croissance

En économie, la question de la croissance et/ou du développement est centrale. La croissance inclusive apparaît en quelque sorte comme une solution. Elle prône une croissance, certes, mais une croissance plus raisonnée, qui ne prive personne de ses bienfaits.

Théorie

La croissance inclusive est une croissance qui ne se limite pas aux agréments monétaires usuels. Dans ce concept, la création de richesses doit profiter au plus grand nombre et doit améliorer la qualité de vie des populations sans compromettre celle des générations à venir.

Au niveau international, la croissance peut devenir inclusive grâce à l’intégration de pays émergents dans les échanges. Au niveau national, toute politique de développement doit désormais s’inscrire dans le cadastre de la croissance inclusive. Elle est cependant limitée par l’aggravation des inégalités.

La croissance inclusive nécessite que les institutions favorisent l’éducation, la formation, l’accès aux soins et le soutien aux TPE et PME. 

Les institutions dites inclusives favorisent également la croissance à moyen/long terme, car elles préservent les droits et le poids des contrats tout en limitant les atteintes éventuelles aux libertés. Elles protègent également le progrès technique, assurant ainsi l’économie de demain.

L’OCDE reconnaît d’ailleurs l’importance de la croissance inclusive pour préserver la stabilité de l’économie mondiale.

La croissance inclusive fait également référence au concept de souverainisme et peut être utilisée dans un sujet de ce type. Elle représente donc l’alliance entre croissance et développement, mais aussi retour vers le souverainisme par des pays qui s’en étaient écartés. Le moteur de ce revirement étant, encore une fois, la Covid-19.

Exemple de croissance inclusive en France

Le plan France Relance instauré en 2020 met l’accent sur la croissance inclusive via plusieurs biais : le soutien aux entreprises, l’accentuation de la formation, la création d’emplois, des investissements pour la transition écologique et les infrastructures.

Ce plan est les prémices d’une croissance économique au bénéfice du plus grand nombre. Un bon exemple de croissance inclusive !

Exemple de croissance inclusive au niveau européen

L’Europe n’est pas en reste. Le plan d’investissement pour l’Europe, ou plan Juncker, créé en 2014, veut stimuler l’investissement sur le territoire pour soutenir la croissance économique et créer des emplois.

Pour cela, il utilise quatre leviers : 

  1. Des investissements ciblés (régions moins développées et zones spécifiques).
  2. Le soutien aux PME (faciliter l’accès au financement).
  3. La création d’infrastructures pour la transition énergétique (transports, énergies vertes…).
  4. Le renforcement de la cohésion régionale (financer des projets dans les zones défavorisées pour réduire les disparités économiques et sociales).

Exemple de croissance inclusive au niveau mondial

Au niveau mondial, on peut relever l’Agenda 30, qui est une initiative de l’OCDE en 2015. C’est notamment lui qui introduit les différents Objectifs de développement durable (les fameux ODD).

En plus des objectifs des deux précédents exemples, l’Agenda 30 inclut des préoccupations concernant les emplois décents, l’égalité entre les sexes, l’innovation et la réduction des inégalités entre pays.

La croissance inclusive dans l’actualité

En 2023, l’ONU publie un rapport soulignant l’importance de dépasser le simple PIB pour pouvoir se concentrer vraiment sur la croissance inclusive. Il s’agit donc d’un objectif pour l’ONU. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publie un rapport le 16 novembre 2023. Cet article affirme qu’une production économique plus élevée n’équivaut pas à une croissance plus inclusive et durable.

Le PIB comme seul indicateur est donc insuffisant. En juin 2022, l’ONU avait d’ailleurs pris l’initiative de créer l’indice de croissance inclusive. Il inclut le PIB ainsi que différents indicateurs de condition de vie, d’égalité et de durabilité. Dans son rapport, la CNUCED fait état de grandes disparités entre les pays au sujet de la croissance inclusive. L’Islande est, par exemple, bien plus avancée à ce niveau que la Turquie. Mais la CNUCED explique que ces disparités existent également entre les pays développés. La route vers la croissance inclusive reste longue.

Pour Bruxelles (UE), en janvier 2024, il s’agit de faire des investissements et des réformes sur le long terme pour stimuler la croissance inclusive. Ainsi, l’Europe voudrait rendre les conditions de dettes des pays plus flexibles pour leur permettre de mettre en place ces réformes et d’investir dans la croissance inclusive. Cependant, nombre d’aspects restent flous. Comme la position des investissements sociaux : croissance inclusive ou pas ? Comment pousser les entreprises à aller dans ce sens ? quoi prioriser ?

Récemment, l’enjeu de l’eau a pris de l’importance

Il pourrait même être une condition sine qua non de la croissance inclusive. L’accès à l’eau est très inégal dans le monde et fait même partie des premières causes de mortalité. En effet, en 2022, ce sont 2,2 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable de façon sécurisée. Ce sont encore 3,5 milliards d’êtres humains qui ne disposent pas de système d’assainissement. Rendre l’eau accessible à tous est nécessaire à la croissance inclusive, nécessaire surtout à la survie de milliards de personnes.

En mai 2024, la Banque africaine de développement ainsi que Invest in Africa lancent leur projet commun : MicroGREEN. Il consiste à offrir des moyens pour subsister à des groupes en danger qui n’en disposent pas au Ghana et au Sénégal.