nations développées et les pays en développement, concernant la réduction des subventions agricoles et l’accès aux marchés.

Le dumping, dans ses différentes formes, est un autre facteur qui complexifie grandement la coopération internationale. À ce titre, le dumping environnemental en est un exemple frappant. Il s’agit d’une pratique où des pays adoptent des normes environnementales plus laxistes pour attirer des entreprises, ou stimuler leur économie au détriment des engagements globaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Cette situation reflète le problème du passager clandestin, théorisé par Mancur Olson. Certains pays bénéficient des efforts de réduction des émissions d’autres nations, tout en ne prenant pas eux-mêmes de mesures suffisantes. Cela s’est révélé de manière flagrante lors des différentes COP (Conférences des parties sur le climat), où les désaccords sur la répartition des efforts ont souvent entravé l’avancée vers des accords contraignants.

Ces exemples montrent bien que la capacité des États à se mettre d’accord sur des normes internationales est limitée. Les COP, le Cycle de Doha et d’autres négociations commerciales ou environnementales montrent que les intérêts nationaux continuent de primer sur les préoccupations globales. En l’absence d’un cadre réellement contraignant, les pays continuent de défendre leurs propres priorités, au risque de freiner la mise en place de régulations globales nécessaires pour répondre aux défis du XXIe siècle, qu’ils soient économiques, sociaux ou environnementaux. Ce qui a pour conséquence de freiner l’extension des chaînes de valeur mondiales.

La mondialisation et ses grands perdants

Bien que la mondialisation ait permis une croissance économique spectaculaire et l’émergence de nouvelles puissances économiques, elle a aussi creusé les inégalités au sein des pays, en laissant de nombreux individus sur le bord de la route.

Dans leur ouvrage Morts de désespoir : l’avenir du capitalisme, les économistes Anne Case et Angus Deaton soulignent comment les populations ouvrières, particulièrement aux États-Unis, ont été durement affectées par la mondialisation. Ils décrivent un phénomène de « morts de désespoir » parmi les classes ouvrières, notamment dû à la désindustrialisation, à l’effritement des filets de sécurité sociale et à la baisse des opportunités économiques. Ces effets sont particulièrement prononcés dans les régions où l’emploi manufacturier a été délocalisé vers des pays à bas coûts, privant ainsi des millions de travailleurs d’emplois stables et bien rémunérés.

L’ouvrage de Case et Deaton met en lumière les failles d’un système économique qui, tout en favorisant une croissance globale, a créé de graves disparités sociales au sein même des pays industrialisés. La montée des inégalités économiques a engendré un ressentiment grandissant à l’égard de la mondialisation, conduisant à un rejet de plus en plus marqué du libre-échange et à une résurgence de mouvements protectionnistes.

La courbe de l’éléphant de Milanović

L’économiste Branko Milanović, dans ses travaux sur les inégalités mondiales, illustre cette réalité avec ce qu’il appelle « la courbe de l’éléphant ». Ce graphique montre comment les revenus de différentes classes mondiales ont évolué pendant la période de forte mondialisation (1988-2008).

Si les classes moyennes des pays émergents (notamment en Asie) ont bénéficié de manière significative de la mondialisation, ce n’est pas le cas des classes moyennes inférieures des pays développés, dont les revenus ont stagné ou même régressé. Leurs industries locales, frappées par la concurrence internationale, ont décliné sous l’effet des délocalisations et des innovations technologiques.

Les impacts économiques de la démondialisation à court et à long terme

À court terme : une perte d’efficience liée à la fin de la spécialisation

La mondialisation a permis aux pays de se spécialiser dans les secteurs où ils disposent des meilleures dotations factorielles, rendant l’économie globale plus productive. Selon la théorie d’Heckscher-OhlinSamuelson (HOS), les pays maximisent leurs avantages comparatifs en se concentrant sur la production de biens nécessitant les facteurs de production dont ils sont les mieux dotés.

Ainsi, un pays riche en capital, comme les États-Unis, se spécialise dans les technologies de pointe, tandis qu’un pays doté d’un facteur travail abondant et peu coûteux, comme la Chine, se concentre sur des secteurs intensifs en main-d’œuvre, tels que la fast-fashion (même si la Chine est également le fer de lance sur le plan des IT). Cette spécialisation permet des gains d’efficience avec une meilleure allocation des ressources et une baisse des coûts de production.

Avec la démondialisation, cette spécialisation est remise en cause, car les économies cherchent à relocaliser leurs industries stratégiques pour réduire leur dépendance vis-à-vis de l’étranger. En conséquence, les coûts de production augmentent, car les entreprises doivent faire face à des conditions de production moins avantageuses localement, telles qu’un coût du travail plus élevé ou un accès limité à certains matériaux/compétences.

Hausse des coûts de production et inflation

Lionel Fontagné, dans son article « La feuille de paie et le caddie », souligne que la démondialisation contribue à une hausse des coûts de production qui se répercute directement sur les prix à la consommation. En relocalisant certaines industries, les pays renoncent aux économies d’échelle offertes par les chaînes d’approvisionnement mondialisées. Les coûts de main-d’œuvre plus élevés dans les pays développés, ainsi que la nécessité d’adapter les infrastructures locales à de nouvelles industries, entraînent une hausse des prix des biens manufacturés.

Cette augmentation des coûts de production alimente l’inflation, en particulier pour les produits de consommation courante. L’inflation qui en résulte affecte d’autant plus les ménages que leurs salaires ne suivent pas toujours cette augmentation des prix. Fontagné met en avant cette tension entre la « feuille de paie », qui stagne, et le « caddie », qui devient de plus en plus cher. Illustrant ainsi les effets inflationnistes de la démondialisation sur le pouvoir d’achat des consommateurs

À long terme : une réduction des transferts technologiques

Sur le long terme, la démondialisation pourrait avoir des répercussions majeures sur les transferts de technologies, en particulier vers les pays en développement. Lors des dernières décennies de mondialisation, de nombreux pays émergents ont pu bénéficier de transferts technologiques via les investissements directs étrangers (IDE), les multinationales implantant des usines et des centres de recherche dans ces pays, leur permettant ainsi d’accéder à des technologies avancées et de développer leurs propres industries.

Avec la démondialisation, ces transferts se réduisent. Les pays développés relocalisent leurs industries stratégiques, ce qui prive les pays en développement d’un accès direct aux technologies de pointe. Ce phénomène est illustré par la parabole des oies sauvages de l’économiste Kaname Akamatsu. Cette parabole explique comment les pays en développement, en suivant la trajectoire des pays industrialisés, pouvaient progressivement grimper les échelons de la chaîne de valeur en accédant aux technologies et aux savoir-faire des pays plus avancés, notamment grâce à la venue des entreprises sur leurs territoires.

Avec la réduction des transferts de technologies induite par la démondialisation, cette dynamique est freinée, laissant de nombreux pays en voie de développement sans opportunité de monter en gamme et de diversifier leurs économies.

Réalité de la chose : vers une réorganisation des chaînes de valeur mondiales

Réalité : une démondialisation relative

Bien que certains indicateurs montrent une contraction des échanges commerciaux mondiaux, il serait exagéré de conclure que nous assistons à une véritable démondialisation. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les échanges mondiaux de marchandises ont diminué de 1,2 % l’an dernier. Toutefois, cela ne signifie pas que la mondialisation s’effondre. En effet, ce ralentissement est davantage lié à des facteurs conjoncturels, comme la crise de la Covid-19, ou les perturbations liées à la guerre en Ukraine, plutôt qu’à un rejet total du modèle économique global.

Mais alors, pourquoi affirmer que l’OMC est en état de « mort cérébrale » ? Cela s’explique par le fait que l’OMC promeut avant tout le multilatéralisme, un principe qui semble aujourd’hui être de plus en plus abandonné au profit d’accords bilatéraux ou régionaux.

Définition du multilatéralisme

Le multilatéralisme est un système de coopération internationale impliquant plusieurs pays qui travaillent ensemble, sous des règles communes (qui ne peuvent changer entre les pays), pour résoudre des problèmes globaux.

Par exemple, le fait que les États-Unis aient apposé des conditions désavantageant la Chine aux profits d’autres partenaires constitue un manquement au multilatéralisme. Ce modèle est en crise, car ce que l’on observe actuellement n’est pas un retour au multilatéralisme global, mais plutôt une réorganisation des chaînes de valeur mondiales autour de blocs régionaux ou d’accords bilatéraux.

Vers une réorganisation des chaînes de valeur

Sarah Guillou, dans La Souveraineté économique à l’épreuve de la mondialisation, met en lumière un regain de souveraineté nationale dans le contexte actuel de la mondialisation. Ce phénomène pousse les États à réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement afin de réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés mondiaux.

Cela ne signifie pas la fin des échanges internationaux, mais plutôt une reconfiguration des flux commerciaux autour de la notion d’autonomie stratégique ouverte. Ce concept consiste à renforcer la capacité d’un pays à garantir son indépendance dans des secteurs critiques (énergie, technologie, alimentation) pour éviter les pénuries vécues lors de la Covid-19, tout en restant intégré à l’économie mondiale. Cette autonomie stratégique ne cherche pas à isoler les États, mais à diversifier leurs partenariats et à limiter les dépendances excessives.

Un aspect central de cette réorganisation est le concept de friend-shoring, introduit par Janet Yellen, l’actuelle Secrétaire du Trésor des États-Unis, qui désigne le fait de relocaliser les chaînes d’approvisionnement dans des pays alliés ou des partenaires de confiance. Cela permet aux États de sécuriser des chaînes de valeur critiques, tout en continuant à coopérer au sein de blocs régionaux ou politiques partagés. De même, la stratégie de near-shoring consiste à rapprocher géographiquement les chaînes d’approvisionnement, en relocalisant la production dans des pays voisins ou proches, réduisant ainsi les risques de ruptures tout en préservant la compétitivité.

Conclusion

La démondialisation, loin d’être une rupture brutale avec la mondialisation, s’apparente plutôt à une lente métamorphose des échanges mondiaux. Nous assistons à un monde où la souveraineté nationale reprend ses droits, mais sans renoncer totalement aux bienfaits du commerce global. Les États réorganisent leurs chaînes de valeur, non pas pour se couper du reste du monde, mais pour assurer une résilience stratégique face aux crises et aux incertitudes géopolitiques.

La mondialisation, autrefois synonyme de prospérité pour certains, a révélé ses failles, laissant sur le chemin des populations désillusionnées et des économies fragilisées. Toutefois, le commerce international reste le moteur de nos économies, même si celui-ci se fragmente et se réoriente vers des modèles plus régionaux et protecteurs. Cette réorganisation, incarnée par des concepts tels que le friend-shoring et le near-shoring, montre que l’ère des chaînes d’approvisionnement globales et des interdépendances massives touche à sa fin. Ce qui se dessine, c’est un monde où la proximité, la confiance entre partenaires et l’autonomie stratégique priment, où l’économie globale devient plus locale, plus résiliente, mais peut-être aussi plus incertaine.

Ainsi, s’il semble maintenant assuré que l’OMC ne se relèvera pas de son coma, la mondialisation n’a quant à elle pas rendu son dernier souffle. 

Fiche de révision : Les facteurs de la démondialisation et ses impacts économiques

1. Les facteurs conjoncturels de la démondialisation

  • Tensions géopolitiques
    • Guerre commerciale États-Unis-Chine : initiée en 2018 par l’administration Trump pour réduire le déficit commercial. Droits de douane sur 360 milliards de dollars d’importations chinoises, avec des représailles chinoises.
    • Fragmentation des CVM (chaînes de valeur mondiales) : les tensions géopolitiques entraînent une réorganisation des chaînes mondiales.
  • Pandémie de Covid-19
    • Perturbations des chaînes d’approvisionnement : les confinements ont provoqué des perturbations dans la production de biens essentiels (équipements médicaux, électroniques).
  • Guerre en Ukraine et crise énergétique
    • Hausse des prix de l’énergie : les sanctions contre la Russie ont provoqué une flambée des prix.
    • Fragmentation géoéconomique : renforcement de l’idée de démondialisation avec une dépendance réduite aux partenaires étrangers.

2. Les problèmes structurels de la mondialisation menant à sa fin

  • La mondialisation et ses grands perdants
    • « Morts de désespoir » : Anne Case et Angus Deaton expliquent l’impact négatif de la mondialisation sur les ouvriers américains (désindustrialisation, précarisation).
    • Inégalités croissantes : les bénéfices de la mondialisation n’ont pas été partagés équitablement au sein des pays développés.
  • La courbe de l’éléphant de Milanović
    • Illustration des inégalités mondiales : la courbe montre que les classes moyennes des pays émergents ont bénéficié de la mondialisation, tandis que les classes moyennes des pays développés ont vu leurs revenus stagner ou diminuer.

3. Les impacts économiques de la démondialisation

  • À court terme : une perte d’efficience liée à la fin de la spécialisation
    • Théorie d’Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS) : la mondialisation permettait aux pays de se spécialiser dans les secteurs où ils ont les meilleures dotations factorielles (exemple : Chine, main-d’œuvre peu coûteuse).
    • Relocalisation des industries : augmentation des coûts de production due à la fin de la spécialisation et à la hausse des coûts locaux (main-d’œuvre, accès aux matériaux).
  • Hausse des coûts de production et inflation
    • Article de Lionel Fontagné, « La feuille de paie et le caddie » : la démondialisation contribue à une hausse des coûts de production, entraînant une inflation qui pèse sur les consommateurs.
    • Tension feuille de paie vs caddie : hausse des prix plus rapide que celle des salaires, impactant le pouvoir d’achat.
  • À long terme : réduction des transferts technologiques
    • Parabole des oies sauvages (Kaname Akamatsu) : les pays en développement, autrefois bénéficiaires de transferts de technologies, sont pénalisés par la démondialisation, car la démondialisation constitue un frein à l’ascension des pays émergents. Réduction des IDE (investissements directs étrangers) et des transferts de savoir-faire, limitant leur montée en gamme industrielle.

4. Réorganisation des chaînes de valeur mondiales

  • Réalité : pas de démondialisation complète, mais une réorganisation
    • Contraction relative des échanges mondiaux : réduction de 1,2 % des échanges mondiaux en 2022 (chiffres OMC).
    • Abandon du multilatéralisme : le multilatéralisme, coopération entre plusieurs pays sous des règles communes et identiques. 
  • Vers une réorganisation des chaînes de valeur
    • Autonomie stratégique ouverte (Sarah Guillou : la souveraineté à l’épreuve de la mondialisation) : les pays cherchent à garantir leur indépendance dans les secteurs critiques (énergie, alimentation), tout en restant intégrés dans l’économie mondiale.
    • Friend-shoring (Janet Yellen) : relocalisation des chaînes d’approvisionnement dans des pays alliés ou de confiance.
    • Near-shoring : relocalisation dans des pays voisins pour réduire les risques et les coûts.