Schengen

Au 1er janvier 2025, deux nouveaux pays ont pleinement rejoint l’espace Schengen : la Bulgarie et la Roumanie, après la levée du véto autrichien. Il y a deux ans, au 1er janvier 2023, c’était au tour de la Croatie de faire son entrée dans Schengen. Mais alors, quel premier bilan pouvons-nous faire sur le plan économique ?

L’espace Schengen, un espace européen de libre circulation

Constitué de 25 États membres de l’Union européenne (excluant ainsi l’Irlande qui participe partiellement aux accords et Chypre) et de quatre États non membres de l’UE (Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein), l’espace Schengen instaure la libre circulation des personnes sans contrôle aux frontières internes. Chaque individu, une fois entré dans un pays membre, peut ainsi traverser librement les frontières intérieures. Aucune autre démarche administrative spécifique ni même le passeport n’y sont nécessaires. Le transport aérien est également facilité, car considéré comme un vol intérieur.

En revanche, les frontières extérieures de Schengen restent très surveillées et contrôlées par chaque État membre, avec le soutien de l’agence Frontex. Toutefois, une dérogation existe pour qu’un pays membre puisse rétablir de manière temporaire ses frontières en cas de menace grave (lorsque la sécurité publique ou de l’État est menacée, ou pour des raisons de santé publique).

Croatie : deux ans après son adhésion, quel bilan en tirer ?

Ce 1er janvier 2023 était un grand jour pour les Croates : adhésion à l’espace Schengen et entrée dans la zone euro. L’entrée dans Schengen permet ainsi aux Croates de voyager dans quasiment toute l’Europe sans aucun contrôle frontalier et sans aucune démarche administrative particulière, et inversement. Cette nouvelle avancée européenne permet ainsi à la Croatie de développer le secteur touristique, avec plus de 20,6 millions de touristes en 2023, soit une hausse de 9 % par rapport à 2022.

En janvier 2023, le taux de chômage en Croatie était de 7,2 % et, en novembre 2024, de 5 %, soit un des taux de chômage les plus bas dans l’UE, alors qu’il y a dix ans, il était de près de 23 %. Est-ce le résultat de l’intégration européenne ? C’est tout à faire plausible. La baisse du chômage entre 2023 et 2024 peut s’expliquer par l’adhésion à l’espace Schengen ou par l’entrée dans l’euro, voire les deux. Appartenir à Schengen permet à la Croatie d’augmenter ses recettes liées au tourisme, mais facilite également les échanges commerciaux avec les pays membres de Schengen, grâce à la levée des contrôles aux frontières intérieures.

Bien que la Croatie appartienne désormais au club des pays européens les plus intégrés, elle dispose aujourd’hui d’un bilan économique mitigé, avec un PIB qui croît en moyenne de 2,5 % par an et une balance commerciale négative qui s’est aggravée ; contrairement à d’autres pays, notamment d’Europe de l’Est, qui ont vu leur économie s’accroître sur plusieurs aspects : travail, chômage, PIB, compétitivité, balance commerciale, industriel…